24 novembre 2013

Qui mène?

Léon Bonnat; Jacob luttant avec l'ange

La vérité au sujet de votre ego
Par Mark Myhre

C’est effrayant de comprendre pleinement l’existence de l’ego – cette partie de vous bien vivante qui a des pensées et des sentiments plutôt distincts des vôtres. Et vous vivez tous les deux dans le même corps. C'est comme être enfermé dans un placard obscur avec un total inconnu.

Imaginer le feeling. Toute votre vie, vous avez pensé que vous étiez seul dans votre placard. Puis, vous découvrez soudain qu'il y a un étranger avec vous. Holà! Comment se fait-il que vous ne l’avez pas vu? Quelqu'un d'autre était là pendant tout ce temps – et vous l’ignoriez?

C’est tellement plus facile de prétendre qu'il n'y a rien de tel qu'un ego.
Ou de prétendre qu'il n'a pas d'importance. Qu'il n'a aucun impact.

Mais, s’il n’y avait réellement qu'une seule 'partie' en vous – un seul aspect de votre moi – eh bien, vous n’auriez jamais besoin de dialoguer mentalement. Tout serait tranquille dans votre tête parce qu'il n'y aurait personne d'autre à qui parler.

La plupart des gens croient qu'ils SONT leur ego.
Sans faire de différence entre le moi-je et le moi-ego.
«Je suis mon ego; mon ego est moi.»

Faux. L’ego est crucial pour votre survie. Mais il n'est pas vous. C'est une PARTIE de vous. Vous êtes plus que votre ego. Beaucoup plus. Cependant, beaucoup de gens «fonctionnent» avec leur ego.

L’ego est bête et répétitif. Et tellement cynique! Autodestructeur. Amer. Furibond. Comme un bouillon qui fermente. Si vous fonctionnez avec votre ego, demain sera comme hier. Hier est comme demain. Prévisible. Et la moindre surprise occasionnera beaucoup de souffrance et de lutte.

Tous les humains ont un ego. Votre ego est né en même temps que vous et il restera avec vous toute votre vie. Vous ne pourriez pas survivre sans lui. Le but de l'ego est de saisir des informations du monde environnant et de vous les livrer. Comme votre facteur. Votre tâche est d’interpréter et de répondre aux informations.

Malheureusement, la souffrance et la honte vécues dans l'enfance bousillent souvent le système. Nous décidons de ne pas prendre de décisions par rapport à ce qui nous arrive. Et nous choisissons de ne pas faire de choix. Au lieu de cela, nous forçons l’ego à nous livrer ses propres interprétations de la vie.

Le jeune enfant qui se fait punir ne peut pas comprendre ce qui se passe. L'enfant ne peut pas comprendre le lien entre le lait renversé et l’avertissement ou la raclée. Il peut modifier son comportement – s'adapter à la violence – mais ça, c'est une tout autre histoire. Il s'adapte même s'il ne comprend pas.

Or les humains cherchent toujours un sens. L’enfant cherchera toujours à rationaliser la souffrance infligée par ces «dieux» qu'on appelle parents. Ne trouvant pas de réponse, l'enfant se tourne vers son ego.

«Pourquoi crient-ils après moi?»
L'ego – déjà moins bien équipé que l'enfant – revient invariablement avec cette réponse :
«Parce qu'il y a quelque chose qui cloche en toi.» C'est l’unique réponse qui a un sens.

Et conséquemment, les tendances s’installent.

Premièrement, la tendance à chercher des réponses auprès de l’ego. Forcer l'ego à interpréter les données qu'il livre. Rendre l'ego responsable de choses dont il ne peut être responsable. C'est comme si vous demandiez au facteur de lire votre courrier à votre place, de répondre à chaque lettre et de payer toutes vos factures.

Deuxièmement, le transfert de la honte. La honte est comme une patate chaude. Si quelqu'un vous en lance une, la réaction normale est de la relancer immédiatement. Pour un enfant, le seul endroit où il peut jeter sa honte est son ego.
«Tu es stupide. Tu es mauvais. Tu te trompes. Tu ne peux pas être réparé

Bien sûr, l'enfant ne sait pas qu'il a un ego. Il ne comprend pas la nature du dialogue intérieur. Il sait simplement qu'il a mal, et il veut faire quelque chose avec ces feelings. Le seul endroit où l’enfant peut dumper sa honte est son propre ego.

Or l'ego a ses propres pensées et sentiments, ses propres désirs et sa propre imagination. Il a son propre esprit. Et il peut facilement commencer à vous haïr à un âge précoce. Vous le forcer à penser, ressentir et évaluer à votre place. Vous le forcer à trouver des réponses. Vous le forcer à être responsable de votre vie. Vous le forcer à prendre votre honte, votre souffrance et votre haine de soi.

Vous abusez de votre ego de la même manière qu’on a abusé de vous.

Eh bien, devinez ce qui se passe lorsque vous dumper, et dumper et dumper sur quelqu'un d’autre? Il vous déteste et veut se venger. Avez-vous jamais vu une photo de ce personnage avec un petit ange sur une épaule et un petit diable sur l'autre?

L’ego est le petit diable sur votre épaule.

Au départ il était votre allié, mais il est probablement devenu votre ennemi. Et il chuchote constamment à votre oreille. C'est la petite voix qui vous dit que tout ceci est absurde.
Cette petite voix qui est toujours en train d'essayer de vous distraire de ce qui est réel.
Cette voix qui veut toujours vous juger sans vous évaluer.
Cette voix qui vous dit que vous êtes soit mieux soit moins bien que... Jamais à la hauteur.
Cette voix qui vous dit «tu es vraiment une victime», et qui vous en fournit 45 preuves.

Arrêtez-vous une seconde, fermez les yeux et demandez-vous : «ai-je un ego?».
Et écoutez la réponse. Voilà comment votre ego s’exprime.

http://www.join-the-fun.com/

COMMENTAIRE

La corrida mentale

Il y a toujours des éléments opposés qui se chamaillent en nous. Et nous avons en effet tendance à laisser l’ego gérer, les intérêts de la tête prenant souvent le dessus sur les besoins du cœur et du corps. Nous essayons de terrasser notre source de sagesse intérieure, à l’instar du Jacob de la bible luttant contre son ange…
       Prendre le temps de s’asseoir et d’examiner calmement nos désirs contraires, est la seule façon de laisser filtrer un choix lucide devant ces innombrables possibilités d’action-réaction qui jaillissent sans arrêt dans notre cerveau.

«J’ai la tête si pleine de messages entrants, qu’il reste peu de place pour mes propres pensées.»
~ Ashleigh Brilliant  

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