«Sésame, ouvre-toi!» : j’ai volé ces poèmes dans la caverne Quinquabelle – des milliers d’artistes à portée de clavier. Je n’ose même pas imaginer les heures consacrées à la recherche. Un franc succès en tout cas : le site dépasse maintenant le million de visiteurs. http://quinquabelle2008.blogspot.ca/
Dans sa présentation l’auteur du blogue cite Ernest Renan :
«On ne doit jamais écrire que de ce qu'on aime. L'oubli et le silence sont la punition qu'on inflige à ce qu'on a trouvé laid ou commun, dans la promenade à travers la vie.»
Elle aime… beaucoup!
Chouette trio de poèmes; et la question/sujet nous fait réaliser à quel point notre tête passe plus de temps dans l’imaginaire que dans la réalité. Par la force des choses, quand on revoit une personne après dix ans, elle ne colle pas du tout à la dernière image enregistrée.
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Cadeau
Voilà quelques poèmes de mes élèves des ateliers d'écriture (de 8 à 10 ans).
Le sujet que je leur avais proposé :
«Que savons-nous des choses lorsque nous les quittons des yeux? Le monde est-il toujours le même lorsque nous ne le voyons pas?»
Le soleil
Quand nul ne le regarde,
Le soleil n'est plus le soleil.
Il joue avec ses rayons,
Il les fait clignoter.
Lorsque nul ne le voit,
Il a d'autres couleurs
D'autres rayons aussi.
C'est un soleil
Pour ceux qui le rêvent
Comme je le fais ici.
~ Pierre (8 ans)
Le stylo
Un stylo, la nuit,
Quand nul ne le voit
Devient un lion
Sans crinière ni crocs.
On entend parfois quelques rugissements
Et la classe tout entière
Devient une jungle déserte
Où il se promène sans bruit.
~ Mounir (8 ans)
Et à partir d'un poème de Gilles Vigneault :
J'ai fait
Un bouquet du monde
J'ai volé des feuilles mortes
Deux nuages dans le ciel
De l'eau bleue salée
Des fleurs dans les prés
Un ciel d'orage
Un matin d'été
Sur la place du marché
Une rose rouge
J'ai attaché tout ça
Avec mon cœur qui bat
Et j'ai offert à ma mie
Le bouquet du monde.
~ Damien (9 ans)
COMMENTAIRE
Si l’on offrait plus d’occasions aux enfants d’exprimer leur créativité (par l’écriture, l’art graphique, la musique, etc.), peut-être qu’on en verrait moins s’offrir en pâture à la pornographie juvénile. Branchons-les sur autre chose que le sexe, grands dieux! L'horreur a atteint son paroxysme dans le domaine; vivement le déclin qui suit habituellement la culmination.
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