28 juillet 2020

Humour pandémique


Twittakine @ «J’ai pris un auto-stoppeur l'autre jour, il avait l'air sympa. Après quelques kilomètres, il m'a demandé si je n'avais pas peur qu'il soit un tueur en série. Je lui ai dit que les chances que deux tueurs en série soient dans la même voiture étaient extrêmement improbables.» Gardez vos distances, juste au cas où.

NOUS VOYONS ICI L'UN DES FLÉAUX LES PLUS MEURTRIERS
QUE LE MONDE N’AIT JAMAIS VU.

L'AUTRE EST LE CORONAVIRUS.


Mona durant la pandémie...


Pas faux: 
   “The COVID vaccine is designed to microchip us.”
   Ok, but... For what? What information could the government possibly want that you haven’t already given to Facebook, Twitter, TikTok, Instagram, Apple, Samsung, Spotify, Pandora, Sony, Microsoft, Walmart, Target, Amazon, FedEx, UPS, The USPS, Grindr, Tinder, OkCupid, Plenty of Fish, OnlyFans, PornHub, YouTube, Netflix, Disney+, Hulu, your cellular provider, your credit card company, your cable or satellite provider, your ISP, insurance provider, utilities provider, your past and present employers, banks, lenders, mortgage offices, rental company, or your landlord?
   Some of you need to hear this: you’re not special. There’s nothing the government doesn’t already have on you.

24 juillet 2020

De vraies histoires imaginées

Nous avons été faits pour cette époque
(Anonyme)

Le monde est fait d'histoires. Un web secret d'accords sur ce qui est «bien» et «mal», ce qui est «normal» et «bizarre», et ce qui est «possible» et «impossible». Ces histoires dictent notre comportement en tant qu'individus et en tant que sociétés. Et elles peuvent être piratées.

Derrière chaque injustice et acte de violence se cache un ensemble (souvent non exprimé) de suppositions et de croyances sur la façon dont le monde fonctionne. Et derrière chaque «miracle» se cache une personne qui a osé croire qu'un autre monde était possible. Nos vies s'étendent – ou se contractent – en fonction des histoires que nous nous racontons, et nous pouvons choisir le monde que nous souhaitons habiter en prenant conscience des histoires que nous voulons partager, amplifier et incarner chaque jour.

Aujourd'hui, beaucoup des vieilles histoires qui permettaient aux gens de comprendre le monde s'effondrent. La peur, la confusion et la tristesse sont largement répandues face à la pandémie mondiale.

Nous ne pouvons pas choisir les moments où nous naissons, mais nous pouvons choisir comment réagir. Et en tant que créateurs d'histoires et pirates culturels, nos paroles et nos actions ont un pouvoir incroyable. Ce sont les muscles de l'espoir. Nous avons été faits pour cette époque.


Commentaire (partiel) d’un internaute : Je me souviens de L'homme qui plantait des arbres. Dans une apparence de chaos et de totale dévastation, un simple berger qui a perdu sa femme et son seul enfant à la guerre commence à ramasser des glands pour planter des chênes. Dix ans plus tard, il plante d'autres arbres. Dix ans plus tard, une forêt s'est développée, les ruisseaux et les rivières reviennent, le village vide commence à revivre. L’I-Ching appelle cela le «point tournant» (‘Turning Point’). Après un temps de délabrement vient le tournant. La puissante lumière qui avait été bannie revient.

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Tableau : Shoshanah Dubiner, Endosynbiosis, hommage à Lynn Margulis, 2012 
© Aline Wiame (Site thaêtre)

«Aussi loin que l’on remonte dans le temps, aussi profond que l’on s’enfonce dans la jungle ou le désert, on ne trouve aucune trace d’un groupement humain ayant vécu ou vivant dans la seule réalité, la constatant et la commentant, sans (se) raconter à son sujet.
   Si les fictions avec personnages sont omniprésentes dans notre espèce, c’est que nous sommes nous-mêmes les personnages de notre vie – et avons besoin d’apprendre notre rôle.
   Personnage et personne viennent tous deux de persona : mot bien ancien (les Romains l’ayant emprunté aux Étrusques) signifiant «masque».
   Un être humain, c’est quelqu’un qui porte un masque.
   Chaque personne est un personnage.
   La spécificité de notre espèce, c’est qu’elle passe sa vie à jouer sa vie.
   Les rôles qu’on nous propose seront plus ou moins divers, plus ou moins figés, selon la société dans laquelle nous naissons. On nous montrera comment nous y prendre pour les jouer, on nous apprendra à imiter des modèles et à intégrer les récits les concernant.
   L’identité est construite grâce à l’identification. Le soi est tissé d’autres.
   Oui : nous avons tous besoin (comme le disait Beckett) de compagnie.
   Notre cerveau, même celui du philosophe rationaliste le plus misanthrope et monacal, grouille littéralement de la présence des autres.»

~ Nancy Huston (L’espèce fabulatrice, p. 157; Actes sud / Leméac, 2008)

16 juillet 2020

À quoi servirait la richesse sans pouvoir sur autrui?

«Quand il s'agit d'argent, les principes ordinaires de conduite prennent congé. L'argent non seulement n'a pas de cœur, mais pas d'honneur ni de mémoire. Dans les affaires il faut toujours mentir et tricher, mais on appelle ça autrement.»
~ John Steinbeck

Je ne saurais dire laquelle des opinions ci-après serait la plus proche de la réalité. Néanmoins, je considère qu’il faut être naïf, aveugle ou stupide pour ne pas déceler l’ingérence de la «famille Desmarais» (au sens mafieux du terme) dans la nomination de la conjointe de Paul Desmarais III au poste de directrice de la conservation. Un choix somptueusement revêtu de conflit d’intérêts pouvant facilement soulever la controverse. À la fin, vous trouverez les propos de Nathalie Bondil tels que recueillis par Guillaume Bourgault-Côté (journal Le Devoir). 

Animation des mobiles de Calder au Musée des beaux-arts de Montréal / septembre 2018. Crédit : Isabelle Delorme https://mauditsfrancais.ca/ . Conçue et organisée par le Musée, l’exposition regroupe 150 oeuvres incluant notamment des prêts des musées Guggenheim et Whitney de New York, du Centre Pompidou ou du Smithsonian. Certaines oeuvres  fraîchement restaurées sont montrées pour la première fois ou presque.

Nathalie Bondil : une bien triste situation
Marc Cassivi
La Presse / 14 juillet 2020

[...]
La directrice générale a-t-elle laissé s’envenimer trop longtemps un climat malsain dans l’institution qu’elle dirigeait, par solidarité avec son équipe de direction? Beaucoup estiment que oui. Ses proches et alliés croient en revanche que Nathalie Bondil paie un fort prix pour les agissements des autres – une collaboratrice en particulier, qui travaille toujours au musée –, et que ce motif de congédiement n’est qu’un prétexte pour dévier l’attention du véritable nœud de la crise au MBAM, c’est-à-dire la nomination de Mary-Dailey Desmarais à un nouveau poste de directrice de la conservation.
   Cette jeune candidate, très prometteuse, mais ayant peu d’expérience de gestion, aurait, disent-ils, été imposée à Nathalie Bondil, qui était d’accord avec le principe de scinder ses tâches – ce qui lui permettait de se concentrer sur la direction artistique –, mais pas sur le choix de Mme Desmarais.
   Mary-Dailey Desmarais, commissaire et conservatrice de l’art moderne et de l’art contemporain international au MBAM, est arrivée quatrième dans le processus de nomination pour ce poste, selon les critères de la grille d’analyse établie par le comité de sélection. Elle a néanmoins été préférée à une candidate qui a davantage d’expérience et de compétences, sans le consentement de la direction générale.
   Beaucoup mettent en doute ce processus de sélection, en raison notamment des liens familiaux de Mme Desmarais, femme de Paul Desmarais III, dont la famille (propriétaire de La Presse jusqu’en 2018) est très influente dans les activités de financement du musée. «C’est exact qu’elle était quatrième dans cette évaluation, concède Michel de la Chenelière. Mais la grille d’analyse n’est qu’un des outils utilisés dans la sélection.»
[...]


On a traité Nathalie Bondil en voleuse
François Cardinal
La Presse / 15 juillet 2020

Après 13 ans passés à la tête du Musée des beaux-arts de Montréal, plusieurs succès et maints éloges, la directrice générale et conservatrice en chef s’est fait mettre dehors, comme une voleuse.
   Et pourtant, quand on prend le temps d’écouter les témoins et acteurs de cet étrange drame, on en vient à se demander si c’est elle qui méritait la porte. Ou si ce n’est pas plutôt celui qui la lui a montrée...
   On a en effet remercié sans la remercier cette femme qui a tant donné à l’établissement, sans qu’on saisisse tout à fait ce qu’on lui reproche. On l’a dépouillée de ses fonctions, on lui a retiré son cellulaire, on a coupé ses courriels. Et on lui a même interdit de se défendre publiquement (consigne qu’elle n’a heureusement pas suivie).
   Pourquoi lui demander de partir tout d’un coup? Parce que Mme Bondil le «picossait», a-t-il dit... 
   Tout de même aberrant! La gestionnaire vedette est demeurée à la tête de l’établissement pendant plus de 10 ans, sans aucun grief formel connu. Et en l’espace d’à peine 10 jours, la situation avait à ce point dégénéré qu’il fallait lui montrer la porte manu militari?
[...]


Programmation de Nathalie Bondil : le MBAM mérite mieux
René Viau, critique d’art
La Presse / 15 juillet 2020

La programmation muséologique de Nathalie Bondil au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) était avant tout basée sur l’exploitation des fantasmes de la classe moyenne en matière artistique. (Warhol, Yves Saint Laurent, Jean Paul Gaultier ou Thierry Mugler...) et ce au détriment d’une véritable volonté de documenter et d’éclairer la notion de beaux-arts, et le travail des artistes québécois et canadiens, vus davantage comme un handicap aux yeux de l’ex-directrice.
   Pour ma part, je n’ai visité, depuis qu’elle est en poste, aucune exposition intéressante et qui pourrait être comparable à ce que font les grands musées internationaux.
[...]


MBAM: nettoyer le gâchis avant qu’il ne se transforme en catastrophe
Félix-Antoine Joli-Cœur
Entrepreneur et consultant, et 15 signataires  
La Presse / 16 juillet 2020

... Depuis 10 ans, le Musée s’est complètement transformé. On a vu la construction de nouveaux pavillons, d’un auditorium, d’une salle de cinéma et même d’espaces spectaculaires consacrés aux enfants et à l’art-thérapie. Ces aménagements ont doublé la superficie du Musée en moins de 10 ans. Ils ont surtout permis de tripler sa fréquentation, faisant du MBAM l’un des musées les plus fréquentés du pays… un musée aussi populaire que celui de Bilbao!
   Cette révolution a été rendue possible grâce à une série de dons majeurs, notamment ceux des familles Bourgie, Hornstein, Crétier ou de la Chenelière, pour ne nommer que celles-là. Ce rayonnement a été rendu possible grâce à l’équipe du MBAM, dont plusieurs membres sont des stars dans leur domaine d’expertise.
   Mais aussi et surtout, cette révolution a été rendue possible grâce au leadership de Nathalie Bondil, qui dirige le Musée depuis 2007. Aussi, son congédiement et la façon lamentable dont il a été organisé ne sont pas acceptables.
   Nous demandons en conséquence que des décisions importantes soient prises rapidement par le conseil d’administration du MBAM et la ministre de la Culture et des Communications du Québec, le gouvernement ayant investi des dizaines de millions dans l’aventure.
[...]


MBAM : «C’est un lynchage», dénonce Nathalie Bondil
Guillaume Bourgault-Côté
Le Devoir / 15 juillet 2020

Nathalie Bondil se dit victime d’un « lynchage » de la part d’un conseil d’administration qui aurait «pris le contrôle» du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Au lendemain de son congédiement-surprise, la directrice générale et conservatrice en chef de l’établissement contre-attaque.
   Selon elle, les raisons données pour justifier son renvoi – un climat de travail «toxique», de même que son «inflexibilité» devant les solutions proposées, voire son «déni» des conclusions d’un rapport indépendant – ne sont qu’un paravent.
   En entretien avec Le Devoir mardi, Mme Bondil a soutenu qu’il «est totalement faux» de dire qu’elle n’a pas voulu collaborer avec le conseil d’administration après la présentation du diagnostic sur le climat de travail.
   Elle affirme que son congédiement tient plutôt à ses critiques du processus de sélection qui a mené à l’embauche récente de Mary-Dailey Desmarais – membre d’une famille très influente au MBAM – comme directrice de la conservation. «On a éliminé le comité de direction dans un processus de sélection, dit-elle. On ne peut pas faire ça.»
   Mme Bondil estime aussi que le salaire qui a été consenti par le C.A. à Mary-Dailey Desmarais [que Le Devoir n’a pu valider] est inéquitable par rapport à d’autres directrices.
[...]

10 juillet 2020

Toutes les vies comptent

 

 
Auteur : Godin, Le Devoir / 30 juin 2020

 
Auteur : Serge Chapleau, La Presse / 5 juillet 2020 

Pensée du jour : "À la perte de ceux qu'on aime, c'est moins leur vie qui nous échappe que leur mort qui nous envahit." Jean Rostand (1894-1977), Pensées d'un biologiste