29 août 2016

Le cinéaste au grand coeur


André Melançon et Andrée Lachapelle, 6 juin 2013  
Cérémonie d’investiture de l’Ordre national du Québec. (Photo : Simon Villeneuve)

«Le regard... le regard que la mère de Romain Gary portait sur son fils, euh... tu n’y échappes pas. Tu es condamné à créer, à écrire. Parce que je repense au regard de ma mère sur mes séances dans le garage double de mon père et ce qui est fascinant c’est qu’on ne doute pas de la puissance du regard d’admiration de la part de quelqu’un qu’on aime~ André Melançon

Cette citation est tirée du documentaire :
André Melançon, le grand gars des vues
Scénario / réalisation, Luc Cyr; Producteur, Vic Pelletier; Groupe PVP DOC III 2015
http://ici.tou.tv/personnalites/S2016E18?lectureauto=1

Je ne répéterai pas les éloges unanimes de celles et ceux qui ont connu intimement le cinéaste, concernant sa bienveillance, sa gentillesse, sa présence et l’attention qu’il portait aux gens. Mais je ne veux pas cacher ma profonde tristesse; on éprouve souvent un sentiment d’abandon quand un grand esprit quitte notre monde.

Pour moi, Andrée Lachapelle et André Melançon sont des modèles de noblesse :
«Parce qu'elle est fondée sur l'humilité et qu'elle implique de se défaire de soi pour se mettre au service de l'autre, la véritable gentillesse est une attitude profonde et engageante, qui anoblit l'être humain.» ~ Emmanuel Jaffelin (auteur des essais Éloge de la gentillesse et Petit éloge de la gentillesse)

«Lorsqu’une heure n’est pas seulement une heure, mais un peu d’éternité déposé entre nos mains, comment savoir ce qu’il faut en faire?» ~ Tennessee Williams 

Voici les remerciements du cinéaste au gala du cinéma québécois, le dimanche 15 mars 2015, au Monument-National :

«Je tiens tout d’abord à remercier, du plus profond de mon cœur, les membres du comité qui ont choisi de m’accorder cet honneur.

Je suis cinéaste depuis plus de quarante ans et j’ai toujours considéré ce métier comme un immense privilège. L’attention que vous m’accordez ce soir enveloppe ce privilège d’une chaleur et d’une ferveur particulières.

Permettez-moi de saluer à mon tour trois groupes de cinéastes qui occupent une place essentielle à l’intérieur de mon parcours professionnel. Je veux parler de ceux et celles d’avant, de ceux et celles de pendant et de ceux et celles d’après.

Je salue d’abord les premiers cinéastes québécois, ces hommes et ces quelques femmes, qui ont ouvert la voie, qui ont tracé les premiers sillons. Ces cinéastes des années 50 et 60 nous ont légué, à travers leurs premiers documentaires puis leurs premières fictions un regard et une écoute d’un peuple en devenir. Venus d’horizons divers, ces pionniers ont créé et enraciné une cinématographie qui nous appartient. Nous savions lire et écrire; ils nous ont appris à regarder, à écouter et à raconter. Merci à ces artisans, à cette équipe française de l’Office National du Film. Ces cinéastes ont instauré ce qu’il conviendrait d’appeler la première école de cinéma au Canada.

Je salue ensuite les cinéastes, ces hommes et ces femmes (un peu plus nombreuses), qui ont pris le relais et qui ont poursuivi cette quête indispensable de nos racines et de nos destinations. Cette seconde génération, à qui je me réjouis d’appartenir, a provoqué, en quelques décennies, l’éclatement et la pluralité des genres, des styles, des langages cinématographiques. Elle a aussi assuré les bases d’une industrie cohérente et inventive qui, contre vents et marées, se bonifie avec les années. J’ai partagé avec ces cinéastes de grands moments de bonheur et d’inévitables périodes de doutes, de questionnements et de combats. Je les en remercie. 

Je salue enfin les cinéastes, ces hommes et ces femmes (heureusement encore plus nombreuses), qui, marchant derrière nous, assument le relais, la poursuite de nos quêtes tout en créant leurs propres références.

Permettez, jeunes hommes et jeunes femmes, à un vieux qui n’est pas encore tout à fait sage de vous soumettre sans vergogne quelques modestes recommandations :

Étonnez-nous, questionnez-nous, bousculez-nous.

Faites nous rire, faites nous pleurer; c’est important.

Faites nous penser; c’est important.

Faites nous rêver; c’est essentiel.

Proposez-nous des façons nouvelles, différentes de voir le monde.

Amenez-nous vers l’ouverture et l’empathie.

À l’image de ce très beau titre de film de Michel Brault et de Pierre Perrault, faites cet admirable métier POUR LA SUITE DU MONDE.

Longue vie à la culture québécoise.

Longue vie au cinéma québécois.

Et longue vie à la cinémathèque québécoise.» 

Transcription : Marc André Lussier, La Presse 16 mars 2015
http://blogues.lapresse.ca/moncinema/lussier/2015/03/16/jutra-les-paroles-dandre-melancon-et-de-xavier-dolan/ 

27 août 2016

Des politiciens maîtrisent les principes du kôan!


«Si tu tombes, je serai là.» 

La théorie suivante à propos de W. Bush peut s’appliquer à Donald Trump – une vraie machine à kôan! Il a dit à sa troisième épouse (Melania) : «Donald Trump ne te laissera jamais tomber!» (1)

George W. Bush, un éminent maître Zen
J. Clifford Cook *

Note aux écrivains en herbe : Depuis quelques années, une catégorie d’ouvrages grand public remporte un franc succès – ceux qui font leur miel de la philosophie asiatique. L’astuce consiste à trouver un personnage célèbre de la littérature occidentale et à revisiter ses faits et gestes à la lumière des sagesses orientales. Le Tao de Winnie, exemple le plus connu de ce nouveau genre, cherche ainsi à expliquer les principes taoïstes en étudiant le célèbre personnage de Winnie l'Ourson.

Mais après tout, pourquoi cantonner ce genre d'analyse aux seuls personnages littéraires? Je pense que les politiciens actuels ont, eux aussi, plein de choses à nous apprendre sur les philosophies orientales.

À tout seigneur tout honneur, commençons par notre roitelet du pétrole, le fils à papa qui a hérité du poste et fait résonner son W comme personne : George W (What?) Bush. C’est sûr, il semble parfois plus confus que confucéen, mais ne sous-estimons pas le bonhomme. Après tout, perdre une élection présidentielle ne l’a pas empêché de devenir président. Bush est peut-être fou comme un lapin, bête comme une oie – ou que sais-je d’autre. Je voudrais pourtant suggérer l’existence possible, sous ses airs obtus, d’une lueur d’intelligence bien cachée.

En fait, j'ai même une théorie très au point sur la secrète jugeote du Président W. Une étude minutieuse de ses déclarations m'a amené à la conclusion que George W. Bush est non seulement un adepte du Zen mais... un maître éminent.



Le Zen de W

Vous n’avez jamais entendu George W. Bush évoquer le Zen? Eh bien, cher lecteur un peu trop formaliste, ce n'est qu'une preuve supplémentaire du génie Zen de notre président.

Les pratiquants avancés, les purs et durs, se reconnaissent à leur enseignement subtilement indirect. Les grands maîtres Zen ne sont pas comme Billy Graham. Lorsque M. Graham veut édifier ses fidèles, il se contente de monter sur scène et de clamer ce qu'il souhaite leur enfoncer dans le crâne. Pour faire gober à ses fidèles qu'ils iront en enfer s'ils ne s'abstiennent pas de relations sexuelles avant le mariage, il leur assène carrément : «Vous irez en enfer si vous ne vous abstenez pas de relations sexuelles avant le mariage!»

Les maîtres Zen cherchent à court-circuiter l'esprit rationnel de leurs élèves, responsable de l'attachement au monde de la perception ordinaire. Pour cela, les maîtres Zen demandent à leurs élèves de comprendre des histoires d'une logique abracadabrante. On les appelle des kôan. Le kôan le plus célèbre en Occident est la question : «Quel son produit une seule main qui applaudit?» En contemplant ce genre de question dans une attitude méditative, une brèche sera finalement ouverte dans l'esprit logique des étudiants Zen qui leur permettra de percevoir la véritable et indicible nature de la réalité.

Ma théorie est donc que George W. Bush est en réalité un pratiquant confirmé, qu'il a atteint le rang d’un maître Zen, et qu'il utilise la Maison Blanche comme tribune planétaire pour la pensée Zen en multipliant les kôan dans ses déclarations publiques. Tout comme les kôan sont au fond d'une impossible logique, les déclarations publiques du Président Bush n'ont aucun sens si on les prend au pied de la lettre. En revanche, entendues comme des kôan Zen, elles ne sont pas dénuées d'un certain lyrisme mystique. Bon, elles ne sont pas aussi profondes, mais elles sont certainement de puissants stimulants.

Les Kôan de Bush

Les exemples suivants ne sont que quelques-uns des nombreux kôan proférés par George W. Bush depuis son accession au Bureau Ovale. Représentent-elles une rupture profondément éveillée avec la rationalité? À vous de décider.

"Les États-Unis sont prêts à faire usage des armes nucléaires pour empêcher l'usage des armes nucléaires."

"Pour protéger leurs libertés, les Américains doivent être prêts à sacrifier les droits civiques qui leur sont garantis par la constitution."

"La meilleure façon de venir en aide aux plus démunis consiste à offrir d'importantes réductions d'impôts aux 1 % d'Américains les plus atrocement fortunés."

"Pour préserver la paix, il faut engager une nouvelle guerre contre l'Irak."

"Il faut autoriser les exploitants forestiers à construire des réseaux routiers plus denses et à abattre encore plus d'arbres dans nos forêts et parcs nationaux afin de préserver la beauté naturelle des sites."

"Les réductions d'impôts permettront d'éviter un déficit budgétaire au gouvernement fédéral."

C’est clair, je ne suis pas ce qu’on appelle un expert en matière d'éveil. Je ne suis qu’un pauvre ignare parmi tant d’autres, embourbé comme eux dans le monde matériel. Pourtant, je sais reconnaître un grand maître lorsque j'en vois un. Et j’ai fini par me dire que les déclarations de George W. Bush sont si obscures qu'il doit être un gourou d’une insondable sagesse. Il y a bien une autre explication aux déclarations incompréhensibles du président américain… mais l'envisager serait ridicule, non?

Traduction via http://www.zen-occidental.net/humour.html

* J. Clifford Cook est rédacteur à Irregular Times http://irregulartimes.com/

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(1)
Trump’s prefrontal cortex admits it can’t possibly filter all impulsive comments coming from rest of brain



New York – Saying it was completely exhausted and overwhelmed by its strenuous workload, Donald Trump’s prefrontal cortex admitted Thursday it was simply unable to filter through the torrent of impulsive comments coming from the rest of the presidential candidate’s brain. 
   “I’m just completely inundated with erratic thoughts and knee-jerk reactions from all sides – there’s no way I can possibly screen everything that’s being produced in here,” said the higher-order structure of Trump’s brain responsible for impulse control and long-term planning, adding that the speech motor cortex had been increasing steadily over the pas year. “Sometimes, four or five different instinctive urges will try to get through all at once, and it’s just impossible to stop every one of them. I keep thinking they’ll eventually peter out, but there doesn’t seem to be an end in sight. I’ve been doing this for 70 years – I’m just drained.” 
   Trump’s prefrontal cortex admitted that it could use significant help from the neural circuits in the angular gyrus and posterior cingulate that are tasked with moral decision-making, but noted that the ineffectual structures had stopped functioning years ago.

Tap : The Onion, America’s Finest News Source http://www.theonion.com/

The satirical publication always strikes a deep chord of truth…  

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Q: What happens when a Buddhist becomes totally absorbed with the computer he is working with?
A: He enters Nerdvana.


One zen student said, "My teacher is the best. He can go days without eating."
The second said, "My teacher has so much self-control, he can go days without sleep."
The third said, "My teacher is so wise that he eats when he's hungry and sleeps when he's tired."


Drescher and the toaster

A disciple of another sect once came to Drescher as he was eating his morning meal.

“I would like to give you this personality test”, said the outsider, “because I want you to be happy.”

Drescher took the paper that was offered him and put it into the toaster, saying: “I wish the toaster to be happy, too.”

Via : http://www.thezensite.com/index.html

23 août 2016

Le droit à l’intégrité physique et psychologique

Today I Rise

“The world is missing what I am ready to give: My Wisdom, My Sweetness, My Love and My hunger for Peace.” This beautiful short video, dubbed a “love poem for your heart and soul,” empowers all women to stand up for who they truly are. Let the emergence of the feminine in you blossom as you watch this film.



Video: Alexandra Fedner
FemmeQ Pioneering the Possible http://femmeq.org/
Blaze of Grace http://blazeofgrace.com/
Rising Women Rising World http://risingwomenrisingworld.com/

Via KarmaTube (a site dedicated to bringing inspirational stories to light, using the power of video and the internet to multiply acts of kindness, beauty, and generosity)
http://www.karmatube.org/index.php

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Les actions en faveur de «la reconnaissance du droit à l’intégrité physique et psychologique des femmes» continuent malgré les hauts et les bas (1). 

Quelques statistiques des années 1990/2000

En lisant ce qui suit, on se demande si, faute de véritable éducation, on n’a pas régressé depuis 2000.

Source : agenda de La Marche Mondiale des Femmes 2000, QC

Au Québec, nous avons fait de grands pas dans la reconnaissance du droit à l’intégrité physique et psychologique des femmes. Pourtant, chaque année, des milliers de femmes sont violentées, agressées ou tuées. Nous voulons que les femmes, sans distinction de couleur, de condition physique et mentale, d’orientation sexuelle, d’origine ethnique, de religion, d’âge ou de condition sociale ne voient plus jamais ce droit bafoué. (...) Cette violence réside aussi dans la pauvreté. Toutes les analyses le démontrent : à travers le monde entier, la pauvreté a un sexe. Malgré les gains obtenus par les luttes féministes, les femmes sont encore et toujours les personnes les plus pauvres du Québec. Même si elles accomplissent une multitude d’activités nécessaires au bon fonctionnement de notre société, l’égalité est loin d’être une réalité. Nous marcherons donc pour une meilleure reconnaissance du travail des femmes et pour un partage équitable de la richesse collective. 
   Il faut à l’échelle planétaire rompre définitivement avec le capitalisme néolibéral. Il ne s’agit pas simplement d’aménager les règles du jeu en gardant intact ce même système. Il s’agit véritablement de repenser ces règles, d’en créer de nouvelles à partir des expériences et des alternatives proposées par les femmes et les mouvements sociaux au plan local, national et international.  (Octobre 1998) 
   L’an 2000 : la population mondiale atteint près de 6 milliards de personnes mais l’écrasante majorité de l’humanité vit dans la pauvreté : 4 milliards de personnes vivent sous le seuil de pauvreté relatif dont une large majorité de femmes et d’enfants, et 1,3 milliards sous le seuil de pauvreté absolu, dont 70 % sont des femmes. (Juin 1999)

~ Fédération des femmes du Québec (1999)


Science Museum Photo Studio, London. SSPL/Manchester Daily Express, 1910/01/01. Arrestation d’une suffragette lors d’une manifestation en faveur des droits et libertés.

En choisissant la pauvreté comme cible, comme nœud à défaire, nous revenons à un aspect fondamental de l’oppression des femmes et cela aussi a été un incitatif pour plusieurs à s’engager et à persister dans cette lutte. Il nous reste à s’attaquer de façon aussi extensive et imaginative à la question de la violence faite aux femmes. Des difficultés supplémentaires nous attendent puisqu’on parle là d’agir dans la sphère privée ou l’on devra interpeller les hommes aussi bien que l’État. C’est pour réitérer que le paiement de la dette ne se fera pas sur le dos des femmes et des populations les plus démunies. (Diane Matte, Option-Paix 1996) 

La Côte-Nord occupe le 2e rang du palmarès de la violence conjugale. Tout juste derrière Montréal. En 1997, 224 cas ont été dénoncés aux autorités policières. Toute proportion gardée, la violence conjugale y fait 30 % plus de victimes que dans les autres régions, rapporte le ministère de la Sécurité publique du Québec. (La Gazette des femmes, juillet-août 1999)

Près de 83 % des femmes handicapées ont été victimes de violence (DWAN Toronto, 1991) par une personne de leur entourage. (Femmes d’action, 1995)

Le phénomène fondamentaliste s’étend à tous les pays, toutes les religions, toutes les cultures. Il s’agit là du phénomène politique le plus marquant de cette fin de siècle, celui qui a le plus de conséquences pour les femmes en tant que catégorie sociale. Ce sont donc en priorité les lois de statut personnel (ou Code de la famille) qui démontrent l’influence des groupes fondamentalistes sur l’État. Les pays européens, dont le passé colonialiste récent pèse encore très lourd, sont prêts à montrer leur tolérance envers la culture de l’Autre, mais exclusivement dans la sphère privée, ainsi les lois de statut personnel (régissant la famille, le mariage, le divorce, la répudiation, la polygamie, la garde des enfants, l’héritage, etc. – donc affectant directement les femmes) sont le lieu de prédilection pour afficher sa tolérance. (M.-A. Hélie-Lucas, «Les fondamentalismes contre les femmes»; Option-Paix, printemps 1996)

L’État français a signé des ententes bilatérales qui permettent l’application, en sol français, des lois de certains pays d’origine, relatives au statut de la personne, et ce, même si elles contreviennent à la législation française. (La Gazette des femmes 1997)

En Égypte, il a fallu un décret pour que cesse la pratique du pardon au violeur s’il consent à épouser sa victime, note le New York Times. Plusieurs juristes et religieux avaient déclaré que le mariage du violeur et de sa victime était la solution la plus adéquate au problème. «Au lieu de punir le violeur on punit de nouveau sa victime» avait rétorqué l’avocate Fawzlya Abdel Satar. (M. Barhouma, Tuer sa sœur ou son épouse en toute impunité, Al Hayat, repris dans Le Courrier international, septembre 1999)

Dans les pays en développement, les femmes représentent 67 % de la main-d’œuvre agricole (...) elles produisent 50 % des denrées alimentaires dans le monde et jusqu’à 70 %, estime-t-on, en Afrique. (Le Vulgarisateur 1996)

La communauté internationale proteste lorsque le Pakistan et le Soudan légalisent la pratique du Talion (punition de la loi mosaïque) en ordonnant que l’on coupe la main des voleurs, mais lorsqu’on coupe le sexe des filles, nombreux sont ceux qui se retranchent derrière le droit aux différences culturelles [...]. (M.-A. Hélie-Lucas 1996)

Des chiffres de l’Unicef en 1989 indiquaient que depuis la Deuxième Guerre mondiale, 90 % des victimes de conflits armés étaient civils. C’est donc dire que le nombre de femmes tuées ou agressées lors des conflits contemporains est très préoccupant. Les civils sont donc des cibles et des outils des stratégies guerrières non pas des victimes accidentelles des combats. 
   Bien que ce soit l’une des formes les plus répandues de violence à l’égard des femmes, le viol reste le crime de guerre le moins condamné. Selon les chiffres des Nations Unies, 70 à 80 % des 14 millions de réfugiés sont des femmes. [...] Elles courent le risque d’être exploitées, enlevées, tuées, violées et agressées par les pirates, et d’être contraintes à la prostitution. Le viol peut être utilisé comme politique délibérée de nettoyage ethnique stratégie de guerre (Bosnie-Herzégovine), terreur politique (Haïti), instrument de la lutte armée (Cachemire, Bangladesh, Koweït)...
(Ariane Brunet et Stéphanie Rousseau; La reconnaissance des violations spécifiques des droits fondamentaux des femmes... 1997)

Les droits fondamentaux des femmes à la vie, à la liberté et à la sécurité, sont une des grandes questions qui préoccupent en premier lieu le mouvement des femmes du Pakistan. La fréquence des agressions sexuelles contre les femmes détenues par la police a tellement augmenté qu’il a fallu amender la loi pour empêcher leur détention préventive. [...] Aucune action n’est prise contre les personnes responsables de ce genre de violence. (Hina Jilani, Droits de la personne et développement démocratique 1998)

Il y a eu au Kosovo une campagne systématique de violence sexuelle, notamment sous forme de viols, de mutilations et de grossesses forcées. (Elizabeth Bowker, La violence sexuelle au Kosovo : l’expérience du Rwanda se répète 1999)

Toronto, 10 septembre 1997. La police démantèle un réseau de prostitution qui compte une vingtaine de femmes âgées de 17 à 30 ans. Sans papiers, ces Thaïlandaises et Malaises sont accusées de s’être trouvées dans une maison de débauche. [...] Ces femmes devraient alors faire face à une mesure d’expulsion. Complices ou victimes? Certaines étaient consentantes. D’autres étaient soumises à une réelle exploitation sexuelle. (Johanne Lauzon, La Gazette des femmes 1998)

Les principaux pays où se poursuit la vente de jeunes filles sont la Thaïlande, les Philippines, la Birmanie, l’Inde, la Malaisie et des pays d’Europe de l’Est. On accuse les gouvernements de participer à cette mafia en laissant faire et en estimant que ces opérations font partie des revenus touristiques. (Gaétane Payeur, Femmes d’action 1995)

Le «modèle suédois» offre aux femmes des possibilités uniques, dans le monde développé, de combiner travail et enfants. Mais la globalisation est en train de saper 50 ans d’acquis. 
   Le gouvernement de droite, au pouvoir de 1991 à 1994, commença à réorganiser et à fermer des crèches et des garderies, réduisant le personnel, affectant la sécurité et la qualité, de telle sorte que beaucoup de parents hésitent maintenant à laisser leurs enfants dans les crèches municipales. Toutes les forces politiques importantes de Suède sont engagées dans le démantèlement du tissu social existant [...]. Ceci encourage les forces les plus réactionnaires dont les intégristes chrétiens. Elles ont connu une poussée d’activisme depuis 1992 dans leurs attaques contre la loi suédoise sur l’avortement (la loi actuelle, adoptée en 1975, donne aux femmes un choix complet sur leur corps jusqu’à la 18e semaine). En avril 1994, 8 000 à 10 000 adversaires de l’avortement manifestèrent à Stockholm. (Eve Nikell, 1996)

L’avortement est légal dans la plupart des pays sud-asiatiques sous certaines conditions médicales, comme lorsque la vie de la femme est en danger. Quoique les avortements afin de sélectionner le sexe de l’enfant soient illégaux, ils sont très communs au sein de toutes les classes sociales. (Regards sur le Sud-Asiatique)

En Chine, 2,11 millions d’écoliers sont des décrocheurs selon les statistiques de 1992. Les filles décrochent à près de 50 % surtout dans les provinces pauvres, sur la pression de leurs mères en majorité analphabètes. On allègue que la fille se mariera et ira vivre avec la famille de son mari, de sorte qu’investir dans son éducation est une perte. (Femmes d’action 1995)

De 1932 à 1945, on estime à 200 000 les jeunes femmes qui, sous couvert d’offres d’emploi comme cuisinières et infirmières-auxiliaires, ont été faites prisonnières par l’armée japonaise et forcées à servir sexuellement 30 à 50 soldats, chaque jour, pendant plusieurs années. (Gaétane Payeur, Femmes d’action)

Le fait que les femmes soient considérées comme des charges, et le biais patriarcal généralisé dans la société hindoue, ont conduit à une préférence grandissante pour les enfants mâles. (Trupti Shah et Bina Srinivasan, Option-Paix 1996)

En Inde la pratique de la dot – une coutume courante – a conduit au meurtre d’un grand nombre de femmes. Elle a pris dernièrement des aspects horribles. La dot est de l’argent ou des biens, ou les deux, donnés à la famille de l’époux par la famille de la mariée pour rendre le mariage effectif. Le mouvement des femmes s’est passionné pour le problème de la dot à la fin des années 1970. Une augmentation subite des morts accidentelles de femmes attira l’attention des groupes de femmes dans les villes. On dénombrait beaucoup de suicides et de femmes mortes de brûlures. Des recherches révélèrent l’affreuse et sordide réalité de ces morts. Les morts dues à la dot sont une indication cruelle de la fragilité de la vie des femmes dans un environnement patriarcal envenimé par les intérêts de la modernisation capitaliste. (Trupti Shah et Bina Srinivasan, 1996)

On estime à 965 millions dans le monde le nombre de personnes ne sachant ni lire ni écrire. Les femmes représentent les deux tiers. Dans 19 pays, le taux d’analphabétisme des femmes dépasse 50 %. (Atlas des femmes 1998)

De plus en plus de femmes autochtones ont commencé à rompre le silence et à réclamer des moyens pour contrer la violence conjugale et sensibiliser les femmes à leurs droits. Au Pérou, un réseau de solidarité réclame que des policières soient désignées pour recevoir les dépositions des femmes autochtones victimes de violence. Au Guatemala, des femmes autochtones ont demandé que des ateliers sur la violence soient intégrés à la formation qui leur est offerte. Les femmes autochtones, elles sont environ 20 millions, du Mexique à la Terre de Feu. (Hélène Paré, CUSO Québec)

Au Canada, en 1983, après une lutte qui a duré 23 ans, les femmes autochtones ont finalement reconquis leur droit à l’égalité. Elles ne perdent plus la reconnaissance de leur nationalité lors de leur mariage avec un non-autochtone. (Octobre 1998)

Parmi les femmes de 15 ans et plus qui s’identifient comme autochtones au Québec en 1991, 61,8 % avaient un revenu total inférieur à 10 000 $ en 1990. Parmi les hommes, la proportion était de 42,7 %. Ces chiffres sont similaires à ceux de l’ensemble du Canada. (Lise Gill, De la réserve à la ville : Les Amérindiennes en milieu urbain au Québec; Condition féminine Canada 1995)

S’il est un groupe de femmes dont la prise de parole a été impressionnante au cours des dernières années, ce sont bien les femmes autochtones. Après avoir fait éclater leur carcan de victimes de la violence, elles s’acharnent maintenant à en démontrer l’engrenage. Et guérir les communautés. (Carole-Line Nadeau, La Gazette des femmes, 1996)

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(1) Il y a des supposées féministes qui promeuvent la pornographie. Or ce faisant, que ce soit par inconscience ou par amour de l’argent, elles nuisent à la reconnaissance du droit à l’intégrité physique et psychologique des femmes. L’industrie du porno a profité de la révolution sexuelle des années 50/60 pour se remplir les poches; aujourd’hui, le web est son Klondike. 

«L'industrie du porno empoche plus de 25 milliards de dollars chaque année et compte pour 30 % de tout le trafic Internet à l'échelle mondiale. Une analyse du contenu des 50 vidéos les plus populaires démontre que 88 % des scènes contiennent des agressions physiques dont 94 % sont commises sur des femmes. La pornographie est devenue si facilement accessible au grand public qu’elle a une énorme influence sur la vie sexuelle des jeunes. Alors, pourquoi n’en parlons-nous pas? The Porn Factor met les réalités de la pornographie sous les projecteurs. À travers des entrevues avec des producteurs et des performeurs de l'industrie, des psychologues de renom, et des jeunes, on tente de comprendre la pornographie contemporaine et l’on explore son influence et ses conséquences sur nous tous.»

The Porn Factor; David Corlett, Maree Crabbe 2016 (en anglais) : https://thoughtmaybe.com/the-porn-factor/

Un des producteurs affirme sans aucun scrupule que les femmes sont des objets qui ne valent pas mieux que les animaux (!). D’ailleurs, les brefs clips qu’on voit dans le documentaire font penser aux rodéos où des machos attrapent des veaux au lasso, chevauchent des taureaux et maîtrisent des bouvillons terrifiés qui n’ont aucune chance de s’échapper; parfois on n’est pas loin de l'horrible corrida... Un performeur russe fait son mea culpa. Il dit entre autres, qu’on veut faire croire que les filles gémissent de plaisir, alors qu’elles gémissent de douleur. La drogue peut inhiber la conscience et la douleur physique momentanément, mais le lendemain, c’est une tout autre histoire. 

Un documentaire triste et dur; mais on ne peut pas faire grand chose la tête du sable. Aucun changement de perception n’est possible sans éducation – et le défi est de taille. Il faut éduquer non pas dans la voie de la morale religieuse ou de la pudibonderie (on voit ce que ça donne!), mais dans la voie du simple respect de soi et d’autrui, et du savoir-vivre.

22 août 2016

Réduire le bruit

Coupez le bruit – le corps est toujours à l'écoute et ça le rend malade.

Coupez aussi les clics, les sonneries et les bourdonnements.

Si nous ne pouvons pas contrôler le volume du radio «stéroïdé» de l’auto voisine, de la salle de cinéma ou de concert, nous pouvons contrôler notre propre bruit. Y compris le «bruit médiatique».

Il y a déjà suffisamment de bruits à subir, pourquoi en rajouter. Apportez un sonomètre au concert rock ou au cinéma et mesurez le nombre de dB – vous n'en reviendrez pas!



Info et témoignages – L’ouïe foudroyée par le rock :
http://artdanstout.blogspot.ca/2016/01/louie-foudroyee-par-le-rock.html

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LE REGROUPEMENT QUÉBÉCOIS CONTRE LE BRUIT (RQCB)
http://www.rqcb.ca/fr/accueil.php

Exigeons une suite à la pétition du 21 avril 2016 – exigeons une politique publique québécoise contre le bruit – il est temps de contacter vos député(e)s.

- Le 21 avril 2016 a été déposée à l'Assemblée nationale une importante pétition demandant l'adoption d'une politique publique québécoise  contre la pollution sonore. Tout près de 3400 personnes ont demandé que le gouvernement du Québec donne suite à l'Avis scientifique de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui recommande expressément une politique publique d'ensemble pour lutter contre ce problème. 

- Au mois de mai, cette pétition a été confiée pour étude à la commission parlementaire ayant pour nom Transport et Environnement. Cette commission a décidé de ne pas s’en saisir. Ce qui équivaut à un cul de sac inacceptable  étant donné la clarté sans équivoque des recommandations de l'Avis scientifique de novembre. 

- Le RQCB est au courant qu'il existe un comité interministériel qui se penche sur la question de la pollution sonore depuis au moins deux ans. À part deux fonctionnaires sensibles à la question, on ignore qui siège sur ce comité (aucun député, aucun ministre n'en fait partie); nous ne savons pas non plus comment ce comité travaille et ce que sont ses buts. Ce n'est pas normal que le travail de ce comité reste assez secret pour l'instant.  Dans tout ça, rien pour le moment ne transparaît d'une véritable volonté politique d'aller enfin de l'avant.

- L'Avis de l'INSPQ ne doit pas rester lettre morte. Il n'est pas question que cette recherche déterminante n'aboutisse à aucun résultat politique. C'est inacceptable!  C'est une chose minimale à ce moment-ci que d'exiger UNE POLITIQUE PUBLIQUE PAN-QUÉBÉCOISE CONTRE LE BRUIT.

Suggestion du RQCB : Tous les élus de l'Assemblée nationale sans exception ont été mis au courant du contenu et des objectifs de la pétition. Il est temps de leur demander à tous et chacun de s'impliquer. Activement! http://www.rqcb.ca/fr/nouveautes.php

Sommaire de l'Avis scientifique https://www.inspq.qc.ca/publications/2048

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«Quand s'amuser donne mal aux oreilles»
Un excellent dossier dans La Presse + du 20 juin 2016

Sous-titres de ce dossier :
Niveau de bruit moyen dangereux au Funtropolis.
Alice à tue-tête au cinéma.

De très belles pages sur le bruit trop fort dans les cinémas et les complexes d'amusement pour enfants, de la journaliste Marie Allard. Et Marc Cassivi y est allé lui aussi d'une excellente chronique sur le même sujet. Il y critique les dires tellement absurdes du grand boss des cinémas Guzzo, qui nie complètement le problème.

http://plus.lapresse.ca/screens/c35c2a1d-2b5f-4190-960a-9b97cee44337%7C_eMrLegEP4zT.html

Via RQCB

20 août 2016

Les zoos

J’ai toujours détesté les zoos. Les animaux sont prisonniers, ils ont été extirpés de leur environnement naturel, confinés dans des aménagements grillagés, et ils sont surveillés 24/24. D'une manière, ça ressemble à Guantanamo.

Certains zoos servent à préserver des espèces ou de refuges. D’autres se contentent d’exposer les animaux au grand public – les conditions de vie sont souvent déplorables. Il arrive qu’on les maltraite. De toute façon, même s’ils sont bien traités, c’est une vie dénaturée extrêmement assommante. Rien d’étonnant qu’ils développent des tics et des comportements bizarres ou qu’ils aient envie d’attaquer leurs gardiens ou les visiteurs.























Les laboratoires pratiquent encore la stupide vivisection sous prétexte de «prolonger» la vie des humains. Quand on regarde les résultats de cette prolongation dans les CHSLD ça donne des envies de mort subite pour éviter d’être leur prisonnier.

Les scientifiques s’amusent depuis longtemps à produire des clones et des hybrides (entre animaux). Mais là, ils en sont à peaufiner des hybrides humains-animaux. Passablement tordu. Mais, on n’arrête pas le progrès...

Sous le vernis humaniste de ces chercheurs scientifiques on dirait des réincarnations (ou des clones) de médecins nazis. 

Aux États-Unis, un groupe de scientifique veut créer des embryons hybrides humain-animaux

Par Brice Louvet, 27 mai 2016

Pablo Ross, biologiste à Davis, en Californie, travaille sur les chimères mi-humaines, mi-animales. Un sujet d’étude qui demeure extrêmement sensible. Car si l’objectif est d’aider le genre humain en développant des organes à des fins de greffe au sein d’une enveloppe animale, de nombreuses questions éthiques se posent.

Aux États-Unis, un groupe de scientifique mené par Pablo Ross, biologiste de la reproduction et vétérinaire à l’Université de Californie poursuit ses recherches sur les embryons hybrides humain-animal, et ce, en dépit du moratoire de la NIH (National Institutes of Health) établit en septembre dernier. Ainsi, l’équipe de biologistes planche sur l’implantation de cellules humaines iPS dans des embryons de porcs, dans l’espoir de développer des organes humains dans les fœtus de porc.



Mener de telles pratiques à des fins médicales est tout à fait salutaire. Sur le papier. Ils sont en effet nombreux à se poser des questions éthiques, à craindre «le franchissement de la ligne». En témoignent ces mots de Stuart Newman, professeur de biologie cellulaire et d’anatomie au New York Medical College, qui pense notamment que la pratique serait «préjudiciable à notre sens de l’humanité». Mais tandis que beaucoup accusent le biologiste de vouloir jouer à Dieu, Pablo Ross se justifie en expliquant qu’il n’«essaye pas de faire une chimère dans le but de voir une sorte de créature monstrueuse», mais à des fins biomédicales. La dernière en date : développer un pancréas humain dans le corps d'une truie. Pancréas qui pourrait, théoriquement, être transplanté sur/dans un patient diabétique.

Après avoir injecté les cellules humaines dans les embryons de porcs, l’équipe de Ross implante l’embryon dans l’utérus d’une truie. Bien sûr, l’incertitude fait partie du jeu pour un travail si controversé, et le biologiste n’exclut pas, néanmoins, de se tromper. C’est pourquoi, pour l’heure, les essais en laboratoire n’iraient d’ailleurs pas au-delà du stade embryonnaire. À l’université de Davis, les chimères mi-porc mi-homme ne dépassent pas les 28 jours, moment où les structures primitives commencent à se former. La période de gestation est habituellement de 115 jours.

http://sciencepost.fr/2016/05/aux-etats-unis-groupe-de-scientifique-poursuit-recherches-embryons-hybrides-humain-animaux/ 

“We're very aware and sensitive to the ethical concerns,” says Pablo Ross. “One of the reasons we're doing this research the way we're doing it is because we want to provide scientific information to inform those concerns.”

The researchers hope these embryos, known as chimeras, could eventually help save the lives of people with a wide range of diseases. One way would be to use chimera embryos to create better animal models to study how human diseases happen and how they progress. Perhaps the boldest hope is to create farm animals that have human organs that could be transplanted into terminally ill patients.

Pablo Ross is working with Juan Carlos Izpisua Belmonte from the Salk Institute for Biological Studies in La Jolla, Calif., and Hiromitsu Nakauchi at Stanford University. Daniel Garry of the University of Minnesota and colleagues are conducting similar work. The research is funded in part by the Defense Department and the California Institute for Regenerative Medicine (CIRM).

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Dans la même veine : Body shops à la Frankenstein
http://artdanstout.blogspot.ca/2016/05/body-shops-la-frankenstein.html

18 août 2016

Le maillot à rebours

Êtes-vous déjà tombé à l’eau tout habillé? Ça m’est déjà arrivé. Un pied sur le quai, l’autre dans la barque et pouf! j’ai glissé entre les deux. Difficile de nager avec des vêtements mouillés. Même si l’idéal est de nager tout nu, pour des raisons sanitaires évidentes, il vaut mieux porter un maillot sur les plages publiques, si minuscule soit-il – comme celui des nageurs olympiques par exemple. Entre les couches de vêtements superposées et le bikini, il existe quand même des alternatives pour les femmes prudes ou qui n’aiment pas exposer leur embonpoint ou leur maigreur. Dans le cas des musulmanes, une combinaison de plongée sous-marine serait ultra pratique.


Caricature : Pascal, journal Le Devoir 

En réalité, ce sont surtout les femmes musulmanes qui sont à plaindre, qu’elles portent leur burkini par choix ou sous la contrainte. Peut-être certaines le font-elles en guise d’affirmation identitaire religieuse. Pas la fin du monde, mais... (1).

Heureusement, les maillots ont évolué...

Toutes les photos vintage viennent de la collection SHORPY http://www.shorpy.com/

1905

1. Cheval d’arçon à la plage... mieux vaut ne pas s'accrocher les pieds dans la jupette. A.C. The Jersey Shore circa 1905. “Bathing beauties playing on sawhorse.” 


2. Les débuts du «surf». Coney Island, New York, circa 1905. “Surf bathing.” 


1920

Parfois désavantageux... Washington, D.C. 1920. “At the Potomac bathing beach near the Tidal Basin.”


1921

June 1921. “Broadway chorus girl Eleanor Tierney at Starlight Park on the Bronx River at 177th Street.” 


1922

1. Des agents mesuraient l’exposition de la cuisse – la belle affaire! June 30, 1922. “Beach Policeman measuring exposure at the Tidal Basin bathing beach in Washington.”


2. Washington, D.C. circa 1922. “Potomac bathing beach.”


3. Le chic du chic... Washington, D.C. June 17, 1922. “Group winners of Bathing Suit Style Show at Tidal Basin bathing beach.”


1923

Washington, D.C. 1923. Shallow End. “Swimmers at the Wardman Park Hotel pool.” 


1927

Ah, automobiles et filles en maillot, des inséparables. San Francisco circa 1927. A Pretty Car Grille. “Cadillac and swimmers at Fleishhacker Pool.” 


1936

Sobre et pratique. Washington, D.C. March 11, 1936. “Swimmers, Y.W.C.A. pool.”


1943

La frénésie du «suntan». Arlington County, Va. June 1943. “Arlington Farms, war duration residence halls. Sunbathers on the sidewalk in the back of Idaho Hall.”


1961

April 1961. “Sunbathing with the latest swimming pool equipment, including a lounge chair with floating beverage holders and game table attachments.”


2016 et 1905 en simultané. Des univers parallèles s’entrecroisent – splish-splash!
Il est évident que tout le monde ne vit pas au même siècle... En bloc, les gens devraient pouvoir s'habiller comme ils veulent, à visage découvert cependant.  


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(1) Le diable dans l’eau bénite 
On retrouve cette attitude chez les juifs hassidiques de Montréal ou de Mont-Tremblant. C’est fou comme les communautés musulmanes et hassidiques intégristes se ressemblent, et pourtant elles sont perpétuellement en guerre. 
     Je me souviens d’une anecdote survenue en 2007 dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, le Mile-End, où la communauté juive hassidique est importante. Celle-ci avait réclamé à la direction du YMCA d’installer des vitres givrées aux fenêtres de la salle d’entraînement pour empêcher les enfants de l’école juive, située en face, de voir les indécents abonnés. Ce qui fut fait à leurs frais! Mais, à la suite du tollé soulevé par cette concession au «bon voisinage», on a installé des fenêtres claires munies de stores. À mon avis, les juifs n’avaient qu’à installer des stores aux fenêtres de leur école ou à mettre des oeillères aux élèves. Franchement!

«La meilleure façon de clarifier de l’eau boueuse est de la laisser tranquille.»
~ Alan Watts

Crime et discours haineux 
Selon l'imam Salam Elmenyawi du Conseil musulman de Montréal : «Les crimes haineux sont un problème mais ce n'est pas quelque chose qui nous fait paniquer. Il y a toujours eu des pics [spikes] de crimes haineux à Montréal, comme à la suite d'attentats terroristes.» L'imam observe toutefois une croissance de l'islamophobie et des «discours haineux» [hate speeches] ciblant les musulmans au Québec. ...  
     Le président du Conseil musulman de Montréal avait demandé l'an dernier en commission parlementaire d'inclure dans le projet de loi 59 sur le discours haineux l'interdiction de rire d'une religion ou de la dénigrer
     Si nous avons le droit de critiquer notre religion catholique (et même d’en rire), je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas critiquer d’autres religions. Ce que nous critiquons, ce sont les codes religieux humains prétendument d'origine «divine».

«Les guerres contre des principes sont les plus destructrices... l’attaquant ne pourra jamais éliminer ce qu'il poursuit.» ~ Alan Watts

Dans la même veine :

Notre répulsion envers la religion
http://artdanstout.blogspot.ca/2016/02/notre-repulsion-envers-la-religion.html

L’art de dévoiler
http://artdanstout.blogspot.ca/2015/03/lart-de-devoiler.html

16 août 2016

N’échappe pas à Ronald qui veut!


Médaille d'or catégorie farce olympique  

McDonald’s, sponsor désormais historique des JO, fait partie du paysage olympique. Son restaurant installé à l’entrée du village des athlètes, dans la zone internationale où sont admis les visiteurs et les journalistes, ne désemplit pas. Et, que ce soit sous la pluie ou un soleil de midi, la file d’attente s’étire longuement à l’extérieur du bâtiment.

La chaîne de fast-foods essaie aussi d’écrire sa légende en la liant à l’histoire des JO : «L’engagement de McDonald’s avec le mouvement olympique a débuté en 1968, quand l’entreprise a expédié par avion des hamburgers aux athlètes américains à Grenoble (France) après qu’ils aient expliqué que le McDo leur manquait…», assure la marque américaine sur le site de Rio 2016. (www.lequipe.fr)

15 août 2016

Des musiciens britanniques de cœur

«Tu seras obligé d’abandonner ce qui te sera le plus cher. Tu découvriras combien le pain de l’étranger est amer, et combien il est dur de monter et descendre l’escalier d’autrui. Prends pitié de ma prière, qui que tu sois, homme ou ombre vaine, dans ce désert immense où perdu tu me vois.» ~ Dante (La Divine Comédie)

Procurez-vous l’album «The Calais Sessions», ça change des chansons insignifiantes qu’on entend sur les ondes, et c’est pour une cause importante.



Le projet a démarré à la fin de septembre 2015. Un groupe de musiciens britanniques voulait faire quelque chose de concret pour cette crise humanitaire qui se déroule à leur porte – Calais est à seulement 22 kilomètres de la côte britannique. Ces musiciens professionnels utilisent le langage universel de la musique pour divertir et ranimer l’estime de soi chez les réfugiés des camps européens.

«Notre équipe voyage armée d'une variété d'instruments colorés, et à notre arrivée au camp nous rencontrons des musiciens locaux, écoutons leurs histoires et essayons de trouver comment nous pourrions collaborer. Entre-temps, nous montons un studio de fortune pour enregistrer des pistes le jour, et offrir des spectacles le soir. 
     Quand nous arrivons, la nouvelle se répand très vite; sous la surface, il y a un profond désir d’expression de soi. 
     Un chant folklorique syrien, une berceuse éthiopienne, un cercle de tambours soudanais, du pop afghan. Il est évident que l'Europe a reçu un coffre au trésor de patrimoine culturel riche et exotique. Ouvrons-le... ce sont les gens derrière les manchettes. Les écouterez-vous?»



Les pièces ont toutes été enregistrées dans le camp de Calais. L’album a été lancé le 29 juillet dernier. L'argent des ventes servira entièrement aux réfugiés du camp, à l'organisme de bienfaisance Citizens UK http://www.citizensuk.org/ qui travaille à réunir les enfants réfugiés non accompagnés avec leur famille installée en Grande-Bretagne, et aux musiciens (les réfugiés) qui jouent sur l'album.



Toutes les personnes impliquées dans la production de l’album The Calais Sessions sont des bénévoles. L’enregistrement a été entièrement réalisé par Damien Barriere-Constantin, de Cooz’s Records Oxford.

https://thecalaissessions.bandcamp.com/releases

Le studio d’enregistrement de fortune : le «gars du son» s’en est miraculeusement bien tiré. Tout un défi. Son témoignage : http://www.thecalaissessions.com/

Un coup d’oeil dans la Jungle

La «Jungle» de Calais est le «foyer» d’environ 6000 hommes, femmes et enfants qui ont fui la guerre, les persécutions ou la misère dans leur patrie.

Les gens sont dans cette jungle pour plusieurs raisons. Beaucoup veulent aller au Royaume-Uni pour rejoindre des proches parents et des amis. Plusieurs parlent très bien anglais. Ces réfugiés viennent de différents pays – Afghanistan, Syrie, Irak, Kurdistan, Soudan et Éthiopie, entre autres. Inquiétant : il y a environ 450 enfants non accompagnés. Environ 200 d'entre eux ont de la parenté en Grande-Bretagne, ce qui signifie qu'ils ont légalement le droit d'être amenés là-bas.

La jungle est une solution insatisfaisante et temporaire, et désespérément en manque de fonds, de dons et de bénévoles. Des chercheurs de l'Université de Birmingham qui travaillent avec Médecins du Monde affirment dans un rapport que les conditions de vie dans la jungle sont diaboliques, à cause de la promiscuité, des tentes exigües infestées de rats, des sources d'eau contaminée par des matières fécales, et des habitants qui souffrent de tuberculose, de gale et de stress post-traumatique.

Source : The Guardian, 2 octobre 2015

Le 12 juillet 2016 – Le démantèlement de la zone sud de la Jungle de Calais il y a quatre mois, n’a pas réglé le problème car la majorité des occupants ont rejoint la zone nord. Selon le dernier comptage de la préfecture du Pas-de-Calais, près de 4 500 migrants au total vivent dans ce camp dans l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne. Plusieurs refusent d’aller dans des centres «humanitaires» plus salubres justement parce qu’ils veulent rester à proximité de la Grande-Bretagne. Quelle impasse!