«Quand ton imagination tâche de te séduire par
quelque idée de luxure, ne te laisse point entraîner, mais dis-lui sur l'heure
: «Attends, mon imagination, que je voie
un peu ce que tu es et ce que tu me présentes, que je t'examine.» Ne lui
permets pas d'aller plus loin et de te présenter des images plus séduisantes,
car, si tu la laisses faire, tu es perdu, elle t'entraînera. Au lieu de ces
peintures affreuses, force-la à te présenter des images plus heureuses, plus
belles et plus nobles. Voilà les moyens de lui échapper.» ~ Épictète
(Entretiens, Livre II, XLV)
Tarot
Wicca Moon, “The Fool”
Le présent :
un cadeau
Par Carolyn
Hobbs
[Extrait
du livre Free Yourself]
Nous avons tous entendu parler de l'ego qui gère notre
vie sans qu’on le réalise. Mais nous sommes peu nombreux à savoir à quel point
notre ego – cette minuscule partie de nous, peu mature, et qui est sur la
défensive à la moindre petite chose – nous sabote en refusant de vivre au
présent. Qu'il nous parle sur un ton agressif ou doucereux, l’ego s’épuise à nous
convaincre qu’il y a des choses bien plus inquiétantes et importantes à régler et
à planifier que de perdre notre temps avec l’ennuyant et ridicule présent. Sous
la bravade, l’ego traite le présent comme une peste qui menace notre intégrité.
Dans la vie, le job de l’ego est de nous protéger
à tout prix. Étant responsable de notre sécurité, il prend sa tâche très au
sérieux. Il est incapable de s’en empêcher. Mais à cause de sa myopie, il ne fait
pas la différence entre la peur et la réalité. S'il arrive à nous convaincre
que notre amant pourrait éventuellement nous faire du mal, l’ego fera tout pour
détruire notre relation. L'ego ralliera tous ses loyaux soldats – peur, inquiétude,
doute, jugement et désespoir – pour se tirer d’affaire.
N'oubliez pas que le seul but de l’ego est la
sécurité (non pas le bonheur ou l'amour). Il met des stops partout pour nous éviter
d'éventuelles blessures, l'inconfort, la maladie, la souffrance ou la douleur –
en particulier la peine d’amour. Tout au long de la journée, l’ego nous bourre
le crâne avec des pensées, souvenirs, projections, fantasmes, peurs, regrets,
plans, soucis, et désespoir – rien pour nous distraire. Nous pourrions dire que
l'ego a la phobie du présent.
En plus de la bague de mariage de grand-mère et la
montre en or de papa, nous avons aussi hérité d'une indéfectible loyauté envers
les manigances de l'ego. Lorsqu'il appose son étiquette «bonne» ou «mauvaise» sur
notre situation actuelle, nous acceptons son évaluation. Lorsqu'il consacre des
heures à analyser d’anciennes blessures dans une vaine tentative d'éviter tout
mal à l'avenir, nous avalons tout rond ses conclusions. Lorsque l'ego nous séduit et nourrit
nos pensées, nos sentiments et nos
désirs d'histoires juteuses – sachant combien nous sommes sensibles à tout ce qui nous concerne – nous surfons sur la grosse vague.
L'ego fait tout ça en catimini, comptant sur notre
ignorance.
Il est temps de remettre en question notre
éternelle loyauté envers cette infime partie de nous. En grattant la surface on
découvre que l'ego agit et pense comme un enfant de cinq ans. Il se cache sous
le lit devant l’inconnu, l’inattendu et l’imprévisible qui pourraient nous
incommoder et créer de la souffrance dans leur sillage.
Si nous voulons la liberté et la joie, nous devons
détecter les pétards mouillés de l'ego.
Cela requiert une profonde excavation. L’ego a appris
à maîtriser son jeu pendant des siècles et il le peaufine à chaque fois qu'il
capte notre attention. Tout d'abord, il faut remplacer le faux : «si tu agis
correctement la prochaine fois, tu ne te sentiras plus jamais lésé, déçu, anxieux
ou rejeté» par le vrai : «la souffrance fait partie de la vie». Nous sourions
et approuvons les histoires fascinantes de l’ego au lieu d’écouter notre coeur qui
murmure doucement «c’est correct d’avoir peur et de douter, puis, de laisser aller».
[...]
Nous ne pouvons pas éliminer la peur ni le
jugement. Nous n’avons pas le temps de voir venir les pensées de l’ego, qu’elles
sont déjà là. Mais nous pouvons consciemment choisir notre façon de réagir. Vivre
au présent est un cadeau auquel nous avons accès n’importe quand, partout, à
tout moment. Le présent est notre compas pour naviguer à travers nos choix vers
la paix intérieure et la liberté.
Via www.awakin.org
~~~
Dans la même veine :
Zénie en herbe; Prisonniers de la peur par
Charlotte Joko Beck
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/09/zenie-en-herbe.html
Serez-vous là demain? (Richard Carlson)
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/12/serez-vous-la-demain.html
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