24 juin 2016

Bloguexit estival

Mes cellules grises ont besoin de détoxication et de couleurs naturelles.
Retour dans quelques semaines.



«Si la matière grise était plus rose, le monde aurait moins les idées noires.»
~ Pierre Dac, humoriste (1893-1975) 

«Une des plus fines expériences de la vie est de cheminer avec quelqu'un dans la nature, parlant de tout et de rien.»
~ Christian Bobin (Autoportrait au radiateur)

«Mais qu'est-ce que c'est, la Nature? Cette entité, à laquelle se réfèrent les esprits rationalistes pour expliquer l'inexplicable, ressemble beaucoup à un dieu auquel on n'ose pas dire son nom, et qu'on a amputé de toute volonté et de tout esprit d'initiative.»
~ René Barjavel; 1911-1985 (La faim du tigre)


Source photo (1)

À l’intérieur de mon jardin
Chloe Douglas*, 1995

Parmi le vert
et la floraison
de toutes les plantes les plus belles
je flâne.
Je délibère ici
Je rêve par là.
L’heure s’arrête
ou plutôt s’étend pleinement,
se déplier et s’amplifier.

Ces tournoiements et ondulations soudaines
de brises d’été,
envoient tous les parfums
dans l’air chaud.
Contempler une feuille
ou le motif sur le mur
créés par des branches les plus près.

Ces têtes-là de fleurs dansantes
exposent délicatement
toute leur gloire.

Quelle simplicité à se perdre.
Et quelle aisance à respirer
doucement.
Et quelle aisance
à avoir des pensées profondes.

---
* Chloe Douglas est née en 1960 à Londres, où elle passe ses premières années d’enfance. À treize ans elle part pour la France, dans les Cévennes, avec ses parents, Akhmatova et Coco Samuels, et leur troupe de théâtre, le Roy Hart Theatre. Elle y passe toute son adolescence. Durant cette période germe sa passion pour l’écriture et le chant. Avec ses copains, au bord du Gardon, l’heure s’arrête. Hypnotisée par l’eau turquoise et fascinée par les énormes rochers lisses de cet endroit, elle plonge dans des rêveries profondes. C’est l’été éternel.
(...)
Actuellement elle vit dans le sud de l’Écosse avec son compagnon et ses deux enfants. Son temps est partagé entre sa vie de famille, ses écrits et sa musique, et son métier de professeur.

Via : http://www.poetica.fr/a-propos/

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(1) Photo extraite d’un diaporama intitulé «Histoire de la lavande»; photographe non identifié. Disponible sur cette page (pur délice visuel) :
http://fr.slideshare.net/denis57440/histoire-de-la-lavande

22 juin 2016

Hilarant!


@Twittakine Si Hillary Clinton remporte l'élection présidentielle américaine, ce sera la première fois dans l'histoire que deux présidents américains couchent ensemble.



Si Donald Trump remporte l'élection présidentielle américaine, ce sera la première fois dans l'histoire qu'un milliardaire déménage dans un logement public abandonné par une famille noire.



(Auteur des gags – ?)

19 juin 2016

«La magie du livre»

«Chacun de nous n’est rien de plus qu’humain, rien de plus qu’un essai, une étape.»
(Le jeu des perles de verre

«Parmi les nombreux mondes que l'homme n'a pas reçus de la nature mais créés avec son esprit, le plus extraordinaire est le monde des livres. Sans le mot, sans l'écriture de livres, il n'y a pas d’histoire, il n'y a pas de concept de l'humanité. Et si quelqu'un veut enfermer et s’approprier l'histoire de l'esprit humain dans un petit espace, une maison ou une seule pièce, il ne peut le faire qu’avec une collection de livres.

À tous les jours nous pouvons observer comment les merveilleuses histoires des livres, comme dans les contes de fée, ont le don de nous enchanter un moment puis de devenir invisibles. Les poètes vivent et meurent, peu connus ou ignorés, et nous ne voyons leur travail éblouissant sortir de la tombe qu’après leur mort, parfois des décennies après leur mort, comme si le temps n'existait pas.

Nous n'avons pas à craindre la disparition du livre. Au contraire, plus on satisfera certains besoins de divertissement et d'éducation avec d’autres inventions, plus le livre regagnera sa dignité et son autorité. Car l’intoxication infantile vis-à-vis le progrès nous forcera à reconnaître la fonction pérenne de l'écriture et des livres. Il deviendra évident que la transmission par l'écriture est non seulement importante mais qu’en fait c’est le seul moyen d’aider l'humanité à avoir une histoire et une conscience continue d’elle-même.

Chaque véritable lecteur pourrait, même si l’on ne publiait plus de nouveaux livres, passer des décennies, voire des siècles, à étudier, commenter et apprécier ces trésors qui sont déjà à portée de main.» 

~ Hermann Hesse (1877-1962)
The Magic of the Book, in My belief: Essays on the Life and Art

Internet est certes une immense bibliothèque, mais jusqu’à quel point est-elle sécuritaire? Il suffirait que le système s’effondre pour que les numérisations disparaissent comme par magie. Certains ouvrages imprimés ont résisté aux siècles, mais le papier n’est pas immortel.

Je préfère toujours le livre tangible à l’e-book. Nous ne connaissons pas l’avenir du livre imprimé, mais entretemps, il y a des gens qui font beaucoup pour réaliser la prophétie d’Hermann Hesse en multipliant les initiatives de mise en valeur, de récupération et de partage. De la «walking library» au «book truck» (bibliobus) aux cabanes de partage «prenez/donnez», les livres font leur petit bonhomme de chemin. Et puis, collections privées et grandes bibliothèques à travers le monde se font les dépositaires du «savoir» collectif (1). 


Walking library, Londres, 1930


Bibliomobile, Cincinnati, 1927


Bibliobus, Montréal, 2005


Little Free Library


Projet «Croque-livres», Fondation Lucie et André Gagnon (inspiré de «Little Free Library»)



(1) La Bibliothèque Alexandrina, inaugurée en 2002 à Alexandrie en Égypte, a été conçue pour accueillir environ huit millions d'ouvrages, ce qui en fait une bibliothèque de taille respectable à l'échelle mondiale, assez loin cependant derrière la Bibliothèque du Congrès qui abrite près de 34,5 millions d'ouvrages, ou la bibliothèque François-Mitterrand, à Paris, qui en contient quelque vingt millions.

La Bibliothèque du Congrès (Library of Congress), Washington DC, États-Unis

Évidemment, c’est la plus grande bibliothèque du monde... Aprés avoir vu un documentaire, j'ai pensé au slogan préféré des Américains : think big! Je ne sais pas si tous nos courriels vont aboutir dans leurs archives...

En avril 2010, la Bibliothèque du Congrès a annoncé son intention d'archiver toute la communication publique de Twitter depuis son lancement en mars 2006. Elle archive ainsi plus de 400 millions de tweets par jour, soit 170 milliards depuis la création de ce service. Toutefois, ces tweets ne sont pas encore accessibles au public : ils posent de nombreux soucis de stockage mais aussi de catalogage et d'indexation. L'ambition de ce service est de pouvoir nous «informer sur la culture dans laquelle ils ont été écrits», à l'instar des journaux du XVIIIe siècle estime Lee Humphreys, professeur de communication à l'université Cornell à Washington.
    Le 1er février 2012, la bibliothèque du Congrès signe une convention de partenariat avec l'Ina. Cette convention met en place l'échange de documents audiovisuels réalisés l'un sur l'autre par la France et les États-Unis. L'enjeu est de créer une base de données collective aux deux pays. À l'ouverture, 500 fichiers étaient disponibles, allant du simple programme télévisé aux films et documentaires. 
    Avec plus de 162 millions de supports de culture et de connaissance en 2016 (plus de 138 millions de documents en 2007), elle est l'institution la plus importante du monde et également la plus vieille structure fédérale aux États-Unis. 
    En 2007, les ressources financières de la bibliothèque du Congrès étaient de 600 millions de dollars. Environ 3 500 employés permanents travaillent dans les 350 000 m2 de la bibliothèque et 838 milles (1 348 km) de rayonnages destinés au savoir universel. En 2007, la collection comprend notamment : 32,2 millions de livres et autres imprimés (deux fois les réserves de la Bibliothèque nationale de France), 61,4 millions de manuscrits, 12,5 millions de photographies, 5,3 millions de plans et de cartes, et 5,5 millions de disques. Par manque de place, elle développe une vaste campagne de numérisation de ses documents. Elle mène des recherches sur la conservation de ceux-ci et applique en ce moment d'importants moyens à la désacidification du papier de bois produit au XIXe siècle. En 2008, des bornes interactives ont été installées à l'intention des visiteurs afin de leur permettre d'explorer des pièces rares de la collection.
(Source : Wikipédia)  

17 juin 2016

Sortir de transe

«Il semble que la nature – ou si vous voulez, le processus de l'évolution – ait doté chaque être vivant du désir de vivre, et quelles que soient les raisons qu’on invoque, ce ne sont que des pensées secondaires pour rationnaliser une pulsion biologique innée. Le fait que nous voulons vivre, que nous aimons vivre, ne nécessitent aucune explication. Mais si nous nous interrogeons sur la façon dont nous voulons vivre – sur ce que nous attendons de la vie, sur ce qui lui donne un sens – alors là, nous faisons face à plusieurs questions (plus ou moins identiques) auxquelles les gens répondront différemment. Certains diront qu'ils veulent l'amour, d'autres choisiront le pouvoir, d'autres la sécurité, d'autres le plaisir sensuel et le confort, d'autres la gloire; mais, la plupart conviendront sans doute que ce qu'ils veulent, c'est le bonheur. C'est aussi ce que la plupart des philosophes et théologiens ont déclaré être le but que l'homme veut atteindre. Toutefois, si le bonheur couvre des objectifs si différents, d'ailleurs mutuellement exclusifs, le bonheur devient une abstraction plutôt inutile. L’important est d'examiner ce que le mot «bonheur» signifie... Répondre à nos besoins et réaliser nos désirs est la définition la plus courante  – mais cela soulève une question : que voulons-nous réellement? Même si nous n'avons pas une connaissance théorique des normes susceptibles de favoriser le fonctionnement et la croissance optimale de l'homme, l'expérience empirique montre qu’essentiellement dépasser la cupidité, l'illusion et la haine, et cultiver l'amour et la compassion, sont les meilleurs moyens d’arriver à un maximum de bien-être.» ~ Erich Fromm; 1900-1980 (The Anatomy of Human Destructiveness)

 «Nous ne pouvons jamais savoir ce que voulons.» ~ Milan Kundera (Et comment!)



Le livre magnifiquement illustré de Jean-Pierre Weill, The Well of Being, nous invite à sortir de transe pour vivre dans l’immédiat avec le cœur ouvert...

Quelques extraits : 

Notre existence n'est pas un accident, mais un mystère... Nous pouvons nous abandonner à ce mystère, car nous en faisons partie. En effet, nous sommes dedans.

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Je ne dis pas qu'il n'y a pas beaucoup de travail à faire, car il y en a.

Et certaines pistes mènent à une obscurité atroce où une personne peut tomber du ciel par un splendide matin de septembre.

Pourtant, le monde n’est-il pas intact? N'est-il pas magnifique?

Pendant un instant, considérons le bien-être comme un choix, comme quelque chose que vous pouvez essayer et porter. Quand nous mettons le chapeau et le manteau du bien-être, cela nous incite à être joyeux sans raison particulière.»

~~~
Nous organisons les événements en histoires, des histoires que nous choisissons et transportons avec nous tout au long de notre vie.

Des histoires qui déclarent ‘je suis en manque’.

Des histoires ‘pourquoi moi?’.

Des histoires ‘je suis seul’.

Des histoires ‘arriverai-je jamais quelque part?’.

Des histoires à propos de ce que nous devrions être.

Ou ce que nous pensons être.

Ces histoires sont les cartes routières intérieures de notre voyage. Encore et encore. Pourtant, si nous appréhendons ces cartes, ces histoires, ces patterns ... nous pouvons nous relever et nous ouvrir à une nouvelle perspective, à de nouvelles possibilités.

Source :
https://www.brainpickings.org/2015/02/26/the-well-of-being-jean-pierre-weill/

The Well of Being
A children’s book for adults
Written and illustrated by Jean-Pierre Weill
Macmillan Publishers, UK (reprint 2015)  

http://thewellofbeing.co/collections/frontpage/products/the-well-of-being-a-childrens-book-for-adults 



Transcription (traduction/adaptation maison) :

Durant trois années, j’ai écrit et illustré un livre à propos de moi et peut-être à propos de chacun. À propos des histoires que je transporte, connectées à la façon dont j’expérimente la vie et à ma capacité d’éprouver du bien-être. Une des choses que nous semblons tous partager est cette impression que les événements dictent notre vie; ils semblent déterminer si l’on doit se sentir heureux, craintif, triste ou en colère. 
    Combien de fois ai-je pu attendre – attendre que quelque chose arrive, attendre que ma carrière avance, attendre plus de respect, attendre l’amour, ou simplement que je m’améliore, de sorte que je puisse enfin vivre pleinement. Il y a de longues périodes où je pense que je devrais être quelqu’un de différent; et d’autres moments où quand je me regarde je n’aime pas ce que je vois. 
    Qu’est-ce qui doit arriver pour que j’entre totalement dans ma vie telle qu’elle est? Qu’est-ce que je désire réellement? À une certaine période, j’avais réussi à vivre spontanément, intensément – que j’aime ou que je déteste ou que j’aie peur, je vivais dans le présent. Qu’est-il arrivé, comment y retourner? 
    Ce n’est pas un livre d’aventures ni un livre sur le pouvoir de la pensée sur les événements. Car il y a de la souffrance réelle dans le monde, il y a des deuils réels, et ils sont là pour être ressentis. Mais il y a aussi de la beauté, il y a des aspirations, et elles doivent également être ressenties. Ce livre explore et examine d’où nous venons et où nous allons, et ce que nous voulons être durant ce processus.

Citation du jour :

«Rien, entre deux coeurs, n'est froid comme l'argent.»
~ Hégésippe Moreau; 1810-1838 

15 juin 2016

L’art de réfléchir

Comment fait-on pour vivre dans une société où chaque individu est un tueur potentiel? Les Américains devraient sérieusement réfléchir à la question.

«La réflexion est la conséquence d’une succession d’idées qui découlent les unes des autres. Chaque pensée alimente la suivante et ainsi de suite afin d’atteindre le résultat approprié. Techniquement parlant, il s’agit d’une chaîne de pensées.

Par contre, nous ne savons pas trop comment nous ramassons nos pensées. À travers des sources obscures et des canaux imperceptibles elles s’imposent inconsciemment et font partie de notre mobilier mental. La tradition, l'éducation et l'imitation – qui toutes dépendent d’une forme d'autorité, ou semblent nous avantager, ou correspondent à une forte passion – sont à l’origine de ces pensées. Ce sont des préjugés, c'est-à-dire, des pré-jugements, et non pas des jugements sensés résultant d’une recherche sérieuse. 
    Penser, dans le meilleur sens du terme, c’est considérer la base et les conséquences des croyances... L’examen actif, persistant et attentif de toute croyance ou d’une prétendue forme de connaissance à la lumière des motifs qui l'appuient, et les conclusions auxquelles elle tend, voilà ce que signifie réfléchir... Il s'agit d'un effort conscient et volontaire pour asseoir la croyance sur une base de raisonnements solides. Si une suggestion est acceptée d’emblée, il n’y a pas de pensée critique, soit un minimum de réflexion. Réfléchir c’est chercher des preuves supplémentaires, des nouvelles données qui confirmeront la validité ou au contraire l'absurdité et l'inutilité d'une idée... 
    On peut choisir d’accepter n’importe quelle suggestion qui semble plausible et ainsi mettre un terme au malaise mental qu’occasionne la réflexion. Réfléchir est toujours plus ou moins gênant parce qu'il faut surmonter l'inertie qui nous pousse à accepter des choses fondamentalement dépourvues de valeur; il faut avoir la volonté de subir l’agitation et les perturbations mentales. La réflexion, en bref, signifie suspendre le jugement pendant qu’on enquête en profondeur; et le suspense risque d'être un peu pénible... Maintenir le doute et procéder à une enquête sérieuse et systématique sont les éléments essentiels de la pensée. 
    L'intelligence naturelle n'est pas un obstacle à la propagation de l'erreur, ni la grande expérience résultant de l'accumulation de fausses croyances. Les erreurs peuvent se soutenir mutuellement et être la source de graves malentendus. Le processus peut être influencé par un nombre indéterminé de causes invisibles et inconsidérées – l’expérience passée, les dogmes inculqués, l'intérêt personnel, la passion, la pure paresse mentale, un environnement social imprégné de traditions biaisées ou animées par de fausses attentes, et ainsi de suite. 
    La réflexion n'est pas comme une machine, comme un appareil qu’on peut fermer ou ouvrir à volonté sur tous les sujets, comme la lanterne peut indifféremment jeter sa lumière sur des chevaux, des rues, des jardins, des arbres ou une rivière. La pensée est spécifique, du fait que différentes choses suggèrent leurs propres significations, racontent leurs propres histoires, et que dans ce sens, elles varient d’une personne à l’autre. 
    La croissance du corps se fait par l'assimilation de nourriture, la croissance de l'esprit se fait par l'organisation logique de matériau subjectif. La pensée n'est pas une machine à saucisses qui réduit tous les matériaux à un produit commercialisable.»

~ John Dewey (How We Think; 1910)

À la lumière de ce qui précède «La NRA fera-t-elle une déclaration disant que si les homosexuels avaient porté des armes ils n’auraient pas été attaqués?»
(Chronique de Manal Drissi à Plus on est de fous, plus on lit)

Peu probable... sa logique argumentaire ne s’applique pas aux catégories de citoyens que certains adhérents ont dans leur mire.

1. «La seule chose qui arrête un mauvais gars avec un fusil, c’est un bon gars avec un fusil.»

Mais pas si le «mauvais gars» a une arme d’assaut et que le «bon gars» a juste un iGun – oui, un iGun : un mini pistolet déguisé en smartphone! Une invention ahurissante. Imaginez comme ce sera plaisant de se faire «photographier» par des psychopathes (1) au coin des rues.

«Les smartphones sont partout, alors votre nouveau pistolet se fondra facilement dans votre environnement quotidien. Un pistolet parfait pour qui veut porter une arme secrètement. Les mères au terrain de soccer et les professionnels de toutes catégories auront le choix de ne pas devenir des victimes.» ~ Kirk Kjellberg, PDG d’Ideal Conceal


Brunch du dimanche après la messe... le smartphone gun sera plus discret, en effet.

La mort par smartphone : un mobile de calibre .38 qui envoie vraiment un message
Par Peter Bradshaw

Jusqu'à tout récemment, la perche à selfie remportait les faveurs des amateurs de gadgets. Cependant, aux États-Unis, autre chose retient désormais l’attention du public : le pistolet Ideal Conceal de calibre .38. Lorsque la poignée est rabattue il a le format et l’apparence d’un iPhone. Il suffit d’un click pour dégager la poignée et tirer deux coups avant d’avoir à le recharger; offert à 395$. 
    Les commandes anticipées affluent. Son inventeur, Kirk Kjellberg, du Minnesota, affirme que l'idée lui est venue tandis qu'il marchait dans un restaurant. Détenant un permis de port d’arme, son pistolet était visible. Un jeune enfant aurait dit à sa mère : «Maman, maman, l'homme a un pistolet!» Alors, Kjellberg s’est dit : «Il doit y avoir un autre moyen de transporter un pistolet sans déranger les gens.»
    Quelle touchante anecdote. Toutefois il se peut que Kjellberg, dont l’ingéniosité entraînera la libre circulation de plus de pistolets encore, ait oublié un truc. Pourquoi pas un vrai téléphone qui se transforme en fusil? Un téléphone qui vous fera réfléchir à deux fois avant de vous plaindre des personnes qui textent dans un cinéma ou un auditorium. C’est appelé à se réaliser.

http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/apr/01/death-by-smartphone-38-calibre-mobile-firearm-gun



2. «In Guns We Trust!»

Oui, l’arme à feu est le «dieu» du nouveau culte américain en vigueur – ça se comprend, Dieu est de leur bord. Mais curieusement, il est aussi du bord des autres extrémistes. Diable, que faire?

La National Rifle Association (NRA) est le plus puissant lobby américain. Avec ses 5 millions d’adhérents et 250 millions de dollars de budget, il lutte contre toute restriction du port d’armes à feu, en se fondant sur le deuxième amendement de la Constitution américaine, qui garantit le droit des Américains de porter des armes. 
    L’AR-15 (ArmaLite Rifle, utilisée par le tueur d’Orlando) est l’arme de prédilection des tueurs de masse américains. «Les trois millions d’Américains qui ont acheté des AR-15 ne l’ont pas fait parce qu’ils veulent l’utiliser pour tuer leurs concitoyens», affirmait David Keene (président de la NRA), qui justifiait l’usage de cette arme pour la ‘chasse’, le ‘tir de loisir’ ou la ‘défense du foyer’. «Ce fusil a été conçu pour les militaires américains pour tuer un grand nombre d’ennemis avec le maximum d’efficacité et de facilité, exactement comme ce qui s’est passé à Orlando», de répondre Josh Koshoff, l’avocat des familles des victimes de Newtown.

Dons versés par la NRA aux membres actuels du Congrès depuis 1998 :  
https://www.washingtonpost.com/graphics/national/nra-donations/

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(1) Profil des manipulateurs pervers et des psychopathes :
http://artdanstout.blogspot.ca/2015/02/le-psychopathe-da-cote.html  
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/11/detecter-les-psychopathes-snakes-in.html  
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/la-communication-perverse.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/de-gentils-manipulateurs-1.html


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Bonne nouvelle de notre côté  

Le gouvernement fédéral rejette l'idée de permettre aux chasseurs d'utiliser le même modèle de fusil d'assaut dont s'est servi l'auteur de la tuerie de masse à Orlando, en Floride, a indiqué le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, mardi. 
    La pétition lancée par un homme, qui affirme que les chasseurs canadiens veulent pouvoir se servir de cette arme populaire, a été signée par plus de 25 000 personnes, la majorité provenant de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Dans sa pétition, M. Bennett affirme que la carabine avait été désignée arme à autorisation restreinte pour des raisons «cosmétiques» au milieu des années 1990. Il soutient que l'arme n'est pas plus dangereuse que les milliers d'autres carabines similaires utilisées légalement chaque jour.

~ John Cotter (La Presse Canadienne)

http://www.lapresse.ca/actualites/national/201606/14/01-4991753-orlando-larme-utilisee-par-le-tireur-restera-a-autorisation-restreinte-au-canada.php

13 juin 2016

Persécution à la carte


"Religion. Elle a offert de l'espoir dans un monde déchiré par la religion." 
Photoquote : The Godless Utopia

«Si vous étiez membre d’un parti politique ou d’un club social aussi imprégné de bigoterie, de misogynie, d’homophobie, de violence, et de pure ignorance que la religion, vous le quitteriez en guise de protestation.» ~ Bill Maher

Homophobie

Je me souviens d’un collègue de travail, 100% hétéro, qui n’arrêtait pas de récriminer contre l’homosexualité. On sentait beaucoup d’amertume et d’hostilité dans ses propos. Était-il hanté par de mauvais souvenirs de collège – avait-il été violé par un prêtre pédophile? Toujours est-il qu’un beau jour, exaspérée, je lui ai demandé :
- Dis donc est-ce que c’est toi qui as des rapports homosexuels?
- Tu veux m’insulter?
- Non, je veux juste te faire remarquer que tu n’as aucune raison de t’en faire… puisque tu n’es pas concerné.
Il a viré les talons et nous ne l’avons plus entendu se plaindre.

Peur, critique, intolérance, persécution, voilà la longue et triste histoire d’une espèce humaine au profil borderline caractérisé par une importante difficulté de gérer les émotions : fréquentes sautes d'humeurs, impulsivité, colère, anxiété et sentiment de vide pouvant occasionner des problèmes relationnels et des comportements violents.

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L’auteur de la fusillade

[...] Omar Seddique Mateen était musulman pratiquant, selon Sitora Yusufiy, qui a toutefois assuré ne l'avoir jamais entendu faire l'apologie du terrorisme. «Il n'y avait absolument aucun signe» que ses amis étaient des radicaux lorsque le couple vivait à Fort Pierce, en Floride, a-t-elle dit. «Il voulait être policier, alors il s'entraînait avec ses amis qui étaient policiers et il avait un permis de port d'arme valide en Floride», a-t-elle ajouté. Il a travaillé comme gardien dans un établissement pour délinquants juvéniles, ce qui lui avait permis d'obtenir le permis. Puisqu'elles ont été classées sans suite, les enquêtes du FBI ne l'ont pas empêché d'acheter les armes légalement, a souligné la police fédérale. 
   Son père, lui, plaide pour une homophobie viscérale. «Nous étions dans le centre-ville de Miami (...). Et il a vu deux hommes qui s'embrassaient devant les yeux de sa femme et son enfant, et il est devenu très énervé», a confié Mir Seddique à la chaîne NBC. «Ils s'embrassaient et se touchaient et il a dit : Regarde ça. Devant mon fils, ils font ça», a-t-il ajouté, assurant que la fusillade de dimanche n'avait «rien à voir avec la religion».

Article intégral :
http://www.lepoint.fr/monde/qui-est-l-auteur-de-la-pire-fusillade-de-l-histoire-des-etats-unis-13-06-2016-2046216_24.php

«Un otage égorgé, deux, trois, quatre, d’autres planétairement humiliés, torturés, martyrisés, jetés en pâtures médiatiques de propagande. (...) Jusqu’à quand faudra-t-il tolérer qu’on menace de mort quiconque revendique le pur et simple droit aux droits de l’homme, notamment ceux qui ressortissent de la liberté d’expression?» 
~ Michel Onfray (Octobre 2007)


Mourners in San Diego, Calif., gather under an LGBT pride flag flying at half-mast for a candlelight vigil for mass shooting victims in Orlando. (Mike Blake/Reuters)

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Homosexualité et religion

Une définition de l'homosexualité

L'homosexualité est le désir, le sentiment amoureux, l'attirance ou les rapports sexuels entre des personnes du même sexe. Elle est une composante de la sexualité humaine, mais se rencontre aussi chez de nombreux animaux.

«Selon les époques et les cultures, l'homosexualité est plus ou moins acceptée ou réprimée dans ses différentes incarnations. Au début du XXIe siècle, la tendance, dans les sociétés occidentales, est à l'acceptation et, dans certains pays, à l'établissement d'un statut légal (union civile ou mariage entre personnes de même sexe), statut revendiqué dès la fin du XIXe siècle. Toutefois, 88 pays (principalement en Afrique et au Moyen-Orient) condamnent encore les auteurs d'actes homosexuels à des peines plus ou moins importantes, allant jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité ou à la peine de mort.» (Wikipédia)

L'homosexualité du point de vue des religions

L'homosexualité est condamnée dans la plupart des religions, monothéistes en particulier, avec des formes de rejet très variables selon les époques, les sociétés, les cultures et les milieux.

La Bible condamne l'homosexualité dans deux versets : 
   «Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme: c'est une pratique abominable.» (Lévitique 18.22) 
   «Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils commettent tous deux un acte abominable. Ils seront punis de mort, leur sang retombera sur eux.» (Lévitique 20.13)

En se basant sur ces versets du Lévitique qui ne semblent concerner que les relations entre hommes, le judaïsme condamne la pratique homosexuelle masculine, sans mentionner, de ce fait, l'homosexualité féminine. Toutefois, il existe un courant progressiste, notamment aux États-Unis, qui se montre plus tolérant vis-à-vis des homosexuels.

Le christianisme reprend à son compte les versets du Lévitique et considère l'homosexualité comme un péché.

L'Église catholique continue à interdire et à condamner l'homosexualité. Elle fait pression sur les élus des pays qui adoptent une législation plus ouverte pour les homosexuels (mariage, homoparentalité, etc.) avec des menaces d'excommunication. La prêtrise est encore explicitement interdite aux homosexuels. Pour ses adeptes, elle a cependant évolué vers une certaine forme de tolérance pour la "condition ou tendance homosexuelle".

Dans le protestantisme, les positions vis-à-vis de l'homosexualité ne sont pas unanimes. Dans certaines Églises protestantes et anglicanes, l'homosexualité ne fait plus débat, selon le principe que « l'Église doit se réformer sans cesse ». Des prêtres et des évêques homosexuels sont ordonnés. Des pasteurs célèbrent même des unions de personnes de même sexe, tandis que dans d'autres Églises cette question peut poser des problèmes et provoquer des scissions.

Les Églises orthodoxes ont une attitude assez proche de celle de l'Église catholique, en faisant la même distinction entre « le pécheur » et « le péché ». Cependant leurs condamnations de cette « pathologie » peuvent parfois prendre des formes très virulentes, voire violentes.

L'islam condamne fortement l'homosexualité en se basant sur la charia (loi islamique) qui prescrit la peine de mort ou une peine discrétionnaire. Dans la très grande majorité des pays musulmans, les pratiques homosexuelles sont punies par la loi et sont passibles d'amendes, de peines de prison, de châtiments corporels, voire de la peine de mort.

Le bouddhisme n'interdit pas explicitement l'homosexualité, mais globalement, il tend à reconnaitre la seule hétérosexualité en vue de la procréation et à rejeter la recherche du plaisir «pour le plaisir».

Bien que conservateur, le shintoïsme ne condamne pas l'homosexualité et y porte un regard plutôt serein. Pour les Japonais, il s'agit d'un comportement individuel qui doit être autorisé et protégé, mais sans intervenir dans le domaine public. Il n'y a donc pas de débat sur l'homosexualité.

Si dans l'hindouisme, la sexualité, en tant que don de Dieu, n'est pas perçue comme un mal, le plaisir charnel n'est accepté que s'il est hétérosexuel et réalisé dans le cadre du mariage. L'homosexualité a connu au fil des siècles différents degrés de tolérance ou d'intolérance, en particulier pendant les cinq siècles de dominations musulmanes et la colonisation du très puritain Empire britannique.

Profitant de la condamnation de l'homosexualité par les grandes religions, certains groupes considérés comme sectaires accueillent volontiers des homosexuels dans leur communauté et s'affichent en défenseurs de cette cause. C'est le cas par exemple du mouvement raëlien.

http://atheisme.free.fr/Themes/Homosexualite.htm

Islam : Le culte de l'interdit
Georges Petitjean (13/06/2013)

Extrait

«En ce qui concerne la peine à appliquer à la faute, rien dans le Coran n'est clairement indiqué. Mais la sunna prescrit la peine de mort, le plus souvent par lapidation. Une peine maintenue dans plusieurs pays musulmans : l'Arabie saoudite, l'Iran, le Nigeria, la Mauritanie, le Soudan et le Yémen. L'Iran affirme avoir suspendu l'usage de la lapidation pour l'application de la condamnation à mort des adultérins depuis 2002, ce qui est démenti par les faits et ne remet pas en cause la peine de mort concernant les homosexuels.
   Le lesbianisme est aussi considéré comme un crime dans près de la moitié de ces pays; les peines le concernant sont cependant en général moins sévères.
   La transsexualité est en revanche tolérée comme une réparation clinique d'un déséquilibre entre l'âme et le corps de type hermaphrodite. Elle est légalement autorisée en Iran, en Turquie, et dans plusieurs autres pays à majorité musulmane.»

http://atheisme.free.fr/Contributions/Culte_interdit.htm

Mise en garde de l’auteur du site Athéisme.free http://atheisme.free.fr/index.html :

Avis aux croyants

Il n'est pas dans l'intention de ce site de vous agresser, en quoi que ce soit. Si certains d'entre vous le ressentent ainsi, il ne s'agit que d'un regrettable malentendu, car les critiques, les attaques ou les traits d'humour ne s'adressent qu'à l'objet de la croyance, jamais aux croyants en tant qu'individus.

Nous respectons la liberté pour chacun de croire aux esprits des ancêtres, à Dieu, au Père Noël, à la licorne bleue, à la vie éternelle ou à d'autres phénomènes, selon l'environnement culturel, si cela peut aider à mieux vivre la courte existence humaine.

Mais les croyances et les doctrines religieuses deviennent dangereuses si elles menacent la liberté et l'intégrité de l'individu ou de la société. C'est la raison pour laquelle les athées sont extrêmement vigilants quant au pouvoir (de nuisance) dit «temporel» des grandes religions et des sectes et en combattent les abus de toutes leurs forces.

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En Occident, chaque individu croit qu'il peut être son propre maître. Eh bien, si c'était vrai jadis, aujourd'hui, dans un monde hautement technicisé où une arme tenant dans une simple valise peut détruire une ville entière, cette philosophie est inapplicable. L'humanité ne survivra pas à ce genre de liberté. ~ James Redfield   

12 juin 2016

L’enfer n’est pas dans l’au-delà

«Nous ne pouvons voir la lune et les étoiles, tant qu'il nous plaît de demeurer dans l'effluve lumineux des réverbères et des réclames de whisky.»
~ Aldous Huxley (Les portes de la perception; 1954)


Photographe : Laurent Laveder laurent-laveder-photographe-du-ciel/ 

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Formula 1 Grand Prix du Canada (10 au 12 juin). Montréal vibre au rythme de la F1. Le plaisir ne s’arrête pas à la piste de course. De nombreuses rues sont fermées pour les divertissements. Les soirées riment avec fête, faste, vedettes, beuveries, prostitution et VACARME (beaucoup de bruit). 



En 1989, le pilote Riccardo Patrese, avait été défié par une marmotte dans le virage Senna durant la course. 
   Les boisés traversés par la piste abritent aussi des renards et d'autres petits animaux qui, contrairement à la marmotte, se cachent quand ils entendent le bruit des moteurs. Avant chaque GP du Canada, les préparatifs du Circuit Gilles-Villeneuve incluent un ratissage des zones connues pour être peuplées de marmottes. Un certain nombre de ces sympathiques rongeurs sont capturés et mis en cage chaque année pour la durée du grand prix.
Débile, non?

En complément :

La F1, les pilotes et les impôts
Francis Vailles
La Presse +

Sur les 12 premiers pilotes du Championnat du monde de Formule 1, neuf vivent dans un paradis fiscal. Et en 2016, leurs salaires s’élèvent à 149 millions. Particulier, n’est-ce pas?
[...]
Cette démonstration vient relativiser l’étude de retombées économiques de cette semaine. À lui seul, le pilote au deuxième rang, Lewis Hamilton, touche un salaire équivalant à 46 millions de dollars canadiens, selon les données du Business Book GP 2016. C’est autant d’argent que toutes les retombées de l’activité économique de la F1 à Montréal, estimées à 42 millions.
J’espère qu’il ne conteste pas sa facture d’impôt…

À LIRE!  
http://plus.lapresse.ca/screens/778d566d-64eb-4893-96ec-43b9dd1a0c6c%7C_0.html
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L’Euro : ça aussi c’est du sport!


Des incidents ont éclaté dans le centre de Marseille avant le match Angleterre-Russie, samedi. Photo Jean-Paul Pelissier, Reuters

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a condamné dans un communiqué «le comportement irresponsable et délibéré de pseudo-partisans».
   Il a assuré que le risque de violences extra-sportives «était pleinement pris en compte» par ses services, «au même titre que les autres menaces, terroristes notamment».
   «Il y a un problème de suralcoolisation qui entraîne in fine un phénomène de violences entre partisans et contre les forces de l'ordre», a renchéri le commissaire Boutonnet.

9 juin 2016

Cohabitation multiethnique : un beau défi

Les principaux obstacles à l'intégration ou à l'acceptation sont surtout reliés aux pratiques religieuses, socioculturelles et politiques parfois si extrêmes qu'elles heurtent les sociétés plus libérales. Par exemple, il est difficile de comprendre qu'en certaines cultures il est normal de violer, brutaliser et même d'assassiner des femmes en raison de leur sexe, ou qu'on prive les gens du droit d'exprimer leur désaccord envers la religion ou le système politique de leur pays. Beaucoup de croyances et de comportements irrationnels peuvent soulever l'indignation. Comme le disait Amin Maalouf : un argument se discute, une superstition ne se discute pas.

Alors, continuons de rêver d'harmonie, mais sans perdre notre discernement : "suis ton coeur, m'ais n'oublie pas d'amener ta tête".  

La chaîne YouTube Kurzgesagt (mot allemand signifiant «in short» ou «en bref»), basée à Munich, a été créée par Philipp Dettmer en 2013. La chaîne, qui compte plus de deux millions d’abonnés, publie des vidéos éducatives bien documentées touchant de grandes questions scientifiques, philosophiques et politiques. Les rapports scientifiques de 2 à 7 minutes sont rapides et riches en informations. Parfois des articles y référant sont publiés sur Wait But Why http://waitbutwhy.com/

Les vidéos incluent le sous-titrage en français
https://www.youtube.com/user/Kurzgesagt

The European Refugee Crisis and Syria Explained 
September 2015
Kurzgesagt – In a Nutshell



"Un jour où je marchais sur la montagne, j'ai vu une bête. Je m'en suis approché et j'ai vu un homme. En m'en approchant encore, j'au vu mon frère. Qu'il vienne chez nous pour s'installer ou qu'il ne fasse que s'arrêter, s'il travaille à s'intégrer, traitons-le comme un invité car il a beaucoup à donner, toute une richesse à partager. Si tu veux bien en profiter, laisse-toi aimer et être aimé. Ouvre ton coeur au monde entier, aux immigrés, aux réfugies, qu'ils soient plus ou moins colorés." -- Boucar Diouf (La commission Boucar pour un Raccommodement Raisonnable)

Amnistie Internationale : Lorsque nous parlons du problème des réfugiés, nous utilisons un langage déshumanisé, ce qui réduit cette tragédie humaine à des chiffres et des statistiques. Mais cette souffrance concerne des personnes réelles, qui – comme nous – ont une famille, des proches, des amis; leurs propres histoires, rêves et buts... Quand vous vous assoyez en face d’un individu spécifique et que vous le regardez dans les yeux, c’est uniquement à ce moment-là que vous cessez de le voir comme un réfugié anonyme, un migrant, et que vous voyez simplement un humain comme vous – qui aime, souffre et rêve...

Il y a 20 ans, le psychologue Arthur Aron a découvert que se regarder 4 minutes dans les yeux pouvait rapprocher les gens. À l'aide de cette découverte, nous avons décidé de réaliser une expérience simple, au cours de laquelle des réfugiés et des Européens s’assoyaient face à face en se regardant dans les yeux. De toute évidence, il est extrêmement important de se donner le temps nécessaire pour apprendre à se connaître les uns les autres et à mieux se comprendre.

L’expérience a été menée à Berlin. (...) Les participants européens et syriens étaient des gens ordinaires. Les situations n’ont pas été scénarisées, nous voulions que ce soit naturel, que les réactions soient spontanées. Les participants ne se connaissaient pas et se voyaient pour la première fois au moment de l’expérience. Il est important de noter que la plupart des réfugiés venaient de la Syrie et n'avaient pas vécu plus d'un an en Europe.

Look Beyond Borders - 4 minutes experiment
May 17, 2016
Amnesty International Poland
 
 

8 juin 2016

À petits pas

Quelques suggestions pour aborder les «mille lieues» avec sérénité et créativité.


Photo : Santiago et «Gran Zapato» («grandes chaussures en espagnol»). Santiago s’est attaché à un homme de l’âge de son grand-père maternel, qu’il ne connaît pas. «Nous avons symboliquement reconstruit notre famille», explique Céline. © Céline Anaya-Gautier. Via Le blog des marcheurs & des pèlerins http://marcheurs.blog.pelerin.info/

Petites étapes
Par William Martin
(Taoist Living)

«La seule étape nécessaire au voyage de mille lieues est la suivante - un seul petit pas.» ~ Lao Tseu

[...]

L’un des changements qui s’est produit dans ma vie est cette nouvelle compréhension de ma relation avec la nourriture. Nancy et moi avons maintenant adopté une alimentation à base de végétaux. Je ne vais pas discuter du bien-fondé d'un régime particulier. C'est l'une des nombreuses arènes où chacun aura à faire des choix personnels basés sur ce qu’il voit et comprend de sa relation avec le TAO et de ses infinies façons de s'exprimer. Pour Nancy et moi, les effets de notre alimentation sur notre santé, l'économie et l'environnement, et sur les aspects plus larges de justice et de compassion, sont une étape de plus de notre voyage.

Ce que nous mangeons, comment nous obtenons ce que nous mangeons et comment ce processus affecte d'autres vies représente un aspect important de l'activisme révolutionnaire personnel... Notre façon de nous alimenter est étroitement mêlée aux systèmes politiques et économiques, aux systèmes de soins de santé et à la sauvegarde environnementale partout dans le monde. Elle est reliée à la façon dont les médias stimulent nos désirs, entretiennent nos dépendances, et nous détournent d’une saine réflexion avec des arguments émotionnels.

Si vous avez envie d’étudier ce domaine culturel particulier, il y a quelques questions que vous pourriez vous poser. Essayez d'y répondre à l’aide d’informations claires et valides que vous aurez trouvé. Ne prenez pas pour acquis que vous savez tout, et ne supposez qu'il n’y a qu’une «bonne réponse». Vous découvrirez des revendications contradictoires et vous devrez vous demander lesquelles sont plus sensées, et pourquoi.

• Que mangez-vous et pourquoi?

• D’où vient la nourriture que vous mangez?

• Qu'est-ce qui fait qu’un aliment a «bon goût» pour vous?

• Comment est-il traité (transformé)?

• Comment atteint-il votre cuisine?

• Qui profite de la façon dont vous mangez? Qui en souffre?

• Votre budget alimentaire soutient quoi et qui?

• Quels critères utilisez-vous pour choisir quels aliments acheter ou non?

Évidemment, je suis arrivé à certaines conclusions personnelles. Si vous êtes intéressé à connaître les gens et les livres qui m'ont influencé, consultez les ressources ci-dessous. Quelles que soient vos conclusions concernant votre «prochain pas» dans ce «voyage de mille lieues», avancez consciemment avec l’idée que vous faites partie d'une révolution qui déterminera le sort de l'humanité sur la planète Terre. Ces étapes sont la seule voie possible vers la révolution que nous voulons. Elles seront différentes pour chacun de nous et se produiront à des moments spécifiques de la vie, mais elles sont essentielles.

Liberté, 

Bill

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The Happy Herbivore, by Lindsay Nixon, published by BenBella Books
Food Inc. award winning  documentary video by Robert Kenner
Forks over Knives, documentary by Lee Fulkerson
The China Study by T. Colin Campbell, published by BenBella Books
My Year of Meats – a novel by Ruth Ozeki, published by Penguin, (one of my favorite writers)


http://www.taoistliving.com/

Autre sujet d’introspection

Dans son livre «Big Magic», l’auteur Elizabeth Gilbert nous suggère d’aller à la chasse aux trésors – c’est-à-dire aux trésors de créativité bien enfouis à l’intérieur de nous, dont on ignore même l’existence parfois... Mais encore faut-il avoir le courage de chercher, et selon elle, la chasse peut donner des résultats surprenants. Cela consiste à découvrir (ou redécouvrir) des aspirations, des attentes, des rêves ou des talents qu’on n’a pas osé exploiter. Gilbert entend par vie créative, une vie davantage inspirée par la curiosité que la peur. 
     Elle raconte qu’une de ses amies adorait le patinage artistique quand elle était jeune. Après avoir constaté qu’elle ne deviendrait jamais une championne, elle a abandonné à l’adolescence. Or 25 ans plus tard, à 40 ans, elle éprouvait un manque, elle cherchait quelque chose qui lui apporterait autant de plaisir et de joie. Elle a acheté une paire de patins, trouvé une patinoire et un entraîneur, et totalement ignoré la petite voix qui disait : «T’es folle, t’as passé l’âge». La curiosité l’a emporté, même si au début elle était mal à l’aise d’être entourée de patineuses de neuf ans. Trois fois par semaine, elle se levait à l’aube pour aller patiner, patiner, patiner. Et elle aimait ça! Elle appréciait de faire quelque chose non pas en vue d’obtenir une médaille, mais par choix, sans obligation, sans autre but qu’avoir du plaisir. Ce fut littéralement une révolution. Elle patine toujours. 
     Remarque : elle n’a pas quitté son emploi ni déménagé à Toronto, elle ne patine pas 70 heures pas semaine avec un entraîneur de niveau olympique. C’est simplement une manière de créer de la beauté et de la joie dans sa vie.

Conférence TED (extrêmement intéressant, beaucoup d’humour)
Elizabeth Gilbert traite des attentes impossibles que nous avons envers les artistes et les génies. Elle avance une idée radicale : au lieu de dire que quelques rares individus «sont» des génies, on pourrait dire que nous «avons» tous un génie. Il s'agit d'une intervention drôle, personnelle et étonnamment émouvante.

Sous-titrage en français :
https://www.ted.com/talks/elizabeth_gilbert_on_genius?language=fr-ca



Quand j’éprouve un vide créatif je me livre à cette mini introspection, en prenant soin de détailler et de trouver les raisons. (Il n’est pas question ici des responsabilités et corvées obligatoires de survie biologique qui occupent au moins 75 % de notre temps... mais de projets, loisirs, activités, etc.) 

• Ce que j’ai vraiment détesté faire

• Ce que je ne recommencerais pas

• Ce que j’aimerais vraiment faire

• Ce que je veux faire maintenant

6 juin 2016

De brillants cerveaux perdus

La compétition sportive saine a perdu tous ses lauriers depuis longtemps. Les athlètes sont maintenant les jouets de l’industrie du sport, parfois assujettis au dopage, même aux JO. La vanité et le patriotisme exacerbés augmentent l’intensité émotionnelle; c’est pathétique d’en voir les démonstrations. Des sommes colossales sont investies pour la construction de stades, et l’on prend grand soin de camoufler ou de chasser les pauvres qui ont le malheur de vivre à proximité. Où vont les retombées économiques de ces grands divertissements? Dans les poches des businessmen, promoteurs et commanditaires, et de leurs poches vers les paradis fiscaux, car la corruption fait partie du jeu (comme on l’a vu avec la FIFA); les classes dites ‘inférieures’ n’auront pas un centime pour les aider à sortir de leurs conditions misérables.

«Derrière la ville carte postale, les plages de Copacabana, la statue du Christ rédempteur et le Mont du Pain de Sucre, se cachent de sérieux problèmes. Soutenue par la croissance économique et la hausse de la monnaie nationale, le marché de l’immobilier a atteint des sommets. Depuis 2010, les prix ont grimpé dans les quartiers du centre ville, et celui du mètre carré peut même dépasser 5 800 euros à l’approche des prestigieuses plages de Leblon ou d'Ipanema, très blanches et tendance. Les autorités ont procédé régulièrement à des ‘expulsions forcées’ sans laisser le temps aux habitants des bidonvilles de préparer leur départ, ni même faire de proposition de relogement adapté. Les habitants des favelas qui ont parfois vécu toute leur vie dans un quartier, qui ont tissés des liens, qui ont un emploi et une école à proximité pour les enfants se retrouvent du jour au lendemain à la périphérie de la ville, loin des leurs, de leur travail, de leur passé. C’est très traumatisant.» (France 24)

«Rio de Janeiro est une ville au double visage : d’un côté, le faste et le glamour destinés à impressionner le monde, et de l’autre des interventions policières répressives qui déciment considérablement une génération de jeunes hommes noirs et pauvres», a déclaré Atila Roque, directeur d’Amnesty International Brésil.

Je n’aurais pas abordé ce sujet, n’eût été les étonnantes citations de Muhammad Ali ci-après. Car parmi tous les sports, après la chasse sportive, je ne trouve rien de plus stupide que la boxe. Pourquoi tabasser quelqu’un qui ne t’a jamais rien fait?! Ça me fait penser aux chiens et aux coqs qu’on entraîne à s’entretuer. Vraiment malade (1). Le Circo Massimo de Néron est bien vivant.


Muhammad Ali : un génie américain gaspillé
David Seaton
Le 4 juin 2016

«La boxe c’est beaucoup d'hommes blancs qui regardent deux hommes de race noire se frapper mutuellement.»
     «Ils ne croient pas que les boxeurs ont des cerveaux. Ils ne croient pas que les boxeurs sont des businessmen, ou humains, ou intelligents. Les boxeurs sont juste des brutes qui viennent divertir les riches blancs. Il faut se battre et se casser le nez, et saigner, et avoir l’air de deux petits singes pour la foule, et s’entretuer pour la foule. Et la moitié de la foule est blanche. Nous ne sommes que deux esclaves dans ce ring. Les maîtres entraînent deux anciens esclaves noirs costaux, et nous laissent nous bagarrer tandis qu'ils parient : ‘mon esclave peut écraser ton esclave’. C'est ce que je vois lorsque je regarde deux noirs se rouer de coups.»
     «C'est juste un job. L'herbe pousse, les oiseaux volent, les vagues battent le sable. Je tabasse des gens.»

~ Muhammad Ali

Si je devais trouver un exemple pour illustrer la profondeur du racisme et de l'injustice sociale dans la culture américaine, il faudrait quelqu'un qui soit aussi intelligent, courageux, ingénieux, sérieux, charismatique et doté d’un grand pouvoir de communication que Muhammad Ali, qui a dû finir à moitié illettré avec un cerveau anéanti dans le ring des prix ... alors qu’un acteur de classe B comme Ronald Reagan ou un imbécile immature comme George W. Bush sont devenus présidents des États-Unis, et qu’aujourd'hui, un type bizarre, mesquin et grotesque comme Donald Trump pourrait être sérieusement envisagé pour occuper cette fonction.

«Mais, me direz-vous, les choses se sont beaucoup améliorées pour les jeunes afro-américains depuis l’époque ‘Jim Crow’ à Louisville, Kentucky, où Ali a grandi dans les années 1940/50.»

Vraiment? Dans l'économie prospère des années 1950, Muhammad Ali, comme beaucoup de jeunes hommes noirs, a grandi dans une famille biparentale stable, le père vivait au foyer, les deux parents travaillaient, la famille possédait sa propre maison dans un quartier sécuritaire, malgré la ségrégation. Combien de jeunes hommes noirs, élevés par des mères célibataires dans les quartiers ghettoïsés des États-Unis d'aujourd'hui, bénéficient de ces privilèges dans notre économie actuelle fuyante, fissurée et infestée par les drogues et les guns?

Article intégral :
http://seaton-newslinks.blogspot.ca/2016/06/muhammad-ali-american-genius-gone-to.html

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«L'esprit d'injustice, d'iniquité ou d'audace, qui conduit un homme à faire le mal, le conduit aussi à commettre beaucoup d'actions contraires à l'ordre, aux lois et aux besoins de la société, et finit toujours par lui faire trouver un écueil contre lequel il échoue. 
     L'homme méprisable n'a pas en lui les sentiments qui pourraient lui faire comprendre le mépris qu'il inspire; c'est pourquoi il brave l'opinion publique avec tant d'audace. 
     Le défaut des grands n'est pas de se croire différents des autres hommes, cette idée serait absurde; mais de ne pouvoir se persuader que leurs actions seront jugées comme celles des autres Hommes. 
     La rudesse que l'on reproche aux vieillards ne vient pas toujours de ce que leur caractère s'est aigri avec l'âge, mais de ce qu'à force de vivre on se lasse tellement des faussetés de la société, et de l'espèce de comédie qu'il faut sans cesse y jouer, que l'on finit par trouver plus naturel, plus digne et aussi plus commode de dire franchement ce que l'on a toujours pensé.»

~ Constance de Théis, 1767-1845 (Pensées, 1836)

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«L’égoïsme,  par nature, est sans borne : l’homme n’a qu’un désir absolu, conserver son existence, s’affranchir de toute douleur, même de toute privation; ce qu’il veut, c’est la plus grande somme possible de bien être, c’est la possession de toutes les jouissances qu’il est capable d’imaginer, et qu’il s’ingénie à varier et à développer sans cesse. Tout obstacle qui se dresse entre son égoïsme et ses convoitises excite son humeur, sa colère, sa haine : c’est un ennemi qu’il faut écraser.» (Le fondement de la morale)

~ Arthur Schopenhauer

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(1) «Des hommes fragilisés psychologiquement – Ce sont leurs failles narcissiques (une faible estime d’eux-mêmes) qui constituent le soubassement du comportement des hommes violents. Ce sont leur fragilité et leur sentiment d’impuissance intérieure qui les ramènent à vouloir contrôler et dominer. [...] Le contrôle sur l’autre, à l’extérieur, vient suppléer leur manque de contrôle interne. La violence est pour ces hommes un palliatif pour échapper à l’angoisse, ainsi qu’à leur peur, peur d’affronter les affects de l’autre, peur d’affronter les leurs.»

~ Marie-France Hirigoyen, docteur en médecine, psychanalyste, psychothérapeute familiale, spécialisée en victimologie

[À noter que le phénomène se répand chez les femmes, qu’il s’agisse de boxe ou de guns. Ce qui tend à prouver que le conditionnement socioculturel et l’éducation y sont pour quelque chose. Autrefois on enseignait aux femmes à être de dociles poupées, ménagères et mères de famille, et ça marchait. On passe d’un extrême à l’autre...] 

«La peur, le plaisir, la douleur, la pensée et la violence sont intimement reliés. La plupart d’entre nous prennent du plaisir à être violents, à détester des individus, à haïr des groupes ou des races, à éprouver un sentiment quelconque d’inimitié. [...]

La violence ne consiste pas uniquement à nous entretuer. Nous sommes violents dans nos altercations, nous le sommes lorsque nous écartons quelqu’un de notre chemin, nous le sommes lorsque la crainte nous incite à obéir. La violence n’est pas seulement ces boucheries humaines organisées au nom de Dieu, d’une société, d’un pays. Elle existe aussi dans des sphères plus subtiles, plus secrètes et c’est là, dans ses grandes profondeurs, qu’il nous faut la chercher.»

~ Krishnamurti (Se libérer du connu)