30 mai 2016

«I like» Francesco Chiacchio

«J’adore cultiver des mots dans mon «jardin-de-mots», les asperger avec différents symboles, les regarder pousser à distance, puis les ramasser dans un dessin», dit Chiacchio.



Francesco Chiacchio a illustré plusieurs livres et albums de musique, ainsi que les pages culturelles du journal La Repubblica Firenze (2010 / 2012). Il vit et travaille à Florence, Italie. 

Techniques mixtes – collage, peinture, encre, pastels... Des images aux couleurs vives ou en noir selon les thèmes. Beaucoup d'esprit, un regard tantôt amusé, tantôt sombre, sur notre société...

J'aime ses dessins humoristiques (tellement dans le mille!) – Cherries
À visiter : http://www.francescochiacchio.com/portfolio/01-3/







Idée de légende pour ce dessin de Chiacchio :  
«Nous avons dû nous débarrasser de nos enfants : les chats étaient allergiques!» 

 

28 mai 2016

«La confiance se mérite»



«Si, dans leurs relations, les individus se conduisaient avec autant de mauvaise foi et de méfiance que les peuples entre eux, aucune société ne pourrait durer.» ~ Gustave Le Bon (Les incertitudes de l’heure présente)

«La confiance se mérite. Les institutions et les élus nous démontrent à tous les jours qu'ils ne la méritent pas. C'est d'ailleurs cette confiance aveugle envers nos élus qui nous a menés à ce délabrement social. On distille la méfiance du peuple et on proclame la confiance de l'État et de ses représentants. Il est là le problème. Nous devrions toujours nous méfier de ceux qui possèdent le pouvoir, quel qu'il soit (politique, financier, policier et militaire) et instaurer des mesures de contrôle et de surveillance entre les mains de la population. Ces pouvoirs doivent craindre ceux qu'ils sont sensés servir, alors que présentement c'est nous qui craignons ceux qui nous dirigent.» ~ Rémi Lesmerises (Commentaire, sur Nous.blogue.ca)



«Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies. Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l'homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, en chicote et l'homme indigène en instrument de production. À mon tour de poser une équation : colonisation = chosification.» ~ Aimé Césaire (Discours sur le Colonialisme, 1950)

«Nous sommes dans les noeuds de la violence et nous y étouffons. que ce soit à l'intérieur des nations ou dans le monde, la méfiance, le ressentiment, la cupidité, la course à la puissance sont en train de fabriquer un univers sombre et désespéré où chaque homme se trouve obligé de vivre dans le présent, le mot seul d’«avenir» lui figurant toutes les angoisses, livré à des puissances abstraites, décharné et abruti par une vie précipitée, séparé des vérités naturelles, des loisirs sages et du simple bonheur.» ~ Albert Camus (La crise de l'homme)

«L’objection, l’écart, la méfiance sereine, l’ironie sont des signes de santé. Tout ce qui est absolu est du domaine de la pathologie.» ~ Friedrich Nietzsche (Par delà le bien et le mal Prélude d’une philosophie de l’avenir

«Pour réussir à créer une illusion, la première chose dont on a besoin c’est la confiance. Mais pour parfaire une illusion, la fausse réalité doit paraître aussi authentique que celle qu'elle cache. On doit être attentif à chaque détail. La moindre imperfection peut faire éclater l'illusion comme un ballon; et alors, la vérité est révélée.» (Série Revenge

La clé de la relation : la confiance 

Hurler, brutaliser, contraindre par la force ne mènent nulle part. La douceur, la délicatesse et le vrai respect éliminent la résistance; ce que le macho intrusif et envahissant ne comprend pas.

«L’abandon survient uniquement si un lien de confiance et de réceptivité s’établit. Et c’est quelque chose d’extraordinaire. C'est tellement merveilleux quand vous ressentez une véritable connexion et une confiance réciproque – quand l’autre réalise que vous ne lui voulez aucun mal. Sans confiance : pas d’abandon ni d’amour. Il faut être loyal : pas de tricherie, pas de trahison, sinon c’est foutu.» ~ Richard Wiese, explorateur et cinéaste américain

Il est impossible d’accorder sa confiance une seconde fois à quiconque nous a  menti, trahi. Pour avoir des rapports harmonieux il faut renoncer au désir de dominer. La sensibilité, l’intuition, la complicité et la compassion doivent occuper l’avant-plan pour éliminer les obstacles qui nous séparent. Nous centrer dans le cœur pour nous relier au monde et aux êtres permet l’écoute vraie et l’oubli de soi.

Paradoxalement, ce conte montre que parfois la confiance «aveugle» peut être indispensable...

Deux chevaux
Auteur inconnu


Photographe : Anthony M. Tortoriello II

Au bout de la route près de chez moi, il y a deux chevaux dans un pré. Vu de loin, chaque cheval ressemble à n’importe quel autre cheval. Mais si vous arrêtez votre voiture, ou si vous marchez, vous remarquerez quelque chose d’assez étonnant…

En observant les yeux d’un des chevaux, vous verrez qu’il est aveugle. Son propriétaire a choisi de ne pas l’abattre et plutôt de lui procurer un gite confortable.

Cela seul est déjà surprenant. Si vous restez là et écoutez, vous entendrez le son d’une clochette. Si vous cherchez d’où vient le son, vous remarquerez qu’il vient du plus petit cheval. Une clochette est attachée à son licou. Cela permet à son ami aveugle de le repérer et de le suivre.

Si vous observez les deux amis, vous noterez que le cheval avec une clochette surveille toujours le cheval aveugle; ce dernier écoute la clochette puis marche lentement vers son ami, confiant qu’ainsi il ne s’égarera pas.

Lorsque le cheval à la clochette retourne à la grange le soir, il s’arrête occasionnellement et regarde derrière pour vérifier si son ami n’est pas trop loin pour entendre la clochette.

Parfois nous sommes le cheval aveugle guidé par une clochette.
Parfois, nous sommes le cheval-guide, aidant les autres à trouver leur chemin…

Les bons amis sont comme ça…
Vous ne pouvez pas toujours les voir, mais vous savez qu’ils sont toujours là…
S’il vous plaît, écoutez ma clochette et j’écouterai la vôtre.
Et souvenez-vous d’être plus aimable que nécessaire car chaque être que vous croisez vit une quelconque difficulté.

Vivez, simplement
Aimez généreusement
Ne soyez pas insensible
Exprimez-vous avec bienveillance…
Car c’est la confiance, non pas la vue, qui nous fait avancer.

http://www.inspirationpeak.com/cgi-bin/stories.cgi?record=148

«À chaque fois que je me fais confiance, je sais que je prends un risque.» ~ Ashleigh Brilliant

26 mai 2016

Argumentum ad nauseam



Désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer, Saint Exupéry écrivait dans une lettre adressée à Pierre Dalloz le 30 juillet 1944 :
«Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier.»


«Quand nous prendrons conscience de notre rôle même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement, nous pourrons vivre en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort.» (Terre des hommes; 1938)

«Une démocratie doit être une fraternité; sinon, c'est une imposture.» (Écrits de guerre; 1982)

«Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n'es pas nécessaire à la vie, tu es la vie.» (Terre des hommes; 1938)

~ Antoine de Saint Exupéry (29 juin 1900 – 31 juillet 1944)

Les deux côtés de la médaille : 


Propagande nazie


Propagande américaine 


Les cinq espions canadiens s'apprêtent à sauter en terre Française.
Photo : X COMPANY, série télé canadienne produite par CBC.ca

Si vous avez accès à la zone, les deux premières saisons sont disponibles (une troisième saison prévue en avril 2017) : http://www.cbc.ca/xcompany/

Camp X : 10 faits à propos de l’École d’espionnage canadienne
Camp X fut la première école internationale d'espionnage en Amérique du Nord au début de la Deuxième Guerre mondiale.  Le but était de former une élite d’agents secrets. Tenue au plus grand secret, elle était installée sur une ferme entre Whitby et Oshawa, Ontario. Peu de gens connaissaient son existence à l’époque, et c’est encore le cas aujourd’hui. Les complots palpitants et dangereux de X COMPANY sont peut-être de la fiction, mais ils sont basés sur des faits réels :
http://www.cbc.ca/xcompany/dispatches/the-real-camp-x-10-facts-about-canadas-elite-spy-school 

Mon appréciation de la première saison (la deuxième est tout aussi bonne) :
http://artdanstout.blogspot.ca/2015/04/lart-de-lespionnage.html

Le blogue de l’émission inclut une foule d’info et de liens intéressants, dont l'article ci-après. 

Peu de Canadiens savaient que la région de Toronto était infestée d’espions allemands   

D'après l'auteur, cette histoire est exceptionnelle car «Tout au long de son histoire, le Canada a été plutôt nul pour repérer les étrangers suspects immiscés dans son milieu. Immédiatement après l'assassinat de Martin Luther King Jr., le tueur James Earl Ray a vécu sans problème pendant des semaines à Toronto, même si son portrait était largement diffusé aux bulletins de nouvelles télévisés. Et, de l'holocauste au génocide rwandais, le Canada a eu la fâcheuse réputation d'être un refuge relativement sécuritaire pour d'anciens génocidaires.»

Le pire espion Nazi est capturé en quelques heures par le Canada

Tristin Hopper | 21 avril 2016 http://news.nationalpost.com/news 

Premier indice : l'étranger utilisa des billets de banque bizarres pour payer sa note à l'hôtel Carlisle de New Carlisle *, QC. Il présenta des billets de 1 $ surdimensionnés qui n'étaient plus en circulation depuis la Première Guerre mondiale; l’équivalent de payer en billets de un dollar plutôt qu’en monnaie-huard.

L’espion prétendit s’appeler William Branton et résider au 323, avenue Danforth, à Toronto – une adresse aujourd'hui occupée par une boutique de vêtements pour femmes. Il arriva à New Carlisle par bus le matin, et mentionna qu'il était descendu parce qu’il voulait prendre un bain rapide et un petit-déjeuner avant d’aller à Montréal. Le prochain bus devait arriver à New Carlisle trois heures plus tard.

«Nous savions qu'il était étranger de par sa façon de parler ... il avait une sorte de langage guttural, de fond de gorge», déclara Marguerite (fille du propriétaire de l’hôtel) au journaliste Dean Beeby, auteur de Cargo of Lies, an account of the spy fiasco (1996).

En réalité, l'étranger arriva au Québec d’une façon peu orthodoxe. Ce matin-là, le sous-marin U-518 (un U-Boote, torpilleur submersible) eut l’audace de remonter à la surface dans les eaux côtières bien patrouillées du Québec, et amena l'homme à terre dans un canot pneumatique. C'était le 9 novembre 1942, le jour même où le Canada rompit ses relations diplomatiques avec le gouvernement français de Vichy, un état allemand fantoche situé dans le sud-est de la France.


New Carlisle fut le premier arrêt de Werner von Janowski, un officier allemand envoyé en mission d'espionnage au Canada. Il avait foulé le sol canadien revêtu d’un impressionnant et impeccable uniforme d'officier de la marine allemande, avec même une croix de fer épinglée sur sa poitrine. C'était la procédure normale des espions allemands. De cette façon, s'ils étaient capturés, ils pouvaient éviter de se faire exécuter pour espionnage en disant qu'ils avaient simplement déserté la marine allemande et nagé jusqu’à la rive.

Immédiatement après être descendu sur la plage dans les heures précédant l’aube, von Janowski troqua son costume d’officier contre des vêtements civils, enterra l'uniforme dans le sable et commença à utiliser sa nouvelle identité de vendeur parisien immigré au Canada en 1921. Il avait un fusil, 5 000 $ et des papiers d'identité qu’on soupçonna avoir été volés à des victimes canadiennes lors du débarquement de Dieppe en 1942. Les plans de l'agent sont restés nébuleux, mais il semble que son objectif était d'aller à Montréal pour trouver des sympathisants fascistes (selon Michael Hadley, auteur de U-Boats Against Canada). Le parti fasciste canadien était toujours en activité.

L’alcool déliant les langues, les gens racontèrent que des sous-mariniers allemands désireux de se dégourdir les jambes visitaient occasionnellement les bars de la péninsule gaspésienne.

Donc, dans la ville de New Carlisle endormie, en ce matin de novembre, les citoyens étaient sur leurs gardes. La bataille de l'Atlantique culminait et ils savaient que les côtes fourmillaient de sous-marins allemands. Bien sûr, les indices que laissait von Janowski éveillèrent la suspicion. L’étranger allumait ses cigarettes avec des allumettes fabriquées en Belgique – fait étrange puisque la Belgique avait été occupée par les Nazis pendant trois ans. Il portait des vêtements dont la coupe était nettement étrangère. Et il sentait mauvais, comme s’il avait été enfermé pendant plusieurs jours dans l'air vicié d'un tuyau métallique scellé.

Earle Annett Jr. (fils du propriétaire de l’hôtel), alerta les autorités de Carlisle dès que von Janowski partit à pied vers la gare. Après avoir pris place à bord du train en direction de Montréal, l'espion allemand fut tout de suite appréhendé par un agent de la Sûreté provinciale du Québec qui lui demanda ses papiers d’identité. «Je suis pris. Je suis un officier allemand», répondit von Janowski. Il avait été capturé en seulement 12 heures.

La presse dissimula cette capture historique aux Canadiens pendant la guerre. La Gendarmerie royale du Canada proposa à von Janowski d’agir comme agent double pour le compte du Canada. Mais, comme le signale Beeby dans Cargo of Lies, an account of the spy fiasco, les agents inexpérimentés de la GRC furent probablement bernés par l’espion allemand. Le potentiel agent double donna juste assez de renseignements ambigus pour débarrasser le U-Boat de la chasse organisée par la Marine royale canadienne. Et comme agent double, il ne livra aucune information sur les déplacements des sous-marins allemands. Finalement, le Canada expédia von Janowski dans un camp de prisonniers anglais pour le reste de la guerre.

L'Allemagne nazie envoya au moins un autre espion au Canada pendant la Deuxième guerre mondiale. Alfred Langbein fut largué d’un U-Boat en 1942, et il put quitter la côte atlantique sans susciter de soupçons. Il avait jeté sa radio à l'eau dès son arrivée, il déménagea à Ottawa et dépensa les quelques milliers de dollars que ses supérieurs lui avaient donnés. Tandis que ses compatriotes subissaient une cuisante défaite à Stalingrad et que les troupes étaient lentement rapatriées vers Berlin, Langbein se la coulait douce le long de la rivière des Outaouais. Néanmoins, il ne fut pas nécessaire de  le capturer, il se rendit volontairement quand il ne lui resta plus d'argent.

Des opérations nazies semblables tombèrent également à plat aux États-Unis. En juin 1942, quelques mois après l'attaque de Pearl Harbour, huit officiers allemands parlant anglais furent largués d’un U-Boat en Floride et dans l'État de New York. En possession d’une grande quantité d'explosifs, les espions avaient des plans précis pour agir en tant que cellule  terroriste nazie aux États-Unis. Cependant, quelques jours plus tard, le leader du groupe de sabotage, George Dasch, apparemment déçu du régime nazi, livra tout le groupe au FBI. Dasch aurait dit à un gardien de prison américain : «comme ça, je ne peux pas causer la mort d'un innocent».

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* Le citoyen le plus célèbre de New Carlisle est bien entendu René Lévesque. Natif du Nouveau-Brunswick, il a cependant grandi à New Carlisle. Il fut correspondant de guerre en Europe en 1944-45, et premier ministre du Québec entre 1976 et 1985.   

24 mai 2016

J’aime l’ail... du Québec!


Ail nouveau (Photo Ail Québec

Incroyable mais vrai : seulement 10 % de l'ail consommé au Québec est cultivé ici. Nos marchés grande surface vendent de l’ail qui vient de partout ailleurs – Chine (1), Espagne, Brésil, États-Unis, etc. Fâcheux. Je pense qu’il est dans notre intérêt d’exiger de l’ail produit ici, sans pesticides chimiques ni engrais de synthèse, qui n’a pas sillonné des milliers de kilomètres et pris l’odeur et le goût de moisi des cales de bateaux ou des containers. Il m’est arrivé de tomber sur de tels spécimens, sans moisissure apparente, mais immangeables. Le problème n'est pas exclusif au Québec, j'imagine... 

Je suis grande consommatrice d’ail, d’abord pour le goût, mais aussi pour ses propriétés médicinales; un genre de remède préventif (2).

L’Association Ail Québec fournit une liste de producteurs par région. Vous trouverez également sur leur site des conseils pour cultiver votre propre réserve annuelle d’ail. http://ail.quebec/

À propos :

Ail Québec est un organisme à but non lucratif qui a pour mandat de promouvoir l’ail du Québec auprès des consommateurs d’ici.

Cette association offre également une belle vitrine à ses membres, favorise les échanges entre producteurs et défend leurs intérêts. Les bénévoles qui s’impliquent dans l’organisme s’efforcent toujours de mieux informer les producteurs sur divers aspects qui concernent leur production d’ail afin de développer leur expertise pour la production et la mise en marché de l’ail québécois.

Enfin, l’Association collabore avec divers intervenants du milieu horticole et agricole et participe à quelques projets de recherche, notamment en ce qui a trait au développement d’une certification de semences d’ail saines ainsi qu’aux moyens de faire face à certains ravageurs qui peuvent avoir des effets néfastes sur la production.

Ail d’automne (Photo Ail Québec)

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1) L'ail de Chine : voyez l’article «Aliments à la Frankenstein» 24/05/2016.

(2) L’ail est la plante médicinale par excellence. Il est sans danger pour un usage domestique et se révèle efficace pour traiter une multitude de problèmes de santé.

Principaux effets : antiseptique, anti-inflammatoire, anti-cholestérol, antioxydant et antiallergique. Grâce à ses acides phénoliques, l’ail agit comme un antiseptique puissant du système digestif et de l’appareil respiratoire. Son effet fluidifiant sur le sang, sa capacité à dissoudre les petits caillots freineraient l’évolution de l’athérosclérose. Par ailleurs, ses principes actifs soufrés dilateraient les artères coronaires, contribuant à prévenir l’angine de poitrine. Consommé régulièrement, il aiderait à prévenir le cancer de l’estomac, du côlon et du rectum et serait efficace contre les vers intestinaux. Il aiderait également à la digestion, en favorisant le développement de la flore intestinale, grâce à l’inuline et aux prébiotiques (ces nutriments permettent aux probiotiques de fonctionner de façon optimale). L’ail renforce l’action des antibiotiques chimiques. Il réduit également la glycémie (c’est-à-dire le taux de glucose dans le sang) et peut se révéler utile en cas de crise de diabète. À tous ces avantages, il faut rajouter son effet préventif et thérapeutique contre le rhume, son contenu en vitamines A, B, C et E, et la présence d’allicine, une molécule antibiotique. Mise en garde : consommé en trop grandes quantités, l’ail peut causer des brûlures gastriques. (Source : Futura Sciences / Santé)

Aliments à la Frankenstein

Mises en garde 

Je ne suis pas contre l’importation de produits alimentaires. Au contraire, cela nous permet de découvrir plein de choses intéressantes. Néanmoins, la vigilance s’impose.  Je me méfie instinctivement du Made in China. Pas seulement des objets, dont la qualité, l’obsolescence et la dangerosité sont connues, mais encore plus des produits alimentaires. Nous sommes tellement inondés de produits asiatiques, qu’il est difficile de les bannir de nos achats.

Mini guide de base (savoir donne le pouvoir choisir)

5 aliments de Chine à ne pas acheter!

Marie-Ève Laforte
Fraîchement pressé / Octobre 2015

[Extrait]

Selon le South China Morning Post, 70 % des rivières et des lacs chinois sont pollués par les installations industrielles, comme les usines chimiques et textiles. On peut imaginer l'impact pour les Chinois, qui sont passés en quelques années d'un mode de vie traditionnel à un mode de vie industriel effréné... Et comme les aliments font maintenant le tour du monde, cela signifie que nous aussi pouvons être affectés.
   On parle souvent des produits de Chine, par exemple les jouets, qui sont parfois toxiques et à éviter. Mais cet avertissement vaut aussi pour ce que nous mettons dans notre assiette. En effet, en plus de la pollution qui dépasse largement les prévisions, l'utilisation des pesticides en Chine est beaucoup moins contrôlée qu'ici.

L’ail

C'est peut-être l'aliment le plus problématique, car de nos jours, l'ail que nous retrouvons dans les épiceries provient presque toujours de la Chine. Peut-être vous souvenez-vous comme moi des petits paquets de 2 bulbes d'ail qui venaient dans une boîte de carton orange et verte; cet ail des États-Unis a pratiquement disparu maintenant.
   En plus d'être produit avec de grandes quantités de pesticides, l'ail chinois a le désavantage de mettre évidemment plus de temps à arriver ici. Ce qui veut dire qu'il est souvent beaucoup moins frais, déjà germé, et moins digeste.
   Que peut-on faire? Vérifier la provenance et rechercher l'ail local, par exemple dans les marchés publics. Par contre, ce dernier n'est pas disponible toute l'année. Il ne faut pas non plus hésiter à demander de l'ail qui ne provient pas de la Chine lorsqu'on fait l'épicerie; les supermarchés souhaitent après tout répondre à la demande des consommateurs. Si nous sommes plusieurs à exiger des alternatives, celles-ci pourraient être disponibles beaucoup plus rapidement que l'on pense.

Parmi les aliments importés de Chine à éviter : le tilapia, le riz, le jus de pomme et les champignons.

Article intégral :
http://www.fraichementpresse.ca/cuisine/trucs-astuces/attention-aliments-de-chine-1.1589719

5 aliments chinois plus appétissants (et plus mortels) grâce à des produits chimiques ajoutés

Epoch Times / Mai 2016

En raison d’une législation laxiste en matière de sécurité sanitaire des aliments et des médicaments, nombre de consommateurs chinois sont exposés à des risques de maladies ou d’empoisonnement. Ce risque est présent même lors de l’achat d’une denrée aussi banale que de l’huile de cuisson dans un supermarché ou lors de la vaccination des enfants.
    En Chine, de nombreux restaurateurs et industriels de l’agro-alimentaire badigeonnent et trempent leurs aliments dans des produits chimiques dangereux. Comme le montre les exemples qui suivent, ces professionnels utilisent du formol ou du formaldéhyde cancérogène pour embellir leurs fruits de mer, ainsi que des opiacés mélangés aux nouilles.

1. Des métaux lourds dans la farine à pain

Les petits pains cuits à la vapeur sont un grand classique typique de la cuisine chinoise. Ils sont particulièrement savoureux à la sortie du cuit-vapeur lorsqu’ils sont frais et moelleux. Pour s’assurer que ses petits pains ne deviendront pas durs et secs comme des bouts de carton, un restaurant du Shaanxi dans la Province de Chine continentale a trouvé la parfaite parade, sous la forme d’une farine à pâte spéciale qui garantie la texture duveteuse désirée, à un moindre coût. 
    Malheureusement, cette substance contient également de l’aluminium, un métal lourd qui endommage sévèrement les systèmes osseux et nerveux, lorsque les dépôts s’accumulent dans le corps. Selon les autorités chinoises de contrôle sanitaire des aliments et des médicaments, elle entraîne également une perte de mémoire et la maladie d’Alzheimer. Si la substance a été interdite en 2014, M. Tang, le propriétaire du magasin a continué à utiliser la poudre dans ses petits pains pendant près de deux ans, avant son arrestation en avril 2016.

2. Des crevettes immergées dans du formol

Les crevettes sont parfois difficiles à décortiquer et comme tous les fruits de mer, s’abiment rapidement. En septembre dernier, le journal local Qingdao Daily rapportait que, préoccupés uniquement par la commercialisation immédiate de leur produit, plusieurs fournisseurs de la province du Shandong, dans l’est de la Chine, avaient largement imbibé de formaldéhyde (ou formol) leurs crevettes.
    Le formol donne aux crevettes une teinte plus blanche, les conserve plus longtemps et facilite le décorticage. En Chine, ce produit a été en vogue dans les fruits de mer depuis 2002, en dépit du fait qu’il provoque le cancer du nez, de la gorge et du côlon.


Photo : Les crevettes, après avoir été trempées dans des produits chimiques ont meilleure apparence et semblent plus fraîches. La coquille se décortique également plus facilement (via Bandao Metropolis Daily).

Le formaldéhyde ou formol est généralement utilisé dans les matériaux de finissage de construction et dans la conservation de corps d’animaux. «Certains éléments [de la crevette] nécessitent l’utilisation de produits chimiques», a justifié un commerçant à Qingdao Daily. En 2011, un chimiste expliquait au Bandao Metropolis Daily de Shandong, que l’utilisation de formaldéhyde ou formol prolongeait indéfiniment la durée de vie de la seiche tout en conservant sa couleur fraîche et sa forme.

3. Des nouilles aux opiacées

La Chine moderne a une longue et destructrice histoire avec l’opium, qui avait à une époque fait des millions de toxicomanes dans l’empire du milieu. Plus récemment en Chine, des magasins de nouilles ont commencé à intégrer illégalement dans leurs recettes de nouilles, des graines de pavot pour créer une accoutumance chez leurs clients.
    En août 2015, M. Wang de Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine, se préparait pour son service militaire. Selon les informations du Beijing News, après avoir mangé un bol de nouilles le jour où il devait passer un test d’urine, il a été surpris de constater que son test était positif à la morphine.
    Le rapport détaille ensuite comment entre 2011 et 2015, dans 19 provinces du pays, près de 80 restaurants assaisonnant leurs recettes d’opiacés avant de les servir aux clients, avaient été signalés. Lu Lin, directeur de l’Institut de recherche sur la dépendance aux drogues de l’Université de Pékin, estime que la consommation de plusieurs repas contenant des graines de pavot peut créer une dépendance.

4. Du tofu au décolorant cancérogène

La peau de tofu ou feuille de tofu, connu sous le nom de «fuzhou» en chinois, est un aliment populaire en Chine. Souvent consommé en plat froid ou braisé à la sauce de soja, il présente une texture particulière. 
    Cette feuille ou peau de tofu, est aussi une cible de choix des produits chimiques et additifs dangereux. En 2013, on a découvert que la marque Douqing de Fuzhu recourait à la rongalite, un agent blanchissant industriel et un cancérigène dangereux pour lui donner plus de clarté, plus de fraicheur et pour améliorer la texture élastique des feuilles.
    Les émanations de rongalite sont sources de maux de tête, de léthargie et responsables de cancer du nez et de la gorge.

5. Des conservateurs toxiques

D’après le Strait Metropolis Daily, en septembre dernier, dans la province de Fujian, on a découvert qu’une boutique de nouilles de la ville de Shishi ajoutait du borate de sodium à ses marchandises.
    Autrefois en Chine, le borax ou borate de sodium, était un additif répandu dans de nombreux aliments. Il a ensuite été interdit dans le pays après la découverte de sa toxicité qui peut être mortelle lorsque les dépôts s’accumulent dans le corps. Les consommateurs peuvent en outre souffrir de vomissements, de diarrhée voire tomber dans le coma. Pour un adulte, une dose de vingt grammes peut être mortelle et cinq suffisent à tuer un enfant. 
    Cette boutique de nouilles a été reconnue coupable d’ajout de borax à ses nouilles depuis 2014. Avec une production brute d’un peu plus de 130 kg par jour, la boutique a utilisé un total d’au moins 20 kg de borax.

http://www.epochtimes.fr/5-aliments-chinois-plus-appetissants-plus-mortels-grace-a-produits-chimiques-ajoutes-12940.html

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À la lutte contre les OGM s’ajoute la lutte contre les AGM! 

Le saumon AquAdvantage sera-t-il étiqueté AGM?

Mangera-t-on bientôt du saumon génétiquement modifié? Jusqu’alors cantonnée aux scénarios de fiction, cette possibilité pourrait survenir plus rapidement que prévu. L’organisme public «Pêche et Océan du Canada» vient d’autoriser l’entreprise Aquabounty à élever des œufs de saumon GM dans une écloserie confinée située sur l’île du Prince Edouard et à les exporter ensuite au Panama pour les engraisser. C’est du Panama que seraient découpés et proposés aux marchés ces poissons gargantuesques baptisés «AquAdvantage».
    D’après AquaBounty, ce saumon atteint une taille commercialisable deux fois plus vite que les saumons d’élevage classiques. Cette croissance accélérée a été rendue possible en insérant dans le saumon de l’Atlantique du matériel génétique provenant du chinook (le plus grand des saumons) et de la loquette d’Amérique, un animal dont l’apparence rappelle celle de l’anguille. Avec une meilleure résistance au froid et des caractères de croissance améliorés, le saumon modifié grossit toute l’année et non plus seulement au printemps comme pour le saumon sauvage. Il atteint ainsi une taille commerciale en 18 mois au lieu de 3 ans pour un saumon d’élevage, 4 ans pour un sauvage. Un avantage qui permet à Aquabounty de produire toujours plus à un moindre coût. (Passeport Santé)

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Le projet de créer un saumon transgénique a été initialement imaginé par des chercheurs d’une université canadienne, l’université Memorial de Terre-Neuve. Mais c’est l’entreprise américaine AquaBounty Technologies qui l’a développé. 
    Les animaux génétiquement modifiés (AGM) sont élaborés sur la base de la «technologie de l’ADN recombinant» (rADN). Elle consiste, selon l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), à «introduire de nouvelles caractéristiques dans les micro-organismes, des plantes et des animaux». Cela se traduit par «la modification du matériel génétique du micro-organisme de la plante ou de l’animal concerné en ajoutant, modifiant ou supprimant certaines séquences d’ADN afin de modifier les caractéristiques de l’animal ou d’introduire une nouvelle caractéristique – par exemple la résistance à une maladie ou une croissance accélérée – de façon prédéterminée». Le premier animal génétiquement modifié a été une souris qui, au début des années 1980, est parvenue à sécréter une grande quantité d’hormones de croissance au point d’atteindre la taille d’un petit rat. (Atlantico Newsletter)

En lisant ces données, j’ai pensé à l’épidémie d’obésité. Celle-ci s’est beaucoup répandue à travers la consommation de malbouffe et de boissons gazeuses. Avant l’introduction de franchises de McDonald’s et d’usines de Coca-Cola en certains pays, le problème n’existait pas ou peu. On peut donc légitimement se demander si ces entreprises n’auraient pas introduit des micro-organismes suscitant chez les consommateurs la production d’hormones de croissance, sans parler des possibles substances addictives ajoutées. Des chercheurs scientifiques ont maintes fois émis cette hypothèse. Si c’est le cas, on peut dire que l’expérience a réussi en Amérique du Nord.

Une triste maladie probablement introduite par les Frankenstein du business alimentaire...


Illustration : Steve Cutts http://www.stevecutts.com/

22 mai 2016

Parler aux arbres et rire avec le gazon...


On peut avoir tendance à rester encabané, par paresse. Or la plupart des activités quotidiennes que nous faisons à l’intérieur peuvent se faire dehors – lire, manger, faire la sieste – dans notre cour ou à défaut, dans les jardins publics. La belle saison est courte sous notre latitude, autant en profiter au maximum.

Une amie et moi avions l’habitude de lire à haute voix dehors, une fois par semaine pendant la saison estivale. Nous nous installions à flanc de colline près de la source qui dévalait jusqu’au pré où gambadaient des chevaux en liberté, au delà du chemin de terre. À l’automne, certains auteurs n’avaient plus de secrets pour nous. Parfois, nous ne disions pas un mot pendant deux heures, juste pour écouter les sons de la nature. Pur délice audiovisuel vivant. Après avoir quitté notre promontoire, nous allions saluer les chevaux. Que de joie et de bonheur gratuits!

Vœu
Victor Hugo

Si j’étais la feuille que roule
L’aile tournoyante du vent,
Qui flotte sur l’eau qui s’écoule,
Et qu’on suit de l’oeil en rêvant;

Je me livrerais, fraîche encore,
De la branche me détachant,
Au zéphyr qui souffle à l’aurore,
Au ruisseau qui vient du couchant.

Plus loin que le fleuve, qui gronde,
Plus loin que les vastes forêts,
Plus loin que la gorge profonde,
Je fuirais, je courrais, j’irais!

Plus loin que l’antre de la louve,
Plus loin que le bois des ramiers,
Plus loin que la plaine où l’on trouve
Une fontaine et trois palmiers;

Par delà ces rocs qui répandent
L’orage en torrent dans les blés,
Par delà ce lac morne, où pendent
Tant de buissons échevelés;

Plus loin que les terres arides
Du chef maure au large ataghan,
Dont le front pâle a plus de rides
Que la mer un jour d’ouragan.

Je franchirais comme la flèche
L’étang d’Arta, mouvant miroir,
Et le mont dont la cime empêche
Corinthe et Mykos de se voir.

Comme par un charme attirée,
Je m’arrêterais au matin
Sur Mykos, la ville carrée,
La ville aux coupoles d’étain.

J’irais chez la fille du prêtre,
Chez la blanche fille à l’oeil noir,
Qui le jour chante à sa fenêtre,
Et joue à sa porte le soir.

Enfin, pauvre feuille envolée,
Je viendrais, au gré de mes voeux,
Me poser sur son front, mêlée
Aux boucles de ses blonds cheveux;

Comme une perruche au pied leste
Dans le blé jaune, ou bien encor
Comme, dans un jardin céleste,
Un fruit vert sur un arbre d’or.

Et là, sur sa tête qui penche,
Je serais, fût-ce peu d’instants,
Plus fière que l’aigrette blanche
Au front étoilé des sultans.

Les orientales

Via http://www.poetica.fr/a-propos/

17 mai 2016

Body shops à la Frankenstein

On va chez le vendeur de body parts (chirurgien) comme on va chez le vendeur d’auto parts. Les organes de rechange incluent reins, cœurs, poumons, foies, etc. Nous avons tous lu des horreurs au sujet des enfants vendus (par leurs parents) pour le prélèvement d’organes. Le receveur est tout aussi coupable que le fournisseur dans les cas où les donneurs n’ont pas donné leur consentement (1).

Notre peur de la mort, génétiquement transmissible, fait en sorte que nous essayons à tout prix d’outrepasser le clivage sélectif de la nature. Nous sommes pourtant, au même titre que les animaux, les insectes, les plantes, les bactéries et les virus, des composés biologiques de survie recyclables (en prendre conscience n’élimine pas notre respect à l’égard du vivant, au contraire). Certains scientifiques prétendent que l’ingénierie génétique pourrait résoudre le problème «maladie/vieillesse/mort». Des millions de clones en perspective! La quantité l’emportera sur la qualité puisqu’on aura sans doute encore besoin de bétail humain (raw materiel) pour faire fonctionner le système – guerres et conflits politico-religieux, génocides, carnages fratricides, traite d’humains pour l’exploitation sexuelle, l’esclavage et le commerce d’organes.

Boris Karloff (film Frankenstein) a l’air d’un chérubin comparé aux monstres des laboratoires contemporains : des créatures résultant de clonages, manipulations génétiques et transplantations. En 2006, on a découvert à New York un réseau de récupérateurs de matériel biologique vendu pour la transplantation (matériel prélevé sur des cadavres d’origines diverses).
    Robert J. White, surnommé Dr Butcher, a réalisé des expériences de transplantation abominables avec des animaux. Au sujet des droits des animaux, White disait : «Selon moi les animaux n'ont aucun droits. L'utilisation des animaux en recherche médicale n'a pas d'importance au regard de la théologie humanitaire. Les préoccupations relatives à des présumées souffrances ressenties par les animaux utilisés en recherche médicale constituent un préjudice social à l'encontre de la médecine, ou, plus sérieusement, des aberrations psychiatriques». Au cours des années 90, White envisageait de pratiquer le même type de transplantation de têtes sur les humains et se pratiquait sur des cadavres à la morgue. Le chirurgien estimait que la transplantation de tête sur un corps sain appliquée aux humains pourrait sauver des patients de maladies n'affectant pas la tête, comme de multiples défaillances d'organes, les maladies du cœur, le diabète, etc. Les corps seraient obtenus de personnes en état de mort cérébrale. Néanmoins, il reconnaissait qu'une telle transplantation soulèverait de graves questions d'éthique. (Wikipédia) 
    Vraiment fou ce type. On aurait dû enfermer ce psychopathe en asile et lui transplanter un ‘cœur’ – juste pour tenter d’en faire un être humain sensible.

Éthique et mercantilisme sont par nature incompatibles.

À l’émission C’est fou... Jean-Philippe Pleau et Serge Bouchard recevait Céline Lafontaine, professeure agrégée de sociologie à l'université de Montréal.
Thème : le corps.

Le corps, cette nouvelle ressource naturelle


Céline Lafontaine. Photo : Radio-Canada/Mathieu Arsenault 

Des milliards sont investis en recherche sur les cellules afin de vaincre la maladie et la souffrance. Selon la sociologue, cette bioéconomie est une forme extrême du capitalisme. Elle crée des inégalités sociales et exploite, entre autres, le corps des femmes démunies.

Dans cette quête de repousser les frontières du corps, l'industrie de la fécondation in vitro et celle de la recherche en médecine régénératrice participent à une exploitation du vivant. Elles contribuent également à entretenir une «économie de la promesse», dont sont aussi victimes les riches. Ce sont eux qui se déplacent en Chine ou en Inde pour se faire traiter dans l'espoir de vivre jeune plus longtemps.

«C'est le paradoxe de notre époque. On a augmenté l'espérance de vie pour la première fois dans l'histoire de l'humanité de façon significative, et paradoxalement, la vieillesse est devenue un fléau.» ~ Céline Lafontaine

Bioimpression : «le déficit de la pensée»

Même si les possibilités semblent infinies, la chercheuse explique que la bioimpression de tissus humains n'est pas encore parvenue à créer des organes. Cependant, nous sommes rendus à ce qu'elle appelle la «mécanisation du vivant», sans qu'une réflexion soit véritablement engagée. Céline Lafontaine vient d'obtenir des fonds de recherche en sociologie pour réaliser la première étude au monde sur le phénomène. 

En circuit fermé avec Serge Bouchard : Donnez-moi des perles rouges. «Nous sommes à l'ère du narcissisme populaire. Chacun de nous est trop précieux pour dépérir, vieillir, mourir.»

Audiofil http://ici.radio-canada.ca/emissions/c_est_fou/2015-2016/

Céline Lafontaine a écrit Le corps-marché : la marchandisation de la vie humaine à l'ère de la bioéconomie, publié aux Éditions du Seuil en 2014. 

Présentation de l’éditeur :

Sang, tissus, cellules, ovules : le corps humain, mis sur le marché en pièces détachées, est devenu la source d’une nouvelle plus-value au sein de ce que l’on appelle désormais la bioéconomie. Sous l'impulsion de l'avancée des biotechnologies, la généralisation des techniques de conservation in vitro a en effet favorisé le développement d'un marché mondial des éléments du corps humain.

Ce livre passionnant éclaire les enjeux épistémologiques, politiques et éthiques de cette économie particulière. Ainsi montre-t-il que la récupération des tissus humains promulguée par l’industrie biomédicale et l’appel massif au don de tissus, d’ovules, de cellules ou d’échantillons d’ADN cachent une logique d’appropriation et de brevetage. De même fait-il apparaître que, du commerce des ovocytes à la production d’embryons surnuméraires, l’industrie de la procréation assistée repose sur une exploitation du corps féminin. Et inévitablement dans notre économie globalisée, le capital issu de la «valorisation» du corps parcellisé se nourrit des corps des plus démunis, avec la sous-traitance des essais cliniques vers les pays émergents, ou le tourisme médical. Ainsi, ce n’est plus la force de travail qui produit de la valeur, mais la vie en elle-même qui est réduite à sa pure productivité.

Un livre essentiel sur les implications méconnues de l’industrie biomédicale.

http://www.seuil.com/livre-9782021038880.htm

Céline Lafontaine a également publié
- L'Empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine
(Seuil, 2004, prix Jeune Sociologue)
- La société postmortelle : la mort, l'individu et le lien social à l'ère des technosciences (Seuil, 2008)

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(1) Un répugnant exemple de marchandisation du corps humain.

Taïwan : Une exposition de photos montre les atrocités des prélèvements d’organes en Chine continentale (par Sun Bai et Su Rong à Taïwan)


«J’ai entendu parler des prélèvements forcés d’organes en Chine il y a quelques temps. Je pense qu’il s’agit d’un outrage. Comment le Parti communiste chinois (PCC) peut-il faire cela?» (Thomas Chung

En apprenant l’information sur ce crime consistant à prendre des organes de pratiquants du Falun Gong * vivants pour les vendre à des patients en demande de greffe, les passants ont condamné la violation des droits de l’homme par le PCC et ont signé une pétition appelant à l’arrêt immédiat de cette atrocité. Une femme taïwanaise et sa fille ont regardé l’exposition au musée du sucre. La femme a dit que sa belle-mère planifiait de faire un voyage en Chine pour recevoir une greffe d’organe. Après avoir vu l’exposition, elle a dit qu'elle allait décourager sa belle-mère d’aller en Chine, car cela provoquerait l’assassinat d’une personne innocente. Quelques étudiants ont lu l’information sur les panneaux. L’un d’eux a commenté : «Seulement les nazis et le Parti communiste peuvent faire des choses aussi terribles.» Après avoir signé la pétition, un jeune homme a dit qu’il voulait en savoir plus sur la question des prélèvements d’organes pour qu’il puisse donner l’information à ses parents qui font du commerce en Chine.
http://fr.minghui.org/articles/2015/8/14/54018.html

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* Falun Gong : pratique de développement physique et spirituel basée sur d’anciens enseignements du qigong. Le prélèvement forcé d’organes, encouragé par les autorités chinoises avec la complicité des hôpitaux militaires, des forces de sécurités et de la police militaire, concerne les prisonniers de conscience chinois – ouïghours, tibétains, chrétiens, pratiquants du Falun Gong (groupe majoritairement concerné). En 2006, la Chine était le deuxième pays au monde comptant le plus grand nombre de greffes, derrière les États-Unis. L'ONU, l'AMM, Amnesty International, DAFOH et TTS (The Transplantation Society) avaient observé une situation «non-éthique» se développer en Chine, à savoir l'exécution de prisonniers pour leurs organes, et la mise en place d'un trafic très lucratif de ces derniers. Les pratiquants du Falun Gong forment le groupe le plus important des camps de prisonniers chinois depuis le début de la persécution de leur pratique spirituelle en 1999, et c'est également depuis cette année-là que l'on observe une très forte augmentation du nombre de transplantations d'organes en Chine.

15 mai 2016

De chats et de communication


Photo : Café Chat L’Heureux, Toxedo Cats

«Je croyais à tort que nous n'avions pas besoin des animaux domestiques, mais j’ai découvert que les félins avaient la capacité de calmer et même guérir les humains avec qui ils cohabitent.» ~ Geoffrey Da Costa

J’aime mon chat et mon chat m’aime
Mathieu-Robert Sauvé
Université de Montréal

Huit chats – dont plusieurs proviennent du refuge de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal – ronronnent entre guéridons et fauteuils. «Le concept de café avec chats a vu le jour à Taiwan il y a 20 ans et a gagné en popularité en Asie et en Europe. Pas étonnant que nous suivions la tendance», mentionne Geoffrey Da Costa, étudiant au doctorat au Département de communication de l'UdeM qui consacre sa thèse à la relation des individus avec leurs animaux domestiques.

Le café permet aux amoureux des chats de donner libre cours à leur affection pour ces petits mammifères familiers sans les responsabilités qui incombent aux parents adoptifs. Pour d'autres, dont le conjoint est allergique ou qui doivent vivre avec l'interdiction de posséder un animal dans leur logement, c'est une zoothérapie express. «Les gens ont besoin de sentir la bête», résume le chercheur qui a fait du Café Chat L'Heureux (1) son poste d'observation.

Selon lui, un nouveau rapport entre humanité et animalité a vu le jour depuis que la dimension affective a pris le pas sur les liens utilitaires. D'ailleurs, le Québec a adopté le 4 décembre dernier un projet de loi affirmant que les animaux étaient des êtres «doués de sensibilité». Jusque-là, les animaux étaient considérés comme des «choses» sur le plan juridique. La loi forcera les propriétaires à apporter des soins convenables à leurs animaux, sans quoi des amendes allant de 250 $ à 250 000 $ pourraient leur être infligées.

Derrière ce nouveau statut juridique se profile une composante affective qu'il ne faut pas mésestimer. «Autrefois, les chiens gardaient les troupeaux et les chats chassaient les souris. Aujourd'hui, les animaux doivent nous donner de l'affection sans assumer d'autres fonctions. L'anthropomorphisme a tout emporté.»


Photo : Café Chat L’Heureux, Taz la petite tornade

Plus l'on vit dans des zones densément peuplées, note M. Da Costa, plus on compte de chats et de chiens. «Pour combler les lacunes interpersonnelles, les gens surinvestissent leurs relations avec les animaux», explique-t-il. Ce nouveau paradigme serait aussi déterminant que la révolution numérique peut l'être dans le monde des communications.

Fous de chats

Pour réaliser sa thèse, Geoffrey Da Costa a mené des interviews en profondeur avec des personnes ciblées, qui entretiennent des relations particulières avec les chats. Parmi elles, une employée d'un refuge pour animaux qui est chargée de préparer les chatons à l'adoption. Ce rôle inclut, bien entendu, l'apprentissage de la propreté et de la socialisation. «Une sélection s'effectue en amont, dit-il. Les animaux trop vieux ou qui n'ont pas le comportement souhaité sont éliminés. Cela est symptomatique de notre rapport avec les animaux de consommation. Le bétail d'abattoir n'a pas l'apparence du vivant lorsqu'il aboutit sur l'étal du boucher.»

Un couple qui possède un chat depuis plusieurs années fait également partie de ses sujets de recherche. «Pour de nombreuses personnes, le chat ou le chien est l'enfant qu'elles n'auront jamais. Les éleveurs le savent et créent des sous-espèces qui répondent à cette fantaisie. Les bichons, par exemple, ressemblent à des bébés avec leurs grands yeux.»

Le chercheur a aussi débusqué un homme d'affaires spécialisé dans... le marketing Web du chat. «Des redevances sont versées aux producteurs de contenu qui obtiennent un certain nombre de visionnements. Son travail consiste à utiliser ce moyen de communication pour s'assurer un revenu.» Depuis que deux amies ont lancé le mouvement Caturday en 2005, où chacune envoie à l'autre des photos de son chat tous les samedis, le félin est devenu une vedette toute catégorie des réseaux d'information. Le court métrage Henri 2, Paw de Deux, par exemple, a été visionné 9,7 millions de fois sur YouTube.

Le vétérinaire aux commandes

Sur le plan évolutif, les chiens et les chats sont de grands gagnants de la course à la survie. Ils sont présents partout où il y a des humains. Mais cette coévolution a donné lieu à de nouvelles responsabilités professionnelles. En effet, les vétérinaires sont les premiers témoins des rapports inédits entre l'homme et l'animal. Formés pour soigner les animaux, ils se retrouvent engagés dans une relation complexe avec leurs propriétaires. «Ils ne sont pas préparés à ça!» déclare M. Da Costa.

Chiens et chats sont beaucoup plus résistants qu'on croit. Mais la sensibilité des propriétaires est mise à rude épreuve lorsque leur animal de compagnie éprouve des malaises. Crise d'angoisse, anxiété et stress insurmontable peuvent frapper monsieur ou madame devant la maladie de pitou. «C'est beaucoup plus simple de soigner l'animal que l'humain», indique l'étudiant.

La littérature scientifique est assez peu loquace à ce sujet. Geoffrey Da Costa l'avait constaté quand il avait étudié à la maîtrise les organisations qui acceptent les animaux domestiques sur leurs lieux de travail. Celles-ci sont encore marginales, mais pourraient préfigurer une autre tendance.

Ce que M. Da Costa – qui a lui-même un chat – aimerait laisser d'utile après son passage à l'université, c'est une meilleure compréhension de ce nouveau rapport. «Votre chien ne sera jamais votre enfant. Il faut bien comprendre cela afin de respecter sa vraie nature. Mais, comme observateur, je constate que la société actuelle est la première responsable de cette situation.»

http://com.umontreal.ca/departement/nouvelles-evenements/jaime-mon-chat-et-mon-chat-maime-35462/

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(1) Le Café Chat L’Heureux est un café/Restaurant ouvert à tous où l’on peut profiter de la compagnie de félins tout en dégustant un choix de boissons et de produits de qualité (menu végétarien et végan). C’est un espace de détente pour bénéficier d’un contact prolongé avec des chats dans un lieu conçu pour favoriser les interactions humains/félins. Le Café Chat L’Heureux se veut notamment un endroit où se détendre, se relaxer grâce à la présence des chats.

Mission
- Offrir un lieu de substitut à tous ceux qui ne peuvent avoir d’animaux de compagnie.
- Offrir un lieu adapté pour favoriser l’interaction entre humain et félin.
- Devenir une plateforme en centre ville pour la promotion du bien être animal, pour sensibiliser le monde aux besoins de nos félins et à la réalité d’aujourd’hui au fait d’avoir un animal de compagnie.
- Redonner l’envie d’adopter à un grand nombre de personnes.
- Faire la promotion de l’adoption dans les refuges et d’une adoption plus réfléchie. Il est important de savoir que l’adoption d’un chat ne se fait pas qu’en fonction de sa description physique mais bien pour ses caractéristiques comportementales.
- Le Café Chat L’Heureux offre périodiquement des conférences et des activités (conférence Vétérinaires, zoothérapie pour personnes âgées et personnes atteintes de handicaps, ateliers pour les enfants).

http://www.cafechatlheureux.com/

Un remède universel :