30 avril 2014

Pour décanter

Source photo : diaporama, photographe non identifié

Méditer dans la nature

Comme vous l’avez sûrement remarqué, la nature possède le pouvoir sans pareil d’apaiser le corps et l’esprit. Que vous soyez assis face à la mer à écouter le clapotis des vagues ou parmi les roches et les arbres en randonnée, il est inutile de pratiquer une technique de méditation traditionnelle – ouvrir les sens et laisser la nature produire son enchantement suffit. Sans fournir le moindre effort, vous commencez à sentir que votre esprit sa stabilise, que vos inquiétudes se dissipent, que votre respiration devient plus lente et plus profonde et que votre cœur se remplit de gratitude et d’amour.

En tant qu’espèce, nous avons évolué dans le monde naturel; les animaux et les plantes nous ont enseigné depuis la nuit des temps comment méditer. Dans la nature, vous êtes revenu à la source; la facilité et la familiarité que vous ressentez vous invitent à retourner en vous-même, à l’intérieur de votre « nature » la plus intime. N’est-il pas étonnant et juste que les mots soient les mêmes? Pénétrer à l’intérieur d’un cadre naturel peut arrêter net notre esprit, et vous sentez alors la présence de quelque chose de plus profond et de plus significatif.

Efforcez-vous de méditer dans la nature aussi souvent que possible et notez l’état d’esprit et de cœur que cela suscite en vous. Même si vous vivez en ville, vous trouverez un parc, un jardin, un petit bois ou un point d’eau. Lorsque vous méditez chez vous par la suite, évoquez l’écho de ces moments passés dans la nature pour approfondir votre pratique.

~ Stephan Bodian

Zen! La méditation pour les nuls
Éditions Générales First, 2002
(Chapitre 8, p. 140) 

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COMMENTAIRE

Dans mon cas, aussitôt que j’entre dans un boisé, je m’apaise; c’est magique.

Intéressante interview avec l’auteur de Zero decibels à Dessine-moi un dimanche, le 20 avril dernier. Ma propre quête de silence est loin d’être aussi étendue que la sienne, mais je suis quand même arrivée à la même conclusion : le silence absolu n’existe pas car même dans une pièce insonorisée, on entend toujours les gargouillis internes de notre corps physique, notre respiration, etc. Par ailleurs, l’appréciation des sons et des bruits est tout à fait relative. Certains aiment le bruit assourdissant de la moto, d’autres préfèrent les chants d’oiseaux.

Résumé d’émission :
L'auteur George Michelsen Foy habite en plein coeur de New York, et un jour, il en a eu assez de tout ce vacarme. Cherchant à découvrir l'endroit le plus silencieux du monde et à mesurer les effets du bruit sur la santé et la psyché humaine, il s'est rendu, entre autres, dans les Catacombes de Paris, à deux kilomètres sous terre au fond d'une mine à Sudbury, dans une chambre sourde au Minnesota. Tout cela pour s'apercevoir que le silence absolu n'existe pas, qu'il n'y a que des silences relatifs. L'important, c'est de trouver l'équilibre, un équilibre entre les bruits de la vie et les plages de silence qu'on se donne.  C'est une enquête fascinante, qu'il raconte dans son livre Zero decibels: the quest for absolute silence, publié aux éditions Scribner (offert en format électronique et en librairie). 

AUDIO FIL
Entrevue avec George Foy auteur de Zero decibels : the quest for absolute silence

L’auteur écrit des articles à ce sujet (entre autres) sur un blog de Psychology Today : 
Shut Up and Listen! http://www.psychologytoday.com/blog/shut-and-listen

Oiseaux du Québec 3

29 avril 2014

Une seule chose

 
Extraits de
Livre du constant désir
Leonard Cohen

Éditions de l’Hexagone, 2007
(Traduction : Michel Garneau) 
 
Une seule chose
le rendait heureux
et maintenant
qu’elle était partie
tout
le rendait heureux
27 septembre 2004, Montréal

(p.218)


FATIGUÉS

Nous sommes fatigués d’être blancs et nous sommes fatigués d’être noirs, et nous allons cesser d’être blancs et nous allons cesser dorénavant d’être noirs. Nous allons être des voix maintenant, des voix désincarnées dans le ciel bleu, des harmonies plaisantes dans les cavités de votre détresse. Et nous allons être ainsi jusqu’à ce que vous vous preniez en mains, jusqu’à ce que vos souffrances vous fassent calmes, et que vous puissiez croire à la parole de D--u qui vous a dit de tant de façons de vous aimer les uns les autres, ou à tout le moins de ne pas torturer et assassiner au nom de quelque stupide idée à vomir et qui fait que D--u se détourne de vous, en assombrissant le cosmos d’une inconcevable tristesse. Nous sommes fatigués d’être blancs et nous sommes fatigués d’être noirs, et nous allons cesser d’être blancs et nous allons cesser dorénavant d’être noirs.

(p. 132) 

COUR

Assis dans le jardin
Avec les chiens de ma fille
Contemplant les oranges
Et le ciel

Des fleurs et leurs ombres
Vont deux par deux
Écoutant le trafic
Entendant du neuf

Je commence alors à me débattre
Avec une chétive chanson
Qui me terrassera
À bien des milles de chez moi

(p. 158) 

LE BUT

Peux pas sortir de la maison
ou répondre au téléphone.
M’écroule encore une fois
mais je suis pas seul.

Réglant enfin
les comptes de l’âme :
ceci pour les déchets,
paiement final pour cela.

Pour ce qui est de la chute, elle
a commencé il y a longtemps :
Peux pas arrêter la pluie,
Peux pas arrêter la neige.

Je m’assois sur ma chaise.
Je regarde la rue.
Le voisin me rend
mon sourire vaincu.

Je bouge avec les feuilles.
Je brille avec le chrome.
Je suis presque en vie.
Je suis presque à la maison.

Personne à suivre
et rien à enseigner,
à part que le but
ne vaut pas l’effort.

(p. 161)

27 avril 2014

Sérieux besoin de rire

J’ai vu le spectacle «Être» d’André Sauvé l’an dernier. Aucun répit : massage abdominal par le rire durant tout le show. Une session intense de Joke-Jitsu (ou d’humour aïkido). Comme dans l’art martial jujitsu, où l’on prend avantage sur son adversaire en retournant sa propre force contre lui, l’humour peut jouer le même rôle. En modifiant l’interprétation d’une situation, l’humour renvoie l’énergie dans la direction opposée. La formule «mauvaise nouvelle / bonne nouvelle» constitue un bon exercice de dédramatisation. Par exemple : «La mauvaise nouvelle est que mon conjoint est parti avec ma meilleure amie. La bonne nouvelle est que désormais j’ai deux personnes de moins à qui je dois donner des cadeaux d’anniversaire.»

Avertissement : ces vidéos sont en «français québécois»…

On the road – l’ennui

On the road 2 – le toaster


On the road 4 – le corps


Calendrier :
http://andresauve.com/ 
https://www.facebook.com/AndreSauveOfficiel

Comme par hasard, Sauvé était invité à l’émission «La bibliothèque de René» (25.04.2014) :
       André Sauvé est un personnage paradoxal. Soir après soir, il gagne sa vie en se produisant devant des centaines de personnes, mais étant d'un naturel introverti, il doit se faire violence pour se convaincre de monter sur scène. Il est réfléchi, et c'est du silence qu'émerge son humour difficile à classer. Il le qualifie lui-même d'existentiel.
       La littérature tient une place importante dans la vie d'André Sauvé depuis sa jeunesse. À l'école, il préférait, la plupart du temps, fureter dans les rayons de la bibliothèque plutôt que d'aller rejoindre ses amis. Dans la solitude, il s'est habitué à laisser aller le type de réflexion sur laquelle se base toujours la richesse de ses textes.
       En matière de livres, André Sauvé est plutôt à la recherche d'un regard particulier que d'un roman à l'histoire bien ficelée. L'humoriste considère l'auteur français Christian Bobin comme une sorte de mentor pour le regard qu'il porte sur les petites choses. C'est un peu pour les mêmes raisons qu'il apprécie aussi Philippe Delerm et son attention aux détails à priori anodins de la vie.

AUDIO FIL :
http://ici.radio-canada.ca/emissions/la_bibliotheque_de_rene/2013-2014/chronique.asp?idChronique=335974

25 avril 2014

Les gens qu’on ne «voit» pas

On peut croiser des gens des années durant sans soupçonner toute la richesse de leur vie (en apparence tout à fait anonyme ou ordinaire…).

Un exemple à découvrir : André Dhôtel, (1900-1991), professeur et auteur de quelque soixante-dix ouvrages, dont une quarantaine de romans, et d'un nombre impressionnant de textes plus ou moins dispersés.

Les Ardennes, son coin de pays d’origine (source Internet)

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Vie de petit fonctionnaire discret, écrivain de bien des illuminations, il a perverti la banalité apparente de son existence en voyages intérieurs fabuleux. Car «Il ne se sentait pas mûr pour cette solution désespérée qui consiste à adopter un mode de vie normal» (Dhôtel).

Source (article complet) : Esprits Nomades http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/dhotel/dhotel.html

Lentement, il semble ruminer toutes nos enfances, sans faire trop de bruit, par crainte de faire s’envoler les oiseaux et les papillons de nos rêves. «Écrire, c’est s’approcher lentement» (Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais). 
(…)

Christian Bobin, qui lui aussi aura fait l’éloge du rien, a dans son livre La lumière du monde approché au plus près la magie Dhôtel et son pays imaginé, le Dhôtelland :
«Je pense que Dhôtel a toujours parlé de l'avenir: il n'a parlé que de ce qui s'entête à pousser sur les ruines. Il a su nommer les ronces, l'éclat d'une boîte de conserve ou d'un coquelicot, qui sont ce qui nous reste quand tout est défait parce qu'ils ont une lumière invincible. Dhôtel est encore un peu en avance, car on en est presque arrivé aux ruines. La bienfaisance de ses livres va grandir parce qu'on aura besoin alors de l'éclat consolateur de ces toutes petites choses. Un jour il n’y aura plus que des ruines sur terre, c’est-à-dire ce qu’il y a dans les poèmes de Dhôtel…».
(…)

André Dhôtel disait de lui-même : «…Je suis plutôt une espèce d'artisan ou de brocanteur qui se voue à l'inattendu...».
       Et cet artisan du bonheur des simples, aura su enchanter nos heures, par un merveilleux ancré dans le quotidien, et par la restitution du frémissement de la terre.
Son art de vivre semble être celui de regarder pousser les brins d’herbe et de croire en l’amitié et l’amour.

Tout semble en attente, car «Il va se passer quelque chose», qui va bousculer l’ordre naturel des choses. Et les villages deviennent des décors d’irréel et parfois d’espoir.

Toujours en partance vers une lointaine lumière du monde, Dhôtel nous entraîne vers un pèlerinage sans autre but que de se perdre soi-même.
       «Le pèlerin se rend dans un lieu avec la conviction qu’un tel lieu est en dehors de tous les lieux et de tous les buts. Dès qu’il a placé le premier pas sur la route, il sait déjà qu’il se perd dans le monde, et qu’à mesure qu’il avancera il se perdra de mieux en mieux. Une science subtile de l’égarement illuminera les plus humbles choses…»
(Le vrai mystère des champignons).
(…)

Tout est chez lui expérience de l’égarement : il faut d’abord se perdre pour que quelque chose arrive. Et il importe peu de s’y retrouver ou de revenir sur ses pas. Le pays des merveilles ne s’explique pas, il faut accepter de suivre ce somnambule rêveur, au milieu des riens, au milieu des choses, en vacances buissonnières de la raison. Homme des fables Dhôtel n’essaie pas d’enchanter, mais simplement de conter. Avec des aventures toujours recommencées, et souvent les mêmes, avec des chemins qui ne vont nulle part. (…)

Son écriture évidente, claire et couleur d’herbes folles, est une petite mélodie souvent mélancolique. On se promène en Dhôtel, doucement, émerveillé souvent avec l’amitié des choses. Un monde d’apparitions nous attend et qui viennent par tous les chemins de terre. Et le monde devient habitable. (…)

Et notre présence au monde se résout dans les nuages, les enfants, les lilas, et le sommeil de la terre. Et le ciel se penche vers lui, qui dans son écriture souvent proche et lointaine à la fois nous distend tous les ponts de repère. Transparent, Dhôtel est la transparence même, une belle ruse de la vie.

Vol de lucioles (source Internet)

«L’écriture de Dhôtel, c’est comme les lucioles : quand c’est dans les fossés ça brille, mais quand on les prend dans la main pour les montrer, il n’y a plus rien.» Bobin, La lumière du monde.
       De flâneries en surprises, dans un monde de décalages, au travers des banalités de la vie, Dhôtel nous amène vers ce pays où l’on devrait toujours arriver : la poésie.
Et bientôt il y aurait des étoiles!

Gil Pressnitzer

Sources :
Christian Bobin La lumière du monde
Dossier Librairie Initiales Dhôtel comme çà
Un site dédié à André Dhôtel : La Route Inconnue http://www.andredhotel.org/index.php

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Parmi les extraits du présentateur :

J'écris rien que pour retrouver
en quel lieu j'eus la révélation
parce que j'ai oublié ce lieu
ainsi que toute révélation.
Alors selon l'usage
Je célèbre l'inconnu
pour tant bien que mal
assurer mon existence.
C'est l'utilité des fantômes
que de figurer ce qui
n'a jamais eu de figure
et se doit de naître au jour.
A.D. (Poèmes comme ça) 

Et par instants, à travers des temps prodigieux
tombait de la pompe une goutte d’eau
en l’écuelle d’étain qui chantait longtemps.
A.D. (Poèmes comme ça)

Si tu veux découvrir ce que tu cherches, Gaspard, tu dois tâcher de lire les signes qu'il y a dans les choses. Observe ces jardins, ces parcs, avec des massifs de fleurs, les carrefours des chemins. Peu de personnes les connaissent et ont l'occasion d'en parler. Le pays d'Hélène t'apparaîtra peut-être dans un de ces lieux inconnus dont il y a des milliers par nos contrées.
A.D. (Le Pays où l'on n'arrive jamais)

Ainsi l'on remet toujours naïvement l'heure de la séparation, comme nous l'avons maintes fois observé et comme nous le dirons encore. La séparation apparaît tellement fatale qu'il est doux de gagner quelques heures et n'importe quelle histoire, si vous y songez bien, n'est jamais qu'une histoire de gens qui s'entretiennent, se querellent ou se saluent longuement pour prolonger leur réunion sur une terre où tout semble passager et où tout s'enfuit au fond du temps.
A.D. (Le Pays où l'on n'arrive jamais)

Si peu de temps qu'on se trouve à ne rien faire, le monde change et devient intéressant. C'était d'abord la chaleur qui semblait plus profonde. L'étendue entre terre et ciel prenait toute son ampleur jusqu'aux horizons qui semblaient reculer. Et cela devenait d'autant plus étonnant de voir les dessins minutieux de cette ombelle portant des fleurs infimes, et de ces tiges velues d'épervières. Dans une prairie sèche, la végétation privée d'eau doit s'abreuver à des sources imaginaires  (...) Les racines forment des réseaux divisés à l'infini, et la plus mince corolle calcule avec une ingénieuse économie ce qu'il faut dépenser pour aviver ses couleurs et fournir de miel les abeilles perdues dans l'azur.
A.D. (Des trottoirs et des fleurs)

23 avril 2014

Impermanence égale renaissance

Photo : Peter Dam

Avant la fin de la pluie,
nous entendons un chant d’oiseau.
Même sous la neige épaisse,
nous voyons poindre des perce-neige
et des pousses nouvelles.
~ Shunryu Suzuki

Impermanence. Nous devrions trouver l’existence parfaite à travers l’existence imparfaite.

L’enseignement fondamental du bouddhisme est l’enseignement de l’impermanence, du changement. Tout change, cela est fondamentalement vrai pour chaque être et chaque chose. Personne ne peut nier cette vérité, et en elle se trouve concentré tout l’enseignement du bouddhisme. Cet enseignement nous concerne tous. Partout, cet enseignement est vrai. Cet enseignement est aussi compris comme l’enseignement de l’inexistence d’entité individuelle. Étant donné que chaque phénomène est constamment en changement, il n’existe pas d’identité individuelle permanente. En fait, la nature propre de chaque phénomène, n’est autre que le changement même – c’est la nature propre de tout phénomène. Il n’y a pas de nature propre spécifique, séparée, pour chaque phénomène. (…)
       Si nous n’acceptons pas le fait que tout change, nous ne pouvons trouver la parfaite sérénité. C’est la vérité, mais nous avons malheureusement du mal à l’accepter. Comme nous ne pouvons accepter la vérité de l’impermanence, nous souffrons. La cause de la souffrance est donc notre refus d’accepter cette vérité. L’enseignement de la cause de la souffrance et l’enseignement que tout change sont ainsi les deux côtés d’une même pièce. Mais subjectivement, l’impermanence est la cause de notre souffrance. Objectivement, cet enseignement est simplement la vérité fondamentale que tout change. Dogen-zenji dit : «L’enseignement qui n’a pas l’air de vous imposer quelque chose n’est pas un vrai enseignement.» En lui-même l’enseignement est vrai, et il ne vous impose rien; ce sont nos tendances humaines qui font recevoir l’enseignement comme si l’on imposait quelque chose. Mais que cela nous plaise ou non, cette vérité existe. Si rien n’existe, cette vérité n’existe pas. Le bouddhisme existe à cause de chaque existence phénoménale.
       Nous devrions trouver l’existence parfaite à travers l’existence imparfaite. Nous devrions trouver la perfection dans l’imperfection. Pour nous, la toute-perfection ne diffère pas de l’imperfection. L’éternel existe à cause de l’existence non éternelle. Dans le bouddhisme, c’est une hérésie d’attendre quelque chose en dehors de ce monde. Nous ne cherchons pas autre chose que nous-mêmes. Nous devrions trouver la vérité dans ce monde à travers nos difficultés, à travers notre souffrance. C’est l’enseignement fondamental du bouddhisme. Le plaisir n’est pas différent de la difficulté. Le bon n’est pas différent du mauvais. Mauvais est bon; bon est mauvais. Ce sont les deux côtés d’une même pièce. L’illumination devrait donc être dans la pratique. C’est cela comprendre la pratique, et bien comprendre notre vie. Trouver le plaisir au milieu de la souffrance est donc la seule manière d’accepter la vérité de l’impermanence. Si vous ne comprenez pas comment accepter cette vérité, vous ne pouvez vivre dans ce monde. Vous aurez beau essayer d’y échapper, votre effort sera vain. Si vous pensez qu’il y a un autre moyen d’accepter la vérité éternelle que tout change, c’est là votre illusion. Cela est l’enseignement fondamental montrant comment vivre dans ce monde. Quels que soient vos sentiments à cet égard, vous devez l’accepter. Vous devez faire cette sorte d’effort.
       Ainsi, nous devons persévérer dans cet effort, jusqu’à ce que nous soyons assez forts pour accepter la difficulté comme un plaisir. En fait, quand vous devenez assez sincère, assez direct, cette vérité n’est pas si difficile à accepter. Vous pouvez changer un petit peu votre mentalité. C’est difficile, mais cette difficulté ne sera pas toujours constante. Parfois ce sera difficile, et parfois ce ne sera pas si difficile. Si vous souffrez, l’enseignement que tout change vous donnera un certain plaisir. Lorsque vous avez des ennuis, c’est assez facile d’accepter l’enseignement. Alors pourquoi ne pas l’accepter les autres fois? C’est pareil. Vous riez peut-être quelquefois de vous-même en découvrant l’étendue de votre égoïsme. En tout cas, quels que soient vos sentiments face à cet enseignement, changer votre mentalité et accepter la vérité de l’impermanence est pour vous d’une grande importance.

~ Shunryu Suzuki
Esprit zen, esprit neuf
Éditions du Seuil; Points; Inédit, Sagesses

21 avril 2014

Si facile de se perdre

Je n'arrive pas à décrypter la signature de l'artiste...

La douleur et l'ennui
[Extraits de Schopenhauer, l'homme et le philosophe, A. Bossert, Paris, 1904, pp. 219-223]

Quand l'homme, ayant pris conscience de lui-même, sachant enfin ce qu'il veut et ce qu'il peut, se met à considérer ce monde où un sort inconnu l'a jeté, que trouve-t-il devant lui? Il n'obéit plus, comme l'animal, comme l'enfant, à un aveugle besoin de conservation. Il sent bien encore en lui quelque chose qui le porte à agir et à désirer, à se répandre au dehors et à attirer à lui ce qui est à sa portée mais c'est une aspiration sereine et claire, capable de se maîtriser, de s'exciter ou de se ralentir, ou même de s'anéantir tout à fait. Alors il fait un retour sur lui-même. Avant de s'engager plus avant dans la vie, il jette un regard en arrière sur le chemin parcouru. Quel besoin avait-il de s'efforcer et d'agir, et quel bien lui en est-il resté? De quel prix a-t-il payé ses jouissances? Jusqu'ici, il a été «tramé par son démon» : le suivra-t-il encore, maintenant qu'il le connaît et qu'il peut s'affranchir de lui? Toutes questions qui se ramènent à une seule : la vie vaut-elle ce qu'elle nous coûte, et, si nous étions libres de choisir, ne ferions-nous pas un marché de dupe en acceptant l'existence?
(…)
L'erreur du commun des hommes est de croire que la cause de leur souffrance est en dehors d'eux. Ah si telle circonstance avait pu tourner autrement, si tel hasard avait pu ne pas se produire, un malheur aurait été évité. Mais la destinée a cent prises sur nous; que nous lui échappions par un côté, elle nous reprend par un autre. Chacun de nous a en lui une certaine capacité de souffrir il faut que la mesure soit remplie. L'un, frappé par une grande douleur, est arrivé à mépriser les petits ennuis; l'autre, que l'on croit heureux, se tourmente pour des contrariétés insignifiantes; un troisième, faute de maux réels, s'en crée d'imaginaires. En réalité, chacun paye son tribut, en grosse ou en menue monnaie.
       Le sage a reconnu qu'il est dans la nature de l'être humain de ne jamais se satisfaire; il s'attache donc de prime abord à un grand objet, sachant bien qu'il ne l'atteindra jamais, mais sachant aussi qu'il ne l'abandonnera jamais, soit la poursuite du vrai, soit la réalisation du beau. Il vivra avec «son grand chagrin», toujours en querelle avec sa destinée, mais du moins réconcilié avec lui-même, dans une certaine humeur mélancolique, qui ne sera pas le parfait bonheur, mais qui le préservera du moins de la contagion des petits plaisirs et des petites douleurs.

Texte complet : http://www.schopenhauer.fr/philosophie/douleur-et-ennui.html

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Intuition
Carmon Coutinho
Le Shiatsu et mes émotions

Nous savons que notre cerveau se divise en deux hémisphères et l’on dit généralement que la partie de gauche est intellectuelle tandis que la partie de droite est intuitive. Notre société moderne est extrêmement intellectuelle et nous sommes constamment bombardés par une foule d’informations à propos de certaines réalisations scientifiques. Chaque jour, nous nous servons de la partie intellectuelle de notre cerveau parce qu’on nous a appris comment raisonner et analyser logiquement nos pensées et actions. Ceci est le niveau conscient du cerveau que l’on nomme esprit d’analyse.
       Nous sommes conscients de tout ce que l’on fait ou dit grâce à nos cinq sens et nos actions sont basées sur notre faculté de raisonner et de comprendre. Chaque pensée et action consciente est raisonnée logiquement et accomplie mécaniquement. Notre style quotidien de vie est très prévisible parce que nos actions sont encadrées et régies selon les règles de la société. Nous avons une forte tendance à rationaliser les hauts et les bas de nos vies. Ainsi, lorsque nous allons bien, nous affirmons que nous le méritons bien puisque nous travaillons si fort; lorsque nous sommes malades, nous disons que nous avons attrapé un virus; lorsque nous perdons notre emploi, nous prétendons que l’économie va mal et qu’il y a peu d’emplois disponibles.
       C’est de cette façon que nous analysons habituellement chaque situation pour en arriver à une conclusion toute faite d’avance. L’analyse est un procédé visant à transférer un objet à des éléments qui nous sont familiers. Analyser est un état de conscience non-créatrice où nous avons l’habitude de comparer tout pour pouvoir comprendre ce qui se passe autour de nous. Nous utilisons nos 5 sens et notre intelligence pour différencier les objets et sujets. La plupart d’entre nous sommes non-créatifs car nous voulons nous sentir en sécurité devant ce que nous connaissons déjà.
       En analysant, nous n’allons pas plus loin que notre propre connaissance limitée, nous cherchons une réponse à l’intérieur de cette limite. Lorsque l’objet est réduit à des éléments connus, il remplit alors une fonction autre que la sienne. Toutefois, le fait d’analyser contribue à l’évolution du monde matériel et permet un concept relatif de l’individu.

Par contre, nous nous servons rarement de la partie intuitive de notre cerveau, et lorsqu’il nous arrive de le faire, nous ne sommes pas à l’aise avec cette situation. Il nous vient comme un genre de sentiment qui nous pousse à agir sans raison ou sans logique. On appelle parfois ce sentiment «pressentiment» ou «sixième sens», mais la plupart du temps, nous dirons : «je l’ai senti», tout simplement. Ce «sentiment» ou intuition, survient très souvent dans notre vie de tous les jours, lorsque nous rencontrons des amis, des relations ou des étrangers et que, tout en réagissant d’après ce sentiment, nous continuons à analyser la situation.
       La partie intuitive de notre cerveau est simple et nous avons tendance à répondre naturellement à ces «sentiments». Mais dans la société scientifique d’aujourd’hui, où tout doit être prouvé ou basé sur de solides évidences, on considère souvent ce sentiment intuitif comme provenant de l’imagination, de la superstition ou d’un caprice auquel on ne doit pas se fier. Et quand cette intuition s’avère être vraie, on dit alors que c’est une coïncidence.
       Dans la philosophie Yogi, l’intuition est considérée comme une fonction stable de la partie droite du cerveau à laquelle on peut se fier; c’est le quatrième niveau de conscience appelé «Buddhi». À ce niveau, les activités mentales, comme réfléchir, cessent d’exister pour laisser place aux sentiments vibratoires. Ce quatrième niveau de conscience est symbolisé par le troisième œil, siège de l’intuition et de la compréhension parfois appelé «sixième sens», vision intérieure (perception).
       Lorsque nous atteignons ce haut niveau de conscience, l’intellect, l’émotif, le raisonnement et la logique se fondent dans le courant de l’intuition et celui-ci nous permet d’accéder à la plus haute source de connaissance provenant du cosmos. Ce regard vers l’intérieur nous permet éventuellement de voir notre monde actuel avec une nouvelle lumière et de ce fait, notre gamme de valeurs s’accroît. Cette conscience intuitive nous permet de passer outre les barrières quotidiennes de notre vie stéréotypée et nous ouvre à des choses qui étaient autrefois au-delà de notre imagination.
       L’intuition est donc un procédé spontané qui se produit dans notre moi intérieur. Elle est simple et complète On ne peut la traduire par des éléments tangibles parce que c’est un processus complet qui se produit tel quel. La connaissance intuitive provient de notre moi intérieur et elle est absolue. C’est ici que l’on trouve la connaissance profonde de la guérison. Mais pour avoir accès à cette connaissance, que nous devons passer par un entraînement long et systématique d’une évolution personnelle.
       Les intuitions ne sont pareilles à ce qui provient d’impulsions ou de l’imagination, elles sont pures et ne sont pas gouvernées par des opinions, de l’égoïsme ou des problèmes personnels. Les impulsions sont basées sur l’égoïsme et les manques personnels, et l’imagination est basée sur le jugement, les opinions et les besoins. Il est donc très important de bien faire la distinction entre l’intuition et les autres sentiments. (…)

Il y a deux aspects de la croissance personnelle qui jouent un rôle très important dans notre existence. L’aspect le plus évident est la croissance professionnelle qui s’évalue à la quantité de biens matériels possédés ou en notre possession. On dit qu’une personne a un certain statut social parce qu’elle possède une voiture, qu’elle a un bon emploi, une maison bien décorée et un bon standard de vie.
       Si quelques années plus tard, la même personne devient vice-présidente de l’entreprise, qu’elle possède maintenant deux voitures, une maison à la ville et une à la campagne, un bateau et qu’elle est membre d’un club privé, on dit alors qu’elle a évolué. Sa croissance personnelle est sur la pente ascendante. Si par malheur, cette même personne perd toutes les richesses qu’elle avait accumulées, nous avons tendance à dire qu’elle est maintenant dans la merde et qu’elle n’a plus aucune évolution personnelle.
       Nous passons le plus clair de notre temps à mouler notre personne en fonction des images qui sont établies par nos parents, nos amis et nos fréquentations jusqu’au jour où nous faisons face à une crise qui nous fait réaliser, que nous ne sommes plus nous-mêmes mais une imitation, ou encore que nous imitons nos idoles. Nous nous rendons compte que nous avons complètement perdu contact avec notre vraie personnalité et que nous avons besoin que la créativité et la découverte de nous-mêmes deviennent une priorité dans notre vie.

Ceci nous amène à comprendre et à apprécier l’autre aspect de notre personnalité qui peut paraître moins évident, puisqu’il ne peut être mesuré par aucun instrument sinon par une conscience toujours plus grande provenant de notre moi intérieur. C’est un développant notre intuition et en y étant attentif le plus souvent possible qu’on peut y arriver.
       L’intuition nous vient lorsque nous sommes détendus, mais au début, on la ressent très rarement. Toutefois, si nous sommes réceptifs et présents, nous l’accueillerons avec l’esprit ouvert. Lorsque ces messages intuitifs sont acceptés librement sans être analysés ou classés, nous les recevons plus souvent. Ces «flash» vont et viennent si rapidement que l’on doit réagir immédiatement pour pouvoir en bénéficier.
       Au tout début, cette opportunité se présentera à nous et si nous sommes réceptifs, une seconde intuition nous viendra quelques moments après, nous dictant ce que nous devrons faire avant qu’elle ne se dissipe. Cette conscience intuitive fait ressortir la créativité qui sommeille en nous, faisant surgir un sentiment de croissance à l’intérieur de nous-mêmes.
       Lorsque notre côté «pratique» est détendu ou au repos, notre côté «créatif» s’éveille et les intuitions se manifestent. On peut dire que notre côté pratique est au neutre, un peu comme une voiture arrêtée dont le moteur tourne. Le propos n’est donc pas d’éliminer ce côté pratique mais de la garder «en attente» jusqu’au moment où il deviendra nécessaire. L’être humain se plaît naturellement à être créatif et productif. (…)

Dans l’environnement de peur et d’incertitude où nous vivons, nous devons nous engager à grandir et à devenir conscient de notre potentiel de croissance en prenant garde de ne pas tomber dans un mode de vie rempli de stéréotypes et de jeux de rôles. Nous devons grandir à un rythme constant, afin de préserver notre énergie.
       Lorsque nous avons expérimenté les échecs, les joies et les peines, nous somme alors en mesure de rejoindre les autres afin de leur offrir la compassion, l’amour, le courage, la patience et l’espoir dont ils peuvent avoir besoin. Ainsi, nous devenons une source de force intérieure immense qui nous permet d’aider les autres. Lorsqu’on touche quelqu’un avec compassion, notre toucher produit un sentiment de paix et de tranquillité à l’intérieur de son corps et l’énergie se remet à circuler librement.

20 avril 2014

Point d'absolu


Ce qui nuit le plus à la spiritualité, ce sont les religions.
(Les dogmes ne sont pas des expériences. Croire en Dieu n’est pas la même chose que vivre Dieu.) 

Quand je doute, j’affirme.
Quand je sais, je questionne.
(Plus notre incertitude est grande plus nous mettons d’énergie à justifier nos positions.) 

Je n’ai jamais créé le moindre petit caillou et pourtant je pose en maître de l’univers.

Sans cesse, on crée Dieu à notre image et ressemblance.

Le bon Dieu n’est pas un p’tit gars. Parle-lui comme du monde.

Ceux qui parlent toujours au nom de Dieu font leur large part pour faire damner le monde.

Dieu n’est pas un carnet de commandes.

Si Dieu donne la vie, pourquoi s’attendrait-Il à être repayé?
Ta vie t’appartient.

Il n’y a que la réalité qui n’ait pas d’avenir. Elle est toujours au présent.

~ Denis Gagné, psychologue (L'air de rien)

19 avril 2014

La famille Barkley : wow!

J’ignore si les voitures Subaru sont bonnes, mais leurs pubs, aïe! Top dans le genre : concept, réalisation, montage, formatage, humour, etc., et quels chiens magnifiques.
Paws down.

Amusez-vous : au moins UN sourire garanti!

L’internaute a publié une compilation de toutes les pubs de Subaru avec des chiens
Subaru Commercial Compilation :
http://www.youtube.com/watch?v=nO-tj9cict8&list=PL4CC7D947F0F0F253

The 2013 Barkley Dog Family 

 

18 avril 2014

Voir ce qui est


«Ce moment étrange quand une fille pleure sur ton épaule et que tu ne sais pas quoi dire…» (Le commentaire colle tellement bien, trop drôle!)

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Avoir suivi la campagne électorale avec les attitudes suggérées ci-après, je n’aurais pas eu besoin de 10 jours pour retrouver ma paix intérieure par la suite… On peut se sentir tout croche en suivant les affaires du monde, ou même nos propres petites affaires. Pourtant, nous en faire ne change rien, c’est ça le pire. Vive la «divine indifférence»!

85 Les obstacles comme autant de questions

Il y a des obstacles internes et des obstacles externes. Sur le plan externe, nous pouvons avoir le sentiment que quelque chose ou quelqu’un nous a nui, s’est mêlé de la paix ou de l’harmonie que nous croyions nôtre. Un vaurien a tout détruit. Ce sentiment précis que quelque chose fait obstacle se produit dans les relations humaines et dans bien d’autres situations; quelqu’un nous a fait du tort et on est déçu, dérouté, on se sent attaqué de bien des manières. Les êtres humains se sentent ainsi depuis que le monde est monde.
       Quant aux obstacles internes, il se peut que rien ne nous attaque hormis notre propre confusion. Il n’y a peut-être aucun obstacle solide, sauf notre propre besoin de nous empêcher de nous laisser toucher. Le seul ennemi c’est peut-être que nous n’aimons pas la réalité telle qu’elle est maintenant et que nous souhaitons donc qu’elle cesse au plus vite. À force de pratiquer, nous voyons bien que rien ne disparaît vraiment jusqu’à ce qu’on ait appris ce qu’on devait en apprendre. Même si on s’enfuit à toute vitesse à l’autre bout du continent, on trouve, à l’arrivée, le même problème qui nous attend. Il revient sans cesse, sous une forme ou une autre, un autre nom, sous d’autres manifestations jusqu’à ce qu’on en tire un enseignement : où se sépare-t-on de la réalité? Comment est-ce qu’on se replie au lieu de s’ouvrir? De quelle manière est-ce qu’on se referme au lieu de faire pleinement l’expérience de tout ce qui se déroule dans la vie?

57 Voir ce qui est

S’accrocher à des croyances, c’est limiter l’expérience qu’on fait de la vie. Ce qui ne signifie nullement que les croyances, les idées ou les opinions constituent des problèmes. Ce qui crée des difficultés, c’est l’obstination qui pousse à tout faire pour que les choses se passent d’une manière bien précise, c’est refuser de démordre de ses croyances ou opinions. Employer son système de croyances de cette manière crée une situation où l’on décide de rester aveugle au lieu de faire en sorte de voir, d’être sourd au lieu d’être capable d’entendre, d’être mort plutôt que vivant, endormi et non éveillé.
       Ceux et celles qui tiennent à mener une vie à la fois bonne, pleine, sans contraintes, aventureuses, une vraie vie, doivent suivre des instructions bien concrètes : voir ce qui est. Lorsqu’on se surprend à s’accrocher à des croyances ou à des pensées, il faut simplement voir ce qui se passe. En prendre acte, sans trancher pour ou contre. Les voir clairement sans porter de jugements et lâcher prise. Revenir au moment présent. On pourrait décider d’agir ainsi à partir de maintenant jusqu’à sa mort.

Pema Chödrön
Bien-être et incertitude
Cent huit enseignements
Pocket Spiritualité; 2002  

16 avril 2014

Because they cheer me up!

Dat’s it, dat’s all. Et j’en avais besoin.
Ce chatouillis dans le coeur que les musiciens peuvent transmettre quand ils ont du plaisir à jouer. J’adore ça.

MG3: Montreal Guitar Trio



Site officiel :

15 avril 2014

Plus qu’un murmure…

Photo : Boudacool. Ça fond vite et ça gronde plus que ça murmure...  

Pratiques actives
Chapitre 1
Exercice initiatique des sens

1. L’ouïe

J’entends au-dehors le murmure d’un ruisseau. Il remplit mes oreilles, il remplit mon esprit d’une certaine qualité auditive. Si je me plonge toujours plus profondément dans ce murmure, ce qu’il recouvre, il peut m’advenir d’«entendre» une qualité d’un caractère particulier, la qualité d’un inaudible associé à l’audible et qui, cependant, n’est pas le «rien». Ce que j’entends atteint une toute autre dimension où celui qui écoute laisse en quelque sorte derrière lui l’entendu spatial. Il entre alors – ou il est entraîné – dans une étendue et une profondeur qui dépassent l’horizon de son moi ordinaire et semblent appartenir à la dimension de son propre Être essentiel. 
       L’exercice qui consiste à pénétrer d’abord dans le son entendu, puis à entrer, par-delà ce son et à travers lui, dans un au-delà où l’on s’arrête, peut être pratiqué pendant un exercice d’assise de style Zazen. Mais la vie offre aussi de nombreuses occasions de répéter cet exercice. On peut ainsi prêter l’oreille au bruissement de la forêt, à celui de la mer, à la nuit et, si l’on s’y arrête assez longtemps, à la rumeur d’une grande ville.  Quand on y réussit, c’est une expérience singulière que de percevoir, à travers le bruit, ce silence particulier qui semble être la tonalité d’un autre monde.

(p. 150)

Karlfried Graf Dürckheim
Méditer; Pourquoi et comment
Le Courrier du Livre

13 avril 2014

Boules de frous-frous

Mes cadeaux préférés. Il fallait rester immobile car les frous-frous plongeaient au sol à côté de nos pieds. Trop, trop mignons! Photos : Boudacool.



J’ai fait le silence en moi…

J’ai fait le silence en moi comme on ferme un livre sur l’épilogue,
Comme on baisse un rideau sur le décor,
Comme on arrête une eau bruyante,
Comme on éteint l’incendie,
Comme on s’endort.

~ Georges Barbarin
(Vivre avec le Divin)  

12 avril 2014

Maîtres des harmonicas

À découvrir J 


Site d’Harmo : http://dharmo.ca/biography/

Description sur youtube :
L'ensemble D'Harmo est composé strictement d'harmonicistes. Ce type de formation, rarement vu et entendu est un spectacle tout à fait unique. D'Harmo interprète un répertoire original, composé par les membres du groupe, avec divers types d'harmonicas. Les harmonicistes Cédric Houdayer, Pascal «Per» Veillette, Samuël Caron et Lévy Bourbonnais sont sans contredit parmi les plus talentueux au Canada. Leur musique inspirée du klezmer, du folklore québécois, du jazz et du classique allie modernité et tradition, éclectisme et populaire.

11 avril 2014

Moment favorable

Notes de lectures


Ah… j’attendais que le mercure atteigne 15° pour la partager celle-là. Ça y est.
Quelle suave description de ce qu’on pense et ressent; et la comparaison avec la chèvre de M. Seguin, il fallait y songer! 

139. Le printemps dans l’air 
Dany Laferrière  

Le printemps est ma maison favorite parce qu’il a fini par terrasser l’hiver dans un combat que j’ai parfois cru qu’il allait perdre. Certaines années, la bataille a été si rude qu’il a dû reculer jusqu’à sentir dans son cou le souffle chaud de l’été, nous faisant passer sans aucune transition de l’hiver à l’été. D’autres années, plus fastes, il a gagné haut la main la lutte dès les premières semaines de mars. Quand il est là, je prends plaisir à me lever dans la fraîcheur de l’aube, sous un petit soleil guilleret, pour me retrouver à midi à siroter un verre de vin tout en mangeant une salade niçoise à la terrasse d’un café de la rue Saint-Denis. En un mot, j’aime le printemps à Montréal, ce fragile printemps qui me fait penser à la chèvre de monsieur Seguin qui s’est battue toute la nuit pour se rendre à l’aube. C’est un printemps qui porte sur lui les blessures de sa lutte avec l’hiver. On le reconnaît à sa lumière particulière qui procure une joie si spontanée qu’elle embellit quiconque. Si j’aime encore le printemps, c’est qu’il annonce l’été, donc la vie pour tous ceux qui vouent un culte à la chaleur. Je l’admets difficilement, mais j’ai fini par reconnaître (la soumission à la glace étant une étape vers la nordicité) qu’on puisse se ranger du côté du froid dans ce duel annuel que le printemps livre à l’hiver. De beaux jours sont devant nous, jusqu’aux derniers feux de l’automne dont les splendides rougeurs du couchant signalent la fin momentanée du règne végétal. À mon avis, chaque année contient une vie entière. Et c’est peut-être ainsi qu’on devrait la vivre. ... (p. 218-219)
 
Journal d’un écrivain en pyjama
(Mémoire d’encrier; 2013)  

10 avril 2014

Mal de terre


Image : Lori Nix*, The City. Depuis lundi, c’est ainsi que je vois le futur. Dans cette série, la photographe a imaginé que quelque chose de naturel ou de créé par l’homme avait vidé la ville de ses humains.

Quand la déception et le sentiment d’impuissance me gagnent, je plonge dans un ouvrage du psychothérapeute Thomas Moore. Son charisme réussit toujours à me réconforter.

Le soin de l’âme
Thomas Moore
(J’ai lu; 1994)

1 Les symptômes : des voix de l’âme

L’âme n’est pas une chose; c’est une qualité ou une dimension de l’expérience de la vie et du moi. Elle s’adresse à la profondeur, à la valeur, à l’interrelation, au cœur et à l’essence individuelle. Je ne considère pas le mot comme objet de croyance religieuse ou facteur d’immortalité. Quand nous disons de quelqu’un qu’il a l’âme généreuse ou d’une chose qu’elle a de l’âme, nous savons ce que nous voulons dire même si nous avons du mal à préciser le sens de notre propos.  
(Connaître l’âme, p. 21)

… Quand nous nous intéressons à l’âme, nous l’aimons d’une certaine manière. Comme l’ont affirmé les psychologies des profondeurs actuelles, le remède ultime vient de l’amour, pas de la logique. La compréhension ne nous entraîne pas bien loin sur la voie du travail de l’âme, mais l’amour, exprimé avec une attention patiente et minutieuse, arrache l’âme à sa dispersion dans les problèmes et les obsessions. On a souvent remarqué que la plupart des problèmes soulevés en thérapie – sinon tous – concernent l’amour. Il serait donc normal que leur remède soit aussi l’amour.
       Quand on porte intérêt à son âme, on se ménage forcément un espace de réflexion et d’appréciation. On nous confond d’ordinaire tellement avec les mouvements de notre psyché que nous n’arrivons pas à prendre du recul pour les examiner attentivement. La distance si courte soit-elle, nous permet de voir agir la dynamique des différents éléments qui font la vie de l’âme. Quand nous nous intéressons à ces phénomènes, nous commençons à constater notre propre complexité. Si nous connaissions mieux notre âme, nous serions peut-être prêts à faire face aux conflits de l’existence. Quand quelqu’un me parle avec angoisse des nœuds de sa vie, j’ai souvent l’impression que la situation impossible et douloureuse dans laquelle il se trouve et qui demande l’intervention d’un professionnel n’est en fait qu’une autre des manifestations de la complexité de la vie humaine. Chaque jour, la plupart d’entre nous s’attendent – un peu naïvement – que leur vie et leurs relations soient simples. L’amour de l’âme demande que l’on reconnaissance sa complexité.
(Aimer l’âme, p. 31)

Vous aimerez peut-être :
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/12/graphie-du-corps.html

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The Zen Path through Depression
Philip Martin (Psychiatric social worker; degree in Buddhist psychology)
(HarperSanFrancisco,1991)

Chap. Breaking Open Your Heart, p.66

A person in pain is being spoken to by that part of himself that knows only how to communicate this way. ~ Malidoma Patrice Somé

Depression is in many ways like suffering from a broken heart. Indeed, when you slow down and begin to pay closer attention to the depression, the physical symptoms themselves may often center in the chest. Anxiety is the fast-beating heart. Hopelessness is the tired heart. Sadness and grief are the pained heart.
       In some systems of healing, illness is considered to be primarily a matter of imbalance. The symptoms point to the systems that are out of balance. In depression often the imbalance is between heart and mind.

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* Lori Nix, photographer:

“I am interested in depicting danger and disaster, but I temper this with a touch of humor. My childhood was spent in a rural part of the United States that is known more for it's natural disasters than anything else. I was born in a small town in western Kansas, and each passing season brought it's own drama, from winter snow storms, spring floods and tornados to summer insect infestations and drought. Whereas most adults viewed these seasonal disruptions with angst, for a child it was considered euphoric. Downed trees, mud, even grass fires brought excitement to daily, mundane life. As a photographer, I have recreated some of these experiences in the series ‘Accidentally Kansas’.

In my newest body of work ‘The City’ I have imagined a city of our future, where something either natural or as the result of mankind, has emptied the city of it's human inhabitants. Art museums, Broadway theaters, laundromats and bars no longer function. The walls are deteriorating, the ceilings are falling in, the structures barely stand, yet Mother Nature is slowly taking them over. These spaces are filled with flora, fauna and insects, reclaiming what was theirs before man's encroachment. I am afraid of what the future holds if we do not change our ways regarding the climate, but at the same time I am fascinated by what a changing world can bring.”

http://www.lorinix.net/  

8 avril 2014

Continuité avec l’univers



L’homme est potentiel d’une grande semence qui peut s’ouvrir, croître et s’épanouir. C’est sa tâche essentielle. Tant qu’il n’a pas atteint cette expérience sublime et appris à se relever de sa chute adamique, tant qu’il n’aura pas acquis la pleine conscience de la nature de l’esprit de sa continuité avec l’univers, il lui manquera toujours quelque chose. Il sentira une mélancolie intérieure; il y aura une voix en lui qui lui dira qu’il n’a pas actualisé son potentiel. Il se sentira insatisfait parce qu’incomplet.

Même s’il a actualisé tous les potentiels des premiers niveaux, réalisé tous ses désirs de richesse, célébrité, pouvoir et sexe, il sentira que quelque chose lui manque. S’il atteint cette réalisation dans son existence, sa propre mort prendra une signification différente; c’est le cas de tous ceux qui atteignent cet état de conscience. Loin d’être l’aliéné de la réalité comme beaucoup le croient, celui qui atteint cette réalisation est à la fois en paix avec lui-même et avec les autres, plus intégré et plus sensible à la vie sociale, plus disponible et ouvert pour en finir avec la souffrance de tous les vivants.

Qu’il le veuille ou non, l’homme meurt et renaît à lui-même sur le plan physique, émotionnel et mental à chaque instant. Il appartient à lui seul et à lui seul de prendre conscience de ce fait si important de son existence. Et c’est déjà le commencement de sa grande réalisation, de son éveil.

~ Pierre Weil (L’homme sans frontières, les états modifiés de conscience; L’espace bleu, 1988; p. 194)

5 avril 2014

Dans les coulisses


Complot spirituel

Partout sur Terre, en ce moment même, il y a de la guerre et de la violence, et tout peut paraître horrible. Mais, quelque chose de tranquille, de paisible, se produit simultanément. Plusieurs personnes sont disposées à transmettre la lumière de l’Intelligence universelle supérieure. Une révolution tranquille, de l'intérieur vers l'extérieur, de bas en haut. Il s'agit d'une initiative globale. Un complot spirituel. Il y a de nombreuses cellules actives dans chaque nation.

Vous ne verrez pas ces personnes à la télévision. Vous ne lirez rien à leur propos dans les journaux. Vous ne les entendrez pas sur les ondes radio. Elles ne cherchent pas la gloire. Elles ne portent pas d’uniformes. Elles sont de tailles et de formes diverses. Elles portent des vêtements de différentes couleurs. Elles travaillent anonymement pour la plupart. En silence, derrière la scène. Dans toutes les cultures du monde. Dans les petites et les grandes villes, dans les montagnes et les vallées. Dans les fermes, les villages, les tribus et les îles éloignées.

On peut les croiser dans les rues, sans les voir ou intuitivement les reconnaître... elles agissent dans les coulisses. Et elles ne s’inquiètent pas de savoir qui remportera l'or au final; par contre, oui, elles voient à ce que le travail se fasse. Le jour, elles portent leur déguisement de travail, comme tout le monde. Mais pendant la nuit, le vrai travail de conscience débute.

Certains les appellent «armée de la conscience». Lentement, ces personnes sont en train de construire un monde nouveau. Par le pouvoir de leur coeur et de leur esprit. Elles travaillent avec joie et passion. Elles lancent des bombes d’amour sans que personne ne s'en aperçoive. Poèmes, chansons, photos, films, paroles émouvantes, méditations, prières, sites, blogs, actes de bonté et activisme social sont leurs outils…

Elles s’expriment de façon unique et personnelle, selon leurs talents et leurs dons. Elles agissent conformément aux changements qu’elles veulent voir dans le monde. C'est cette force tranquille qui motive leurs coeurs. Elles savent que c'est la seule manière d’arriver à une transformation. Elles savent que le silence et l’humilité donnent un pouvoir équivalent à tous les océans réunis. Leur travail est lent et méticuleux, comme celui qui a formé les montagnes.

L'amour sera la religion du 21e siècle. Nul besoin d’études préalables. Nul besoin de connaissances exceptionnelles pour comprendre. Cela viendra de l'intelligence du cœur, enfermée depuis l'éternité dans l'impulsion évolutive de chaque être humain.

Vous pouvez vous joindre à ces personnes. Peut-être est-ce déjà fait.
Tous sont les bienvenus. La porte est ouverte.  

Auteur inconnu

4 avril 2014

Volte-face et cheminement personnel


J’ai noté qu’un autre membre s’était désisté – je n’aurais pas remarqué si j’avais eu 12000 abonnés, mais vu le nombre limité, ça saute aux yeux J ... Pas d’offense, je me suis trompée assez souvent pour comprendre. Le rejet n’est qu’un incontournable désagrément de la vie. Mais j’en profite pour dire aux autres membres : sentez-vous bien à l’aise d’en faire autant si vous n’êtes pas en résonance avec mon contenu.

J’aborde parfois des sujets chatouilleux comme notre irrespect envers les humains, les animaux et la nature. La vie terrestre inclut certes beaucoup de beauté, mais aussi beaucoup de laideur (je parle ici de comportements, non pas d’esthétisme), et je pense qu’il faut examiner ses propres lacunes avant de passer à autre chose.

Et puis, je n’écris pas pour plaire, choquer ou convaincre. Il m’arrive aussi de déconstruire des illusions, et je ne me mets pas au-dessus de la mêlée car mon propre placard est rempli d’illusions, de préjugés et d’incertitudes.

P.S. : Le jour où les statistiques indiqueront 0 visiteurs, je fermerai boutique; toutefois, comme la fréquentation augmente, ce ne sera peut-être pas pour demain matin.

Alors, bonne lecture à celles et ceux qui ont envie de me suivre.

Pour réussir : imitez votre chien



Amusante analogie :

Cinq choses que votre chien peut vous montrer  
Tammy K. (Credit Donkey)

Regardez-le s’allonger sur le sofa, roupiller au soleil ou se promener nonchalamment. Il ne s’agit pas de vacances, il s’agit de l’existence enviable de votre chien. Les leçons que nous pouvons tirer de la vie canine ne se limitent pas au bénéfice de la sieste. En fait, vous pouvez améliorer votre vie – au plan personnel et financier – juste en imitant quelques-unes des particularités de Fido.

Soyez attentif
Quiconque a joué au frisbee avec un chien connaît sa capacité d’attention centrée comme un laser. Dans notre culture de distractions, où nous croyons qu’il est possible de s’adonner au multitâche efficacement, l’attention est une bête rare. Une étude récente a révélé que le multitâche peut réduire la productivité de plus de 40 pour cent, et pire encore, il compromet notre capacité d’éliminer les distractions.
       Si vous mettez toute votre attention dans la tâche à réaliser, non seulement le travail sera fait, mais votre cerveau vous remerciera pour la pause.

N'ayez pas peur de sauter dedans
Vous verrez rarement un chien hésiter à foncer dans une situation délicate si besoin est – par exemple quand la balle de tennis atterrie dans une flaque de boue.
       Cette volonté d'aller à fond est une récompense en soi, mais dans un grand nombre d'emplois (en particulier ceux à commission) cela pourra être la différence entre réussir et échouer.

Utilisez votre nez (flair)  
L'odorat du chien est son sens le plus aiguisé, qu'il utilise pour enquêter – sur tout. En affaires, c'est ce que nous appelons «diligence raisonnable» – c’est-à-dire qu’il est nécessaire de chercher et d’analyser avant de procéder à une transaction. Vous avez peut-être pris l'habitude de vous renseigner sur Google et de poser des questions astucieuses avant de vous engager avec un ami, un employeur ou d’acheter un nouvel appareil, mais vous pourriez avoir oublié votre instinct naturel.
       Pourtant, cette impression subtile dans vos tripes est parfois ce qui vous mènera dans la bonne direction. Votre chien vous dit de flairer ce que les chiffres ne peuvent pas dire.

Soyez un bon équipier
Votre chien vous montre comment devenir riche. Savez-vous comment? Il est ravi lorsque vous entrez dans la pièce. Il est toujours de bonne humeur et ne vous critique jamais. Il vous amuse quand vous êtes au plus bas et reste à vos côtés quoi qu'il arrive. Il vous montre comment réussir dans votre carrière.
       Si vous gardez une attitude positive, si vous aidez toujours vos collègues, et s’il est agréable d'être en votre compagnie, vous serez récompensé. Et cette récompense sera sans doute beaucoup mieux qu'un biscuit pour chiens.
       Un à-côté : une autre façon d'obtenir des récompenses, lisez vos relevés de cartes et voyez ce qui convient le mieux à votre portefeuille.

Mettez de l’argent de côté pour les mauvais jours
Qui n’a pas crié après son chien parce qu’il creusait sans discernement dans le jardin? Mais, devinez quoi? Ce n’était pas à l’aveuglette. Votre chien utilise judicieusement son instinct primaire qui lui dit de stocker de la nourriture. Oui, même votre chien sait qu'il est sage d’en mettre de côté pour les temps difficiles en grattant les fonds de tiroir. Il ne se soucie même pas de récolter des intérêts ou d’investir sagement – il veut juste être certain d’avoir un os à déterrer si le filon s'assèche.
       Prenez votre ami canin en exemple et créer un fonds d'urgence.

3 avril 2014

Invocation à Gaïa



Invocation
By Claudia L’Amoreaux Fox

Gaia,
you who cradle uranium and the rose
in your arms –
in this vast mysterious universe,
my very bones belong to you.

You witness my love affair
with the tall grass, wind, fox:
my senses – your holy communion.

I stand on your soil
in sunlight, starlight, moonlight,
rain, eclipse and earthquake,
offering a timeless prayer.

I walk in the spirit of you.
Earth. Mother, Ge.
I speak in your tongues.
I plant your seeds.

Attend my dreams.
Clarify my thoughts.
Inform my acts.
And every day at dawn,
seize my heart anew.

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[Traduction maison]

Invocation 

Gaïa,
toi qui berces l'uranium et la rose dans
tes bras –
dans ce vaste univers mystérieux,
mes propres os t’appartiennent.

Tu es témoin de mon histoire d’amour
avec les hautes herbes, le vent et le renard :
mes sens – ta sainte communion.

Me voilà debout sur ton sol
dans la lumière du soleil, des étoiles, de la lune,
la pluie, l’éclipse et le séisme,
t’offrant une prière intemporelle.

Je marche avec toi en esprit.
Terre. Mère.
Je parle ta langue.
Je plante tes graines.

Écoute mes rêves.
Clarifie ma pensée.
Inspire mes actes.
Et, à l'aube comme au crépuscule,
saisis mon cœur à nouveau.