31 octobre 2017

La fête de la laideur et du gaspillage

Tout ira au dépotoir – les décorations, les costumes, les citrouilles, les bonbons, les emballages non recyclables, les pommes (au cas où il y aurait des lames de rasoir à l’intérieur). Un peu plus un peu moins aux sites d’enfouissement, si les enfants sont heureux, on s’en fiche.
           
Si vous saviez ce que contiennent les «saveurs ou arômes naturels», que les fabricants ne sont pas obligés de divulguer sur les étiquettes parce que c’est leur recette secrète exclusive, vous n’en donneriez jamais à vos enfants : solvants, pesticides, colorants cancérigènes, excrétions anales séchées de castor, et plus :

Très belle musique pour un thème comme l’Halloween. Par Jacques Higelin.
 

Des costumes d'Halloween vintage à frémir d’horreur. Incroyable.


Pour les amateurs de films d’épouvante et de suspenses visitez Open Culture -- dont plusieurs films vintage 
http://www.openculture.com/freeonlinecourses
60 films noirs gratuits
16 films d’Alfred Hitchcock gratuits

Je n’ai jamais oublié ces deux thrillers psychologiques vus en salle il y a très longtemps.
Si vous ne les avez pas vus, dans le genre, ça vaut la peine :

Duel (1971) de Steven Spielberg

Wait until dark (1967) Audrey Hepburn. Official trailer:

28 octobre 2017

SexLeak : «Le silence est le meilleur ami de l’agresseur»

Remarque : Depuis une dizaine de jours la plateforme Blogger plante quand vient le temps de sauvegarder et publier. Très désagréable. J’ai essayé les recettes proposées pour me défaire de l’erreur.bX... sans succès. Si le problème persiste, je cesse de publier sur cette plateforme (tout en laissant les blogues ouverts à la consultation) et je démarre ailleurs. Je réfléchis. À suivre.

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«Le silence est le meilleur ami de l’agresseur. Aucun d’entre nous n’avait levé la main afin de mettre fin [aux| sinistres fantasmes [de l’entraîneur]... J’invite donc par cette chronique tous les entrepreneurs à adopter dans leur entreprise un code de déontologie strict qui ne laisse aucune place à l’inconduite, l’abus ou le harcèlement de toute sorte et envers toute personne. Une entreprise saine ne doit pas se définir seulement par le succès monétaire, mais nous devrions aussi la juger par le respect qu’elle montre envers ses employés.» ~ Nicolas Duvernois (Chronique d’un entrepreneur; Les Affaires) http://www.lesaffaires.com/blogues/nicolas-duvernois/moiaussi/598215

Les réseaux sociaux ont beaucoup de défauts, mais d’un autre côté, ils nous permettent de divulguer et de dénoncer de graves problèmes. Alors, on leur pardonne leurs travers...


Caricature : Jim Unger

J’ai encore le livre de Leo Buscaglia «S’aimer ou le défi des relations humaines», publié en 1985 (Le Jour Éditeur). Pas jeune, mais on y trouve des suggestions intéressantes pour qui souhaiterait changer une perspective minimaliste de la sexualité.

L’intimité sexuelle

Les adolescents admettent que c’est le manque de tendresse qui les pousse souvent à vivre la promiscuité. On peut dire qu’ils «compensent». Ils sont capables de faire des choses qui sont totalement étrangères à leur caractère et à leur système de valeurs pour recevoir un peu de chaleur et être acceptés.
    La sexualité, qui est peut-être la démonstration la plus probante de l’intimité, s’est départie de l’affection. On ne parle plus guère de «faire l’amour», mais «d’acte sexuel», et d’expressions plus vulgaires. Ainsi, sexualité et intimité amoureuse ne sont pas nécessairement synonymes, même si elles ne s’excluent  pas forcément. La sexualité peut être tout à fait séparée de l’amour, Il peut s’agir d’un acte de satisfaction purement génitale. Elle peut être dépourvue d’affection ou de désir de perpétuer l’espèce. Le corps d’un être humain est utilisé pour satisfaire les besoins d’un autre corps, pas plus. Cela peut n’avoir aucun rapport avec l’amour, la tendresse, l’affection, le partage, le désir. La sexualité peut être seulement un acte de copulation visant à satisfaire un besoin. Sans cet ingrédient essentiel qu’est l’expression de l’amour et de l’affection, l’acte sexuel ne procure aucun des bénéfices premiers tels que sécurité et satisfaction prolongées; ceci n’arrive que dans une union complète du physique et de l’affectif. Comme n’importe quelle drogue, l’acte sexuel sans amour n’est plus que l’expression d’un besoin physique et d’un désir individuel, qui s’éteignent dès que l’orgasme est atteint; rien n’a été accompli en vue d’aimer l’autre ou d’avoir une relation.

On a dit et répété que la cause majeure de l’échec des relations amoureuses était le manque de connaissance et de techniques sexuelles. Il s’en est suivi une gigantesque production de best-sellers sur le sujet. Dans son livre If Love is the Answer, What is the Question, Uta West cite James Baldwin : «dans les ghettos où j’ai grandi les hommes et les femmes avaient des orgasmes tout le temps, mais continuaient à s’attaquer au rasoir le samedi soir».
    «Mettre l’accent sur la technique et la mauvaise information est préjudiciable à la santé sexuelle de toute relation, et mène à l’insatisfaction. Le fait d’insister sur l’expérience  sexuelle au plan mécanique, l’angoisse de la performance, les stéréotypes des amants «idéaux», ainsi que ceux de la réaction «idéale», a dilué le rapport qui existe entre l’acte sexuel et l’affection», déclare Theodore Rubin, auteur de One to One. C’est ce qui a fait croire à bien des gens que la sexualité au lieu d’être une expression d’amour relevait plus du talent et de l’exercice. ... «Le stress occasionné est destructif. Il mise sur le superficiel et sur un sentiment de fierté plutôt que sur un intérêt à connaître des relations plus riches. La gymnastique sexuelle n’offre pas de satisfactions durables ou profondes; le croire, c’est exposer à de grandes déceptions – déceptions qui sont très néfastes pour une relation», ajoute le Dr Rubin.  
    «Le second paradoxe est que l’accent que l’on a mis sur la technique sexuelle a des retours de flammes. J’ai souvent l’impression qu’il existe un rapport inversement proportionnel entre le nombre de manuels de sexologie utilisés par une personne, ou le nombre de livres publiés, et le degré de passion ou même de plaisir éprouvé par l’intéressé. Il n’y a absolument rien de mal dans la notion de technique, que l’on joue au golf, que l’on joue la comédie ou que l’on fasse l’amour. Mais insister exagérément sur la technique sexuelle fait naître une attitude « mécaniste » en ce qui concerne l’acte sexuel, et va de pair avec l’aliénation, et des sentiments de solitude et de dépersonnalisation.» (Rollo May, Love and Will)
    Je suis pour ainsi dire convaincu que, quand on aime suffisamment quelqu’un, on découvre le point G, Q ou Z sans avoir besoin de manuel. Je ne prône pas l’ignorance. Je dis simplement que se préoccuper ainsi du côté mécanique de la sexualité peut se faire au détriment de l’essence de la vraie affection, qui devrait être une célébration physique de l’union la plus profonde.

Pour de meilleures relations humaines

On se plaît à croire que l’amour résoudra tous les problèmes interpersonnels, que l’amour gommera toutes les différences, toutes les craintes, qu’il abolira la colère et supprimera les conflits. Cette conception utopique de l’amour est un réel problème. Après une peine de cœur, bien des gens se méfient de l’amour. Ce que l’on croyait être de l’amour s’avère n’être qu’une force tyrannique qui inflige mille souffrances. Même si l’amour était parfait entre deux êtres, cela ne suffirait pas pour que la relation soit réussie.
    Notre éducation et la société dans laquelle nous vivons viennent encore compliquer la situation. On nous a inculqués que pour être fort il faut être indépendant. Ceci mène à la conclusion que, pour atteindre la maturité, il ne faut dépendre de personne. Besoin devient synonyme d’immaturité, et dépendance de faiblesse. En s’engageant, on craint de perdre son individualité et sa chère liberté. Ce faisant, on s’empêche de faire de vraies rencontres ou de former une union heureuse. Curieux paradoxe! Nous sommes profondément attachés d’une part à la liberté et à l’indépendance, et à l’amour. Il en résulte toutes sortes de problèmes qui nous laissent généralement frustrés et vides.
    Il est vrai que nous sommes tous seuls. Cette certitude s’avère dévastatrice pour beaucoup de gens. Nous naissons seuls et mourons seuls, quel que soit le nombre de personnes qui nous aiment. Nous devons grandir seuls, prendre des décisions, faire nos choix seuls. La majorité des gens ressentent cette montée de solitude tout au long de leur vie.
    Dans leur livre intitulé Pairing, Bach et Deutsch décrivent ce phénomène de façon poignante :
    «Des millions d’hommes et de femmes aspirent à l’amour sans toutefois le trouver.... Jour après jour, nuit après nuit, ils se mettent en chasse, chasseurs et proies à la fois. Ils hantent les bars, les clubs et les hôtels, les croisières et les randonnées de fin de semaine, en quête de proies... Habillés, coiffés, parfumés pour le rituel, les plus dégourdis trouvent leur partenaire, alors que les autres continuent à regarder, et à attendre en rêvant. Ensuite, chacun rentre chez lui, sinon les mains vides, du moins le cœur vide... Les autres ont des vies pleines, trop pleine de gens, ou se consacrent à une personne importante, la voient régulièrement, dorment avec. Même ceux-là ressentent cet isolement... Ils se demandent pourquoi ils se sentent seuls. Pourquoi la vieille inquiétude persiste.»  
    L’amour et la compagnie rendent ce sentiment plus supportable. La mère qui prend le nouveau-né dans ses bras atténue ainsi le traumatisme provoqué par la naissance. De la même façon, la main amie nous donne le courage nécessaire pour affronter la douleur. Ainsi, la présence de l’autre et notre ouverture réciproque rendent la solitude moins pénible.
    Nous devons donc une fois pour toutes accepter que nous sommes pleinement responsables du succès ou de l’échec des relations amoureuses que nous avons choisies pour sortir de notre isolement. Nous ne pouvons nous fier à nos instincts, ni même à la profondeur de notre amour. Le seul espoir que nous ayons réside dans une étude sérieuse de nos relations. Nous devons tenter de mieux comprendre qui nous sommes, qui est notre partenaire et quelle dynamique est nécessaire au maintien de notre union.
    Nos vies sont un extraordinaire enchevêtrement de relations où se lient nos motivations, nos désirs, nos croyances, nos besoins et nos rêves. Nous pouvons dans une large mesure nous connaître et nous définir en tant que personnes en examinant la structure de nos relations. ... Nous devons nous adapter, au cours des années, à plusieurs types de relations si nous voulons assouvir les divers besoins que nous avons sur le plan physique, social et affectif et qui nous poussent à rechercher nourriture, compagnie, sexualité, sécurité, statut et épanouissement.

En décidant de partager notre vie avec la personne aimée, nous devons prendre la décision de renoncer à certains comportements destructeurs. Parmi ceux-ci, citons :
- Le besoin d’avoir toujours le dernier mot;
- Le besoin d’être le premier en tout;
- Le besoin d’avoir constamment le contrôle de la situation;
- Le besoin d’être parfait;
- Le besoin d’être aimé de tous;
- Le besoin de posséder;
- Le besoin d’être libre de tout conflit et de toute frustration;
- Le besoin de changer les autres pour qu’ils satisfassent nos désirs;
- Le besoin de manipuler;
- Le besoin de condamner;
- Le besoin de dominer.

Il n’est pas du tout surprenant que les gens les plus équilibrés aient des problèmes de relations : à partir du moment où deux personnes se rapprochent l’une de l’autre, de leur plein gré et avec amour, elles s’engagent dans un processus terriblement complexe. Leur équilibre et leur sécurité seront inévitablement ébranlés, elles devront développer de nouveaux comportements pour s’adapter l’une à l’autre et maintenir leur relation. C’est de notre degré d’expérience, de notre capacité d’adaptation et de nos besoins que dépendra le succès de notre relation.

Nous avons le choix de diverses stratégies lorsque les problèmes surviennent :
- Nier qu’ils existent;
- Les reconnaître, mais éviter de faire quoi que ce soit;
- Nous endurcir et vivre avec;
- Le considérer comme irréversibles et mettre fin à la relation.
  Ou bien :
  Les prendre comme des défis qui nous enrichiront, car nous aurons compris, avec les années, que plus nous aurons appris à résoudre les difficultés inhérentes à nos relations, plus nous serons capables de nous aimer l’un l’autre.

À mon avis, la dernière suggestion devraient s’étendre autant que possible à toutes les relations.  

Complément :

20 octobre 2017

Mélimélo urbain

Ah, les élections municipales, nous y sommes.

Les fusions municipales furent initiées par le gouvernement de Lucien Bouchard en 2000. Elles continuent de contrarier plusieurs maires et mairesses. Le système fait en sorte que dans certaines grandes municipalités, chaque arrondissement a son propre maire et conseil d’administration. Cependant, les membres d'un conseil d'arrondissement doivent siéger à deux conseils, soit celui de la municipalité et celui de l'arrondissement... Montréal compte une vingtaine d’arrondissements : l’art de se compliquer la vie et de susciter des chicanes de balcons. Brrr.

Journée de smog léger (j’ai vu pire) à Montréal, qui aurait bien besoin de respirer avec plus de verdure et d’arbres. Mais M. Coderre, le maire sortant à la fois de Montréal et de l'arrondissement Ville-Marie, préfère les parcs à condos, les tours en béton, les pistes de courses et les stades de baseball. Hé! Les bouchons de circulation quotidiens aux heures de pointe sont de plus en plus intenses et longs.

Mais qu’est-ce qu’une grande ville? Voici la réponse.

Petits et grands kaléidoscopes
Marie-Noëlle Agniau

Extrait

[...] Mais la ville, cette ville, est d’abord de l’ordre de l’usage. Elle est un lieu qui signale notre activité humaine et par elle la satisfaction de nos besoins vitaux et sociaux. Nous voilà des hommes et des femmes affairés. Occupés, préoccupés. À l’image du Businessman planté sur sa planète (la quatrième) dans Le Petit Prince. Nous comptons, mesurons : temps et espace et choses. Chaque acte est comme orienté par une fin utile. Du connu au connu. Aller à la pharmacie, faire ses courses, aller à l’école, au bureau, au travail etc. La ville est le lieu de la «vita activa». À rebours, elle est aussi un «non lieu» : celui des laissés-pour-compte qui n’ont qu’un souci, une seule activité : survivre, autant dire ne pas mourir de faim et de froid. La ville, elle-même issue du travail et de l’intelligence des facultés humaines, est le lieu perpétuel des antithèses. Son système est mobile tout comme les chantiers qui ne cessent de la métamorphoser et d’étager en elle sa propre histoire : depuis la domestication de l’espace jusqu’au besoin de rationaliser les échanges et les pouvoirs, la ville s’organise comme circulation de flux (qu’ils soient objectifs ou subjectifs) mais aussi circulation dans les oppositions qui la traversent et la fabriquent. Nulle liste d’ailleurs n’est possible ou alors je vous mets au défi de les sérier toutes. Ou bien, à mieux comprendre la genèse d’une ville, on peut encore regarder un western mythique. Cela dit, si la ville fut (et est encore) une sorte de conquête (plus ou moins violente et plus ou moins légitime) sur des forces multiples de résistance (la nature, le climat, les matériaux, les organisations déjà en place, les hommes, les cités extérieures), elle incarne aussi ce qui fixe et solidifie ces oppositions : l’ancien et le moderne, le sacré et le profane, le centre et le faubourg, le riche et le pauvre, la raison et la passion, l’esprit et le corps, la vie et la mort, l’horizontal et le vertical, le superficiel et le profond, le propre et le sale, l’un et le multiple, ici et là-bas, le même et l’autre, le présent et le passé, le légal et l’illégal, le jour et la nuit, l’entrée et la sortie, l’actif et le contemplatif, l’ordre et le désordre, le vélo et la voiture, l’intérieur et l’extérieur, la sphère privée et la sphère publique, la destruction et la construction, le réel et l’idéal, l’individu et la foule, le connu et l’inconnu, le beau et le laid, etc. Je veux bien vous laisser une petite place pour continuer cette liste ou même changer de point de vue la prochaine fois que vous irez en ville. Villes tentaculaires!

La ville est le visible : elle rend visible ce même système d’oppositions, construites et déconstruites, comme elle sait le rendre invisible ou le plus inaccessible possible. Du visible, certaines «choses» ne doivent précisément pas être vues. La ville invente en tous sens les marges, les périphéries, les souterrains, précisément parce que ces mêmes oppositions traduisent une échelle de valeurs : un bien et un mal, un bon et un mauvais. Précisément parce que la ville est humaine, trop humaine, peut-être : en elle le carnaval est perpétuel. Le centre-ville est parfois un leurre. La «tristesse» des grandes zones industrielles nous laisse sans voix. Ville(s) dans la ville. Elles sont innombrables.

Ville proprement intersubjective : chacun y invente sa trajectoire. Mais où donc courez-vous, quand je vous vois si pressés? Les trajectoires se perdent, finissent par se perdre, anonymes, indifférentes et pourtant, à un moment donné ou à un autre, sous le regard de quelqu’un. Renversons notre constat : la ville en fait ne cesse de fuir. Elle témoigne sans cesse de ce qui se présente et de ce qui s’absente. La ville ne cesse pas de se faire et de se défaire sous nos yeux. En nous, elle s’imagine comme image : affective, singulière, collective, historique, littéraire, cinématographique. Etc. Et comme nous sommes à la fois les présents et les absents, nous ne la voyons pas toujours. ...

Méditations du temps présent
La philosophie à l’épreuve du quotidien 2
L’Harmattan, 2008

15 octobre 2017

Drôles de prix Nobel

@Twittakine Je ne sais pas pour vous, mais je trouve qu’il se perd beaucoup de temps en recherches scientifiques ridicules, et d’argent quand elles sont subventionnées. Mais, rien ne se perd, selon Ig Nobel.

Le prix Ig Nobel est une version parodique du prix Nobel officiel. Le but est de «récompenser des recherches qui font d’abord rire les gens, et réfléchir ensuite». Les prix sont également utilisés pour souligner que même si les recherches paraissent absurdes, elles peuvent apporter des connaissances utiles. Les lauréats sont tous volontaires pour recevoir le prix et aucun ne l'a refusé excepté Volkswagen en 2016.

L'Ig Nobel est organisé par un magazine scientifique humoristique Annals of Improbable Research (AIR); les recherches sont présentées lors d'une cérémonie au Sanders Theater de l'université Harvard. Ensuite, une série de conférences publiques est offerte par les lauréats au Massachusetts Institute of Technology.

Prix décernés en 2017

Physique : au physicien français Marc-Antoine Fardin, pour son étude sur les chats, afin de déterminer s'ils sont liquides et solides.


Les chats qui semblent se mouler parfaitement à l’intérieur de vases et d’éviers ont inspiré cette question au chercheur : est-ce qu’un chat peut être à la fois un solide et un liquide? Selon lui, les chats semblaient le modèle tout indiqué pour mieux étudier la mécanique des fluides. Il a donc exploré la capacité des chats d’épouser une forme comme du liquide. Il a utilisé ce qu'on appelle le nombre de Deborah pour aller au fond de la question. Le nombre est basé sur l'idée qu’avec suffisamment de temps, tout devient fluide... même les chats!

Obstétrique : à une équipe espagnole pour déterminer si les foetus écoutent mieux la musique diffusée par le ventre ou par le vagin et au docteur Marisa López-Teijón pour avoir créé un appareil (Babypod) destiné à diffuser de la musique par le vagin.

Paix : à une équipe suisse, canadienne et hollandaise qui a démontré que jouer du didgeridoo permet aux personnes souffrant d'apnée obstructive du sommeil d'améliorer leur état.

Anatomie : au médecin britannique James Healthcote pour sa recherche sur la taille croissante des oreilles avec l’âge. 


Pour son étude, publiée en 1995 dans le British Medical Journal, le médecin a mesuré l’oreille gauche de 206 patients âgés de 30 à 93 ans et constaté qu’elles s’allongeaient de 2 mm par année. Le papier n’en spécifiait pas la raison, seulement que même si le reste du corps semble cesser de croître, les oreilles continuent de grandir. Chez les femmes aussi, mais puisque les oreilles des hommes sont plus visibles à cause de la calvitie, on tend à le remarquer davantage.

Médecine : à une équipe française de neurosciences pour leurs études sur les structures cérébrales impliquées dans l’aversion à certains fromages (roquefort, parmesan, tomme, cheddar et chèvre)

Nutrition : à l'équipe dirigée par Enrico Bernard (département de zoologie de l’Université du Pernambouc, Recife, Brésil) pour une étude montrant que les chauves-souris vampires se nourrissent de sang humain.

Biologie : à une équipe formée d'un Japonais, d'un Brésilien et d'un Suisse pour avoir démontré l'existence d'un pénis chez le représentant femelle d'un insecte et d'un vagin chez son représentant mâle.

Cognition : à une équipe de psychologues italiens de l’Université de Rome qui ont démontré que les jumeaux homozygotes ne savaient pas distinguer leur propre visage de celui de leur frère.

Résumé : Wikipédia

Photo : Paul  J. Richards AFP

En 2014, le prix en neurosciences a été attribué à une équipe de l'Université de Toronto qui a examiné ce qui se passe dans le cerveau des personnes qui voient le visage de Jésus dans des choses comme une tranche de pain grillé. Ils ont découvert que la reconnaissance des formes est programmée (hardwired) chez les gens. Le scientifique Kang Lee a déclaré lors de l'événement diffusé sur le site web Annals of Improbable Research : «vous êtes tout à fait normal si vous voyez des visages qui n’existent pas dans les objets du quotidien».

Site officiel, vidéo de la cérémonie 2017 :

11 octobre 2017

«Dieu» approuve la guerre contre la Nature

L’administration Trump prétend être guidée par la main de Dieu, ce qui signifie qu’une force divine influence leurs décisions et fait en sorte que l’ordre social est géré par un pouvoir surnaturel. Oh boy!
   Toutefois, les décisions de la main invisible en matière d’environnement portent à croire que Dieu déteste les Américains au point de les exterminer tous. Si le rejet du Clean Power Act Plan ne concernait que les Américains, on se dirait «bah, s’ils veulent se suicider collectivement, c’est leur choix», mais, c’est la planète en entier qui va en pâtir, à commencer par leurs voisins immédiats.

«Dieu est le seul être qui pour régner n’ait même pas besoin d’exister.»
~ Baudelaire

«Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui.»
~ Claude Lévi-Strauss


Cette délicate boule de plumes VIVANTE, l’hirondelle bicolore, pèse environ 20 grammes et mesure environ 15 centimètres. Elle n’a ni valeur ni poids dans la balance des exterminateurs Monsanto, les humains non plus d’ailleurs. Tapez Monsanto Papers dans votre moteur de recherche – l’un des composants du Roundup, le glyphosate, un cancérigène avéré, est tout partout, comme Dieu.

Au Canada, en 2012, il y avait plus d'espèces en diminution que d'espèces en progression. On estimait à 44 % le nombre d'espèces qui déclinaient au pays, tandis que 33 % étaient en augmentation. Parmi les oiseaux les plus touchés par une baisse de population, on retrouvait les oiseaux des prairies, les oiseaux de rivage migrateurs et les insectivores aériens. Tous ces groupes avaient diminué de 40 % en moyenne, et certaines espèces avaient vu leur population chuter de 90 %. Les insectivores aériens, ces oiseaux qui se nourrissent d'insectes en plein vol, sont en diminution constante depuis 1970. Leur déclin est plus important que chez toutes les autres espèces d'oiseaux. Les hirondelles et les moucherolles ont été sérieusement touchés par ce déclin dont les causes sont méconnues. Pour corriger cette situation de déclin, le Canada ne doit pas agir seul. La conservation des oiseaux est une responsabilité internationale. Les Canadiens doivent agir à l'échelle internationale pour obtenir du succès en matière de conservation, et être conscients du fait que nous partageons "nos" oiseaux avec de nombreux autres pays. Seulement 22 % des espèces d'oiseaux du Canada sont résidants à l'année. La plupart des autres espèces migrent à destination des États-Unis (33 %), de l'Amérique centrale, du Mexique et des Caraïbes (23 %) ou de l'Amérique du Sud (15 %). Certaines se dirigent vers l'Europe ou l'Asie ou séjournent pendant de longues périodes en mer (7 %).»

La Nature à l’Homme
Louise Ackermann  

Dans tout l’enivrement d’un orgueil sans mesure,
Ébloui des lueurs de ton esprit borné,
Homme, tu m’as crié : «Repose-toi, Nature!
Ton œuvre est close : je suis né!»

Quoi! lorsqu’elle a l’espace et le temps devant elle,
Quand la matière est là sous son doigt créateur,
Elle s’arrêterait, l’ouvrière immortelle,
Dans l’ivresse de son labeur?

Et c’est toi qui serais mes limites dernières?
L’atome humain pourrait entraver mon essor?
C’est à cet abrégé de toutes les misères
Qu’aurait tendu mon long effort?

Non, tu n’es pas mon but, non, tu n’es pas ma borne
A te franchir déjà je songe en te créant;
Je ne viens pas du fond de l’éternité morne.
Pour n’aboutir qu’à ton néant.

Ne me vois-tu donc pas, sans fatigue et sans trêve,
Remplir l’immensité des œuvres de mes mains?
Vers un terme inconnu, mon espoir et mon rêve,
M’élancer par mille chemins,

Appelant, tour à tour patiente ou pressée,
Et jusqu’en mes écarts poursuivant mon dessein,
A la forme, à la vie et même à la pensée
La matière éparse en mon sein?

J’aspire ! C’est mon cri, fatal, irrésistible.
Pour créer l’univers je n’eus qu’à le jeter;
L’atome s’en émut dans sa sphère invisible,
L’astre se mit à graviter.

L’éternel mouvement n’est que l’élan des choses
Vers l’idéal sacré qu’entrevoit mon désir;
Dans le cours ascendant de mes métamorphoses
Je le poursuis sans le saisir;

Je le demande aux cieux, à l’onde, à l’air fluide,
Aux éléments confus, aux soleils éclatants;
S’il m’échappe ou résiste à mon étreinte avide,
Je le prendrai des mains du Temps.

Quand j’entasse à la fois naissances, funérailles,
Quand je crée ou détruis avec acharnement,
Que fais-je donc, sinon préparer mes entrailles
Pour ce suprême enfantement?

Point d’arrêt à mes pas, point de trêve à ma tâche!
Toujours recommencer et toujours repartir.
Mais je n’engendre pas sans fin et sans relâche
Pour le plaisir d’anéantir.

J’ai déjà trop longtemps fait œuvre de marâtre,
J’ai trop enseveli, j’ai trop exterminé,
Moi qui ne suis au fond que la mère idolâtre
D’un seul enfant qui n’est pas né.

Quand donc pourrai-je enfin, émue et palpitante,
Après tant de travaux et tant d’essais ingrats,
A ce fils de mes vœux et de ma longue attente
Ouvrir éperdument les bras?

De toute éternité, certitude sublime!
Il est conçu ; mes flancs l’ont senti s’agiter.
L’amour qui couve en moi, l’amour que je comprime
N’attend que Lui pour éclater.

Qu’il apparaisse au jour, et, nourrice en délire,
Je laisse dans mon sein ses regards pénétrer.
– Mais un voile te cache. – Eh bien! je le déchire :
Me découvrir c’est me livrer.

Surprise dans ses jeux, la Force est asservie.
Il met les Lois au joug. À sa voix, à son gré,
Découvertes enfin, les sources de la Vie
Vont épancher leur flot sacré.

Dans son élan superbe Il t’échappe, ô Matière!
Fatalité, sa main rompt tes anneaux d’airain!
Et je verrai planer dans sa propre lumière
Un être libre et souverain.

Où serez-vous alors, vous qui venez de naître,
Ou qui naîtrez encore, ô multitude, essaim,
Qui, saisis tout à coup du vertige de l’être,
Sortiez en foule de mon sein?

Dans la mort, dans l’oubli. Sous leurs vagues obscures
Les âges vous auront confondus et roulés,
Ayant fait un berceau pour les races futures
De vos limons accumulés.

Toi-même qui te crois la couronne et le faîte
Du monument divin qui n’est point achevé,
Homme, qui n’es au fond que l’ébauche imparfaite
Du chef-d’œuvre que j’ai rêvé,

A ton tour, à ton heure, if faut que tu périsses.
Ah! ton orgueil a beau s’indigner et souffrir,
Tu ne seras jamais dans mes mains créatrices
Que de l’argile à repétrir.

Nice, novembre 1867 (Poésies Philosophiques)


Vous aimerez peut-être :

7 octobre 2017

La nature est généreuse avec ses bourreaux

La Terre doit avoir le syndrome de Stockholm. Malgré tout ce qu’on lui fait subir, elle trouve le moyen de nous offrir beautés, couleurs et saveurs. En cette fin de semaine de l’Action de grâce, je pense qu’on peut lui exprimer notre profonde gratitude, lui dire un GROS MERCI, ainsi qu’aux maraîchers qui cultivent avec amour et respect -- il y en a qui ne sont pas sous l'emprise de Monsanto...

Les marchés publics : une bénédiction! 
  


Des ruelles vertes 
  

Un terrain vague transformé en ruelle comestible

«Quand les gens se rendent compte que les fruits et légumes de la ruelle sont pour tout le monde, ils sont soulagés, car ils se sont déjà servis», explique David-Alexandre Boutin, qui a supervisé le projet de transformation de la ruelle qui se situe entre le Maxi Masson et le jardin communautaire Basile-Patenaude à Montréal, dans l'arrondissement de Rosemont La Petite-Patrie.

La ruelle est un projet de réhabilitation d’un terrain, vague depuis plusieurs années, qui a reçu l’appui de l’arrondissement. «On a un champ de maïs au coeur de notre quartier. C’est libre-service et verdi de A à Z par des bénévoles», souligne David-Alexandre Boutin. On y a planté 150 arbres fruitiers, du maïs, des champignons, des plantes pour attirer les abeilles. L’objectif est autant de nourrir les gens que de les informer. Cette ruelle est située dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Rosemont La Petite-Patrie.

4 octobre 2017

L'avenir des enfants...

Pour imiter les propos d’un célèbre président américain (qui ne fut malheureusement pas un modèle à suivre) : ‘demandez-vous ce que vous pouvez faire pour vos enfants, non pas ce qu’ils pourront faire pour vous quand vous serez au CHSLD’. Que leur laisserez-vous en héritage, mis à part des gadgets et des jeux électroniques abrutissants?

Citation officielle : “My fellow Americans, ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country.” ~ John F. Kennedy]

Humains, réveillez-vous! Regardez au-delà de l'illusion... 

Les enfants à venir…
Patrice Cosnuau

Dites-moi, professeurs et maîtres de savoir,
Patentés et laïcs, jongleurs fous de programmes,
Êtes-vous ignorants du complot qui se trame
Contre l’humanité de l’homme et son pouvoir?

Quelles valeurs et qualités font notre gloire?
Les paravents du siècle ont jaspé nos neurones
Mais le coeur se grisaille : en ces cités atones
Se crache une douleur sans espoir ni mémoire,

Violente et creusant nos puits d’intolérance.
Dites bien aux enfants le lieu de leur naissance :
La Terre... Ils sauront tôt – n’en déplaise aux pillards –
Qu’un si rare berceau peut devenir tombeau;
Les enfants à venir seront privés d’oiseaux
Si l’on n’arrête pas cette ignoble fanfare...


Pendant que certains détruisent, d’autres reconstruisent et pansent les plaies.  

Les enfants de l’avenir présentés dans «Les pépites»
André Lavoie – Collaborateur
Le Devoir | 28 avril 2017

Des humains de cœur

Beaucoup a été dit, écrit et filmé sur les horreurs perpétrées par les Khmers rouges qui ont mis le Cambodge à feu et à sang. Mais que sont devenus les survivants de ce massacre, et leur progéniture? À sa manière, le documentariste Xavier de Lauzanne en fournit une réponse bouleversante, mais pleine d’espoir, dans Les pépites.
   Cet espoir s’incarne dans le couple formé de Christian et Marie-France des Pallières, un tandem hors du commun, passionné de voyages au bout du monde (avec leurs quatre enfants dans une caravane !), de musique (ils furent l’équivalent français de la famille von Trapp) et empreint d’un humanisme inspirant. Bref, ils n’ont rien fait comme les autres, une singularité que Christian (décédé le 24 septembre 2016 à l’âge de 82 ans) explique par le triste spectacle du château familial en flammes avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, alors qu’il était enfant. De cela, il a appris la précarité des choses et l’urgence de vivre. [...]


LES PÉPITES Bande Annonce (Documentaire - 2016)



Inspiration


La résistance passive des Catalans : durant la grève du 3 octobre, des manifestants ont bloqué une autoroute; ils jouaient aux échecs. En tout cas, ils ont le sens de l'humour. Plus ça va, plus je les aime!
   L'appel à la grève générale lancé par des syndicats catalans a été massivement suivi et, selon la police municipale, 700 000 personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer la violence policière lors du référendum d'autodétermination tenu, dimanche, dans cette région autonome de l'Espagne. (ICI Radio-Canada Info)


L'Écosse bannit la fracturation hydraulique. Triple bravo!