29 mai 2019

Besoin de réconfort? Adoptez un chien.

Photo : Momo, le chien du photographe Andrew Knapp (1)

Dogs with Wings honore ses diplômés de 2019

Tricia Kindleman | CBC News, May 26, 2019 | Edmonton

«Il sait quand on a besoin de lui, et il est là.» Le diplômé Rugby aidera les enfants, la famille et le personnel du ranch Little Warriors Be Brave. (Nathan Gross / CBC)

C'est la saison des diplômes, et c’était le tour des chiens. Dix chiens ont été honorés par une cérémonie de remise de diplômes au Centre des congrès Château Louis.
   Cette cérémonie est une tradition annuelle de l'organisme, qui dresse des chiens d'assistance depuis 1996. Les diplômés de la promotion 2019 comprenaient trois chiens de soutien, deux chiens de compagnie et cinq chiens d'établissement. Ils seront placés dans diverses collectivités de la province, y compris le PACE/Caribou Child and Youth Centre à Grande Prairie, Sturgeon Victim Services et au Calgary and Area Child Advocacy Centre.
   Dogs with Wings a commencé par fournir des chiens-guides pour les malvoyants, mais la directrice générale, Doreen Slessor, a élargi les services et offrent maintenant quatre types de chiens d'assistance. «Nous formons des chiens-guides pour les personnes aveugles, pour les personnes handicapées, les enfants autistes et nous avons aussi d’autres programmes d’assistance pour les institutions, les écoles et les services d'aide aux victimes à travers la province, ainsi qu’un programme pour les chiens de compagnie.»
   La demande d'animaux d'assistance ne cesse de croître. Mme Slessor indique qu'il y a actuellement une liste d'attente de 21 personnes. «Cela prend environ deux ans parce que c’est le temps dont on a besoin pour entraîner un chien selon ses capacités et ses besoins», dit Mme Slessor.
   Le coût du dressage des chiens est un autre obstacle.
   Selon Mme Slessor, il en coûte 40 000 $ pour dresser un chien et comme il s'agit d'un organisme sans but lucratif, les clients de Dogs with Wings ne paient que 1 $ pour le chien. Le reste est couvert par des commandites et des collectes de fonds.

L'un des diplômés de cette année, Rugby, a travaillé avec des enfants victimes d'abus sexuels au ranch Little Warriors Be Brave. La fondatrice et présidente Glori Meldrum disait qu’ils souhaitaient trouver un chien quand Dogs with Wings sont venus les voir avec un match l'automne dernier. «Honnêtement, Rugby change des vies, dit Meldrum. Les enfants le rencontrent et ils se détendent instantanément, ils sont à l'aise, heureux et souriants. C'est un tel cadeau.»
   Rugby a été jumelé avec la Dre Wanda Polzin, qui est la directrice clinique du ranch Be Brave. En tant que «co-thérapeute», Rugby est toujours prêt quand quelqu'un a besoin de réconfort. «Il peut être avec eux au yoga, en thérapie individuelle et de groupe. Il peut être avec eux en art-thérapie ou à l'extérieur. Dès qu’il porte son gilet, Rugby est en service.»
   Pour Meldrum, Rugby est comme un bon ami, et il est capable de ressentir si quelqu'un a besoin de lui : «À chaque jour, quand il voit un enfant en difficulté ou même un membre du personnel, il arrive, il est là. Rugby a été entraîné comme ça. Il sait quand on a besoin de lui et il est là.»



(1) Catalyst Dogs    
Catalyst Dogs, as close to my heart as it gets, is a project that explores the impact that dogs have on us. In case studies, I met and photographed some amazing individuals who's lives wouldn't be the same if it weren't for their dog. I shot the project on digital, 35mm and medium format film, the videos were shot by Zach and edited by myself.
This project was supported by Healthy Paws, who have been studying and linking the science behind the physical and emotional effects pets have on our lives.

L’aventure passionnante de Knapp & Momo  

28 mai 2019

Hécatombes d’oiseaux

J’arrive aux mêmes conclusions que Pierre Gingras, mais en plus pessimiste... Grrr. Lors d’une entrevue à l’émission Les grands entretiens il exprimait ses craintes concernant la disparition des oiseaux chanteurs (nicheurs) au Québec, mais aussi en général dans le monde.

Transcription (adaptation non textuelle) d’un segment :

«Ce sont littéralement des hécatombes d’oiseaux. Parce qu’on leur a trouvé une fonction, qui peut être décorative par exemple. Prenons le Calao, un oiseau qui fait penser au Toucan, mais africain. Il a un grand bec; c’est un oiseau qui me fascine. Et, il y a une autre espèce de Calao qu’on est en train d’exterminer, vraiment il n’en reste que quelques spécimens. Parce qu’avec le grand bec en question, je suis obligé de le dire, les Chinois en font des sculptures. Donc on tue l’oiseau pour prélever le bec et le vendre aux Chinois. Comme on a fait, et fait toujours, pour l’ivoire des éléphants.
   Mais qui tue ces oiseaux-là? Ce sont des gens pauvres. Comme je l’ai dit, la pauvreté a un rôle important. Si vous avez une famille de quatre ou cinq enfants et que vous capturez un éléphant, vous gagnerez peut-être 1000 $ par année. Mais si tu me tues un éléphant et que tu m’apportes les deux défenses, je vais t’en donner 5000 $, je vais t’en donner 10 000 $. Qui va résister à ça?
   Tant qu’il n’y aura pas une balance plus équilibrée des revenus, tant qu’il y aura de la pauvreté à outrance, c’est évident que la conscience environnementale ne sera pas là. Quand on regarde dans les reportages le nombre de multimillionnaires en Afrique, en Asie, il y en a partout, on constate qu’ils poussent le monde à vivre de façon misérable. Quand pour faire vivre ta famille t’es obligé de tuer un perroquet, ou une autre bestiole pour faire manger ta famille, c’est dommage mais la conscience environnementale, tu l’as pas. Moi, par rapport au demain écologique de la planète, je suis un peu pessimiste, surtout si on regarde la politique.»

Calao à bec rouge. Habitats : Afrique subsaharienne – Somalie, Angola, Namibie, Mozambique, Natal, Sénégal, corne de l'Afrique, Tanzanie, Niger, Éthiopie, Mauritanie, Namibie, Malawi. Classé préoccupation mineure par les organismes ornithologiques.

Calao bicorne. Habitats : sud et sud-est de l’Asie, sud-ouest de l’Inde, sud de l’Himalaya, nord-centre du Myanmar, sud de la Chine, Vietnam, Péninsule Malaise, Sumatra. Considérée comme menacée, l’espèce décline dans beaucoup d’endroits. Causes : déforestation, fragmentation et dégradation de l’habitat. Mais aussi, ces magnifiques oiseaux sont tués ou piégés pour leur chair, le commerce et l’utilisation dans les médecines locales. Leurs casques sont considérés comme des trophées.

C’est probablement cette espèce que visent les sculpteurs chinois. Plus j’en apprends sur les comportements politiques et mercantiles des Chinois (tous secteurs confondus – pillage technologique, industriel, minier, immobilier, agroindustriel et maritime -- ce sont de grands porcivores, piscivores et canivores --, etc.), plus ils me répugnent. Ils ont du front tout le tour de la tête et ne respectent rien. Leur Route de la soie est une route de destruction environnementale sans précédent; c'est le massacre de la place Tiananmen à l'échelle planétaire. Quand t’as pollué et vidé ton pays de ses ressources, tu vas saccager ailleurs. Considérant leur démographie, il y de quoi figer d’horreur...  Je trouvais les Américains épouvantables, mais les Chinois sont mille fois pires. Et nous les laissons s’emparer du monde entier, même qu’au Canada nous les invitons à bras ouverts. Nous allons payer la facture. Quand tous nos ports seront leurs propriétés, bondés de containers de produits dont on ne veut pas, à l’exemple du Pirée en Grèce, il sera trop tard pour faire quoi que ce soit, sinon rire jaune. Cela dit, critiquer les comportements d’un psychopathe, d’un tueur en série ou d’un voleur n’est pas du racisme, c’est simplement contester l’inacceptable. C'est normal d'éprouver une aversion purement instinctive.

Revenons à notre ami ornithologue...

Le printemps sans oiseaux de Pierre Gingras

Chaque nouveau printemps émerveille toujours le dynamique chroniqueur horticole et ornithologue Pierre Gingras. La saison du renouveau a cependant un goût amer cette année. «Pour la première fois, c'est un printemps un peu triste», raconte-t-il dans une longue entrevue avec Stéphan Bureau où il revient sur ses longues années de carrière. L'impact des nombreuses espèces disparues récemment est particulièrement marqué, selon lui.
   «Moi qui ai toujours été un optimiste inébranlable, là-dessus je pense que je suis pessimiste », raconte-t-il. «Je suis inquiet, à plus forte raison pour mes petits-enfants.»

La fin des hirondelles

Depuis près de cinq ans, les hirondelles ne nichent plus dans sa grange et ont disparu du paysage au Québec. De nombreux autres oiseaux ont aussi disparu depuis.
   L’absence des chants d’oiseaux est particulièrement frappante cette année, selon Pierre Gingras. Il a donc l’impression d’être de plus en plus près de la réalité du livre Printemps silencieux de la biologiste américaine Rachel Carson. Cet ouvrage a contribué à lancer le mouvement écologiste occidental au début des années 1960. Le titre de cet essai scientifique et environnementaliste fait justement référence aux oiseaux décimés par la pollution humaine.
   «Je regarde le nombre d’oiseaux disparus depuis 10 à 30 ans au Québec, c’est incroyable.» (Pierre Gingras)  
   Un groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES) annonçait d’ailleurs dernièrement qu’un million d’espèces animales et végétales étaient désormais menacées d’extinction en raison de l’activité humaine. Pour éviter l’hécatombe et mobiliser une véritable conscience environnementale planétaire, on doit cependant d’abord lutter contre les inégalités et la pauvreté, selon Pierre Gingras.

Du béton à la forêt

Le journaliste horticole a grandi à Hochelaga, à Montréal, mais il passait ses étés «dans le bois» au chalet familial sans électricité ni eau courante. Loin du béton de la métropole, il y a découvert l’univers enchanteur de la faune et de la flore. De retour à Montréal, il a même déjà mis en place un mini-zoo dans la maison familiale pour ses camarades de classe avec, entre autres, un alligator nain et des lapins.
   «J’ai nagé dans le plaisir toute ma vie», raconte-t-il. La nature est époustouflante, selon lui, en particulier durant le court printemps du Québec.»
   «En ce moment, les plantes bulbeuses émergent du sol à une vitesse phénoménale, ajoute-t-il. Dans certains cas, c’est émouvant. Même aujourd’hui, je n’ai pas l’impression de travailler.»
   Chez lui, dans une ancienne région agricole en périphérie de Montréal, il a aussi déjà eu des poules, des pintades, des cailles et des abeilles. «J’ai eu tellement de plaisir! C’est peut-être du plaisir, mais c’est du travail aussi, précise-t-il tout de même. Les heures, je ne les compte pas vraiment.»

26 mai 2019

«Trump, lâche mes trompes!»

Plusieurs manifestations en faveur du droit à l’avortement ont eu lieu aujourd’hui. Par solidarité envers les Américaines et en prévention du harcèlement de la droite religieuse canadienne visant à en restreindre l'accès.

Manifestation à Montréal pour le droit à l'avortement

Sara Champagne | La Presse, 26 mai 2019

Photo (vidéo) : Robert Skinner, La Presse

Le mouvement de défense du droit à l'avortement s'étend au Québec. Après plusieurs marches dans les grandes villes de l'Alabama et de la Géorgie, où les lois les plus restrictives des États-Unis viennent d'être adoptées, des manifestants se sont réunis devant l'hôtel de ville de Montréal pour faire valoir le droit constitutionnel à l'avortement au Canada.
   Ce sont surtout des jeunes femmes qui ont pris part à la marche qui s'est dirigée vers 14 h, devant le consulat des États-Unis, de Montréal, en longeant d'abord une partie du boulevard Saint-Laurent. La militante, Margaret Gordon, est venue d'Ottawa pour encourager le groupe à se joindre à une grande marche silencieuse, le 15 juin prochain, sur la colline parlementaire. Elle a enjoint le groupe de défense à porter du noir.
   «Les élections fédérales s'en viennent, souvenez-vous pour qui vous allez voter», a-t-elle lancé à la foule. «On ne va pas s'asseoir sur nos lauriers. Ça ne fonctionne pas comme ça au Canada, on ne va pas revenir en arrière», a-t-elle dit en référence au chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, qui n'a pas rejeté l'idée d'un débat sur le droit à l'avortement si des députés déposaient un projet de loi à la Chambre des communes.
   Sur des pancartes, les manifestantes ont passé des messages : «We won't go back», «Trump, lâche mes trompes»...
   Peu de temps après le début de la manifestation, le ton a monté quand un passant s'est montré ouvertement contre l'avortement. Rapidement, il a été entouré de femmes en colère. Il a fini par se retirer de la marche.
   En appui, une poignée d'hommes en faveur du droit à l'avortement sont restés plutôt en retrait de la foule. Surtout des jeunes hommes. Des patrouilleurs du Service de police de la Ville de Montréal ont assuré la sécurité de la marche. Samedi, le Festival de Cannes a lui aussi été le théâtre d'une manifestation pour le droit des femmes à l'avortement.

Manifestation pro-choix devant le consulat américain à Montréal

Roxanne Ocampo | La Presse canadienne / Le Devoir, 26 mai 2019

Photo: Andrew Caballero-Reynolds Agence France-Presse La décision des élus de l’Alabama d’interdire l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste, a provoqué une onde de choc aux États-Unis.

[...] La co-coordonnatrice de la Fédération du Québec pour le planning des naissances, Mariane Labrecque, explique que les opposants canadiens au droit à l’avortement concentrent leurs efforts sur l’accès aux services d’interruption de grossesse.
   L’avortement a été complètement décriminalisé en sol canadien en 1988, lorsque Cour suprême s’est penchée sur une cause concernant le Dr Henry Morgentaler. Dès l’année suivante, le plus haut tribunal au pays a déterminé le statut juridique d’un foetus, en tranchant que l’on ne devient une personne au sens de la loi qu’une fois mis au monde, vivant et viable.
   Le droit à l’avortement s’appuie sur une solide jurisprudence, mais ne fait l’objet d’aucune loi, explique Mme Labrecque. Il est donc plus difficile pour des politiciens d’en restreindre la portée, car plutôt que de simplement amender un texte existant comme le fait la droite religieuse aux États-Unis, il faudrait carrément le recriminaliser.
   «Là où ils peuvent avoir énormément de poids, c’est ce qu’ils font en ce moment, c’est-à-dire faire élire des politiciens anti-avortement qui vont non seulement travailler à rendre l’avortement socialement inacceptable, faire de la propagande, mais aussi mettre des bâtons dans les roues pour l’accès aux soins de santé», expose-t-elle.
   Tandis que même au Québec, l’accès à un avortement rapide, gratuit et sans stigmatisation laisse parfois à désirer, la situation est, selon elle, «catastrophique» dans d’autres provinces, comme celles du Canada atlantique par exemple.
   Mme Labrecque observe avec appréhension la montée en force de certains politiciens de droite opposés à l’avortement et espère que les positions des candidats aux élections fédérales ne passeront pas sous le radar cet automne.
   Interrogé sur le sujet plus tôt cette semaine, le chef conservateur Andrew Scheer s’est engagé à ne pas rouvrir cette boîte de Pandore, sans pour autant s’avancer sur son propre point de vue. Il n’a pas non plus voulu préciser s’il entend permettre à ses députés de déposer un projet de loi privé sur la question.
   Quant au chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier*, il a récemment refusé de se dire «pro-vie» ou «pro-choix», mais n’a pas exclu la tenue d’un éventuel débat à la Chambre des communes.

* À propos : Maxime Bernier est convaincu de ce qu’il avance et il croit réellement porter une vision d’avenir pour les Canadiens. Une vision qui comprend notamment la possibilité de rouvrir la question du droit à l’avortement. Une vision qui prétend que les femmes sont peu nombreuses parmi ses candidats parce «qu’elles ont d’autres priorités. Venir en politique, c’est quand même tout un sacrifice.» Avec ses idées calquées sur celles de Trump et tout droit tirées de l’Amérique profonde des années 40, Maxime Bernier crie déjà aux «fake news» et à la désinformation... 
(Marie-Ève Doyon, Le Journal de Québec)

Image : André-Philippe Côté, Le Soleil 17.05.2019

Mon livre
Louise Ackermann
Paris, 7 janvier 1874

Je ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui! Mais en m’écoutant si vous alliez pâlir?
Si, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous maudissez la voix énergique et stridente
Qui vous aura fait tressaillir?

Pourtant, quand je m’élève à des notes pareilles,
Je ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.
Même les plus craintifs n’ont point à s’alarmer;
L’accent désespéré sans doute ici domine,
Mais je n’ai pas tiré ces sons de ma poitrine
Pour le plaisir de blasphémer.

Comment? la Liberté déchaîne ses colères;
Partout, contre l’effort des erreurs séculaires;
La Vérité combat pour s’ouvrir un chemin;
Et je ne prendrais pas parti de ce grand drame?
Quoi! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En est-il moins un cœur humain?

Est-ce ma faute à moi si dans ces jours de fièvre
D’ardentes questions se pressent sur ma lèvre?
Si votre Dieu surtout m’inspire des soupçons?
Si la Nature aussi prend des teintes funèbres,
Et si j’ai de mon temps, le long de mes vertèbres,
Senti courir tous les frissons?

Jouet depuis longtemps des vents et de la houle,
Mon bâtiment fait eau de toutes parts; il coule.
La foudre seule encore à ses signaux répond.
Le voyant en péril et loin de toute escale,
Au lieu de m’enfermer tremblante à fond de cale,
J’ai voulu monter sur le pont.

À l’écart, mais debout, là, dans leur lit immense
J’ai contemplé le jeu des vagues en démence.
Puis, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,
Au risque d’encourir l’anathème ou le blâme,
À deux mains j’ai saisi ce livre de mon âme,
Et j’ai lancé par-dessus bord.

C’est mon trésor unique, amassé page à page.
À le laisser au fond d’une mer sans rivage
Disparaître avec moi je n’ai pu consentir.
En dépit du courant qui l’emporte ou l’entrave,
Qu’il se soutienne donc et surnage en épave
Sur ces flots qui vont m’engloutir!

Poésies Philosophiques  Cueilli sur https://www.poetica.fr/   

20 mai 2019

Subjective notion de liberté

Que signifie liberté pour vous?
Est-ce la libération intérieure – de la peur, du doute, de la colère, de l'orgueil, des préjugés et de l'obsession de soi?
La liberté est-elle la somme de mille libertés quotidiennes que nous tenons pour acquises?
Ouvrir un compte bancaire.
S'inscrire à un cours.
Porter une minijupe.
Changer de médecin ou de religion – ou de couleur de cheveux.
Dire non.

La moitié du monde n'a aucune idée de ce que signifie avoir le choix.

«Il est facile de tenir la liberté pour acquise, quand on ne vous l'a jamais enlevée.» 
~ G. K. Chesterton

Traite d’esclaves, Lybie 2017. Dans un centre de rétention pour migrants, à Tripoli, CNN avait rencontré des migrants en attente d’expulsion vers leur pays d’origine. L’un d’entre eux, un jeune Nigérian nommé Victory, expliquait, face caméra, qu’il avait été vendu lors d’une enchère aux esclaves. Le jeune homme de 21 ans avait fui son pays, avec toutes ses économies, pour essayer d’atteindre l’Europe. Il racontait avoir été détenu dans des conditions déplorables, privé de nourriture et maltraité par ses ravisseurs. «Si vous demandez à la plupart des gens ici, si vous regardez leurs corps, vous verrez les marques, ils ont été battus, mutilés.»

Photo : Florian Büttner, à Dubaï



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«Un comité peut prendre une décision qui est plus stupide que n'importe lequel de ses membres.» ~ David B. Coblitz

Un ex-sous-ministre au Ministère du Revenu du Québec, Pierre-André Paré, avait déclaré devant une commission de l’Assemblée Nationale du Québec (Le Devoir, le 6 avril 1996) : «Tout est privilège concédé par l’état : votre voiture, votre maison, votre profession, bref votre vie; et ce que l’état donne, il peut le reprendre si vous n’êtes pas un contribuable docile.» (Évidemment, cela ne s’appliquait pas à la classe des fortunés qui déposaient leurs économies dans des Paradis fiscaux) 

Je n’oublie pas cette citation... Notre système politique est un pastiche de démocratie qu’il vaudrait mieux appeler «dictature démocratique».

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«Si le monde devait exploser, la dernière voix audible serait celle d'un expert disant que c'est impossible.» ~ Peter Ustinov

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Fin de notre ère historique

Vous avez sans doute noté que les civilisations de cette planète s’élèvent et s’effondrent avec une remarquable régularité. Les récits historiques de ces événements fournissent toujours des explications aux déclins. Dans le cas de l'effondrement de Rome, les historiens invoquent des facteurs tels que la décadence morale et une regrettable épidémie d'intoxication au plomb. Cependant, ceux-ci n’étaient que des symptômes, non pas la cause de la ruine de Rome.
   La vraie cause de l’ascension et du déclin des civilisations, incluant Rome, est que les idéologies, les systèmes politiques et les structures sociales n'ont pas réussi à libérer quiconque  – surtout pas les civilisations elles-mêmes – de la vicieuse emprise de la peur. Les civilisations s’effondrent pour une seule raison : elles sont toutes construites sur la peur et le déni. Conséquemment, les populations sombrent dans les orgies ou l’alcool et bouffent du plomb, soit pour se détourner de l'horrible réalité, soit pour en sortir au plus vite. Et, puisque le vrai problème n'est jamais résolu, la servitude humaine continue sans interruption d'une civilisation à l'autre, assurant l'effondrement ultime de chacune d’elle à tour de rôle. L'histoire ne se répète pas – elle bégaie sur un problème qu’elle refuse d’envisager.
   Les Américains sont un autre excellent exemple de cette descente dysfonctionnelle répétitive vers l'esclavage et l'effondrement. Dupés par leur déclaration d'indépendance, ils s’imaginent être libres. Mais, avoir son mot à dire sur l'emplacement de la prochaine centrale nucléaire sans pouvoir refuser sa construction, manger tout ce qui provient d’une chaîne alimentaire complètement toxique, et réclamer son droit inaliénable à une extension du paiement des impôts (utilisés pour les tuer), ne sont pas les libertés auxquelles faisaient référence les auteurs de la Constitution.
   Même si les prisons individuelles des Américains sont dispendieuses, décorées avec goût et équipées de technologies avancées, elles n’en demeurent pas moins des cellules. Troquer la vie contre la survie économique n'est pas la liberté; la liberté c’est être dégagé à la fois de la peur et de la survie. C’est ce genre de liberté qui devait initialement s'épanouir aux États-Unis. En vérité, les auteurs derrière la Constitution américaine n'étaient pas la Banque d’Amérique, la Réserve fédérale ou l'IRS.    L'Amérique, en agissant par peur, est en train de tourner le dos à son destin et fait face à un crash imminent. Cependant, elle est en bonne compagnie, parce que le reste du monde fait la même chose. Le déni ne peut pas libérer la terre des scénarios dysfonctionnels et répétitifs de destruction et de déclin.
   Les récits historiques n'ont pas fait grand chose d’autre que de propager des mensonges. Même si un compte-rendu historique est exact (ce qui n'est généralement pas le cas), l'événement décrit n'est rien de plus qu’un récit basé sur un mensonge fondamental. Par conséquent, la vérité qu’aurait pu contenir la description est invariablement exclue.
   La fin de l'histoire ne doit pas être perçue comme un événement effrayant. L'histoire a été l'événement effrayant. Sa fin représente une libération pouvant exalter l'humanité, non pas lui enlever son pouvoir. Les célébrations qui marqueront la fin de vos guerres mondiales ressembleront à d’ennuyeuses petites fêtes comparativement à la célébration globale de la paix et de la libération véritable qui marquera la fin de l’ère historique.

~ Diana Luppi (alias Zoev Jho)   

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Le point de vue d’une historienne... optimiste

Climat : le piège du déclin des civilisations

Le Devoir | 9 mars 2019

Une fois par mois, Le Devoir lance à des passionnés d’histoire le défi de décrypter un thème d’actualité à partir d’une comparaison avec un événement ou un personnage historique.
   Les changements climatiques, la gestion des ressources naturelles et notre relation à l’environnement sont au coeur de l’actualité. Les citoyens éveillés aux enjeux environnementaux souhaitent apporter leur part, ne serait-ce qu’en réduisant leur utilisation du plastique ou en compostant davantage. Ces préoccupations teintent la manière dont les médias et le public interprètent les découvertes du passé.

Par Evelyne Ferron
Chargée de cours en histoire ancienne à l’Université de Sherbrooke et professeure d’histoire au collège Mérici

Depuis près de quarante ans, les historiens et les archéologues s’intéressent aux relations entre les hommes et leur environnement. Grâce aux nouvelles technologies, ils publient des analyses détaillées sur des peuples anciens confrontés à des changements environnementaux ou à des catastrophes naturelles. Si les travaux publiés dans les revues scientifiques sont généralement précis et nuancés, leur diffusion dans les journaux, qui les coiffent de titres accrocheurs, laisse parfois une impression d’apocalypse.

Sécheresses
Le cas le plus médiatisé du moment est sans conteste celui des Mayas, qui ont graduellement abandonné leurs cités entre les années 800 et 1000. Des recherches récentes ont mis en lumière une combinaison de facteurs expliquant cet exode, dont la surexploitation et l’appauvrissement des sols découlant d’une importante hausse démographique.
   Des analyses chimiques de stalagmites ont permis de démontrer que la déforestation visant à étendre les espaces cultivables et les zones habitables a déréglé le climat local. Comme l’a démontré le climatologue Benjamin Cook, la culture intensive du maïs a réduit le niveau d’humidité de la terre vers l’atmosphère, ce qui a eu pour conséquence de faire baisser le niveau de précipitations, entraînant de plus en plus des périodes de sécheresse en Amérique centrale.
   Si les Mayas ont eu à faire face à des baisses importantes de la productivité agricole, provoquant des conflits, ces changements environnementaux n’ont pas mené à leur disparition ou à leur extinction. Ils ont plutôt été contraints de quitter les régions affectées par les sécheresses qu’ils ont en partie provoquées. Ce faisant, leur organisation politique basée sur des réseaux de cités, dominées politiquement et économiquement par de grandes métropoles, s’est elle aussi effritée.

Désertification
Plutôt que de présenter les changements environnementaux sur les peuples du passé avec une vision alarmiste, les historiens de l’environnement essaient de comprendre comment nos ancêtres ont réagi et comment ils sont parvenus à s’adapter. Les recherches scientifiques jumelées à la lecture de textes d’auteurs anciens ou de rapports administratifs sur papyrus permettent de réaliser que l’homme a été conscient très tôt de son impact sur son milieu et a su s’adapter. Le phénomène de la désertification en Égypte ancienne en est un très bon exemple.
   Si l’auteur grec Hérodote a affirmé avec justesse que l’Égypte était un don du Nil, ce pays a néanmoins été assujetti aux humeurs du désert, tout aussi dommageables que les crues qui provoquent une baisse des espaces cultivables. Cette relation constante entre les Égyptiens de l’époque pharaonique et leur milieu a fait l’objet d’une étude pionnière de Christiane Desroches-Noblecourt. En décortiquant l’importance de divers symboles de l’imagerie égyptienne comme le lotus, le papyrus et même le Sphinx avec sa tête de lion, l’égyptologue est parvenue à démontrer que les anciens Égyptiens étaient conscients de leur interdépendance avec les humeurs de la nature.
   À titre d’exemple, le lotus, qui pousse dans les eaux boueuses mais fleurit magnifiquement pendant six jours, était le symbole parfait de la renaissance. Dans l’imagerie funéraire, les défunts le humaient dans l’espoir de renaître. Avec leur voûte céleste et leurs colonnes végétales, les temples eux-mêmes étaient des représentations de l’univers dans lequel les Égyptiens vivaient.

Adaptabilité
Si le processus de désertification explique en grande partie la concentration de populations nomades dans la vallée du Nil avant l’époque pharaonique, les analyses ont démontré que la désertification s’est accélérée dans la deuxième moitié du IIIe millénaire avant Jésus-Christ. Les recherches ont permis de mettre en lumière divers facteurs qui peuvent expliquer la fin de la première grande période historique de l’époque pharaonique, soit l’Ancien Empire (2686-2160 av. J.-C.), et surtout de nuancer ce qui a longtemps été présenté comme une forme d’effondrement de la société égyptienne liée directement aux changements climatiques.
   En regard des sources fragmentaires que nous possédons, le système politique égyptien de la fin de la période associée à la construction des grandes pyramides semble s’effriter. Le peuple aurait alors perdu confiance en ses pharaons, qui étaient l’incarnation de dieux, capables de communiquer avec les forces divines et d’intervenir si les humeurs de la nature menaçaient la société égyptienne.
    Or, cette ancienne perception des historiens provient d’un mince corpus de sources papyrologiques, notamment d’un texte connu sous le nom des Lamentations d’Ipouer, qui nous a laissés penser que la fin de l’Ancien Empire a donné lieu à un siècle de troubles politiques et économiques. Ce texte et d’autres sources indiquent que des problèmes de sécheresse et de productivité agricole ont été en partie responsables des révoltes populaires, à un point tel que les gens ont commencé à considérer que l’autorité des prêtres était plus importante que celle des pharaons, dont ils n’ont pas hésité à piller les tombeaux.
   Des chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique comme Thomas Schneider ont voulu nuancer les impacts de cette désertification à la fin de l’Ancien Empire. Grâce au travail des archéologues sur des sites d’anciens villages, nous réalisons que plusieurs régions du delta du Nil ont conservé une bonne productivité agricole malgré la période de sécheresse et que la vie culturelle est demeurée très active à la fin du règne du dernier pharaon de l’Ancien Empire, Pépi II. Les analyses d’ossements d’individus ayant vécu pendant ce qu’on a longtemps considéré comme un siècle de crise avant la reconsolidation du système pharaonique ont quant à elles démontré que ces gens n’avaient pas souffert de famines.
   Quelles conclusions tirer de ces nouvelles analyses? Le mot-clé ici est adaptation. Si certains secteurs ont pu être durement touchés par les famines, d’autres régions semblent avoir conservé une assez bonne productivité et ont très probablement pu aider leurs compatriotes qui vivaient des périodes difficiles. Si les changements climatiques ont indéniablement mené à une forme de critique du gouvernement à cette époque, ils n’ont vraisemblablement pas affecté le quotidien des gens aussi durement que ce que l’on croyait, croyances basées en partie sur des sources très fragmentaires. À cet égard, l’apport des données géologiques, climatiques et archéologiques est en train de changer notre vision d’un fragment du passé.

Gestion de l’eau
Les recherches menées au-delà du Nil, dans des zones plus directement affectées par les enjeux de la désertification que sont le Fayoum et les oasis du désert de l’Ouest, ont permis de démontrer que les anciens Égyptiens ont appris de leurs expériences de sécheresse et ont cherché à travailler autrement avec les ressources nécessaires à la productivité agricole : l’eau.
   Les Égyptiens de la fin de l’époque pharaonique, de même que les Perses, les Grecs et les Romains qui ont par la suite assumé le pouvoir politique en Égypte, ont réalisé que la dépendance au Nil pouvait être problématique. Ils ont donc étudié et travaillé avec les nappes d’eau souterraines. En développant des systèmes de puits artésiens et de canaux, les ingénieurs romains sont parvenus à avoir un certain contrôle sur les arrosages et ont fait des oasis comme Kharga, Dakhleh et Siwa de véritables centres de production agricole, notamment d’olives et de ses dérivés, comme la précieuse huile. Huile d’olive dont même l’auteur romain Pline l’Ancien vante la supériorité dans son Histoire naturelle au Ier siècle de notre ère!
   L’autre avantage d’avoir su développer une agriculture indépendante des eaux du Nil et de la fluctuation des crues selon les humeurs du climat a été de pouvoir assurer une forme de banque alimentaire en cas de sécheresse, puisque les réserves d’eaux souterraines, elles, ne diminuaient pas. C’est plutôt l’avancée de la ceinture désertique sur les terres qui devenait un enjeu si le phénomène persistait quelques années dans ces régions.
   L’histoire de l’environnement peut donc nous aider à aborder la relation entre l’homme et son milieu sans tomber dans le piège des théories de déclin et peut surtout devenir un outil pour nous aider à comprendre comment l’homme s’est toujours adapté aux circonstances.

13 mai 2019

Déclin des oiseaux nicheurs

Ma mère adorait les oiseaux, tous les animaux en fait, un trait de personnalité dont j’ai hérité. À chaque fois qu’un oiseau s’assommait dans l’une de ses grandes baies vitrées, elle pleurait. Un jour, je lui ai proposé de découper des oiseaux en papier et de les coller dans les vitres – j’avais vu ça en Suisse. Ç’a marché, le «windowkill» a cessé.

La perspective d’un printemps silencieux me hante sans relâche. Un printemps où il n’y aurait plus que des humains, des autoroutes asphaltées, des mégapoles de gratte-ciels en béton vitrés, des banlieues Bauhaus kitch tentaculaires, une multitude de véhicules individuels (électriques ou pas), des industries polluantes, des vestiges de méga-porcheries et d’abattoirs, des cargos pétroliers sillonnant le fleuve, etc.

Considérant qu’un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction (selon l'ONU), au rythme où disparaît le vivant la coupure pourrait être brutale et soudaine.

Agence France Presse :
   [...] «Nous sommes en train d'éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier», décrit Robert Watson, président de l'IPBES.
   Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines : 75 % de l'environnement terrestre a été «gravement altéré» par les activités humaines et 66 % de l'environnement marin est également touché.
   Résultat : environ un million d'espèces animales et végétales sur les quelque huit millions estimées sur Terre sont menacées d'extinction, dont «beaucoup dans les prochaines décennies».

Article intégral, lundi 6 mai 2019

À voir ou revoir : Let’s Pollute – Détruisons la planète dans la joie et la bonne humeur  
   Nominé aux Oscars du court-métrage d'animation 2011, Let's Pollute nous plonge dans l'incohérence qu'est notre réalité. Pourquoi se voiler la face? Nos actes détruisent la planète, alors encourageons les!
   Traiter l'écologie avec ironie, quoi de plus efficace? Ce film est une critique moderne du consumérisme et de la pollution qui en découle. Quelles sont nos valeurs aujourd'hui? Pourquoi consommons-nous sans jamais nous soucier (ou rarement) de l'impact de nos choix? Animé tel un film des années 50's, Let's Pollute risque de vous convaincre qu'il est temps d'adapter votre mode de vie.

Grive des bois. Photo : Association forestière du sud du Québec.

La Grive des bois fait partie des espèces dont la fréquence d’observation a grandement diminué d’un atlas à l’autre. D’ailleurs, les données BBS révèlent que ses effectifs auraient décliné d’environ les trois quarts entre 1990 et 2014. (Deuxième Atlas)

J’ai acheté le Deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional format papier – une magnifique bible ornithologique. Si jamais j’ai le malheur d’être témoin du pire cauchemar je le relirai durant les jours de tristesse, de nostalgie et de détresse psychologique.

Présentation des éditeurs 

Dédicace : Cet ouvrage est dédié aux hommes et aux femmes qui aiment les oiseaux, en particulier aux observateurs passionnés qui ont participé bénévolement à l’effort collectif sans précédent sur lequel il repose.


Le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional est l’aboutissement du plus vaste projet ornithologique entrepris au Québec depuis un quart de siècle. De 2010 à 2014, des centaines d’observateurs d’oiseaux ont passé plus de 100 000 heures à ratisser les différents habitats du Québec méridional. Ils y ont ainsi recueilli un demi-million d’indices de nidification.

L’ouvrage présente l’information la plus à jour sur la répartition et l’abondance des 253 espèces oiseaux qui se reproduisent au Québec sous les 50,5° de latitude Nord. Magnifiquement illustré par près de 500 photographies et plus de 1000 cartes en couleur, ce livre intègre les résultats du premier atlas (1984-1989), présentant ainsi les changements qui se sont opérés chez nos oiseaux depuis un quart de siècle.

Le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional s’adresse à un large public. Véritable mine d’informations, il s’agit d’un ouvrage solidement documenté (plus de 1000 références), indispensable pour les observateurs d’oiseaux, les étudiants, les chercheurs, les organismes de conservation, les municipalités, les firmes de consultants, les promoteurs, etc. Il s’agit d’un outil précieux qui guidera nombre de projets de conservation de l’avifaune québécoise au cours des prochaines décennies.

Le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional est publié conjointement par le Regroupement QuébecOiseaux, le Service canadien de la faune (Environnement et Changement climatique Canada) et Études d’Oiseaux Canada.

Tous les profits de la vente de ce nouvel atlas seront versés au Fonds Atlas, un fonds géré par le Regroupement QuébecOiseaux et qui vise la conservation des oiseaux du Québec.

Regroupement QuébecOiseaux, Environnement et Changement climatique Canada, Études d'Oiseaux Canada

Extrait de la PRÉFACE par Gilles Falardeau, Jean Gauthier et Yves Aubry :

«Nous vivons à une époque où les changements environnementaux s’accélèrent au point que plusieurs espèces peinent à s’adapter. Ces changements ont évidemment des répercussions sur les oiseaux et leurs habitats. L’intensification de l’agriculture a profondément modifié les paysages champêtres des pays industrialisés, tandis que les perturbations climatiques ont déjà commencé à influencer la répartition et les chronologies de migration et de nidification de plusieurs espèces. En seulement 25 ans, des modifications importantes se sont produites chez nous – ce dont le présent ouvrage témoigne d’ailleurs de façon éloquente –, à commencer par une forte chute des populations d’oiseaux champêtres et des insectivores aériens. En outre, quelques espèces se sont ajoutées à l’avifaune nicheuse du Québec alors que quelques autres n’en font plus partie que de manière épisodique.
   [...] Les oiseaux, en raison de leur mobilité et de leurs différentes adaptations, sont prompts à réagir aux changements qui surviennent dans leur milieu : c’est pour eux une question de vie ou de mort. Ils constituent donc de bons indicateurs de l’état de notre environnement.»


En complément 

Durant la campagne de terrain, près de 2000 observateurs ont sillonné le Québec, dont l’humoriste et imitateur bien connu Pierre Verville.  

Fou des oiseaux

Rendez-vous unique avec les oiseaux, cette série documentaire animée par Pierre Verville nous amène en plein coeur de la nature et nous fait découvrir la merveilleuse et fascinante faune ailée qui peuple notre pays. En rencontrant des passionnés d’ornithologie, la série explore des endroits souvent méconnus du grand public et nous fait voir le monde sous un angle nouveau, celui d’un fou des oiseaux.

À visiter

La sixième extinction de masse à l'horizon

Reportage de Janic Tremblay à Desautels le dimanche
ICI Première 12.05.2019 

Le rapport déposé cette semaine par le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité nous apprend qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction au cours des prochaines années. Les grands responsables de la situation sont l'agriculture et la déforestation, la surexploitation des ressources, la pollution, les changements climatiques et les espèces invasives (dont l’espèce humaine). 

Il s'agit d'un constat alarmant qui n'étonne guère les ornithologues d'ici, et Janic Tremblay a rencontré l'un d'entre eux.

Yves Gauthier, ornithologue amateur. Photo : Janic Tremblay / Radio-Canada

«Il y a cinq décennies tu roulais sur la Route 132 entre Montréal et Sorel, il y avait sur les fils électriques des hirondelles cordées sur des kilomètres de long au mois d’août. On en voyait des centaines sinon des milliers : un spectacle ahurissant. Aujourd’hui sur la même route aux mêmes dates, tu es chanceux si tu vois cinq ou dix hirondelles au total. Les gens n’ont pas idée comme les effectifs des six populations d’hirondelles qu’on a ici au Québec ont disparu. La moins pire des cas c’est 50 %, mais ça va jusqu’à 99 % dans le cas de l’hirondelle des rivages. C’est énorme! J’peux pas m’imaginer un monde sans cris ou sans aucun chants d’oiseaux, j’aurais l’impression d’être sur une planète morte. L’oiseau, ça bouge, ça chante, c’est coloré, ça anime le paysage autour de soi, qu’on le veuille ou non. Si jamais on perd ça, qu’est-ce qui va nous rester? Ça va être quoi le plaisir de vivre dans un monde synthétique, quand on a connu une planète différente? Je ne serai pas là pour le vivre, mais je ne souhaite pas ça à personne.»
~ Yves Gauthier

Audiofil :

Même si je ne suis plus membre d’un club d’ornithologie, je vois à chaque année le nombre d’oiseaux champêtres décliner dramatiquement dans mon environnement immédiat. Affreux.