13 mai 2019

Déclin des oiseaux nicheurs

Ma mère adorait les oiseaux, tous les animaux en fait, un trait de personnalité dont j’ai hérité. À chaque fois qu’un oiseau s’assommait dans l’une de ses grandes baies vitrées, elle pleurait. Un jour, je lui ai proposé de découper des oiseaux en papier et de les coller dans les vitres – j’avais vu ça en Suisse. Ç’a marché, le «windowkill» a cessé.

La perspective d’un printemps silencieux me hante sans relâche. Un printemps où il n’y aurait plus que des humains, des autoroutes asphaltées, des mégapoles de gratte-ciels en béton vitrés, des banlieues Bauhaus kitch tentaculaires, une multitude de véhicules individuels (électriques ou pas), des industries polluantes, des vestiges de méga-porcheries et d’abattoirs, des cargos pétroliers sillonnant le fleuve, etc.

Considérant qu’un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction (selon l'ONU), au rythme où disparaît le vivant la coupure pourrait être brutale et soudaine.

Agence France Presse :
   [...] «Nous sommes en train d'éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier», décrit Robert Watson, président de l'IPBES.
   Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines : 75 % de l'environnement terrestre a été «gravement altéré» par les activités humaines et 66 % de l'environnement marin est également touché.
   Résultat : environ un million d'espèces animales et végétales sur les quelque huit millions estimées sur Terre sont menacées d'extinction, dont «beaucoup dans les prochaines décennies».

Article intégral, lundi 6 mai 2019

À voir ou revoir : Let’s Pollute – Détruisons la planète dans la joie et la bonne humeur  
   Nominé aux Oscars du court-métrage d'animation 2011, Let's Pollute nous plonge dans l'incohérence qu'est notre réalité. Pourquoi se voiler la face? Nos actes détruisent la planète, alors encourageons les!
   Traiter l'écologie avec ironie, quoi de plus efficace? Ce film est une critique moderne du consumérisme et de la pollution qui en découle. Quelles sont nos valeurs aujourd'hui? Pourquoi consommons-nous sans jamais nous soucier (ou rarement) de l'impact de nos choix? Animé tel un film des années 50's, Let's Pollute risque de vous convaincre qu'il est temps d'adapter votre mode de vie.

Grive des bois. Photo : Association forestière du sud du Québec.

La Grive des bois fait partie des espèces dont la fréquence d’observation a grandement diminué d’un atlas à l’autre. D’ailleurs, les données BBS révèlent que ses effectifs auraient décliné d’environ les trois quarts entre 1990 et 2014. (Deuxième Atlas)

J’ai acheté le Deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional format papier – une magnifique bible ornithologique. Si jamais j’ai le malheur d’être témoin du pire cauchemar je le relirai durant les jours de tristesse, de nostalgie et de détresse psychologique.

Présentation des éditeurs 

Dédicace : Cet ouvrage est dédié aux hommes et aux femmes qui aiment les oiseaux, en particulier aux observateurs passionnés qui ont participé bénévolement à l’effort collectif sans précédent sur lequel il repose.


Le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional est l’aboutissement du plus vaste projet ornithologique entrepris au Québec depuis un quart de siècle. De 2010 à 2014, des centaines d’observateurs d’oiseaux ont passé plus de 100 000 heures à ratisser les différents habitats du Québec méridional. Ils y ont ainsi recueilli un demi-million d’indices de nidification.

L’ouvrage présente l’information la plus à jour sur la répartition et l’abondance des 253 espèces oiseaux qui se reproduisent au Québec sous les 50,5° de latitude Nord. Magnifiquement illustré par près de 500 photographies et plus de 1000 cartes en couleur, ce livre intègre les résultats du premier atlas (1984-1989), présentant ainsi les changements qui se sont opérés chez nos oiseaux depuis un quart de siècle.

Le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional s’adresse à un large public. Véritable mine d’informations, il s’agit d’un ouvrage solidement documenté (plus de 1000 références), indispensable pour les observateurs d’oiseaux, les étudiants, les chercheurs, les organismes de conservation, les municipalités, les firmes de consultants, les promoteurs, etc. Il s’agit d’un outil précieux qui guidera nombre de projets de conservation de l’avifaune québécoise au cours des prochaines décennies.

Le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional est publié conjointement par le Regroupement QuébecOiseaux, le Service canadien de la faune (Environnement et Changement climatique Canada) et Études d’Oiseaux Canada.

Tous les profits de la vente de ce nouvel atlas seront versés au Fonds Atlas, un fonds géré par le Regroupement QuébecOiseaux et qui vise la conservation des oiseaux du Québec.

Regroupement QuébecOiseaux, Environnement et Changement climatique Canada, Études d'Oiseaux Canada

Extrait de la PRÉFACE par Gilles Falardeau, Jean Gauthier et Yves Aubry :

«Nous vivons à une époque où les changements environnementaux s’accélèrent au point que plusieurs espèces peinent à s’adapter. Ces changements ont évidemment des répercussions sur les oiseaux et leurs habitats. L’intensification de l’agriculture a profondément modifié les paysages champêtres des pays industrialisés, tandis que les perturbations climatiques ont déjà commencé à influencer la répartition et les chronologies de migration et de nidification de plusieurs espèces. En seulement 25 ans, des modifications importantes se sont produites chez nous – ce dont le présent ouvrage témoigne d’ailleurs de façon éloquente –, à commencer par une forte chute des populations d’oiseaux champêtres et des insectivores aériens. En outre, quelques espèces se sont ajoutées à l’avifaune nicheuse du Québec alors que quelques autres n’en font plus partie que de manière épisodique.
   [...] Les oiseaux, en raison de leur mobilité et de leurs différentes adaptations, sont prompts à réagir aux changements qui surviennent dans leur milieu : c’est pour eux une question de vie ou de mort. Ils constituent donc de bons indicateurs de l’état de notre environnement.»


En complément 

Durant la campagne de terrain, près de 2000 observateurs ont sillonné le Québec, dont l’humoriste et imitateur bien connu Pierre Verville.  

Fou des oiseaux

Rendez-vous unique avec les oiseaux, cette série documentaire animée par Pierre Verville nous amène en plein coeur de la nature et nous fait découvrir la merveilleuse et fascinante faune ailée qui peuple notre pays. En rencontrant des passionnés d’ornithologie, la série explore des endroits souvent méconnus du grand public et nous fait voir le monde sous un angle nouveau, celui d’un fou des oiseaux.

À visiter

La sixième extinction de masse à l'horizon

Reportage de Janic Tremblay à Desautels le dimanche
ICI Première 12.05.2019 

Le rapport déposé cette semaine par le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité nous apprend qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction au cours des prochaines années. Les grands responsables de la situation sont l'agriculture et la déforestation, la surexploitation des ressources, la pollution, les changements climatiques et les espèces invasives (dont l’espèce humaine). 

Il s'agit d'un constat alarmant qui n'étonne guère les ornithologues d'ici, et Janic Tremblay a rencontré l'un d'entre eux.

Yves Gauthier, ornithologue amateur. Photo : Janic Tremblay / Radio-Canada

«Il y a cinq décennies tu roulais sur la Route 132 entre Montréal et Sorel, il y avait sur les fils électriques des hirondelles cordées sur des kilomètres de long au mois d’août. On en voyait des centaines sinon des milliers : un spectacle ahurissant. Aujourd’hui sur la même route aux mêmes dates, tu es chanceux si tu vois cinq ou dix hirondelles au total. Les gens n’ont pas idée comme les effectifs des six populations d’hirondelles qu’on a ici au Québec ont disparu. La moins pire des cas c’est 50 %, mais ça va jusqu’à 99 % dans le cas de l’hirondelle des rivages. C’est énorme! J’peux pas m’imaginer un monde sans cris ou sans aucun chants d’oiseaux, j’aurais l’impression d’être sur une planète morte. L’oiseau, ça bouge, ça chante, c’est coloré, ça anime le paysage autour de soi, qu’on le veuille ou non. Si jamais on perd ça, qu’est-ce qui va nous rester? Ça va être quoi le plaisir de vivre dans un monde synthétique, quand on a connu une planète différente? Je ne serai pas là pour le vivre, mais je ne souhaite pas ça à personne.»
~ Yves Gauthier

Audiofil :

Même si je ne suis plus membre d’un club d’ornithologie, je vois à chaque année le nombre d’oiseaux champêtres décliner dramatiquement dans mon environnement immédiat. Affreux.

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