28 mai 2019

Hécatombes d’oiseaux

J’arrive aux mêmes conclusions que Pierre Gingras, mais en plus pessimiste... Grrr. Lors d’une entrevue à l’émission Les grands entretiens il exprimait ses craintes concernant la disparition des oiseaux chanteurs (nicheurs) au Québec, mais aussi en général dans le monde.

Transcription (adaptation non textuelle) d’un segment :

«Ce sont littéralement des hécatombes d’oiseaux. Parce qu’on leur a trouvé une fonction, qui peut être décorative par exemple. Prenons le Calao, un oiseau qui fait penser au Toucan, mais africain. Il a un grand bec; c’est un oiseau qui me fascine. Et, il y a une autre espèce de Calao qu’on est en train d’exterminer, vraiment il n’en reste que quelques spécimens. Parce qu’avec le grand bec en question, je suis obligé de le dire, les Chinois en font des sculptures. Donc on tue l’oiseau pour prélever le bec et le vendre aux Chinois. Comme on a fait, et fait toujours, pour l’ivoire des éléphants.
   Mais qui tue ces oiseaux-là? Ce sont des gens pauvres. Comme je l’ai dit, la pauvreté a un rôle important. Si vous avez une famille de quatre ou cinq enfants et que vous capturez un éléphant, vous gagnerez peut-être 1000 $ par année. Mais si tu me tues un éléphant et que tu m’apportes les deux défenses, je vais t’en donner 5000 $, je vais t’en donner 10 000 $. Qui va résister à ça?
   Tant qu’il n’y aura pas une balance plus équilibrée des revenus, tant qu’il y aura de la pauvreté à outrance, c’est évident que la conscience environnementale ne sera pas là. Quand on regarde dans les reportages le nombre de multimillionnaires en Afrique, en Asie, il y en a partout, on constate qu’ils poussent le monde à vivre de façon misérable. Quand pour faire vivre ta famille t’es obligé de tuer un perroquet, ou une autre bestiole pour faire manger ta famille, c’est dommage mais la conscience environnementale, tu l’as pas. Moi, par rapport au demain écologique de la planète, je suis un peu pessimiste, surtout si on regarde la politique.»

Calao à bec rouge. Habitats : Afrique subsaharienne – Somalie, Angola, Namibie, Mozambique, Natal, Sénégal, corne de l'Afrique, Tanzanie, Niger, Éthiopie, Mauritanie, Namibie, Malawi. Classé préoccupation mineure par les organismes ornithologiques.

Calao bicorne. Habitats : sud et sud-est de l’Asie, sud-ouest de l’Inde, sud de l’Himalaya, nord-centre du Myanmar, sud de la Chine, Vietnam, Péninsule Malaise, Sumatra. Considérée comme menacée, l’espèce décline dans beaucoup d’endroits. Causes : déforestation, fragmentation et dégradation de l’habitat. Mais aussi, ces magnifiques oiseaux sont tués ou piégés pour leur chair, le commerce et l’utilisation dans les médecines locales. Leurs casques sont considérés comme des trophées.

C’est probablement cette espèce que visent les sculpteurs chinois. Plus j’en apprends sur les comportements politiques et mercantiles des Chinois (tous secteurs confondus – pillage technologique, industriel, minier, immobilier, agroindustriel et maritime -- ce sont de grands porcivores, piscivores et canivores --, etc.), plus ils me répugnent. Ils ont du front tout le tour de la tête et ne respectent rien. Leur Route de la soie est une route de destruction environnementale sans précédent; c'est le massacre de la place Tiananmen à l'échelle planétaire. Quand t’as pollué et vidé ton pays de ses ressources, tu vas saccager ailleurs. Considérant leur démographie, il y de quoi figer d’horreur...  Je trouvais les Américains épouvantables, mais les Chinois sont mille fois pires. Et nous les laissons s’emparer du monde entier, même qu’au Canada nous les invitons à bras ouverts. Nous allons payer la facture. Quand tous nos ports seront leurs propriétés, bondés de containers de produits dont on ne veut pas, à l’exemple du Pirée en Grèce, il sera trop tard pour faire quoi que ce soit, sinon rire jaune. Cela dit, critiquer les comportements d’un psychopathe, d’un tueur en série ou d’un voleur n’est pas du racisme, c’est simplement contester l’inacceptable. C'est normal d'éprouver une aversion purement instinctive.

Revenons à notre ami ornithologue...

Le printemps sans oiseaux de Pierre Gingras

Chaque nouveau printemps émerveille toujours le dynamique chroniqueur horticole et ornithologue Pierre Gingras. La saison du renouveau a cependant un goût amer cette année. «Pour la première fois, c'est un printemps un peu triste», raconte-t-il dans une longue entrevue avec Stéphan Bureau où il revient sur ses longues années de carrière. L'impact des nombreuses espèces disparues récemment est particulièrement marqué, selon lui.
   «Moi qui ai toujours été un optimiste inébranlable, là-dessus je pense que je suis pessimiste », raconte-t-il. «Je suis inquiet, à plus forte raison pour mes petits-enfants.»

La fin des hirondelles

Depuis près de cinq ans, les hirondelles ne nichent plus dans sa grange et ont disparu du paysage au Québec. De nombreux autres oiseaux ont aussi disparu depuis.
   L’absence des chants d’oiseaux est particulièrement frappante cette année, selon Pierre Gingras. Il a donc l’impression d’être de plus en plus près de la réalité du livre Printemps silencieux de la biologiste américaine Rachel Carson. Cet ouvrage a contribué à lancer le mouvement écologiste occidental au début des années 1960. Le titre de cet essai scientifique et environnementaliste fait justement référence aux oiseaux décimés par la pollution humaine.
   «Je regarde le nombre d’oiseaux disparus depuis 10 à 30 ans au Québec, c’est incroyable.» (Pierre Gingras)  
   Un groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES) annonçait d’ailleurs dernièrement qu’un million d’espèces animales et végétales étaient désormais menacées d’extinction en raison de l’activité humaine. Pour éviter l’hécatombe et mobiliser une véritable conscience environnementale planétaire, on doit cependant d’abord lutter contre les inégalités et la pauvreté, selon Pierre Gingras.

Du béton à la forêt

Le journaliste horticole a grandi à Hochelaga, à Montréal, mais il passait ses étés «dans le bois» au chalet familial sans électricité ni eau courante. Loin du béton de la métropole, il y a découvert l’univers enchanteur de la faune et de la flore. De retour à Montréal, il a même déjà mis en place un mini-zoo dans la maison familiale pour ses camarades de classe avec, entre autres, un alligator nain et des lapins.
   «J’ai nagé dans le plaisir toute ma vie», raconte-t-il. La nature est époustouflante, selon lui, en particulier durant le court printemps du Québec.»
   «En ce moment, les plantes bulbeuses émergent du sol à une vitesse phénoménale, ajoute-t-il. Dans certains cas, c’est émouvant. Même aujourd’hui, je n’ai pas l’impression de travailler.»
   Chez lui, dans une ancienne région agricole en périphérie de Montréal, il a aussi déjà eu des poules, des pintades, des cailles et des abeilles. «J’ai eu tellement de plaisir! C’est peut-être du plaisir, mais c’est du travail aussi, précise-t-il tout de même. Les heures, je ne les compte pas vraiment.»

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