28 juin 2012

Des géants pacifiques

Le lien "famille" est très puissant chez les éléphants
Les anthropologues ont longtemps cru que seuls les animaux ayant un cerveau volumineux pouvaient créer des liens affectifs; on avait remarqué que l’amitié existait chez les éléphants, les dauphins, les primates et certains carnivores.

Des recherches récentes confirment toutefois que plusieurs espèces dont le cerveau n’est pas plus gros qu’une arachide, notamment les oiseaux et les poissons, développent des rapports amicaux à l’intérieur d’une colonie. «En observant les chauvesouris, on remarque qu’il n’est pas indispensable d’avoir un gros cerveau pour développer ce type de rapports tout à fait similaires aux nôtres. Les membres échangent de l’information, prennent des décisions en groupe, se dorlotent et profitent de la nidification mitoyenne pour se réchauffer les uns les autres, et sont capables de fidélité en amitié. En dépit du chaos quotidien, l’on constate que les chauvesouris bâtissent des amitiés durables. En fait, les chauvesouris à ‘petite cervelle’ semblent même mieux réussir que nous!», note le chercheur de l’Institut Zoologique de Greifswald, Kerth Balcombe.

***

Un phénomène étrange corroborant ce qui précède s’est produit lors du décès de Lawrence Anthony le 1er mars 2012. Le plus mystérieux de l’affaire reste : comment les éléphants ont-ils su que leur bienfaiteur était mort?

L’anecdote tend à prouver (pour qui en douterait…) que nous sommes tous connectés au niveau des énergies subtiles, quelle que soit la distance, et c’est d’autant plus palpable quand il y a un lien affectif.

Si nous voulons réfléchir à cette merveilleuse «interconnexion entre tous les êtres», ces éléphants nous en fournissent l’occasion... L’histoire défie toutes les explications humaines, logiques, cartésiennes, scientifiques, raisonnables

La famille du réputé conservationniste raconte que deux troupeaux d'éléphants sauvages se sont frayé un chemin à travers la brousse de Zululand pour défiler en procession solennelle vers la réserve de Thula Thula (KwaZulu) les 2 et 3 mars. Ils auraient pressenti la mort de leur ami et souhaité rendre hommage à celui qui les avait secourus et réhabilités. Les éléphants ont circulé pendant deux jours dans la réserve avant de repartir vers la brousse.

L’on sait que les éléphants s’attachent à leur «famille» et qu’ils pleurent leurs morts. Ils ont le même comportement envers les humains qui en prennent soin avec bienveillance. Par exemple, en Inde, le bébé éléphant est souvent élevé par un garçon qui deviendra son mahout à vie (ou cornac – conducteur, maitre, guide, soigneur). La paire développe parfois un lien d’affection si intense qu’il n'est pas rare de voir l'un perdre le gout de vivre après la mort de l'autre.

Lawrence Anthony a livré un dur combat pour la survie des éléphants. Au départ, gagner leur confiance fut difficile –  les éléphants détestaient les humains et étaient violents [on peut comprendre…].

Ce premier contact inusité semble avoir inspiré la colossale mission du conservationniste : «Soudain, j'ai été frappé de l’absurdité de la situation, j’étais là en train de parler à une éléphante sauvage avec un bébé, la plus dangereuse combinaison possible, comme s’il s’agissait d’une banale conversation amicale. Mais je pensais chaque mot que je lui disais : ‘Vous mourrez tous si vous partez. Restez ici. Je prendrai soin de vous et c'est un bon endroit.’ Elle a fait un pas en avant. J'étais sur leur chemin et je n'aurais que quelques secondes pour grimper à l'arbre le plus proche. Je me demandais si j’étais assez rapide pour éviter d'être piétiné. Probablement pas. Puis, quelque chose s'est passé entre Nana et moi; une petite étincelle de reconnaissance, pour un bref moment. Puis celui-ci a disparu. Nana est retournée vers la brousse, et le reste du troupeau l’a suivie. Je ne pouvais pas expliquer ce qui s'était passé entre nous, mais cela m'a donné une première lueur d'espoir.» Il décida par la suite de vivre avec les éléphants, de les nourrir, de leur parler et d’être disponible jour et nuit pour apprendre à les connaitre.

Lawrence Anthony a écrit trois ouvrages :
- L’homme qui murmurait à l’oreille des éléphants
- L’Arche de Babylone, l'incroyable sauvetage du zoo de Bagdad

COMMENTAIRE

L’amour/amitié n’a donc, semble-t-il, rien à voir avec le cerveau…

Et ce n’est certes pas à la peau gercée de l’éléphant que s’attache le cornac, mais à cette fréquence invisible qui l’habite… Un lien de l’âme et du cœur réciproque?
(Voyez l’onglet «Introduction / contact»)

«Si l’amour est la réponse, pourriez-vous reformuler la question?»
~ Lily Tomlin

***

Les éléphants
Leconte De Lisle (1818-1894

Le sable rouge est comme une mer sans limite,
Et qui flambe, muette, affaissée en son lit.
Une ondulation immobile remplit
L'horizon aux vapeurs de cuivre où l'homme habite.

Nulle vie et nul bruit. Tous les lions repus
Dorment au fond de l'antre éloigné de cent lieues;
Et la girafe boit dans les fontaines bleues,
Là-bas, sous les dattiers des panthères connus.

Pas un oiseau ne passe en fouettant de son aile
L'air épais ou circule un immense soleil.
Parfois quelque boa, chauffé dans son sommeil,
Fait onduler son dos où l'écaille étincelle.

Tel l'espace enflammé brûlé sous les cieux clairs,
Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes,
Les éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes,
Vont au pays natal à travers les déserts.

D'un point de l'horizon, comme des masses brunes,
Ils viennent, soulevant la poussière, et l'on voit,
Pour ne point dévier du chemin le plus droit,
Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.

Celui qui tient la tête est un vieux chef. Son corps
Est gercé comme un tronc que le temps ronge et mine;
Sa tête est comme un roc et l'arc de son échine
Se voûte puissamment à ses moindres efforts.

Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche,
Il guide au but certain ses compagnons poudreux
Et, creusant par derrière un sillon sablonneux,
Les pèlerins massifs suivent leur patriarche.

L'oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l'œil clos. Leur ventre bat et fume,
Et leur sueur dans l'air embrasé monte en brume,
Et bourdonnent autour mille insectes ardents.

Mais qu'importent la soif et la mouche vorace,
Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé?
Ils rêvent en marchant du pays délaissé,
Des forêts de figuiers où s'abrita leur race.

Ils reverront le fleuve échappé des grands monts,
Ou nage en mugissant l'hippopotame énorme,
Où, blanchis par la lune et projetant leur forme,
Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs.

Aussi, pleins de courage et de lenteur, ils passent
Comme une ligne noire, au sable illimité;
Et le désert reprend son immobilité
Quand les lourds voyageurs à l'horizon s'effacent.

25 juin 2012

Les fardeaux d’hier


Crédit photo : Juza, www.juzaphoto.com

Si tu peux voir une pensée dès qu’elle surgit
Cette prise de conscience la détruira.
Quel que soit l’état d’esprit qui émerge
Repousse-le, lâche-le.

Les états d’être, bons et mauvais,
Peuvent être transformés par l’esprit.
Le sacré et le profane apparaissent
En accord avec les pensées.

~ Han Shan Te Ch’ing (1546-1623)
Un choix : cultiver des pensées qui nous fortifient ou qui nous foutent par terre… puisque les deux existent parallèlement.
***  
Les fardeaux d’hier

Les vies que nous menons comportent, en général, très peu de solitude. Même lorsque nous sommes seuls, elles sont encombrées par tant d’influences, de connaissances, d’expériences, de souvenirs, de soucis, de chagrins, de conflits, que nos esprits s’alourdissent de plus en plus, deviennent de plus en plus insensibles dans leurs routines monotones. Ne sommes-nous jamais seuls? Sommes-nous toujours surchargés des fardeaux d’hier?

Nous portons toujours nos fardeaux, nous ne mourons jamais au passé, nous ne le laissons jamais derrière nous. Ce n’est que lorsqu’on accorde une attention totale à un problème, et qu’on le résout immédiatement, sans le prolonger jusqu’au lendemain, ni même jusqu’à la minute qui suit, que l’on se trouve dans un état de solitude. Alors, même lorsqu’on est dans un autobus, on peut être dans cette solitude, qui indique que l’on a l’esprit frais et innocent.

Il est très important d’avoir cette solitude et cet espace intérieurs, car cela comporte une liberté d’être, d’aller, de fonctionner, de s’envoler. Après tout, le bien ne peut fleurir qu’avec de l’espace, de même que la vertu ne peut fleurir qu’en liberté. Aucune vertu, aucune qualité valable ne peut fonctionner et grandir sans ce vaste espace en nous-mêmes. Il nous est nécessaire, ainsi que le silence, car nous ne pouvons avoir de contacts avec le neuf qu’étant seuls, sous l’emprise d’aucune influence, d’aucune discipline, d’aucune expérience. Nous pouvons voir immédiatement que seul un esprit silencieux a la possibilité d’être clair. L’unique but de la méditation est d’établir de vraies fondations à cet effet.

Communiquer entre nous veut dire non seulement que vous devez comprendre mes mots, mais que vous et moi, ensemble, soyons dans un même état d’intensité, au même moment, sans un instant d’intervalle, afin que, nous trouvant au même niveau, nous puissions nous rencontrer.

Une telle communion est impossible tant que vous interprétez ce que vous lisez, selon vos connaissances, votre plaisir ou vos opinions, ou tant que vous faites de terribles efforts pour comprendre.

Il me semble qu’une des principales pierres d’achoppement dans la vie est ce perpétuel effort pour parvenir, pour réaliser, pour acquérir. On nous entraîne à cela depuis l’enfance, et les cellules mêmes de nos cerveaux créent ce besoin d’accomplissement, en vue d’obtenir une sécurité physique. Mais la sécurité psychologique échappe à cette sphère d’action. Nous aspirons à une sécurité dans nos relations, dans notre comportement, dans nos activités, mais rien n’existe au monde qui se puisse appeler sécurité. Nous rendre compte par nous-mêmes que la sécurité n’existe dans aucune de nos relations, que rien n’est permanent dans le monde psychologique, modifie totalement notre façon habituelle de vivre. Il est essentiel, évidemment, d’avoir une sécurité physique : un abri, des vêtements, de la nourriture; mais cette sécurité est détruite pas notre demande de sécurité psychologique.

L’espace et le silence sont nécessaires pour aller au-delà des limitations de la conscience. Mais comment un esprit si constamment actif dans son intérêt propre peut-il être calme? On peut se discipliner l’esprit, le contrôler, le façonner, mais de telles tortures ne le tranquillisent pas : elles l’abrutissent. Poursuivre un idéal qui consiste à avoir un esprit calme n’a évidemment aucun effet si ce n’est que plus on agit sur lui avec vigueur, plus il devient étroit et stagnant. Exercer un contrôle, sous quelque forme que ce soit, ou une répression, c’est engendrer un conflit. Ces disciplines appliquées ne sont pas plus la bonne voie que n’a de valeur une vie indisciplinée.

La plupart de nos vies sont disciplinées par les pressions extérieures de la société, de la famille, de nos souffrances, de notre expérience, par notre conformisme à une idéologie ou à ses structures. Ces disciplines sont mortelles. C’est sans contraintes, sans répressions, sans aucune forme de crainte qu’il nous faut nous discipliner. Mais comment nous y prendre? Il ne s’agit pas de se discipliner d’abord et ensuite d’acquérir la liberté. Celle-ci doit se trouver au tout début, pas à la fin. Le comprendre c’est se libérer des conformismes en matière de disciplines, et cela, c’est une discipline en soi.

Pour comprendre la nature et toute la structure des impositions, des refoulements, et aussi de l’indulgence, il faut y mettre beaucoup d’attention. Pour étudier une discipline, on n’a guère besoin de se l’imposer, car le seul fait d’apprendre engendre sa propre discipline, qui ne comporte pas de contrainte.

En vue de rejeter l’autorité (je parle de l’autorité psychologique, pas de celle de la loi), en vue de dénier toute autorité aux organisations religieuses, aux traditions, à l’expérience, on doit voir pourquoi l’on a une tendance habituelle à obéir, et l’on doit étudier ce penchant. Pour ce faire, on doit se libérer de tout ce qui est condamnation, opinion, acceptation. Il est impossible d’accepter l’autorité tout en l’étudiant. Pour étudier en nous-mêmes toute la structure psychologique de l’autorité, nous devons en être dégagés. Cette étude comporte une négation de toute cette structure, et lorsque nous la nions, cette action est la lumière de l’esprit qui s’est libérée de l’autorité. Nier, dans ce domaine, tout ce à quoi on a attribué de la valeur, la discipline imposée, les maîtres, l’idéalisme, c’est les étudier, et cette action n’est pas seulement discipline, mais sa négation, qui est un acte positif. Nous nions ainsi tout ce qui a été considéré important en vue de provoquer ce silence de la pensée.

Le seul silence que nous connaissons est celui qui se produit lorsqu’un bruit s’arrête. Ce n’est pas cela, le silence. C’est, comme la beauté, comme l’amour, quelque chose de tout différent.

Vous attendez que je vous dise ce qu’est le silence, afin de le comparer à ce que vous pouvez en penser, de le traduire, de l’emporter et de l’enterrer. Il ne peut être décrit. Ce qui peut se décrire n’est jamais que du connu, et l’on ne peut se délivrer du connu qu’en mourant chaque jour à lui, aux blessures, aux flatteries, à toutes les images que l’on avait formées, à toute l’expérience; qu’en mourant chaque jour, afin que les cellules du cerveau redeviennent fraîches, jeunes, innocentes. 

Ce silence-là, qui n’est pas celui où s’arrête un bruit, n’est encore qu’un petit début, comme si l’on passait par un petit trou vers l’énorme, l’immense  étendue de l’océan, vers un état immesurable, intemporel. Mais cela, vous ne pouvez pas le comprendre verbalement si vous n’avez pas compris toute la structure de la conscience, la signification du plaisir, de la douleur, du désespoir et si vos cellules cérébrales ne sont pas mises d’elles-mêmes au repos. Alors, peut-être, rencontrerez-vous le mystère que personne ne peut vous révéler et que rien ne peut détruire. Un esprit vivant est un esprit silencieux qui n’a ni espace ni temps. Un tel esprit est sans limites, et c’est la seule vérité, la seule réalité.

Krishnamurti
Extrait de Se libérer du connu

***
Envoyons notre tête en vacances à Googlequit plus souvent, nous voyagerons plus léger par la suite… :-) Nous ne manquerons rien : Google est pérenne! 

Il n’y a pas si longtemps, notre mémoire personnelle suffisait pour compiler nos étourderies, nos erreurs et nos bons coups. Mais là, on diffuse et on immortalise sur Internet!

Tout ce que vous numérisez sur Internet circulera (sans votre consentement si des lecteurs l’ont copié) même si vous l’éliminez de votre site, de Facebook et de votre ordinateur personnel. Alors, avant d’étalez votre vie privée, pensez-y :
Facebook Follies  http://www.cbc.ca/doczone/episode/facebook-follies.html 

***
- N’ayez pas peur de passer à côté d’opportunités. Derrière chaque échec se cache une opportunité qu’on aurait préféré manquer. 
- Au lieu de travailler pour la survie des plus forts, nous devrions travailler pour la survie des plus spirituels – au moins, nous pourrions tous mourir en riant. 
~ Lily Tomlin

21 juin 2012

À la hauteur de soi. Point.

Pareils!
Avant d’enfiler des messages, un rappel minimaliste sur l’estime de soi – celle qui permet d’exprimer notre créativité sans freins artificiels (il existe une tonne d’excellents livres sur le sujet!).

Un article de Leo Babauta intitulé «The Most Important Skill to Master» (Zen Habits, 8 juin 2012) m’a inspiré cette mise au point.

En résumé, il nous dit que la chose la plus importante que nous devrions apprendre est l’amour de soi. Même s’il est d’accord que le sujet peut sembler suranné, trop simple, banal, à l’eau de rose et nouvel-âge, il considère que notre rejet systématique de certains aspects de notre personnalité, ou de notre corps, peut nous insécuriser au point de ne jamais nous sentir à la hauteur. Cette insatisfaction affecte inconsciemment tous nos comportements et nos choix de vie. Dans son article, il prend pour exemple l’insatisfaction par rapport au corps physique : trop gros, trop maigre, fesses plates ou trop rebondies, seins trop petits ou trop volumineux, pectoraux pas assez développés, ventre bedonnant ou couvert de vergetures, jambes trop courtes ou trop longues, disproportions, etc. La liste est longue. Pas assez ci et trop ça, jamais corrects. Cette dépréciation, non seulement au sujet de l’apparence physique mais à d’autres niveaux, entraine l’auto-sabotage.

Si cette attitude est nocive, pourquoi sommes-nous ainsi?
Comment en sommes-nous arrivés là? À qui la faute?
Parmi certains facteurs en cause : 
- La dictature des modèles projetés dans tous les médias sans exception – nous pourrions ainsi envier des personnes qui, sachons-le, ne s’aiment pas plus que nous… 
- Comparaison, critiques, remarques blessantes (supposément exprimées «en toute innocence») de la part des membres de la famille, des amis, des collègues et des conjoints (qui souvent sont en train de projeter leur propre manque d’estime de soi) 
- Certains incidents de l’enfance tels que l’abandon, les carences affectives, la brutalité 
- Les échecs que nous avons pris à cœur et que nous ne nous pardonnons pas
- Les problèmes de santé
- La spirale des pensées négatives à propos de nous de sorte que cette image de soi finit par devenir nôtre 

Par où commencer pour modifier ce pattern auquel il est si difficile d’échapper?
- Prendre conscience de notre cinéma mental – nos films influencent toute notre vie
- Se créer un nouveau film dont nous serons l’unique scénariste/réalisateur cette fois
- Visionner notre film consciemment dès l’instant où l’ancien se met à tourner
- Apprendre le judo mental; esquiver les attaques et faire jouer le nouveau film 
- Rester vigilant et pratiquer sans relâche. Rome ne s’est pas bâtie en un jour…

(Adaptation maison)

Article original en anglais : http://zenhabits.net/archives/
Un site à visiter régulièrement pour celles et ceux qui aiment la sagesse et le minimalisme.

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COMMENTAIRE

Honnêtement, j’avoue que j’ai rencontré bien peu de gens naturellement satisfaits d’eux-mêmes – je peux les compter sur les doigts d’une main. Et, je ne parle pas ici de complaisance, de narcissisme ou de résignation débilitante, mais bien de véritable estime de soi.

Dès l’enfance, nous nous heurtons à toutes sortes de limites physiques reliées à la condition humaine elle-même. En principe, elles nous obligeront à nous concentrer sur nos besoins fondamentaux de survie – respirer, boire, manger, bouger, marcher. La personnalité piégée dans un corps de bébé dont elle n’a pas le contrôle peut se sentir humiliée à force d’échouer dans ses tentatives d’expression par le langage, le mouvement et autres. Plus tard, selon le milieu socioculturel où l’enfant évoluera, s’ajouteront d’autres limites et frustrations – par rapport aux talents, à l’intelligence, à l’apparence, etc. Pourtant, durant toute notre vie, nous n’arrêtons pas d’apprendre des tas de choses – même à faire de la pizza! L’art est tout… 

Il est dans la nature humaine de refuser instinctivement les limites; au mieux peuvent-elles stimuler le dépassement. Pensons à Helen Keller qui, bien que sourde et aveugle, a réussi à décrocher un diplôme universitaire ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Helen_Keller

Par contre, le besoin à la fois de se démarquer et de se conformer à des modèles – ceux des autres ou les nôtres – peut réduire notre estime de soi à néant et bloquer l’expression créative personnelle.

Même si je voulais chanter comme La Callas, c’est bien dommage, mais je n’ai pas l’appareillage vocal nécessaire. Si je voulais ressembler à Madame Unetelle je devrais passer en chirurgie esthétique une couple de fois. Si je m’acharne à vouloir ressembler à un modèle quelconque (qui n’a rien à voir avec ce que je suis) et que je n’y arrive pas, je risque de me croire dépourvue de talent ou de beauté ou d’intelligence, etc., et par conséquent indigne d’appréciation, d’amour et de reconnaissance.

Les problèmes surgissent donc lorsque nous insistons pour aller dans une avenue qui ne nous convient pas. Et pendant ce temps, nous passons à côté de superbes occasions de réussir en utilisant nos propres dons. Pour sortir de la mauvaise habitude de toujours se mettre en-dessous des autres, et puisque nous avons tous des lacunes, des incompétences, il faut d’abord accepter nos limites humaines, notre vulnérabilité, puis, nous tourner vers des choses réalisables. Si un domaine nous passionne et que nous n’avons pas ce qu’il faut pour en faire une profession ou un métier, rien ne nous empêche de le pratiquer en hobby.

Nous avons le droit d’être nous-mêmes sans avoir besoin d'imiter ni d'écraser personne…

À la créativité!

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«Tout est énergie, et c’est tout ce qu’il y a. Vibrez à la fréquence de la réalité que vous voulez et vous ne pourrez faire autrement qu’obtenir cette réalité. Il ne peut en être autrement. Ce n’est pas de la philosophie. C’est de la physique.»

18 juin 2012

Éveiller un sentiment, une émotion


Bienvenue aux anciens et nouveaux visiteurs! J'espère que ce nouveau site vous plaira. Un tempo différent : deux ou trois billets par semaine.

***

Quelle différence y a-t-il entre les robots et nous, si ce n’est la capacité d’éprouver des émotions et des sentiments, c’est-à-dire, de réagir à ce que nos cinq sens captent ainsi qu’à nos pensées. Lorsqu’on utilise un véhicule bidimensionnel comme l’Internet, nos capteurs sensibles se limitent aux images et/ou aux sons (l’odorat, le gout et le toucher sont en veilleuse, mais peuvent quand même être stimulés par association à des mémoires).

Certains sentiments viennent spontanément de l’intérieur, comme d’un mouvement de l’âme. Mais il y a aussi cette multitude de réactions émotionnelles qui viennent de l’extérieur. Par exemple, on peut nous avoir conditionnés dès l’enfance à réagir d’une façon particulière à des situations, des comportements, des mots, des images, des sons, des textures, des odeurs et autres. Ainsi, certains contextes peuvent soulever l’indignation, le dédain, le rejet ou la peur, et d’autres déclencher des réactions opposées.

Tout ça pour dire que j’ai envie de partager beauté, douceur et bonté, en parallèle à leurs contraires, pour nous encourager à créer, à construire et à nous émerveiller au milieu de la transformation actuelle qui ressemble à une entreprise de démolition. Selon les dernières statistiques, le beau et le bon augmentent notre bonheur et nous rendent meilleurs. Pourquoi nous en priver? Quand on se concentre sur une chose on la remarque soudain partout.

C'est en toute subjectivité que je publierai des sélections textes/images touchant les arts visuels, la littérature, la musique et la spiritualité. N’attendez rien de spectaculaire, vous risqueriez d’être déçu. Car plus souvent qu’autrement, le beau et le bon se trouvent dans ce que nous qualifions d’ordinaire…