25 juin 2012

Les fardeaux d’hier


Crédit photo : Juza, www.juzaphoto.com

Si tu peux voir une pensée dès qu’elle surgit
Cette prise de conscience la détruira.
Quel que soit l’état d’esprit qui émerge
Repousse-le, lâche-le.

Les états d’être, bons et mauvais,
Peuvent être transformés par l’esprit.
Le sacré et le profane apparaissent
En accord avec les pensées.

~ Han Shan Te Ch’ing (1546-1623)
Un choix : cultiver des pensées qui nous fortifient ou qui nous foutent par terre… puisque les deux existent parallèlement.
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Les fardeaux d’hier

Les vies que nous menons comportent, en général, très peu de solitude. Même lorsque nous sommes seuls, elles sont encombrées par tant d’influences, de connaissances, d’expériences, de souvenirs, de soucis, de chagrins, de conflits, que nos esprits s’alourdissent de plus en plus, deviennent de plus en plus insensibles dans leurs routines monotones. Ne sommes-nous jamais seuls? Sommes-nous toujours surchargés des fardeaux d’hier?

Nous portons toujours nos fardeaux, nous ne mourons jamais au passé, nous ne le laissons jamais derrière nous. Ce n’est que lorsqu’on accorde une attention totale à un problème, et qu’on le résout immédiatement, sans le prolonger jusqu’au lendemain, ni même jusqu’à la minute qui suit, que l’on se trouve dans un état de solitude. Alors, même lorsqu’on est dans un autobus, on peut être dans cette solitude, qui indique que l’on a l’esprit frais et innocent.

Il est très important d’avoir cette solitude et cet espace intérieurs, car cela comporte une liberté d’être, d’aller, de fonctionner, de s’envoler. Après tout, le bien ne peut fleurir qu’avec de l’espace, de même que la vertu ne peut fleurir qu’en liberté. Aucune vertu, aucune qualité valable ne peut fonctionner et grandir sans ce vaste espace en nous-mêmes. Il nous est nécessaire, ainsi que le silence, car nous ne pouvons avoir de contacts avec le neuf qu’étant seuls, sous l’emprise d’aucune influence, d’aucune discipline, d’aucune expérience. Nous pouvons voir immédiatement que seul un esprit silencieux a la possibilité d’être clair. L’unique but de la méditation est d’établir de vraies fondations à cet effet.

Communiquer entre nous veut dire non seulement que vous devez comprendre mes mots, mais que vous et moi, ensemble, soyons dans un même état d’intensité, au même moment, sans un instant d’intervalle, afin que, nous trouvant au même niveau, nous puissions nous rencontrer.

Une telle communion est impossible tant que vous interprétez ce que vous lisez, selon vos connaissances, votre plaisir ou vos opinions, ou tant que vous faites de terribles efforts pour comprendre.

Il me semble qu’une des principales pierres d’achoppement dans la vie est ce perpétuel effort pour parvenir, pour réaliser, pour acquérir. On nous entraîne à cela depuis l’enfance, et les cellules mêmes de nos cerveaux créent ce besoin d’accomplissement, en vue d’obtenir une sécurité physique. Mais la sécurité psychologique échappe à cette sphère d’action. Nous aspirons à une sécurité dans nos relations, dans notre comportement, dans nos activités, mais rien n’existe au monde qui se puisse appeler sécurité. Nous rendre compte par nous-mêmes que la sécurité n’existe dans aucune de nos relations, que rien n’est permanent dans le monde psychologique, modifie totalement notre façon habituelle de vivre. Il est essentiel, évidemment, d’avoir une sécurité physique : un abri, des vêtements, de la nourriture; mais cette sécurité est détruite pas notre demande de sécurité psychologique.

L’espace et le silence sont nécessaires pour aller au-delà des limitations de la conscience. Mais comment un esprit si constamment actif dans son intérêt propre peut-il être calme? On peut se discipliner l’esprit, le contrôler, le façonner, mais de telles tortures ne le tranquillisent pas : elles l’abrutissent. Poursuivre un idéal qui consiste à avoir un esprit calme n’a évidemment aucun effet si ce n’est que plus on agit sur lui avec vigueur, plus il devient étroit et stagnant. Exercer un contrôle, sous quelque forme que ce soit, ou une répression, c’est engendrer un conflit. Ces disciplines appliquées ne sont pas plus la bonne voie que n’a de valeur une vie indisciplinée.

La plupart de nos vies sont disciplinées par les pressions extérieures de la société, de la famille, de nos souffrances, de notre expérience, par notre conformisme à une idéologie ou à ses structures. Ces disciplines sont mortelles. C’est sans contraintes, sans répressions, sans aucune forme de crainte qu’il nous faut nous discipliner. Mais comment nous y prendre? Il ne s’agit pas de se discipliner d’abord et ensuite d’acquérir la liberté. Celle-ci doit se trouver au tout début, pas à la fin. Le comprendre c’est se libérer des conformismes en matière de disciplines, et cela, c’est une discipline en soi.

Pour comprendre la nature et toute la structure des impositions, des refoulements, et aussi de l’indulgence, il faut y mettre beaucoup d’attention. Pour étudier une discipline, on n’a guère besoin de se l’imposer, car le seul fait d’apprendre engendre sa propre discipline, qui ne comporte pas de contrainte.

En vue de rejeter l’autorité (je parle de l’autorité psychologique, pas de celle de la loi), en vue de dénier toute autorité aux organisations religieuses, aux traditions, à l’expérience, on doit voir pourquoi l’on a une tendance habituelle à obéir, et l’on doit étudier ce penchant. Pour ce faire, on doit se libérer de tout ce qui est condamnation, opinion, acceptation. Il est impossible d’accepter l’autorité tout en l’étudiant. Pour étudier en nous-mêmes toute la structure psychologique de l’autorité, nous devons en être dégagés. Cette étude comporte une négation de toute cette structure, et lorsque nous la nions, cette action est la lumière de l’esprit qui s’est libérée de l’autorité. Nier, dans ce domaine, tout ce à quoi on a attribué de la valeur, la discipline imposée, les maîtres, l’idéalisme, c’est les étudier, et cette action n’est pas seulement discipline, mais sa négation, qui est un acte positif. Nous nions ainsi tout ce qui a été considéré important en vue de provoquer ce silence de la pensée.

Le seul silence que nous connaissons est celui qui se produit lorsqu’un bruit s’arrête. Ce n’est pas cela, le silence. C’est, comme la beauté, comme l’amour, quelque chose de tout différent.

Vous attendez que je vous dise ce qu’est le silence, afin de le comparer à ce que vous pouvez en penser, de le traduire, de l’emporter et de l’enterrer. Il ne peut être décrit. Ce qui peut se décrire n’est jamais que du connu, et l’on ne peut se délivrer du connu qu’en mourant chaque jour à lui, aux blessures, aux flatteries, à toutes les images que l’on avait formées, à toute l’expérience; qu’en mourant chaque jour, afin que les cellules du cerveau redeviennent fraîches, jeunes, innocentes. 

Ce silence-là, qui n’est pas celui où s’arrête un bruit, n’est encore qu’un petit début, comme si l’on passait par un petit trou vers l’énorme, l’immense  étendue de l’océan, vers un état immesurable, intemporel. Mais cela, vous ne pouvez pas le comprendre verbalement si vous n’avez pas compris toute la structure de la conscience, la signification du plaisir, de la douleur, du désespoir et si vos cellules cérébrales ne sont pas mises d’elles-mêmes au repos. Alors, peut-être, rencontrerez-vous le mystère que personne ne peut vous révéler et que rien ne peut détruire. Un esprit vivant est un esprit silencieux qui n’a ni espace ni temps. Un tel esprit est sans limites, et c’est la seule vérité, la seule réalité.

Krishnamurti
Extrait de Se libérer du connu

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Envoyons notre tête en vacances à Googlequit plus souvent, nous voyagerons plus léger par la suite… :-) Nous ne manquerons rien : Google est pérenne! 

Il n’y a pas si longtemps, notre mémoire personnelle suffisait pour compiler nos étourderies, nos erreurs et nos bons coups. Mais là, on diffuse et on immortalise sur Internet!

Tout ce que vous numérisez sur Internet circulera (sans votre consentement si des lecteurs l’ont copié) même si vous l’éliminez de votre site, de Facebook et de votre ordinateur personnel. Alors, avant d’étalez votre vie privée, pensez-y :
Facebook Follies  http://www.cbc.ca/doczone/episode/facebook-follies.html 

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- N’ayez pas peur de passer à côté d’opportunités. Derrière chaque échec se cache une opportunité qu’on aurait préféré manquer. 
- Au lieu de travailler pour la survie des plus forts, nous devrions travailler pour la survie des plus spirituels – au moins, nous pourrions tous mourir en riant. 
~ Lily Tomlin