29 janvier 2018

Le petit cadeau rouge

Les choses que j’apprécie le plus viennent de la nature – elles sont gratuites et je n’éprouve aucun besoin de me les approprier (c’est vraiment commode et écolo de ne pas être possessif). Vendredi dernier, nous étions temporairement épargnés des extrêmes de météo qui sévissent depuis un bon moment. Alors, j’ai pu observer une boule de plumes rouges dans la grisaille, perchée sur une branche devant ma fenêtre. Pendant une quinzaine de minutes. Les plumes du petit cardinal tout gonflé se soulevaient au gré des bourrasques. Mon cœur bondissait de joie : «Ah, me disais-je, il a survécu au parcours du combattant des -30C.» Quelles que soient les explications scientifiques qu’on avance, je reste ébahie, émerveillée, stupéfaite à chaque hiver. Il n’y a pas un humain, fut-il couvert d’or et de diamants de la tête aux pieds, qui puisse  rivaliser avec cette beauté. No way!

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Mésange bicolore. Photo : Thinkstock

Si vous êtes un ornithologue amateur averti, vous savez que les journées sombres et froides de l'hiver sont un bon moment pour repérer plusieurs espèces qui fréquentent les mangeoires. Vous savez aussi que c'est l'une des périodes les plus critiques où il faut nourrir les oiseaux. Les oiseaux bien nourris peuvent mieux supporter les intempéries de l'hiver et conserver leur chaleur que ceux qui ne disposent pas de sources fiables de nourriture.

Les oiseaux rencontrent plusieurs difficultés aujourd'hui avec la disparition de leurs habitats en raison des coupes d’arbres et d’arbustes dans les boisés où ils étaient habitués de trouver nourriture et abri. Fournir des suppléments de nourriture naturelle en particulier durant de graves phénomènes météorologiques peut aider les oiseaux à survivre en hiver.

Si vous venez juste de commencer à nourrir les oiseaux, il est important de connaître les aliments de base que les oiseaux consomment.

Voici les aliments préférés de beaucoup d'oiseaux.

1. Le tournesol noir ou strié

Chardonneret et pic. Photo : Chantale Ouellet

Ces graines sont appréciées par presque n'importe quel oiseau qui visite une mangeoire. L'huile des graines de tournesol noir a une teneur plus élevée en gras que les striées, mais l’une et l'autre attireront des visiteurs.
   Les graines de tournesol sont faciles à ouvrir, et même les petits oiseaux qui n'arrivent pas à les ouvrir profiteront de celles que les plus gros oiseaux laissent échapper. Ils ratisseront le fond des mangeoires pour ramasser les graines.

2. Le suif (graisse)

Pic d’Arizona.  Photo : Steve Byland

Le gras est une excellente source d'énergie pour les oiseaux en hiver et particulièrement attrayants pour les pics, les mésanges, les sittelles et les mésanges bicolores. Vous pourriez même avoir la chance de voir un troglodyte à votre mangeoire.
   En règle générale, le suif est de la graisse mélangée à des graines et des fruits secs pour former des ballots compacts. Essayez différentes recettes pour déterminer la combinaison la plus populaire auprès des oiseaux de votre cour.

3. Les cacahuètes

Mésange arlequin. Photo : Torbjörn Swenelius / Tobyphotos

Les arachides contiennent des protéines et des lipides, ce qui en fait un combustible de choix pour les oiseaux qui hivernent. Les arachides décortiquées doivent être sèches et non salées, mais vous pouvez aussi les offrir en écales. Les pics, les jais bleus, les sittelles et les mésanges adorent les arachides aux mangeoires.

4. Le nyger (chardon)

Sizerin flammé. Photo : Paul Farmfield

Le nyger, aussi connu sous le nom de chardon, est très consommé par le chardonneret, les pinsons, le roselin pourpré, le tarin des pins et le sizerin. Vous aurez besoin d'une mangeoire particulière pour ces graines, le plus souvent un tube à mailles fines auquel les oiseaux peuvent s'accrocher pour se nourrir.
   Les graines de chardon peuvent rancir ou moisir rapidement par temps pluvieux. Si vous remarquez que les oiseaux ont cessé de visiter la mangeoire, vérifiez l’état des graines. Si elles sont moisies, videz le chargeur et nettoyez-le bien avant de remettre des graines fraîches.

5. Le carthame  

Cardinal. Photo : Eduardo Jose Bernardino

Ces graines blanches à coquille mince sont les favorites du cardinal, mais de nombreux autres oiseaux en profiteront dans vos mangeoires. Comme le nyger, le carthame peut rancir par temps humide. Donc, vérifiez régulièrement les mangeoires et jetez si nécessaire. Économisez de l'argent : achetez le carthame en vrac dans les magasins de graines.

Adaptation d’un article de KD Angle-Traegner; Care2 | 21 janvier 2018

19 janvier 2018

Le cherchons-nous au bon endroit?

L’éternelle quête de l’insaisissable bonheur.

Ah les plateaux de télé avec leurs shows d’hystérie collective... Les meneurs de foule commandent et le public répond – applaudissements, rires, cris, pleurs, etc. Et c’est ainsi que les animateurs deviennent milliardaires – tels Donald Trump ou Oprah Winfrey, avec la possibilité d’obtenir la présidence des États-Unis. Complètement dingue! Si les gens n'avaient plus besoin d'idoles, de vedettes, de sauveurs, de gourous et d'influenceurs de tous ordres, ils penseraient par eux-mêmes, et le monde tournerait peut-être mieux...

Oprah Winfrey is joined by Donald Trump and his real life apprentice, Donald Trump Jr., left, during a taping for the Oprah Winfrey show Wednesday, Feb., 18, 2004, in Chicago. (AP File Photo/Harpo Productions, George Burns)

"If Trump can be president of the United States, surely so can Oprah. 
Heck, after four years of Trump in the White House, she might even be the perfect antidote.

At her inauguration, she can have us all hold hands, have a good cry, and then start a new diet together. I’m ready now, especially for the diet.

This is the new reality of American politics, where any successful person with the ability to sell themselves to the public can get elected, even to the highest office in the land. Government experience, once considered a prerequisite, is now an impediment, so hungry are American voters for something different."

~ Mark Brown, Chicago Sun Times; Chicago News 03/01/2017


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Le bonheur à la télévision
Jean-Louis Fournier

Pourquoi à la télévision, les images du bonheur, ce sont souvent des gens qui ont gagné, ou qui vont gagner, beaucoup d’argent? Un footballeur qui vient de marquer un but, une miss France qui vient d’être élue, ou des gens qui viennent de gagner à un jeu télévisé.
   Ils poussent des cris, ils hurlent de joie, ils trépignent, ils dansent, ils pleurent, ils s’embrassent, ils se roulent par terre, ils étreignent l’animateur.
   N’y a-t-il pas sur Terre d’autres raisons d’être heureux? D’autres images du bonheur?
   Pourquoi vous ne montrez pas de gens heureux à cause de rien? Heureux simplement d’être là et de vivre?
   Heureux chaque matin parce que le jour se lève. Heureux parce que c’est le printemps, qu’il y a des bourgeons dans les arbres. Heureux parce que c’est l’été, qu’il fait chaud, que l’eau de la source est fraîche.
   Heureux parce que c’est l’automne, que les forêts ont la couleur du feu.
   Heureux parce que c’est l’hiver, qu’il fait froid dehors et chaud à l’intérieur.
   Heureux parce qu’ils lisent un beau livre, heureux parce qu’ils adorent le bruit du vent, heureux parce qu’ils parlent et qu’ils écoutent les autres.
   Heureux parce qu’ils entendent de la musique, heureux parce qu’ils ont fait un beau dessin ou réussi un bon plat, heureux parce que leur parquet brille et leur voiture aussi, heureux parce que leur enfant a eu une bonne note à sa rédaction.
   Heureux parce qu’ils ont écrit une belle phrase. Heureux parce que la douleur s’éloigne.

On dit «bêtement heureux».
C’est pas si bête d’être heureux.

Source : Ça m’agace! Éditions Anne Carrière; 2012

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L’injonction du bonheur – Dans l’ère de la séduction obligatoire, ce qui fait exister, c’est aussi le regard de l’autre. [...] Que ce soit pour chercher un emploi ou pour chercher l’âme sœur, il faut veiller à son image. Il faut être beau, en forme, souriant, détendu, heureux... Ou, à défaut d’être heureux, il faut en donner l’apparence, sous peine de passer pour un médiocre et un laissé-pour-compte. Le bonheur est devenu une injonction de notre époque, comme si ne pas être heureux était l’indice d’une maladie suspecte, et que le malheur, quelle qu’en soit l’origine, correspondait à un échec personnel. Les injonctions de notre époque – soyez beaux, riches et performants – ont rendu insupportable l’échec et la privation. [...]
   Dans un monde d’apparence, ce qui importe, ce n’est pas ce que l’on est, mais ce qu’on donne à voir, ce ne sont pas les conséquences lointaines de nos actes, mais les résultats immédiats et apparents. C’est la raison majeure qui explique la banalisation de la perversion : dans tous les domaines s’affirme la tendance à traiter l’autre comme un objet dont on se sert tant qu’il est utile, et que l’on jette dès qu’il ne convient plus.
   De fait, nous assistons actuellement à une nette augmentation des pathologies narcissiques, car ce type de personnalité est hyperadapté au monde moderne. Ces changements de l’individu moyen sont le reflet des mutations induites par la vie des entreprises et la guerre économique : conditionné par le mythe de l’Homo oeconomicus engagé dans la «lutte pour la vie» contre les autres, il tend à être compulsif, toujours dans l’agir; il manque d’intériorité et reste dans des relations ludiques, superficielles. Le fait de douter et de se remettre en question, qui devrait être le signe d’une bonne santé psychique, est de moins en moins considéré comme une valeur positive.
   C’est la fin de l’épaisseur, de la profondeur des sentiments. Tout est superficiel, à fleur de peau. La moindre remarque entraîne des réactions épidermiques. L’importance donnée à sa propre image entraîne une fragilité narcissique qui amène certains à s’écrouler à la moindre critique d’un supérieur hiérarchique ou d’un ami.
   Selon certains spécialistes, ce mode de fonctionnement serait la conséquence d’expériences traumatiques, fruit non pas d’événements graves, mais plutôt de traumas dans l’infraordinaire, le banal, le quotidien.
   Y contribuent sans doute les frustrations éprouvées par celles et ceux qui avaient cru aux promesses des politiques, des médias ou de la publicité, donnant à croire qu’ils pourraient satisfaire l’ensemble de leurs désirs. Ces frustré(e)s qui n’ont pas compris que, pour grandir et devenir autonome, il fallait renoncer à la satisfaction de tous leurs désirs, se poseront ensuite en victimes, et certain(e)s réclameront même en justice des compensations financières pour réparation du dommage de n’avoir pas été comblé.

Marie-France Hirigoyen  
Les nouvelles solitudes. Le paradoxe de la communication moderne
Poche Marabout, 2007  

Marie-France Hirigoyen est psychiatre, psychanalyste et victimologue. Elle s’est spécialisée dans l’étude de toutes les formes de violence : familiale, perverse et sexuelle. Elle est l’auteur du best-seller Le Harcèlement moral. La violence perverse au quotidien (1998), de Malaise dans le travail. Harcèlement moral, démêler le vrai du faux (2001), et de Femmes sous emprise. Les ressorts de la violence dans le couple (2005).

14 janvier 2018

Entre virtuel et réel

Conseil
Théodore de Banville

Eh bien! mêle ta vie à la verte forêt!
Escalade la roche aux nobles altitudes.
Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,
Fuis les regrets amers que ton cœur savourait.

Dès l’heure éblouissante où le matin paraît,
Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.
Va devant toi, baisé par l’air des solitudes,
Comme une biche en pleurs qu’on effaroucherait.

Cueille la fleur agreste au bord du précipice.
Regarde l’antre affreux que le lierre tapisse
Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.

Marche et prête l’oreille en tes sauvages courses ;
Car tout le bois frémit, plein de rythmes confus,
Et la Muse aux beaux yeux chante dans l’eau des sources.

Les Cariatides (1842)



En arriverons-nous un jour à ne plus différencier le virtuel du réel?
Espérons que non.

Vraie conversation

Vrais amis (photo : Michael Maher)  

Vraie bienveillance

Vrai «j’aime»

Vraie joie de connexion 

Vraie tendresse

Vrai bisou

11 janvier 2018

Tolérance des oiseaux à nos rudes hivers

Après le froid polaire, la pluie et le verglas, du froid et de la neige en fin de semaine... Encore trois mois de capricieuse météo. Si au moins, à l'instar des mésanges, l'hiver nous rendait plus intelligents...! 

Saut périlleux (Montréal). Photo : Charles Contant, ICI Radio-Canada

Après des pluies diluviennes, des coulées de boue dans la région de Santa Barbara en Californie. Une voiture coincée à Montecito. Photo : Reuters / Handout

J’ai vu quelques mésanges hier – elles ont survécu aux -25/30C. Ouf.

Voici pourquoi ces minuscules boules de plumes réussissent leur parcours du combattant. En tout cas si vous pouvez les fournir en graines de tournesol, ne vous gênez pas! 

Comment les oiseaux survivent à l’hiver glacial du Canada
Publié le jeudi 28 décembre 2017

Les oiseaux ont dû trouver leurs propres méthodes pour survivre aux températures glaciales. Selon le naturaliste Brian Keating, ils ont trois options : «migrer, hiberner ou tolérer» le froid.

L’hiver, les mésanges survivent en mangeant autant de nourriture grasse que possible (comme des graines de tournesol), avant de se blottir toutes ensemble la nuit.
   «Pendant les nuits les plus glaciales, quand il y a du givre, elles entrent en hypothermie, précise le naturaliste Brian Keating. La température de leur corps baisse et elles le tolèrent.»
   Quand le mercure baisse sous les -30 degrés Celsius, certaines mésanges trouvent aussi refuge sous la neige.

Plus intelligentes l’hiver

Mésange à tête noire. Photo : © Michel Bury (photographe québécois).

Les mésanges entrent en hypothermie pendant les nuits les plus glaciales de l'hiver.

Les mésanges deviennent plus intelligentes lorsque le froid s’installe, pour qu’elles puissent se souvenir des endroits où trouver de la nourriture.
   Myrna Pearman, une naturaliste de Red Deer, explique dans son livre Beauty Everywhere que l’hippocampe des mésanges, soit la partie du cerveau responsable de la mémoire et de l’organisation spatiale, s’accroît de 30 % chaque automne.

Quant au gibier d’eau, comme les bernaches du Canada, il possède un atout supplémentaire qui empêche ses pattes de geler sur la glace quand il fait trop froid.

Les bernaches du Canada ont une caractéristique physique qui empêche leurs pattes de geler sur la glace. Photo : John Rieti / CBC

«[Ces oiseaux bénéficient] du sang chaud de leurs artères qui enveloppe le sang des veines, avec des capillaires plus petits, comme un gant; cela leur permet de réchauffer le sang qui remonte dans leurs pattes et leurs jambes, explique Brian Keating. Comme ça, ils peuvent préserver cette chaleur précieuse et garder leur tronc au chaud.»

Le sizerin blanchâtre, champion de l’hiver

Mais le véritable champion de la survie dans des températures glaciales, c’est le sizerin blanchâtre, un oiseau minuscule qui se trouve dans la toundra en Eurasie et en Amérique du Nord.

Sizerin flammé (redpoll). Photo : © Michel Lamarche (photographe québécois).
À voir : http://www.findnature.com/oiseaux/index-oiseaux-fr.html

«[Les sizerins blanchâtres] peuvent survivre jusqu’à 20 heures sans nourriture, même si la température baisse à -54 degrés Celsius», raconte le naturaliste Brian Keating. Ces oiseaux ont de petites pochettes dans leur oesophage qui leur permet de conserver des graines pour être digérées plus tard.

La température dans leur tronc est toujours maintenue à 40 degrés Celsius. «Leur température interne peut être de 73 degrés plus chaude que l’air autour d’eux, avec moins d’un centimètre de plumes pour séparer les deux extrêmes», précise Brian Keating.

Dans les arpents de neige... Photo : Daniel Doucet / Parcs Canada

Avec des informations de CBC News

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Les changements climatiques posent de grands défis aux petits oiseaux
Un texte d’Ariane Perron-Langlois
Publié le mercredi 21 décembre 2016

Si le froid fait frissonner bien des Québécois, il pose un défi encore plus grand pour les nombreuses espèces d'oiseaux qui vivent à l'année dans la Belle Province. Les changements climatiques pourraient rendre la vie plus difficile à certaines espèces.
   Les mésanges ne pèsent que 10 grammes, mais elles sont des championnes de la résistance au froid. C’est tout leur corps qui se transforme pour leur permettre de maintenir leur température corporelle à 40°C malgré la rigueur de l’hiver québécois.
   Puisque les mésanges se réchauffent en frissonnant, leur musculature devient plus importante.
   La majorité de leurs organes grossissent, notamment leur système digestif et leur cœur. Leur sang contient davantage de globules rouges.
   «C’est un remodelage corporel pratiquement complet», illustre François Vézina, chercheur en écophysiologie à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

Étudier la résistance au froid

Photo : Radio-Canada

Depuis une vingtaine d’années, M. Vézina observe comment différentes espèces d'oiseaux, dont les mésanges, résistent à de grandes variations de température.
   Jusqu’ici, ses données suggèrent que les mésanges sont assez résistantes aux variations de température que connaît normalement la province.
   Le chercheur veut maintenant comprendre comment cette espèce pourra s’adapter à des variations de température de plus en plus importantes, qui devraient être causées par les changements climatiques.
   «Ironiquement, plusieurs personnes s’imaginent que ce n’est pas un problème si nos hivers deviennent plus chauds. En fait, ils ne deviennent pas simplement plus chauds, ils deviennent aussi beaucoup plus variables. On devrait avoir plus de redoux, des redoux qui vont durer plus longtemps et, surtout, on revient rapidement aux conditions thermiques normales», explique M. Vézina.
   Il explique que la température passe, par exemple, de 5 à 10 degrés au-dessus de zéro, puis revient à -15 ou -20 degrés Celsius.
   Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les impacts des changements climatiques sur les oiseaux, selon M. Vézina. Il prévoit poursuivre ses recherches pendant plusieurs années.

8 janvier 2018

«L'arbre est une prière verticale»

Dur hiver frigorifiant (moins 25 C – 40 C avec le facteur éolien!), et pour les jours qui viennent Miss Météo prévoit de la pluie. Le spectre de la crise du verglas de 1998 (le 9 janvier fut surnommé «jour noir») hante toujours les Québécois 20 ans plus tard. Il y a plein de vidéos sur internet pour avoir une idée du désastre.
   Que faisons-nous tous sur cette planète maudite où nous passons notre temps à nous battre et à nous protéger contre tout? Il n’y a pas de doute : nous sommes des psychopathes sado-maso car en plus notre constitution n’est même pas adaptée pour survivre dans des conditions de vie aussi hostiles. Et là, nous sommes dans les arpents de neige; Voltaire avait raison, ce n'est pas une vie...

Bref, je m’ennuie des arbres verts, des fleurs  et des oiseaux.

Photo : Mosaïcultures internationales de Montréal, L’homme qui plantait des arbres

«Il avait jugé que ce pays mourrait par manque d’arbres… Il avait résolu de remédier à cet état de choses.» ~ Jean Giono

Il possible que des millions d’arbres aient été semés/plantés après la diffusion du film d’animation de Back L’homme qui plantait des arbres (1987).

Frédéric Back (1924-2013) était un artiste et un écologiste engagé qui s’est porté à la défense de la nature à travers toute son œuvre. Au-delà du génie artistique de ses films et de ses dessins, il s’est toujours exprimé comme un ardent défenseur de la beauté de la vie sur la planète et contre l’exploitation démesurée de celle-ci par l’être humain. Il a reçu de nombreux prix, dont deux Oscars. En décembre 2010, l’Académie du Cinéma de Beijing lui a décerné son Grand Prix d’honneur et dédié un espace d’exposition permanent.


L’homme qui plantait des arbres :

Ah si le jeune homme était un arbre
Mahmoud Darwich

L'arbre est le frère de l'arbre ou son bon voisin.
Le grand se penche sur le petit et lui fournit l'ombre qui lui manque.
Le grand se penche sur le petit et lui envoie un oiseau pour lui tenir compagnie la nuit.
Aucun arbre ne met la main sur le fruit d'un autre ou ne se moque de lui s'il est stérile.
Aucun arbre, imitant le bûcheron, ne tue un autre arbre.
Devenu barque, l'arbre apprend à nager.
Devenu porte, il protège en permanence les secrets.
Devenu chaise, il n'oublie pas son ciel précédent.
Devenu table, il enseigne au poète à ne pas devenir bûcheron.
L'arbre est absolution et veille.
Il ne dort ni ne rêve. Mais il garde les secrets des rêveurs.
Nuit et jour debout par respect pour le ciel et les passants,
  l'arbre est une prière verticale.
Il implore le ciel et, s’il plie dans la tempête, il s'incline avec la vénération d'une nonne,
  le regard vers le haut... le haut.
Dans le passé, le poète a dit: «Ah si le jeune homme était une pierre».
Que n’a-t-il dit : «Ah si le jeune homme était un arbre!»

Revue Mouvement, oct.-déc. 2008, p 109

* Mahmoud Darwich, né le 13 mars 1941 à Al-Birwah (Palestine sous mandat britannique) et mort le 9 août 2008 à Houston (Texas, États-Unis), est une des figures de proue de la poésie palestinienne.

1 janvier 2018

L’art de se tenir debout...

Proposition inspirante à se remémorer tout au long de l’année, car les baguettes magiques n’existent pas.

Nous avons besoin d’un futur auquel nous pouvons croire.

Parfois il faut se tenir debout dans un fauteuil roulant ou étendu par terre pour protester contre des lois injustes :

I'm getting arrested in DC today because I'll give every ounce I have left to stop the #GOP TaxScam ‏@AdyBarkan 18 déc. 2017 (via https://twitter.com/joshfoxfilm

"N'oubliez pas : le prix à payer pour la liberté diminue à mesure qu'augmente la demande." -- Stanislaw Jerzy Lec

SE TENIR DEBOUT

Se tenir debout
Pour prendre toutes les mesures afin que la Terre respire
Se tenir debout
Pour que la droiture et l’honnêteté nous inspirent

Se tenir debout
Pour élire des gouvernements qui prônent la justice et le respect
Se tenir debout
Pour que nos dirigeants se mobilisent pour la paix

Se tenir debout
Pour devenir une muraille contre la bêtise et l’intolérance
Se tenir debout
Pour que se répandent la joie et l’espérance  

Se tenir debout
Pour encourager les dénonciations qui nous libèrent
Se tenir debout
Pour être une terre d’accueil prospère

Se tenir debout
Pour protéger les gens qui ont peur  
Se tenir debout
Pour que tous aient droit au bonheur  

© Gilles Caron (communicateur, conseiller et formateur québécois)