28 mai 2018

Ne cours pas, choisis

Les listes

Liste les choses qui te rendent heureux.

Liste les choses que tu fais chaque jour.

Compare les listes.

Ajuste en conséquence.


Tsigane

Dans la course effarée et sans but de ma vie
Dédaigneux des chemins déjà frayés, trop longs,
J’ai franchi d’âpres monts, d’insidieux vallons.
Ma trace avant longtemps n’y sera pas suivie.

Sur le haut des sommets que nul prudent n’envie,
Les fins clochers, les lacs, frais miroirs, les champs blonds
Me parlent des pays trop tôt quittés. Allons,
Vite! vite! en avant. L’inconnu m’y convie.

Devant moi, le brouillard recouvre les bois noirs.
La musique entendue en de limpides soirs
Résonne dans ma tête au rythme de l’allure.

Le matin, je m’éveille aux grelots du départ,
En route! Un vent nouveau baigne ma chevelure,
Et je vais, fier de n’être attendu nulle part.

Charles Cros (Le coffret de santal)

Cueilli sur https://www.poetica.fr/   


Dernière descente avant la vie

Je suis dans l'eau
En flottement
Mon visage se maintient au dessus de la surface
Difficilement
Je te distingue à peine
Est ce toi qui t'éloignes?
Ou moi qui dérive?
L'équilibre est fragile entre deux éléments
Tout est flou
Étrange

Plus le temps passe et plus je coule
Qui viendra me chercher en bas?

Jamais

On peut savoir vaguement qui on est
Mais on ne sait jamais qui on peut devenir

Gaëtan Hochedez

23 mai 2018

Un juge à hauteur de femme. Enfin!

T’aurais mieux fait d’rester amibe,
l’Homo Sapiens!


[...]

Mais que n’es-tu resté macaque
jusqu’à jamais!

Narcisse à relents de cloaque,
par ton nombril, hypnotisé,
mais que n’es-tu resté macaque!
Ou bien crapaud! Poisson! Amibe!
Qu’ainsi n’y eût ni faits ni scribes
et nulle Histoire à raconter!

Esther Granek, «De la pensée aux mots» 1997


Je me réjouis que le juge de la Cour supérieure du Québec, Donald Bisson, ouvre la porte au recours collectif des Courageuses contre Gilbert Rozon.


François Messier | ICI Radio-Canada nouvelles | Le 22 mai 2018 – Dans une décision d’une quarantaine de pages rendue mardi, le magistrat rejette les nombreux arguments qu’avait avancés le fondateur et ex-grand patron du Groupe Juste pour rire pour rejeter l’action collective.
   Le juge Bisson n'a par exemple pas retenu l'argument de M. Rozon selon lequel «le fait de charmer en utilisant son pouvoir n'est pas une faute».
   Le cas de Mme Tulasne, écrit-il, «ne correspond aucunement à la banalisation grossière et déformée que présente M. Rozon» et mérite donc d'être jugé sur le fond.
   Le recours autorisé par le juge Bisson couvrira «toutes les personnes agressées et/ou harcelées sexuellement par Gilbert Rozon».
   «Dans le passé, le véhicule procédural de l’action collective a démontré son efficacité dans les dossiers d’agressions sexuelles, puisqu’il a permis à des centaines de victimes d’avoir accès à la justice au Québec», conclut-il.
   Selon Rémi Bourget, la décision du juge Bisson, et particulièrement ses propos «très durs» sur la «banalisation grossière et déformée que présente M. Rozon», montre que les tribunaux ne sont pas insensibles aux critiques qui lui ont été faites dans des dossiers d'agressions sexuelles. «On sent tout au long du jugement que les tribunaux sont rendus conscients aujourd'hui de la grande difficulté [pour] les victimes de violences sexuelles d’aller porter des accusations contre leur agresseur, que ce soit au civil ou au criminel. On sent que c’est une réflexion que la cour a faite lorsqu'est venu le temps d’autoriser ce recours.»
   Le juge mentionne par exemple que plusieurs victimes alléguées de M. Rozon ont pu être découragées par le fait qu'il a eu droit à une absolution inconditionnelle après avoir été condamné pour agression sexuelle il y a 20 ans.
   Me Bourget rappelle enfin que le fardeau de la preuve dans le cas des actions collectives est moindre que celui qui est requis dans des procès au criminel. «Devant une cour de droit civil, on doit prouver par prépondérance des probabilités, pas hors de tout doute raisonnable», résume-t-il.

Article intégral et vidéos :


Weinstein s’est tiré d’affaire en monnayant des accords de confidentialité dont on ne connaîtra sans doute jamais le nombre exact. Un pauvre type répugnant (le mot n’est pas assez fort). À voir si vous avez accès à la zone (en français) :
L’affaire Weinstein nous fait découvrir comment le magnat d’Hollywood, Harvey Weinstein, aurait harcelé et agressé sexuellement des dizaines de femmes durant plus de quatre décennies. Le documentaire met en lumière les méthodes élaborées que lui et son entourage ont utilisées pour tenter de réduire au silence ses accusatrices.

Production 2018 par BBC Current Affairs, Royaume Uni; Réalisateur(s) : Jane McMullen, Leo Telling  https://ici.tou.tv/l-affaire-weinstein

La manosphère en calvaire
Josée Blanchette | Le Devoir | 4 mai 2018

[Extraits]

[...] Voici la définition que donne le Wiktionnaire de la manosphère : «Manosphère / féminin (Internet) (Néologisme) Communauté de sites Internet et de réseaux sociaux dédiés aux hommes.  La manosphère est un réseau de sites Web et de forums en ligne. Une constellation de la misogynie. Protégés par l’anonymat, les hommes échangent des tuyaux, discutent stratégies de conquête, publient commentaires sexistes […].»

Si on résume : des mâles alpha ou béta adhèrent à des groupes sexistes (souvent racistes aussi, et même néonazis) et adoptent un lexique très précis propre à leur secte, qui se revendique de l’homme des cavernes à peu de chose près. Visiter ces forums sème l’effroi ; les idées véhiculées y sont d’une violence i-nou-ïe. Francine Pelletier avait bien raison de souligner mercredi dans ces pages qu’il faut de toute urgence aller scruter de près ce qui se trame dans ces réseaux souterrains. Ces voûtes nauséabondes du Web servent de caisse de résonance à des idées meurtrières où les «martyrs» de la trempe de Lépine ou de Minassian sont élevés au rang de héros.

Débarquer de la croix

Les agresseurs se perçoivent donc comme des victimes de la misandrie ambiante, un peu comme Trump hurle FAKE NEWS sur Twitter. Deux «faux faits» parmi d’autres : 88 % des milliardaires sont des hommes et 70 % des richesses mondiales leur appartiennent. Ces statistiques proviennent du récent essai La crise de la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace dont je me suis régalée, un panorama historique, sociologique, et un survol international sur cette question qui fait couler du sang. Lorsque je mentionne à son auteur, le professeur de science politique Francis Dupuis-Déri, cette phrase de la célèbre Dre Shirlee (Dolly Parton), «Get down off the cross, honey, somebody needs the wood», il s’esclaffe.  

Très au fait des délires paranoïdes de la manosphère, Francis Dupuis-Déry a codirigé deux ouvrages collectifs, l’un sur le mouvement masculiniste au Québec et l’autre sur les antiféministes. Cet hétéro-anarcho-féministe constate qu’un tango de la mort est engagé depuis les mouvements #AgressionNonDénoncée et #MeToo. Il définit ces mâles misogynes et hargneux sous le terme de «suprémacistes mâles».

[...] «La logique des suprémacistes mâles est une logique de mépris, de caste supérieure, une logique aristocratique dans le sens où ils réclament leur dû, ce qu’on appelle entitlement. Comment peuvent-ils se croire?»

Qu’un homme comme lui qui ne s’émeut pas d’être traité de gai ou de «pisse-assis» le dise ajoute un peu de poids à l’énoncé.

«Comment ne pas être découragé, en effet, par une propagande qui laisse entendre que mon potentiel humain physique, psychologique et moral est déterminé par mes ancêtres qui chassaient le mammouth ou par un organe qui pend entre mes jambes?» demande encore Dupuis-Déri dans son ouvrage. Il ajoute que les hommes ne sont pas «en crise», mais qu’ils «font des crises», «au point de tuer des femmes».

Article intégral :


La crise de la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace
Francis Dupuis-Déri
Les Éditions du remue-ménage, 2018  

Résumé de l’éditeur :

Une crise de la masculinité, dit-on, sévit dans nos sociétés trop féminisées. Les hommes souffriraient parce que les femmes et les féministes prennent trop de place. Parmi les symptômes de cette crise, on évoque les difficultés scolaires des garçons, l’incapacité des hommes à draguer, le refus des tribunaux d’accorder la garde des enfants au père en cas de séparation, sans oublier les suicides. Pourtant, l’histoire révèle que la crise de la masculinité aurait commencé dès l’antiquité romaine et qu’elle toucherait aujourd’hui des pays aussi différents que le Canada, les États-Unis et la France, mais aussi l’Inde, Israël, le Japon et la Russie. L’homme serait-il toujours et partout en crise?

Dans ce livre, Francis Dupuis-Déri propose une étonnante enquête sur ce discours de la «crise de la masculinité», dont il retrace l’histoire longue et ses expressions particulières selon le contexte et les catégories d’hommes en cause, notamment les «hommes blancs en colère» ainsi que les Africains-Américains et les «jeunes Arabes». Il analyse l’émergence du «Mouvement des hommes» dans les années 1970 et du «Mouvement des droits des pères» dans les années 1990 et leurs échos dans les réseaux chrétiens et néonazis. Il se demande finalement quelle est la signification politique de cette rhétorique, qui a pour effet de susciter la pitié envers les hommes, de justifier les violences masculines contre les femmes et de discréditer le projet de l’égalité entre les sexes.


Interview à « Plus on est de fous, plus on lit », Radio-Canada Première 11 avril 2018 :

21 mai 2018

Bénis soient-ils

J’ai cherché dans les temples, les églises et les mosquées. Mais j’ai trouvé le Divin dans mon cœur. ~ Rumi


Les Esclaves

Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et, bien entendu, il trouva que c'était bien. Ce qui prouve qu'il avait une très bonne opinion de lui-même car ce n'était pas si bien que cela.

En effet, le chat ne voulait rien faire. Il était paresseux, renfermé, taciturne, économe de ses gestes et, de plus, extrêmement buté. C'est alors que Dieu eut l'idée de créer l'homme. Uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps. Au chat, il avait donné l'indolence et la lucidité; à l'homme, il inocula la névrose de l'agitation, le don du bricolage et la passion du travail intensif. L'homme s'en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation fondée sur l'invention et la production, la concurrence et la consommation. Civilisation fort tapageuse qui n'avait en réalité qu'un seul but secret : offrir au chat le confort, le vivre et le couvert.

C'est dire que l'homme inventa des millions d'objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat de sciure, le filet du pêcheur breton, le couteau à hacher la viande, la moquette ou le tapis, le panier d'osier et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment bien la musique.

Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. À leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l'être. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des chats. 

~ Jacques Sternberg (in 188 contes à régler, Denoël, 1988) 


Vénéré ou persécuté : c’est lui le «boss»!

19 mai 2018

Extrême simplicité et extrême vanité

L’hirondelle du Bouddha
François Coppée

À Edmond de Guerle.

Quand son enseignement eut consolé le monde,
Le Bouddha, retiré dans la djongle profonde
Et du seul Nirvâna désormais soucieux,
S’assit pour méditer, les bras levés aux cieux;
Et gardant pour toujours cette sainte attitude,
Il vécut dans l’extase et dans la solitude,
Concentrant son esprit sur un rêve sans fin
Avant d’être absorbé par le Néant divin.
Le temps avait rendu tout maigre et tout débile
Le corps ossifié de l’ascète immobile;
Les lianes grimpaient sur son torse engourdi
Que ne réchauffait plus le soleil de midi;
Et ses yeux sans regard, dans leurs mornes paupières,
Semblaient avoir acquis la dureté des pierres.
Il aurait dû mourir, par la faim consumé;
Mais les petits oiseaux, dont il était aimé,
Les oiseaux qui chantaient dans les branches fleuries,
Venaient poser des fruits sur ses lèvres flétries.
Et, depuis très longtemps, c’est ainsi que vivait
Le Bouddha vénérable, absolument parfait.

Donc mille et mille fois, et mille fois encore,
La lune qui blanchit et le soleil qui dore
Les forêts, sur son front tour à tour avaient lui,
Sans que se fût distraite un seul instant en lui
Sa pensée, en un songe immuable perdue,
Lorsque dans sa main droite, au ciel toujours tendue,
Dans sa main sèche et grise ainsi que du granit,
Une hirondelle vint, un jour, et fit son nid.

L’extase du Bouddha ne parut point troublée
Par cette confiante et fidèle exilée
Qui, franchissant du vol la montagne et la mer,
Des froids climats du Nord revenait, chaque hiver,
Et retrouvait toujours son nid chaud et paisible
Dans le creux de la main du rêveur impassible.
À la fin, cependant, elle ne revint plus.

Hirondelles des granges; gravement menacée d'extinction au Canada. 

Et, quand les derniers temps furent bien révolus
Du retour des oiseaux que l’exil seul protège,
Lorsque l’Hymalaya se fut couvert de neige
Et lorsque tout espoir fut perdu, le Bouddha
Détourna lentement la tête; il regarda
Sa main vide; et les yeux du divin solitaire,
Qui depuis si longtemps n’avaient rien vu sur terre,
Ses yeux tout éblouis d’immensité, ses yeux
Éteints et fatigués de contempler les cieux,
Ses yeux aux cils brûlés, aux paupières sanglantes.
S’emplirent tout à coup de deux larmes brûlantes;
Et celui dont l’esprit était resté béant
Devant l’amour du vide et l’espoir du néant,
Et qui fuyait la vie et ne voulait rien d’elle,
Pleura, comme un enfant, la mort d’une hirondelle.

Les récits et les élégies (1878)

Cueilli sur https://www.poetica.fr/ 

Dans le monde superficiel de la monarchie  

Difficile d’éviter le tapage médiatique sur le couple Harry & Meghan. Peut-être parce le Canada est un dominion du Commonwealth. Si on m’avait demandé ce qu’était un dominion quand j’étais jeune, j’aurais répondu une chaîne canadienne de supermarchés (Dominion supermarket). Assez ironique.  

Je l’avoue, j’ai regardé un bout de la cérémonie. Rafraichissant de voir des visages souriants  à l’œil coquin parmi les mines renfrognées de la famille royale. Inviter des musiciens et choristes noirs à un événement aussi protocolaire et suranné était audacieux. Chapeau! c’est le cas de le dire. Je ne sais pas si les membres de la famille proche ont le droit de se déclarer ouvertement athées puisque la reine est de facto la cheffe de l’Église Anglicane, hum... Pauvre Elizabeth, une roturière (of common birth) de plus (1). On dit que Meghan est féministe et que désormais elle n’aura plus le droit d’exprimer son opinion sur des sujets pouvant porter à controverse. Or on sait que la reine mène sa cour de façon spartiate, de sorte qu’il pourrait y avoir de petites étincelles.

Bref, je ne suis pas monarchiste, mais plutôt allergique à ce monde artificiel. Donc je me fiche royalement du mariage de H & M, mais je leur souhaite quand même une belle et bonne vie dans la prison Windsor. En tout cas, c’est le couple qui me semble le plus sympa de la bande.

Le branding de la famille royale est surveillé, mais je crois que des souvenirs de très mauvais goût ont échappé à sa vigilance. Tel ce maillot de bain : dévotion ou dérision? Qui voudrait se voir dans cette position? 


Si vous avez envie de rigoler des mascarades vestimentaires royales :
https://artdanstout.blogspot.ca/2013/12/bede-decoiffante.html 

(1) Cette idée de naissance qui n'est pas noble ou de rang inférieur est complètement stupide. Je suis persuadée que si on analysait l'ADN de beaucoup de noirs et de métis, on y trouverait du sang bleu car les membres des familles royales et les aristocrates ont violé et engrossé des esclaves tout au long de la traite négrière.
   «Je souhaiterais vivre cinquante ans de plus; je crois que je verrais les trônes de l'Europe vendus aux enchères contre de la vieille ferraille. Je crois que je verrais réellement la fin de ce qui est sûrement la plus grotesque de toutes les escroqueries jamais inventées par l'homme : la monarchie. Il y a imposture et imposture; il y a fraude et fraude, mais la plus limpide de toutes est celle des couronnés, disait Mark Twain en 1889. La monarchie a la parole, et celle-ci lui a permis de convaincre l'homme qu'elle différait du serpent à sonnette, que quelque part elle avait quelque chose de précieux, quelque chose qu’il valait la peine de préserver, quelque chose de bon et de grand, lorsqu'elle était bien «modifiée», quelque chose lui donnant droit à la protection contre le bâton du premier venu qui l’attraperait si elle sortait de son trou.»
   Les bonnes œuvres ne compensent pas les privilèges que s’accordent ceux qui se prétendent supérieurs – «la brutalité sous un vernis de luxe, la vantardise de comédien, par quoi le riche fait étalage de ses jouissances, évoquent, chez le pauvre, l'idée que l'argent seul importe, tandis qu'en réalité, si l'argent importe quelque peu, l'esprit importe bien davantage», disait Nietzsche.
   Dans ce monde de vanité, l’important est de rester au-dessus de la masse en suivant des codes complexes de démarcation allant de l’habillement à la posture, à l’étiquette (façon de converser, de manger, de traiter les domestiques) jusqu’à la manière de gérer les écarts de la moralité souvent trahie. Les aristocrates et les parvenus copient les comportements de la royauté à échelle réduite. Ils héritent de la fortune familiale, ne travaillent pas, profitent du travail de leurs métayers sous-payés ou simplement nourris/logés, et récoltent les revenus de l’exploitation. L'aristocratie garde des signes distinctifs d'identité sociale : un train de vie mondain, la double résidence (dans l'idéal un hôtel particulier en ville et un château à la campagne), des loisirs coûteux en temps et en espace (chasse, tourisme). L'indécrottable sentiment de supériorité (créé de toute pièce) ne disparaîtra qu'avec eux.

Les monarques encore bien présents partout dans le monde

ICI Radio-Canada | 18 mai 2018

Dans 44 pays du monde, soit 23 % des États reconnus par l'ONU, le chef de l'État est un roi ou une reine. Pourquoi, plus de deux siècles après les révolutions américaine et française, cette forme de gouvernement perdure-t-elle?
   Principauté, royaume, émirat, grand-duché, sultanat… les titres varient, mais une réalité demeure : celle du monarque propulsé sur le trône en raison de sa naissance plutôt que par la volonté expresse du peuple.
   Seize pays dans le monde ont la reine Élizabeth II comme chef d’État. Outre le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, il y a des États comme la Jamaïque, la Barbade et d’autres petites îles des Caraïbes. C’est avant tout un héritage du temps de l’Empire.
   Les Australiens ont bien tenté, en 1999, un référendum proposant que le pays devienne une république, mais les tenants du statu quo l’ont emporté.
   Au Canada, ceux qui veulent abolir la monarchie se heurtent à la difficulté d'obtenir le consentement unanime des 10 provinces et du Parlement fédéral. 

Article intégral :

13 mai 2018

Nous sommes perdus (Mayer Hillman)

Mayer Hillman dit ce que personne n'osera dire sur la réalité climatique

Patrick Barkham | The Guardian | 26 avril 2018

Le scientifique de 86 ans, dit qu’accepter la fin imminente de presque toute la vie sur terre pourrait être ce qui nous aiderait à la prolonger

Dr Mayer Hillman with his bike outside his home in London. Photograph: John Alex Maguire / Rex Features

«Nous sommes perdus» [We are Doomed], dit Mayer Hillman avec un sourire tellement rayonnant, qu’il faut un moment pour assimiler les mots. «L'issue est la mort, et c'est la fin imminente de presque toute la vie sur terre parce que nous sommes trop dépendants des énergies fossiles. Il n'y a aucun moyen d'inverser le processus qui fait fondre les calottes polaires. Et très peu de gens semblent prêts à le dire.»

Hillman, chercheur en sciences sociales et attaché de recherche émérite de l'Institut d'études politiques, ose le dire. Ses sombres prévisions sur les conséquences incontrôlables des changements climatiques, dit-il sans fanfare, sont «mon testament». Sa dernière intervention dans la vie publique. «Je ne vais pas écrire plus parce qu'il n'y a rien de plus qui peut être dit», disait-il quand je l'ai entendu parler devant une audience ébahie à l'Université d'East Anglia, à la fin de l'année dernière.

De Malthus au bogue du millénaire, la pensée apocalyptique fait piètre figure. Mais lorsqu'elle vient de Hillman, il peut valoir la peine d’y prêter attention. Depuis près de 60 ans, sa recherche a utilisé des données concrètes pour défier la sagesse conventionnelle des décideurs. En 1972, il a critiqué les grands centre d’achat à la périphérie des villes plus de 20 ans avant que le gouvernement ne change les règles de planification pour arrêter leur propagation. En 1980, il a recommandé l'arrêt de la fermeture de l'embranchement de chemin de fer c'est seulement maintenant que certaines lignes fermées sont rouvertes. En 1984, il a proposé de cotes énergétiques pour les maisons proposition finalement adoptée par le gouvernement en 2007. Et, il y a plus de 40 ans, il contestait la poursuite de la croissance économique. [...]

«Devant l’échec en vu, faire du vélo un mode de transport primordial est presque hors de propos», dit-il. «Nous devons cesser de brûler des combustibles fossiles. De nombreux aspects de la vie dépendent des combustibles fossiles, sauf la musique, l'amour, l'éducation et le bonheur. Ces choses-là, qui ne requièrent de combustibles fossiles, et c’est là-dessus que nous devons nous concentrer.» [...]

Bien qu'Hillman n’ait pas pris l’avion depuis plus de 20 ans en raison de son engagement personnel à la réduction des émissions de carbone, mais maintenant il méprise l'action individuelle qu'il dit ‘aussi bonne que futile’ ... Même si le gouvernement allait à zéro carbone ça ne ferait presque pas de différence.»

Au lieu de cela, dit Hillman, la population mondiale devrait passer globalement à émissions zéro dans l'agriculture, le transport aérien, le transport maritime, le chauffage résidentiel tous les aspects de notre économie et réduire notre population humaine aussi. Cela peut-il se faire sans un effondrement de la civilisation? «Je ne pense pas», dit Hillman. « Pouvez-vous imaginer tout le monde dans une démocratie où on abandonne le transport aérien? Vous pouvez imaginer la majorité de la population devenir végétalienne? Vous pouvez imaginer la majorité accepter de limiter la taille de leur famille?»

Hillman doutes que l'ingéniosité humaine puisse trouver une solution, et dit qu'il n'y a aucune preuve que les gaz à effet de serre puissent être enterrés en toute sécurité. [...]

Hillman accuse toutes sortes de dirigeants les chefs religieux, les scientifiques et les hommes politiques de ne pas avoir à discuté honnêtement de ce que nous devions faire pour passer à zéro émissions de carbone. «Je ne pense pas qu'ils le peuvent parce que la société n'est pas organisée pour leur permettre de le faire. Les partis politiques se concentrent sur les emplois et le PIB, qui dépend des combustibles fossiles.»  

Avec la perte d’espoir, apparaît le truisme «nous allons abandonner». Et pourtant, l'optimisme face à l'avenir est illusoire, dit Hillman. Il croit que le fait d'accepter que notre civilisation est perdue rendrait l'humanité un peu comme la personne qui reconnaît qu'elle est en phase terminale. Ces personnes s’adonnent rarement à une bringue désastreuse; au lieu de cela, ils font tout leur possible pour prolonger leur vie.

La civilisation peut-elle prolonger sa durée jusqu'à la fin de ce siècle? «Cela dépend de ce que nous sommes prêts à faire.» [Selon Hillman] il faudra beaucoup de temps avant que nous puissions prendre des mesures proportionnées pour stopper la calamité climatique. «Le capitalisme barre le chemin. Pouvez-vous imaginer l'industrie mondiale du transport aérien démantelée tandis que des centaines de nouvelles pistes sont en construction à l'heure actuelle partout dans le monde? C'est presque comme si nous tentions délibérément de défier la nature. Nous faisons l'inverse de ce que nous devrions faire, avec l’accord tacite de tout le monde, et y'a personne qui sourcille.»

Article intégral en anglais :

COMMENTAIRE

Je suis d’accord avec Mayer Hillman : WE ARE DOOMED

En tout cas, dans la Belle Province, on est énergivore. C’est charmant de se retrouver dans un bouchon de circulation entourés de véhicules pareils à des blindés de l’armée, trop hauts, trop larges, qui prennent trop de place et bouchent la vue – on ne voit plus rien d’autre autour! 


Un exemple de notre niveau de quotient environnemental (QE) :
La vente des camions et des VUS poursuit sa montée au détriment des voitures. Après une année 2016 record, les ventes de véhicules neufs poursuivent leur progression au Québec. En 2017, il s’est vendu 462 087 véhicules, le chiffre le plus haut jamais atteint dans la province. Le camion Ford Série F, est en tête des ventes depuis 2016. L’augmentation des ventes de VUS se poursuit en 2017 avec une augmentation de 7,4 % par rapport à l’an dernier, ce qui représente 181 000 véhicules au total! C’est désormais le Nissan Rogue qui est le VUS le plus populaire au Québec, devant le Toyota RAV4 et le Honda CR-V. Source : https://www.protegez-vous.ca/


Images : captures d’écran tirées de
Lets Pollute – détruisons la planète dans la joie et la bonne humeur

Let’s Pollute (English version) 

10 mai 2018

L’art de ressentir et d’écouter

En nous concentrant principalement sur le langage (les mots), notre perception sensorielle, qu’on appelle instinct chez les animaux (voyez l’article précédent), s’est atrophiée. Et c’est dommage car les mots sont des symboles sujets à interprétation erronée qui, en outre, mentent souvent.

Voici deux méthodes pour mieux comprendre nos interlocuteurs et conséquemment mieux communiquer. Il est vrai que lorsqu’on ferme les yeux, pour écouter de la musique par exemple, on «entend» mieux puisqu’on est moins distrait par le décor et le mouvement ambiant. Il est vrai aussi que lorsqu’on écoute attentivement un interlocuteur en le regardant dans les yeux, on peut aussi capter des émotions profondes que les mots ne rendent pas toujours.

À vous d’explorer...  

Fermer les yeux pour mieux cerner les émotions des autres

Alain Labelle | 12 octobre 2017 | ICI Radio-Canada nouvelles

La meilleure façon de connaître avec précision l'état émotif de quelqu'un est de fermer les yeux et de l'écouter, affirment des psychologues de l'Université Yale, aux États-Unis.


Même en présence d’une bonne volonté et d’une certaine habileté, les gens perçoivent souvent de façon imprécise les émotions des autres. Photo : Getty Images/SensorSpot

Les travaux du Pr Michael Kraus et de ses collègues montrent que les gens qui écoutent les autres sans les regarder parviennent mieux à cerner les émotions de leurs interlocuteurs que ceux qui les regardent.
   M. Kraus explique que les sciences sociales et la psychologie s’intéressent depuis des décennies à la capacité des individus à discerner l’état émotif et les intentions des autres avec précision, et des qualités nécessaires pour y arriver.
   Mais, même en présence d’une bonne volonté et d’une certaine habileté, les gens perçoivent souvent de façon imprécise les émotions des autres.
   «Notre étude laisse à penser que s'appuyer sur une combinaison d'indices vocaux et faciaux, ou uniquement d'indices faciaux, n’est pas la meilleure stratégie pour reconnaître avec précision les émotions ou les intentions des autres.» (Michael Kraus, de l’Université Yale)
   Dans leurs travaux, les chercheurs décrivent cinq séries d’expérimentations menées auprès de plus de 1800 participants à travers les États-Unis.
   Dans ces expérimentations, les individus qui écoutaient sans observer étaient davantage capables, en moyenne, d’identifier correctement les expériences vécues par les autres.
   Seule exception : lorsque les participants écoutaient des voix informatisées. Celles-ci entraînaient davantage de mauvaises interprétations, dans tous les cas.
   Ces résultats sont importants, affirme le Pr Kraus, puisque la majorité des études sur la reconnaissance émotionnelle s’appuyaient sur le rôle des indices faciaux.
   «Ce que nous disent ces résultats, c'est que les gens accordent trop d'attention au visage et que la voix contient toute l’information nécessaire à la perception avec précision des états émotionnels des autres.» (Michael Kraus, de l’Université Yale)
   Deux raisons pourraient expliquer cette réalité, selon les auteurs de ces travaux, publiés dans la revue Americain Psychology : l’humain a développé plus de stratégies pour masquer les expressions faciales liées à ses émotions; la présence de plusieurs informations, sonores et faciales, peut confondre l’analyse et baisser le niveau de précision de l’interprétation. En d’autres mots, s’engager dans deux tâches complexes simultanément (c'est-à-dire regarder et écouter) nuit à la performance d'une personne dans les deux tâches.
   Selon le chercheur, ces résultats montrent que les études sur la perception des émotions d’autrui doivent davantage se concentrer sur la vocalisation.


5 façons d'être un meilleur auditeur

Ben Connelly (1)

Transformez vos relations en changeant votre manière d’écouter

Nous savons tous ce que c'est que de ne pas être écouté et – si nous sommes honnêtes – d'être un auditeur inattentif. Il peut être difficile de mettre de côté nos propres préoccupations et opinions et d’écouter attentivement un interlocuteur, surtout si le sujet n'est pas familier, ennuyant, ou malaisant.
   Cependant, offrir à quelqu'un notre entière attention est un cadeau des plus précieux. En tant que professeur de zen, j’enseigne «l’écoute bienveillante» pour aider les élèves à se connecter plus profondément aux autres. J'ai vu cette pratique désamorcer des conflits, améliorer l’humeur des gens et transformer des relations. Cela nous aide à comprendre nos interlocuteurs à un niveau beaucoup plus profond et à faire de la place dans notre esprit et notre cœur à des idées et des perspectives différentes des nôtres.
   L'écoute bienveillante est simple à pratiquer, mais cela ne veut pas dire qu'elle est facile à maîtriser. Cela requiert la participation de votre être entier corps, esprit et cœur afin de comprendre et d’accueillir l'expérience de l’autre dans l'instant. Ce n’est peut-être pas une tendance naturelle, mais vous pouvez apprendre en pratiquant ces cinq exercices.
   Travaillez-les un à la fois ou tous en même temps lors de votre prochaine conversation. Je vous suggère de commencer à petite échelle : demandez à un ami de vous parler de sa journée et pratiquez l’écoute bienveillante.


1. Écoutez avec tout votre corps
    Méthode – Orientez votre corps pour faire face à la personne qui parle et mettez de côté toute autre activité. Assis ou debout bien droit, restez immobile. Regardez votre interlocuteur dans les yeux.
    Pourquoi – Vous serez peut-être tenté de regarder ou de jouer avec votre téléphone. Les émotions des autres peuvent paraître bizarres ou même gênantes (la tristesse et la colère peuvent être particulièrement difficiles à gérer), et l'agitation est un moyen d'échapper à l'intensité. Mais en restant immobile, vous choisissez de ne pas fuir les émotions qui se présentent. Vous choisissez plutôt d'être physiquement et émotionnellement présent.

2. Écoutez avec tout votre esprit
    Méthode – Concentrez toute votre attention mentale sur l’interlocuteur. Lorsque vous remarquez que vous pensez à autre chose, laissez passer et revenez à l'écoute attentive.
    Pourquoi – La distraction mentale est un grand obstacle à l’écoute. Si vous avez déjà essayé la méditation, vous savez comme les pensées peuvent sans cesse détourner notre attention du présent pour nous entraîner vers le passé ou le futur, ou des jugements sur le présent. Une idée importante peut survenir, et si vous craignez de la perdre, vous voudrez parler ou agir immédiatement. Rassurez-vous, ces pensées réapparaîtront quand vous en aurez besoin; vous n'avez pas besoin de toujours comprendre les choses tout de suite. L'écoute attentive peut vous aider à cultiver la conscience de l'instant et à vous adapter à la vie telle qu’elle se présente.

3. Connaissez votre propre coeur
    Méthode – Notez les émotions qui surviennent lorsque vous êtes à l'écoute. Reconnaissez-les, puis mettez-les de côté pour l'instant.
    Pourquoi – Vous pouvez entendre quelque chose qui déclenche une forte réaction émotionnelle. Par exemple, l’interlocuteur peut être en colère et il veut que vous le sachiez! Nous avons tous nos propres réactions spontanées dans les interactions désagréables : défensive, neutralité, humour ou fuite dans le silence. L'écoute bienveillante permet de reconnaître nos tendances et des sentiments sous-jacents souvent ignorés. Connaître votre propre coeur, facilitera la compréhension du coeur de l'autre, et lorsque vous mettez temporairement de côté votre propre bagage d'émotions, vous créez les conditions nécessaires à une connexion plus profonde.

4. Ouvrez complètement votre cœur
    Méthode – Écoutez au-delà des mots. Soyez attentif à la façon dont le corps, le visage, et la voix expriment les émotions de la personne. Captez l'ensemble de son sentiment.
    Pourquoi – Lorsque vos propres réactions émotionnelles dominent, vous ne percevez pas l'émotion sous-jacente que l'autre exprime. Prenons la personne en colère qui se décharge sur vous : notez l’expression, le ton, et les gestes au-delà de ses paroles, expriment-ils la tristesse, la peur, l'anxiété? En faisant attention aux signaux non verbaux, vous pouvez mieux comprendre le sentiment profond caché derrière les mots.

5. «Let it be»
    Méthode – Abstenez-vous de donner des conseils ou d'essayer de résoudre le problème de l'autre.
    Pourquoi – Conseiller est une forme de communication spécifique. Il y a un temps et un endroit pour cela – et ce n'est pas le moment. Il n’est pas nécessaire de dire «ça va aller mieux...» ou «un de perdu, dix de retrouvés» ou «tu pourrais peut-être essayer...». Écoutez. Apprenez à accueillir les sentiments qui se présentent. Faites de vos oreilles et de votre coeur un espace où la personne peut être totalement accueillie et entendue. Vous serez aussi encouragé de voir votre capacité de rester en contact avec la tristesse, la colère ou le désespoir des autres que vous pouvez vivre ensemble à la fois les bons moments et les plus difficiles. Quelque chose de beau circule quand on est simplement à l’écoute de l’autre. Faites confiance à ce principe.

Source (en anglais) : https://experiencelife.com/

(1) Ben Connelly enseigne le Zen Soto et la pratique de la pleine conscience. Il est l'auteur de Inside the Grass Hut, Living Shitou’s Classic Zen Poem  

5 mai 2018

Des aidants naturels enfin reconnus

J’aime rapporter les bons coups des animaux. Ces êtres vivants et intelligents qui ne sont pas des choses, des objets de consommation, ni des bien-meubles dont on peut disposer à notre guise sans tenir compte de leur sensibilité.

Nous savons que les chiens et les chevaux sont des «thérapeutes» très doués avec les personnes aux prises avec des problèmes de santé psychologique. Aujourd’hui, il semble qu’on (re)découvre le potentiel du chat.

L’exemple qui suit montre que les chats peuvent accomplir de petits miracles. Grâce à son chat, cette fillette atteinte d’autisme a rapidement augmenté sa capacité de communiquer verbalement et de s’exprimer par l’art – ses tableaux sont magnifiques. Chez Iris, la peur de l’eau faisait du bain une corvée. Mais la présence du chat Thula, dans le bain et la piscine, a changé la donne. Les deux amis font tout ensemble.






La jeune artiste à l’œuvre :
Iris and Thula - An AMAZING autistic girl and her cat buddy - Her paintings like Monet Landscapes

Lundi dernier, le vétérinaire Jean Gauvin rapportait une recherche réalisée par des vétérinaires américains sur les possibles «vertus thérapeutiques» du chat :

Le chat serait bénéfique pour les enfants souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme
Les éclaireurs | 30 avril 2018 | ICI Radio-Canada Première

La présence d'un chat dans une maison où vit un enfant aux prises avec un trouble du spectre de l'autisme (TSA) modéré est bénéfique pour ce dernier, dit le vétérinaire Jean Gauvin, citant les résultats d'une étude parus récemment dans la revue scientifique Frontiers of Veterinary Medicine. Tout comme les chiens, les chats peuvent venir en aide aux parents d'enfants et d'adolescents qui souffrent d'un TSA. [...] 
   Il faut faire attention de ne pas faire l’équation simpliste chat + enfant aux prises avec un TSA = bonheur pour les parents et leur enfant. «Ça dépend du caractère du chat et du type d’autisme de l’enfant», précise Jean Gauvin. De là l’importance, dit-il, de juger si notre enfant est un bon candidat pour profiter de la possession d’un chat et de bien choisir son compagnon félin en fonction de son comportement, et non en fonction de sa beauté.
Rapport de recherche :
Affectionate Interactions of Cats with Children Having Autism Spectrum Disorder

Selon les vétérinaires, il y une race de chat qui convient à merveille pour cette mission : le Ragdoll – un chat extraverti, affectueux, peu agressif, qui aime se faire prendre, le chat idéal finalement. «Quand je fais des capsules pour la télé, j’apporte le Ragdoll de ma gardienne, parce que je sais qu’il ne se sauvera pas.» (Jean Gauvin)
   Le Ragdoll (traditionnel) a obligatoirement les yeux bleus. Mais, le Tabby Ragdoll classique (non traditionnel) peut avoir une robe tigrée et la couleur de ses yeux varie : turquoise, vert, doré ou cuivré. Il a néanmoins les traits de personnalité du Ragdoll traditionnel. J’en témoigne, j’en ai eu un – une merveille; il est sociable, curieux, intelligent, intuitif... 


Par ailleurs, les études scientifiques sur nos amis les chevaux progressent. Quiconque a fréquenté des chevaux n’a pas besoin de preuves scientifiques pour savoir que le cheval perçoit les émotions et les intentions des humains – bienveillantes et hostiles – et qu’il s’en souvient. Mais cela peut être très utile pour convaincre les récalcitrants que les animaux sont extrêmement sensibles à nos comportements, et qu’ils ne sont pas de la viande qu’on peut jeter en pâture dans des spectacles de rodéos (1), des corridas ou d’autres divertissements aussi barbares que ceux de la Rome décadente.

Photo : iStock

Les chevaux perçoivent les émotions humaines et s’en souviennent
Alain Labelle 30 avril 2018 ICI Radio-Canada nouvelles

Les chevaux domestiques peuvent lire les expressions émotionnelles des humains et s'en souvenir, ont montré des chercheurs britanniques.
   Des recherches antérieures avaient montré que les chevaux reconnaissaient les expressions faciales humaines, mais celle-ci est la première à établir qu'ils peuvent se souvenir d'expériences émotionnelles avec des individus en particulier.
   La psychologue en comportement animalier Karen McComb et ses collègues des universités du Sussex et de Portsmouth pensent que les chevaux utilisent cette capacité de se souvenir des émotions humaines pour identifier les personnes qui pourraient représenter une menace potentielle à leur sécurité.
   Cette capacité pourrait aussi leur être utile dans l'établissement de liens sociaux.
   «Ce que nous avons découvert, c’est que les chevaux peuvent non seulement lire les expressions faciales humaines, mais aussi se souvenir de l’état émotionnel d’une personne lorsqu’ils la revoient plus tard dans la journée. Cette capacité leur permet d’adapter leur comportement en conséquence.»
   Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont mené des expériences contrôlées au cours desquelles ils ont présenté à des chevaux les photographies d’un visage humain en colère ou heureux. Quelques heures plus tard, les bêtes ont rencontré cette personne qui prenait bien soin de garder une expression neutre sur son visage.


Or, la courte exposition à la photographie de l’expression faciale de la personne a été suffisante pour générer des différences claires dans les comportements de chevaux lorsqu’ils rencontraient la personne plus tard dans la journée.
   Les chercheurs ont constaté que, malgré l’expression neutre des humains lors de leur rencontre, la direction du regard des chevaux a révélé qu’ils percevaient la personne de façon plus négative s’ils l’avaient précédemment vue en colère plutôt qu’heureuse sur la photo.
   «Nous savons que les chevaux sont des animaux socialement intelligents, mais c’est la première fois qu’il a été démontré qu’un mammifère possède cette capacité particulière.» ~ Leanne Proops, Université de Portsmouth
   Il faut noter que, dans l’expérience actuelle, les humains ne savaient pas quelles photographies les chevaux avaient vues auparavant, afin d’éviter tout risque de se comporter différemment.
   Ce qui frappe les auteurs de ces travaux publiés dans le journal Current Biology, c’est que les comportements des chevaux se sont produits après n'avoir vu que brièvement une photo de la personne avec une expression émotionnelle particulière ils n’avaient pas vécu une expérience fortement positive ou négative avec la personne.
   En 2016, d’autres chercheurs britanniques avaient montré que les chiens pouvaient, à partir des expressions du visage et des intonations de voix, connaître l’humeur d’une personne https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/759440/chiens-perception-humeur-emotions-maitre

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(1) Il est extrêmement difficile de parler de sensibilité animale avec des brutes qui se délectent de cruauté et de violence envers les animaux. Je ne veux même pas imaginer ce qu’ils ressentent au beau milieu du délirant Festival western de Saint-Tite pendant 10 jours.

Les rodéos au Québec au coeur de la controverse
ICI Radio-Canada nouvelles | 11 avril 2018

Un rapport vétérinaire commandé par le professeur de droit de l'Université de Montréal Alain Roy soutient que les rodéos organisés l'an dernier à Montréal et à Saint-Tite sont illégaux en vertu du droit québécois.
   Le rapport de 600 pages a été réalisé par le Dr Jean-Jacques Kona-Boun, un médecin vétérinaire anesthésiste qui a assisté au rodéo organisé dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal et aux rodéos du Festival western de Saint-Tite, en Mauricie.
   Le Dr Jean-Jacques Kona-Boun a également visionné des vidéos des événements, filmés par trois observateurs dépêchés à Montréal et à Saint-Tite avec accès illimités aux installations et aux animaux.
   Le médecin vétérinaire conclut que «les activités de dressage qui ont cours dans le cadre des rodéos tenus conformément aux normes appliquées à Montréal et à Saint-Tite soumettent les chevaux et les taureaux qui en sont l'objet à des risques de lésions, telles que des fractures ou d'autres blessures sérieuses. Il en va de même des activités de prise de veaux au lasso et de terrassement de bouvillons.»
   «La détresse psychologique vécue par l'ensemble des animaux utilisés lors de telles activités est également bien réelle.» Extrait du rapport du Dr Jean-Jacques Kona-Boun
   «Le traitement réservé aux chevaux, taureaux, veaux et bouvillons utilisés dans le cadre des rodéos est inconciliable avec les dispositions de la nouvelle loi, l'animal n'étant plus considéré comme un objet, mais comme un être doué de sensibilité dont le bien-être et la sécurité doivent être assurés», a souligné Alain Roy en entrevue à RDI en direct. «Quand on voit [comme sur la vidéo] un bouvillon qui se fait tordre le cou à 180 degrés, je ne pense qu’on le traite comme un être sensible.» [...]

Un rapport tendancieux, selon le Festival western de Saint-Tite
Le directeur général du Festival western de Saint-Tite, Pascal Lafrenière, a éreinté le rapport commandé par Alain Roy. Il critique le fait qu’il ait été réalisé par un seul vétérinaire et qu’il favorise «une interprétation abusive» de la Loi sur la santé et la sécurité de l’animal. [...]

Québec réitère son appui au Festival western de Saint-Tite
La ministre du Tourisme Julie Boulet, qui est également députée de Laviolette, la circonscription où se trouve Saint-Tite, a réitéré sa confiance envers le comité organisateur du Festival western de Saint-Tite. [...]


Pourquoi Julie Boulet défend férocement son Festival western de Saint-Tite  

J’imagine que Julie Boulet n'a jamais été lâchée dans une arène avec un cowboy à cheval à ses trousses pour lui casser le cou au lasso.

Statistiques du festival en 2015 : 623 000 visiteurs en 10 jours; 10 000 véhicules récréatifs parqués à qui-mieux-mieux; des activités western 12 heures par jour. Des fêtards, des beuveries et des batailles... dans une municipalité de 3 673 habitants (en 2016) où 31 % de la population de plus de 15 ans n’a aucun diplôme.  Bon an mal an, le Festival génère des retombées autour de 48 millions de dollars.  
   En février 2018, Philippe Couillard a choisi Julie Boulet pour porter les couleurs libérales dans la future circonscription fusionnée de Laviolette-Saint-Maurice. Ex-présidente du Festival western de Saint-Tite, elle est bien connue en Mauricie, notamment grâce à sa famille, propriétaire d’une entreprise de bottes de cowboy. Son père, Roger Boulet, faisait partie des fondateurs du Festival et ses frères Robert et Raynald ont organisé le premier événement – le but étant de vendre plus de bottes. L’année suivante un groupe de commerçants prenait la relève, et ça fait 50 ans que la culture cowboy importée du Texas perdure! Bottes Boulet organise des visites de son usine à chaque événement.

La «prière du cowboy» de la ministre du Tourisme Julie Boulet
Daniel Baril | Magazine VOIR | 4 octobre 2017

N’importe quoi pour obtenir des votes... 

La ministre du Tourisme et responsable de la région de la Mauricie, Julie Boulet, se livre à des récitations de prière dans les activités touristiques et de loisirs.
   Présente à l’ouverture du Festival western de Saint-Tite ainsi qu’à son rodéo les 11 et 13 septembre dernier, la ministre Boulet a en effet accepté de se livrer à une activité religieuse dans le cadre de ses fonctions ministérielles. Elle a récité la traditionnelle «prière du cowboy» qui marque l’ouverture du festival et d’autres activités du même genre au Québec. Qu’on ne se méprenne pas : la «prière du cowboy» n’est pas une allégorie ni une simple ode à la culture western. Il s’agit d’une véritable prière d’inspiration nettement chrétienne qui se lit comme suit :
«Notre Père qui est aux cieux, permets-moi quelques instants de réflexion, afin d’apprécier ta bonté. J’implore ta présence tout au long de cette compétition et je te prie de guider mes pas dans l’aréna de la vie. Je ne te demande aucune faveur spéciale, mais aide-moi, Seigneur, lors de la grande finale de la vie où tu seras le dernier juge. Car, Seigneur, j’aimerais t’entendre dire que mon entrée est faite pour le paradis. Amen» [...]
   À l’heure où le gouvernement Couillard s’apprête à adopter une loi sur la neutralité religieuse, il est plutôt renversant de voir une ministre de ce même gouvernement agir en pleine contradiction du jugement de la Cour suprême et défier la Cour. [...] Que peut-on attendre d’un tel gouvernement quant au respect de la neutralité religieuse de l’État?

Conflits d’intérêt et irrégularités contractuelles

Trouver des politicien/ne/s honnêtes est plus difficile que de trouver une aiguille dans une immense botte de foin.

«Le public est gouverné comme il raisonne : son droit est de dire des sottises comme celui des ministres est d'en faire.» (Samuel Butler)  

Au printemps 2003, Julie Boulet a offert des avantages financiers à des médecins en leur offrant un loyer gratuit dans les locaux de sa pharmacie située à Saint-Tite, ce qui allait à l’encontre du code de déontologie de l'Ordre des pharmaciens qui interdit formellement ce genre de pratique propice aux conflits d’intérêt. Malgré le verdict confirmant la faute, l’Ordre des pharmaciens du Québec a jugé inutile de prendre des mesures coercitives.
   En mai 2014, la commission Charbonneau convoqua l'ex-ministre des transports pour répondre d'un certain nombre d'irrégularités soulevées en 2009 par le vérificateur général du Québec M. Renaud Lachance. Des irrégularités commises durant le mandat de Mme Boulet. M. Lachance dressa une longue liste dont un cas particulier, celui de la firme ABC Rive-Nord appartenant au confrère Libéral de Mme Boulet, David Whissell. La firme du député Whissell aura reçu un contrat après une intervention directe du ministère des transports ayant consisté à contourner son propre processus d'appel d'offre en faveur de l'entreprise. Le ministère de Mme Boulet prétendra qu'il n'y avait pas de compétition pour justifier son geste alors que c'était pourtant le cas, a pu rétablir le vérificateur.
   De retour en Chambre, le 26 mai 2014, elle adressa un doigt d'honneur au député Stéphane Bergeron qui lui posait une question à propos de son passage devant la commission Charbonneau.
   Le doigt d’honneur, convient tout à fait au Festival western de Saint-Tite, ça fait partie de la culture cowboy importée du Texas George W. Bush avait adressé un doigt d'honneur à un cameraman lors d'une altercation à la sortie d'un point de presse. Titre et poste ne sont pas synonymes de classe et savoir-vivre.