26 février 2022

La vie ne redeviendra pas "comme avant"

La pandémie Covid-19 a complètement chamboulé nos vies. Qui aurait cru il y a deux ans que beaucoup de gens en mourraient et que nous serions soumis à de multiples contraintes sanitaires, sociales et économiques? Exaspérés, les gens veulent croire depuis le début que la vie redeviendra comme avant. C’est impossible. Au mieux ça pourrait peut-être y ressembler. «Personne ne peut revenir en arrière», nous dit avec justesse Khalil Gibran.

Photo : François Gamache / Parc de la Chute-Montmorency (Québec)

La peur / Khalil Gibran

On dit qu'avant d'entrer dans la mer,

une rivière tremble de peur.

Elle regarde en arrière le chemin

qu'elle a parcouru, depuis les sommets,

les montagnes, la longue route sinueuse

qui traverse des forêts et des villages,

et voit devant elle un océan si vaste

qu’y pénétrer ne parait rien d'autre

que devoir disparaître à jamais.

Mais il n'y a pas d'autre moyen.

La rivière ne peut pas revenir en arrière.

Personne ne peut revenir en arrière.

Revenir en arrière est impossible dans l'existence.

La rivière a besoin de prendre le risque

et d'entrer dans l'océan.

Ce n'est qu'en entrant dans l'océan

que la peur disparaîtra,

parce que c'est alors seulement

que la rivière saura qu'il ne s'agit pas

de disparaître dans l'océan,

mais de devenir océan.

~~~

The River cannot go back / Khalil Gibran

It is said that before entering the sea

a river trembles with fear.

She looks back at the path she has traveled,

from the peaks of the mountains,

the long winding road crossing forests and villages.

And in front of her,

she sees an ocean so vast,

that to enter

there seems nothing more than to disappear forever.

But there is no other way.

The river can not go back.

Nobody can go back.

To go back is impossible in existence.

The river needs to take the risk

of entering the ocean

because only then will fear disappear,

because that’s where the river will know

it’s not about disappearing into the ocean,

but of becoming the ocean.

19 février 2022

Obstination perverse

«Certains hommes vénèrent le rang, d'autres les héros, d'autres le pouvoir, d'autres encore, Dieu, et sur ces idéaux ils se disputent et ne peuvent s'unir – mais ils vénèrent tous l'argent.» ~ Mark Twain (Notebook)

CIVILISATION : «Chaque civilisation porte les semences de sa propre destruction, et ce cycle apparaît dans toutes les civilisations. Une République naît, s’épanouit, se délabre dans la ploutocratie, puis, un cordonnier s’en empare à l’aide de mercenaires et de millionnaires qui feront de lui un souverain. Les gens créent leurs oppresseurs, et les oppresseurs remplissent la fonction pour laquelle ils ont été créés.» ~ Mark Twain (Eruption)

«Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.» ~ Jean de La Fontaine  (Le lion et le rat)

En tout cas, par chance que le chef intérimaire du SPO, Steve Bell a pris les commandes. L’ancien chef avait-il une relation obscure de tolérance à l’égard des camionneurs pour les laisser envahir le centre-ville d’Ottawa? Collusion?  On est en droit de se poser la question.

Toute la journée hier et jusqu’à ce matin, les policiers ont été patients, méthodiques et résilients. On a laissé amplement d’avertissements et de temps aux camionneurs et à leurs supporteurs pour quitter. Il est temps de partir. Ce matin, les forces policières ont changé de tactique. Certains policiers ont utilisé des agents irritants contre des teignes qui leur donnaient des coups; les bâtons et d’autres armes font désormais partie du processus d’évacuation. Certains manifestants arrêtés portaient des gilets pare-balles et des munitions explosives. Ce qui en dit long sur leurs intentions.

– Chers camionneurs, prenez garde de vous empoisonner au souffle vicié de votre libârté... qui sent le gaz.

On dit que les manifestants ont coopéré. En effet, ceux qui ont quitté. Par contre le restant de la cohue occupe toujours les lieux. Je plains les résidents.

     Un manifestant a agressé un journaliste alors qu'il parlait en direct à la télé; ils prônent la «libârté» mais ils refusent le droit de parole aux autres. Des manifestants on tenté de s’emparer des armes des policiers. Ils n’ont pas cessé de les insulter, de les menacer et de les bousculer. Des policiers à cheval ont été dépêchés dans les rues d'Ottawa au cours de la journée pour établir une distance sécuritaire entre les policiers à pied et les manifestants (par ailleurs agressifs). Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux en soirée, comme quoi des manifestants auraient été «piétinés» par des chevaux. Des têtes-chaudes ont répandu sur leurs réseaux qu’un cheval avait tué un manifestant. En réponse, la police a publié ce message sur Twitter : «Nous entendons votre inquiétude pour les personnes au sol après que les chevaux aient dispersé une foule. Quiconque tombait se levait et s’éloignait. Nous n’avons connaissance d’aucun blessé. Une bicyclette a été lancée sur le cheval plus loin sur la ligne et a fait trébucher le cheval. Le cheval n’a pas été blessé. pic.twitter.com/4AYiw1q3W0 — Police d’Ottawa (@Policed’Ottawa) 19 février 2022

     D’après ce qu’on voit sur la vidéo de TVA nouvelles, deux personnes sont tombées, probablement parce qu’elles n’ont pas été assez rapides pour se tasser; mais elles n’ont pas été piétinées et ne sont pas mortes. Pourquoi la police d’Ottawa a-t-elle recourt à la cavalerie? : explications  https://www.tvanouvelles.ca/

Photo : le droit.com. Les bouts-de-chou-boucliers des manifesants irresponsables.

Dans une vidéo de Radio-Canada, une femme bougeait son bébé (de trois mois peut-être) emmailloté sur sa poitrine par ce froid de moins 20 degrés sans compter le facteur éolien. Comment peut-on être aussi irresponsable? Les policiers on répété et répété aux parents avec des enfants de quitter. Un policier a défoncé une fenêtre de camion pour sortir un chien gelé et affamé parce qu’abandonné par le camionneur; le chien a été conduit dans un refuge.

Les individus qui constituent le noyau dur de ce mouvement ont l’air d’une bande de fous qu’on préférerait voir en institut psychiatrique. Des fous de Dieu, des tarés, des décérébrés, des teigneux, des crottés et des antitout qui se croient illuminés et détenteurs de «la» vérité. Or ils sont «sans aucun doute les individus les plus ignorants de la planète; et sans aucun doute, des idiots, des idiots au 33e degré, qui des descendent d'une lignée ancestrale d'idiots remontant au Chaînon manquant». (Inspiré d’une citation de Mark Twain)

Imaginez les milliards de dollars gaspillés juste pour libérer Ottawa de cette horde d’abrutis! Il semble que la note pour le déploiement des forces de l’ordre s’élève à 2 millions de dollars par jour! Qui va payer la facture?

Moitié homme, moitié 18 roues, il est généralement pacifique. Mais ne le provoquez pas, car si ses instincts antisociaux sont à vif, il peut transformer des chiwawas en armes mortelles. Abordez toujours le trucker avec prudence.

Robocratie

William Braumann

Nous sommes les machines
Et nous voilà debout
Sur les quatre pattes motrices
De chimpanzés de fer,
Dressés à rouler

Nos toutes dernières voitures singes
Quadrupèdes modernes et horodatés
Filent sur le sol caoutchouc de nos voies rapides,
Avec en dedans cette soif de carburant plasma
Qui dévore les circuits numériques
De leur mécanique pétrochimiesque

En passant, nos véhicules mammifères
Saluent les arbres mous de nos villes
Automates,
Aux tomates
Ultraviolettes

Nous avons dompté l’animal,
Imposé nos empreintes
Digitales
Et enfin donné une âme
Au métal.

Source : https://www.poetica.fr/

12 février 2022

Torture au diésel et aux klaxons

Pour celles et ceux qui les ont dans le nez et les oreilles... les camionneurs sont des tortionnaires.  

La torture est l'utilisation volontaire de la violence pour infliger une forte souffrance à un (ou des) individu(s). En droit international courant, en résumé, elle implique «une douleur ou souffrance intense, physique ou mentale», infligée «intentionnellement». Les actes de torture (ou de barbarie) peuvent encourir des séquelles physiques et des traumatismes psychologiques. La torture psychologique ou mentale est parfois appelée «torture blanche» ou «torture propre» car elle ne laisse pas de trace physique. Les insultes, les menaces de mort, même les agressions physiques ont été le lot des résidents et commerçants ottaviens.

Ils ont été exposés à la torture auditive (bruit assourdissant des klaxons grimpant à 115 décibels) et à l’empoisonnement par inhalation de gaz diésel (1), deux formes de torture avérées. L’exposition continue à un même bruit intense (2) neutralise toute force de réflexion. De sorte que plusieurs résidents se plaignaient d’être incapables de travailler à cause du bruit qui perturbait leur capacité de concentration; d’autres résidents ne pouvaient pas sortir leur voiture parce que des camions ou des VUS bloquaient leurs entrées.

Illustration : George Danby / BDN

Ottawa est en état de siège. Occuper une ville est un acte de guerre. Trudeau père n’avait pas hésité en 1970 lors de la crise d’octobre à instaurer la Loi sur les mesures de guerre à la suite des enlèvements de Richard Cross et de Pierre Laporte. Cette loi suspendait les libertés civiles, permettant ainsi aux forces de l’ordre de procéder à des arrestations sans détenir de mandats. Une mesure qui visait tant à tuer toute érosion du système démocratique par des groupes radicaux et moins radicaux qu’à nuire à la montée de l’idée d’indépendance du Québec. En 1988, le gouvernement fédéral a remplacé la Loi sur les mesures de guerre par une pièce législative aux pouvoirs plus limités, soit la Loi sur les mesures d’urgence. Celle-ci prévoit entre autres que les ordonnances du cabinet du premier ministre doivent recevoir l’aval du Parlement. Ottawa doit aussi prendre des décisions qui respectent la Charte canadienne des droits et libertés. Mais la loi existe toujours, et elle est tout aussi permissive en ce qui concerne la possibilité d’agir d’urgence et de ne pas respecter le partage des compétences.

     Justin Trudeau pourrait donc utiliser la Loi des mesures d’urgence pour éviter que la situation ne se termine dans la violence. Car les radicaux du mouvement, dont les instincts antisociaux méprisent le civisme et ses lois, refusent de plier bagage. Plus tôt cette semaine, Kevin «Big» Grenier, l'un des trois organisateurs du «Convoi de la liberté», a confié dans une vidéo diffusée sur Facebook que plusieurs personnes l'avaient approché pour lui faire part d'idées violentes. Il a dit que ces personnes évoquaient même l'idée de «faire des tueries», de «prendre les armes puis d'aller au parlement». «Vous attendez quoi, que des drames arrivent, host...?», s'était-il exclamé.

     On le dirait en effet! Un ex chroniqueur à The Gazette, Doug Ferguson, a tweeté récemment : lorsqu’on avait demandé à Pierre Elliott Trudeau s’il oserait envoyer l’armée au Québec, il avait déclaré laconiquement «Just watch me»; et Ferguson ajoute que si l’on posait la même question à Justin la réplique serait «Just find me».

«Justin Trudeau tente de faire oublier l’impression que son gouvernement est impuissant devant les manifestants qui paralysent plusieurs artères névralgiques du pays. Sa sortie vendredi visait à montrer un premier ministre en contrôle, qui tire les leviers en coulisse pour dénouer la crise. Mais il ne suffit pas de dire aux manifestants de rentrer chez eux et de les menacer de conséquences sévères pour qu’ils obtempèrent. Il ne suffit pas de convoquer une réunion du comité de gestion de crise du cabinet (après 14 jours de crise!) et une rencontre impromptue avec les chefs des partis d’opposition pour convaincre les Canadiens que des gestes concrets ont été posés. En fait, l’impression qui en ressort, c’est que les élus et les forces de l’ordre sont en rattrapage constant face aux manifestants.» (Christian Noël, ICI Radio-Canada Nouvelle / 12.02.2022 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1861713/convoi-camionneurs-catalyseur-changements )

(1) Les klaxons des camions sont dangereux pour la santé selon un expert – Ça peut clairement créer un effet sur l’audition. 115 décibels peuvent causer un problème auditif temporaire, mais aussi permanent si on reste longtemps près de la source de bruits», affirme M. Tony Leroux, professeur titulaire à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’UdeM. M. Leroux mentionne aussi que ces klaxons sont surtout dangereux pour les populations vulnérables, comme les enfants : «On pense que les enfants sont plus sensibles. Ils pourraient donc acquérir plus facilement une perte auditive permanente ou encore avoir des acouphènes permanents», prévient-il. Samedi, devant le parlement, plusieurs dizaines d’enfants marchaient entre les camionneurs avec leurs parents. Sans bouchon et sans casque de protection pour les oreilles pour la grande majorité d’entre eux.

     «On est juste tanné d’eux. Ils manquent tellement de respect. Moi et mon garçon de deux ans, on ne dort plus depuis que les camions sont ici. C’est juste horrible et ça empire jour après jour», lance Michael Robinson, tout en faisant des doigts d’honneur aux manifestants sur sa rue. L'homme de 45 ans confie qu’il se réveille au son des klaxons vers 8h et n'arrive à dormir que vers 2h du matin en raison du long convoi de camions qui a élu domicile devant chez lui, sur l’avenue Laurier, au centre-ville.  (Source : Journal de Montréal / 05 février 2022) 

Photo : iStock / Chmiel

Les répercussions de la manifestation des camionneurs au centre-ville d'Ottawa vont bien au-delà de la pollution sonore, selon un professeur à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa et épidémiologiste pour Santé Canada. Il est d'avis que le convoi a aussi des impacts sur la pollution atmosphérique surtout que certains font rouler presque sans arrêt le moteur de leur poids lourd afin de se garder au chaud.

     Un camion lourd consomme entre 25 et 30 litres de diesel par 100 kilomètres. Un litre de diesel émet 2,8 kg de GES. Chaque camion qui fait 1000 km va émettre 7,7 tonnes de GES». Si 2000 camions se rendent à Ottawa, en roulant une moyenne de 1000 km, il est permis de croire que ce sont près de 15 400 tonnes de GES qui seraient émis au nom de la liberté. Le nombre «inhabituel» de gros camions qui brûlent du diesel à Ottawa est l’équivalent des émissions annuelles totales de 1540 Québécois. Les moteurs au diesel émettent des particules ultrafines comparativement à celles de moteurs à essence, et cela peut se répercuter sur la santé des gens, comme les asthmatiques ou ceux qui souffrent d’autres problèmes de santé.

Vivre à Ottawa pendant les manifestations, deux Acadiens racontent

Radio-Canada / 09 février 2022

Vivre à Ottawa n’est pas de tout repos ces derniers jours avec les manifestations organisées au centre-ville par des opposants aux mesures sanitaires. Deux Acadiens qui habitent non loin du parlement racontent que cette situation est «déstabilisante  et «menaçante».

     Sylvie Poirier habite à un peu moins de 2 km de la colline du Parlement, où le bruit est tout simplement «constant», selon elle.

     «Depuis le début de l'occupation, parce qu’on va se le dire, c’est ce que c’est, c’est très très bruyant et c’est très menaçant», lance-t-elle.

     Mais les désagréments vont au-delà du bruit. Sylvie Poirier indique que plusieurs personnes qu’elle connaît ont été menacées.

     «J’ai plusieurs amis qui se sont fait crier après, par des sons de brebis. Une amie qui s’est fait pitcher une canette de bière à la tête parce qu’elle portait un masque. J’ai un ami qui est allé à la pharmacie où il y avait une dame qui criait sans masque à l'intérieur, pour que tout le monde enlève leurs masque», raconte Sylvie Poirier.

     Sylvain Bérubé habite lui aussi près du parlement, mais assez loin pour tenter d’ignorer le bruit des manifestants. Il s’est toutefois rendu sur place à quelques reprises. «C’est déstabilisant», lance-t-il.

     Il observe un sentiment d’insécurité de la part des résidents.

     «Des gens qui s’organisent pour essayer de trouver un sentiment de sécurité, ils se trouvent des partenaires, pour aller en paire ou en trio à l’épicerie ensemble, pour essayer de ne pas faire ces choses-là seuls, parce qu'ils se sentent menacés», dit-il.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1860593/acadien-centre-ville-ottawa-manifestants-bruit-menace-resident-injonction

 

1 février 2022

Steven Guilbeault : maintenant pronucléaire!

Hallucinant de voir comment un homme ou une femme qui se retrouve au pouvoir, peut radicalement changer et se ranger du côté des industries parmi les plus létales pour toutes les espèces vivantes. Soit on lui a mis un revolver sur la tempe, offert un irrésistible pot-de-vin, ou bien le pouvoir lui est monté à la tête et il est devenu fou.

Ne crains pas l’ennemi qui t’attaque de front, mais le faux ami qui t’embrasse. (Adage)

Les lobbyistes industriels mènent le monde et nous sommes totalement impuissants face à ce fléau toujours plus puissant parce que les élus et les fonctionnaires sont à genoux devant ces criminels (tyrans) climatiques.

Si les objectifs économiques d’un parti politique sont basés sur la contamination de l'eau et des sols, la destruction des terres, des forêts et des espèces, la pollution de l'air, la négligence de la crise climatique et le mensonge, ca parti est assuré de remporter la victoire.

Il suffit d’un changement politique, économique ou climatique, ou d’une guerre civile, pour que tout bascule. Durant toute transformation significative, la saleté, la boue et la puanteur montent à la surface. Nauséabond. Nos vieux systèmes ancrés dans la peur, l’avidité, la corruption, le racisme, la ségrégation, l’égoïsme, le mensonge et l’injustice s’écroulent et doivent être transformés. Néanmoins, plusieurs s’y agrippent. Comme dit le proverbe : «quand ça brasse sur le navire, ne t’accroche à rien qui traîne sur le pont».

Caricature : M Ric

Petits réacteurs nucléaires au Nouveau-Brunswick

Radio-Canada Info / 28 janvier 2022

Le ministre fédéral de l’Environnement ne voit pas de problème avec l’avis du gouvernement du Nouveau-Brunswick, qui explore la possibilité de générer de l’électricité à partir de réacteurs nucléaires modulaires.

     Steven Guilbeault semble avoir changé son fusil d’épaule, car il a longtemps milité contre le nucléaire avant son entrée en politique. Il estime maintenant qu’il faut l’envisager pour lutter contre les changements climatiques.

     «La position de notre gouvernement, c’est qu’il faut regarder l’ensemble des technologies qui sont non émettrices» de gaz à effet de serre (gaz à effet de serre (GES), a-t-il dit.

     Si le nucléaire est capable de rivaliser, d’un point de vue économique, avec d'autres types d'énergie qui n’émettent pas de gaz à effet de serre (GES), M. Guilbeault n’y voit pas de problème.

    En 2005, Steven Guilbeault mettait en garde contre les motifs économiques qui poussent à envisager le nucléaire. «Quand ils nous disent que ça ne coûte pas cher, le nucléaire, il faut faire très attention à ça, parce qu’on ne calcule pas le coût d’enfouir des déchets radioactifs qui vont être radioactifs pendant des centaines de milliers d’années», déclarait-il à Tout le monde en parle.

     Si sa position rejoint maintenant celle du gouvernement progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick, il n’est pas le seul à douter de l’argument économique mis de l’avant par des partisans des petits réacteurs modulaires.

     Des partis d’opposition à Fredericton ont contredit le gouvernement néo-brunswickois à ce sujet. Le ministre des Ressources naturelles, Mike Holland, disait qu’il y avait une demande «criante» pour les petits réacteurs modulaires (PRM).

     Les petits réacteurs modulaires (petit réacteur modulaire (PRM) sont des réacteurs nucléaires d’une moins grande puissance énergétique et de plus petite dimension, selon le ministère fédéral des Ressources naturelles.

Article intégral :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1857849/nucleaire-nouveau-brunswick-petits-reacteurs-modulaires-guilbeault

Illustration : Pawel Kuczynski / «les rêves des enfants»

Précédemment...

Ottawa pourrait relancer le nucléaire

Fannie Olivier / ICI Radio-Canada Nouvelles | Le 8 octobre 2018

Au moment où plusieurs pays ont choisi d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire, le Canada espère quant à lui devenir chef de file mondial dans la production de nouveaux types de réacteurs : les petits réacteurs modulaires. L'initiative du gouvernement de Justin Trudeau suscite des espoirs – l'énergie nucléaire ne générant pas de gaz à effets de serre –, mais elle soulève aussi de nombreuses craintes.

   Les petits réacteurs modulaires (PRM) n'existent encore nulle part en Occident, mais Ottawa les considère comme prometteurs. «Le rôle de mon ministère et du gouvernement fédéral est d'explorer le potentiel de ces nouvelles technologies», explique le ministre des Ressources naturelles, Amarjeet Sohi, en entrevue à Radio-Canada.

   Les intervenants de l’industrie nucléaire planchent depuis cet hiver sur une «feuille de route» pour faire du Canada un leader dans le marché naissant d’une nouvelle sorte de réacteur nucléaire. Ils dévoileront début novembre cette stratégie, commandée par le gouvernement fédéral. 

Énergie propre?

L'énergie nucléaire est considérée par le gouvernement de Justin Trudeau comme partie intégrante du «panier d'énergies propres» du Canada.

   «Nous voyons le potentiel de cette technologie pour réduire les impacts environnementaux», note le ministre Sohi. Il affirme que son rôle est de rapprocher l’industrie, les intervenants du secteur et les provinces pour «voir comment les PRM peuvent jouer un rôle dans l’éventail énergétique du Canada».[...]

   Mais s'ils ne génèrent pas de gaz à effet de serre, les nouveaux réacteurs produiront toutefois des déchets nucléaires.

   On ignore pour l’instant où seront entreposés ces déchets, qui resteront radioactifs pendant des milliers d’années. Ce sont les développeurs, notamment des entreprises privées, qui devront proposer un plan de gestion des déchets. [...] 

Caricature : Chapatte  

Mouvement antinucléaire

La démarche des libéraux en faveur du nucléaire ne plaît toutefois pas à tous. «Ils n’ont pas de mandat de la population. Il n’y a eu ni consultations ni débat parlementaire. Ils ne devraient pas aller de l’avant», plaide Gordon Edwards, fondateur du Regroupement pour la surveillance du nucléaire.

   Par le passé, Gordon Edwards est monté aux barricades contre un projet d'entreposage de déchets à Chalk River, redoutant que l'eau potable s'en trouve contaminée.

   À l'instar de M. Edwards, Gilles Provost, porte-parole du Ralliement contre la pollution radioactive, estime que la question de la gestion des déchets est au coeur de l'enjeu du nucléaire.

   «L’énergie propre, c’est une question de vocabulaire, signale M.  Provost. Si on veut dire que ce n’est pas dangereux ou que ça ne crée aucune contamination environnementale, alors les PRM ne constituent pas une énergie propre.» Il craint que le Canada devienne parsemé de lieux radioactifs et mal surveillés. [...]

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1128227/gouvernement-trudeau-energie-nucleaire-chalk-river-petits-reacteurs-modulaires

Longue vie à la pollution industrielle :

https://situationplanetaire.blogspot.com/2018/10/longue-vie-la-pollution-industrielle.html

La piscine radioactive de Chalk River 

Jusqu’où ira la folie humaine? Diable, on veut nous irradier? On prétend qu’il y a un côté positif à toute chose : en effet, nous n’aurons plus besoin de radio/chimiothérapie pour guérir nos cancers causés par la pollution industrielle et la radioactivité... Bonus : peut-être aurons-nous aussi l’occasion de voir une compétition internationale de ping-pong nucléaire – en direct – plusieurs joueurs participent déjà aux joutes de qualification.

Sérieusement, c’est dramatique de voir comment certains experts scientifiques banalisent la production et l’enfouissement des déchets toxiques nucléaires. Si nos gouvernements ne protègent pas nos cours d'eau, qui le fera? 

Ne manquez pas les réflexions de Henning Mankell sur le nucléaire : 

https://situationplanetaire.blogspot.com/2018/03/un-prix-darwin-pour-la-piscine.html