30 janvier 2013

Et après l’illumination?

Aquarelliste : Myoe Win Aung, Birmanie

Un des signes que vous avez atteint l'illumination – autre que la vision de l’aura, les tintements de cloches et les pouvoirs de guérison – est que vous commencez à valoriser la rêverie autant que la planification.

Autre signe : vous commencez à parler gentiment, non seulement aux plantes et aux arbres, mais aussi aux voitures, aux grille-pain et aux ordinateurs.

Et, signe irréfutable d’illumination, vous éprouvez de la gratitude envers vos défis actuels, de l’amour envers les mauvais conducteurs et de la sympathie envers ceux qui ne voient pas l’aspect service dans leur travail.

       Au service de 7 milliards d’individus,
       L'Univers

P.S. : Enfin, signe sans équivoque : vous trouvez que ramasser minutieusement les ordures dans les lieux publics est une occasion de rayonner.

Source : http://www.tut.com/
Thoughts becomes things, chose the good ones!

29 janvier 2013

Come healing


COME HEALING
Leonard Cohen
Album: Old ideas 
O gather up the brokenness
And bring it to me now
The fragrance of those promises
You never dared to vow
The splinters that you carry
The cross you left behind
Come healing of the body
Come healing of the mind
And let the leaves hear it
The penitential hymn
Come healing of the spirit
Come healing of the limb
 
Behold the gates of mercy
In arbitrary space
And none of us deserving
The cruelty or the grace
 
O solitude of longing
Where love has been confined
Come healing of the body
Come healing of the mind
 
O see the darkness yielding
That tore the light apart
Come healing of the reason
Come healing of the heart
 
O trouble dust concealing
And undivided love
The Heart beneath is teaching
To the broken Heart above
 
O let the heavens falter
And let the earth proclaim:
Come healing of the Altar
Come healing of the Name
 
O longing of the branches
To lift the little bud
O longing of the arteries
To purify the blood
And let the heavens above hear it
The penitential hymn
Come healing of the spirit
Come healing of the limb
 
O let the heavens hear it...

25 janvier 2013

Pourquoi crions-nous?


Un jour, un maître de sagesse demanda à ses disciples : «Pourquoi les gens se crient-ils par la tête quand ils sont fâchés?» Les disciples réfléchirent un moment, et l'un d'eux répondit : «Nous perdons notre calme, voilà pourquoi nous crions.» Le sage insista : «Oui, mais pourquoi crier quand l'autre personne est juste à côté de vous? Pourquoi est-il impossible de parler à voix douce quand vous êtes fâché?»
       Les disciples formulèrent quelques réponses qui ne satisfirent le maître. Finalement, le sage expliqua : «Quand deux personnes sont fâchées l'une contre l'autre, leurs cœurs sont très éloignés. Pour couvrir cette distance ils doivent crier pour s'entendre. Plus ils sont fâchés, plus ils doivent crier fort pour traverser cette grande distance.»
       Et il ajouta : «Quand deux personnes s’aiment elles parlent doucement parce que leurs cœurs sont très proches. La distance entre elles est courte et elles peuvent chuchoter; elles deviennent ainsi plus près l'une de l'autre par l'amour. À la fin, elles n'ont même pas besoin de chuchoter, il leur suffit de se regarder l'une et l'autre en silence. Voilà le degré de rapprochement que deux personnes qui s'aiment peuvent atteindre.»
       ~ Anonyme

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«Moi je les aime, les vieux. Ils bavent, ils pètent, ils ronchonnent et ils parlent toujours de leur maladie mais je les aime. Ils ont beau me rappeler combien je serai vulnérable à la fin de mon existence, c’est plus fort que moi; je déborde d’affection pour eux. Je ne comprends pas le sort qu’on leur réserve. […]

C’est pour cette raison que je suis devenu préposé aux bénéficiaires. Les vieux manquent d’affection et j’ai décidé de leur en donner. Je sais que je peux le faire puisque je lis Jacques Poulin*. Dans ses romans, je trouve la tendresse et la douceur dont j’ai besoin pour mon travail. Certains jours, je voudrais être un de ses livres; n’importe lequel, je les aime tous ou presque. Si j’y arrivais, je serais l’homme le plus doux de tout le pays. Je mesurerais le poids de chaque mot pour qu’ils n’écorchent jamais personne quand ils sortent pêle-mêle de ma bouche. Je n’en ferais jamais trop, je ne me perdrais pas dans l’excès, je serais simplement là, à l’écoute, comme un gros chat affectueux. Et puis les livres de Poulin sont travaillés, retravaillés, corrigés, peaufinés. Moi, je fais ma vie à mesure qu’elle m’arrive. Je n’ai pas le temps de réfléchir au chapitre suivant de mon existence qu’il me tombe dessus. Alors, j’improvise. J’écris chaque jour une page de mon petit destin sans prendre le temps de me relire. C’est pourquoi j’ai l’impression de faire plein de fautes, plein d’oublis. Sauf quand je suis avec mes vieux.»

Claude Vallières, auteur-compositeur-interprète
Extrait de la nouvelle «Comme un livre de Jacques Poulin»
J’attendais que tu oses un geste (recueil de nouvelles)
Éditions Vent d’Ouest, Coll. Rafales; 2009

Premier recueil : Les jours où je suis né; même éditeur

Vous aimerez peut-être sa poésie :
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/11/poetes-dici.html

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COMMENTAIRE

Il est vrai qu’en tournant la dernière page d’un livre de Jacques Poulin, si l’on ne se sent pas meilleur, on a une envie irrésistible de le devenir…

* Jacques Poulin (1937 - ) : auteur québécois né à Saint-Gédéon-de-Beauce. Il a publié ses deux premiers romans en 1967 (Mon cheval pour un royaume et Jimmy). Il a habité à Paris dans les années 1980 mais est aujourd'hui de retour au Québec. Le style de l'auteur est d'une simplicité très efficace, grâce notamment à cette «petite musique» si particulière qui fait qu'on le reconnaît aujourd'hui comme un des auteurs majeurs du Québec. Paul-André Bourque a écrit dans Lettres québécoises : «D'un roman à l'autre, ce ne sont pas tellement les péripéties vécues par les personnages qui intéressent le lecteur, mais bien plutôt le voyage intérieur du narrateur, son introspection, sa réflexion sur lui-même et sur la vie, sur son rapport à l'autre, fut-ce l'un ou l'autre des chats qui peuplent cet univers romanesque.» (Source : Wikipédia) 

Ouvrages récents :
L'anglais n'est pas une langue magique, Leméac, 2009
L'homme de la Saskatchewan, Leméac, 2011

23 janvier 2013

Minuscules vies

 
 
 

Ne sont-ils pas mignons ces singes Marmoset? De grands yeux en amande incrustés dans de petites boules de fourrure …vivantes. On les surnomme «singes de poche». On trouve ces singes pygmées pas plus hauts qu’un doigt dans les forêts tropicales, notamment au Brésil, en Amazonie, au Pérou, en Équateur et en Colombie.
Avons-nous seulement une idée du nombre incroyable d’êtres vivants que nous tuons en rasant les forêts pour notre seul intérêt? Non… bien que maintenant Internet nous aide à sortir de l’ignorance à ce propos.
Je cherche toujours à comprendre pourquoi nous en sommes venus à croire que seule notre espèce compte…
«Les animaux développent des astuces pour trouver et attraper de la nourriture; pour éviter de se faire attraper et manger à leur tour; pour éviter la maladie et les accidents; pour se protéger des conditions climatiques; pour trouver des membres du sexe opposé et les convaincre de s’accoupler; et pour assurer les meilleures conditions de vie possibles à leur progéniture.
Le sentiment que les membres d’une espèce méritent une considération morale privilégiée par rapport à ceux d’autres espèces est ancien et profond. Tuer des gens pour d’autres motifs que la guerre reste un crime défendu et sérieusement jugé. Manger des humains (même s’ils sont déjà morts) est le crime le plus prohibé de notre culture. Par contre, nous aimons manger d’autres espèces. Plusieurs frissonnent devant l’exécution judiciaire d’ignobles criminels humains tandis qu’ils approuvent joyeusement l’exécution sans procès d’animaux tout à fait pacifiques. En effet, nous tuons les membres d’autres espèces inoffensives, juste pour nous récréer et nous amuser. Un fœtus humain, qui n’a pas plus de sentiment qu’une amibe, jouit d’une révérence et d’une protection légale qui dépassent largement celles qu’on accorde au chimpanzé adulte. Pourtant, le chimpanzé ressent et pense et – selon les résultats d’une expérience récente – peut même apprendre une forme de langage. Le fœtus appartient à notre propre espèce, et à cause de cela, on lui accorde automatiquement des privilèges et des droits spéciaux. Je ne sais pas si l’éthique «espèciste» est plus valable que l’éthique «raciste». Tout ce que je sais, c’est qu’elle n’a pas de base valide dans la biologie évolutionniste.»
~ Richard Dawkins, The Selfish Gene, 1976 

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“Let us try to teach generosity and altruism, because we are born selfish.”

“Personally, I rather look forward to a computer program winning the world chess championship. Humanity needs a lesson in humility.” **

“Nothing is wrong with peace and love. It is all the more regrettable that so many of Christ's followers seem to disagree.”

~ Richard Dawkins

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«L'idée que les athées croient que tout a été créé par hasard est régulièrement soulevée pour critiquer la théorie darwinienne. Comme Richard Dawkins l’explique dans son merveilleux livre «The God Delusion», cela représente une totale incompréhension de la théorie de l'évolution. Bien que nous ne sachions pas précisément comment la chimie originelle de la Terre ait pu engendrer la biologie, nous savons que la diversité et la complexité de ce que nous voyons dans le monde vivant n'est pas le produit du hasard. L'évolution est une combinaison de mutations et de sélection naturelle. Darwin est arrivé à l'expression «sélection naturelle» par analogie à la «sélection artificielle» réalisée par les éleveurs de bétail. Dans les deux cas, la sélection exerce un effet hautement non aléatoire sur le développement de n’importe quelle espèce.»

~ Sam Harris, Los Angeles Times

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** Personnellement, je ne serais pas étonnée que des robots sauvent la planète, à la condition, bien entendu, qu’ils soient programmés par une «intelligence» bienveillante plutôt que par des humains malveillants…

21 janvier 2013

DAS : Déficit d’Attention Spirituelle

 
DAS : Déficit d’Attention Spirituelle
Par Steven Farmer 
 
Le trouble de Déficit d’Attention Spirituelle est dû non seulement à la distraction, mais aussi à un manque d'attention plus large qui nous empêche de faire ce qu'il faut pour rester connecté à l'Esprit.
 
Nous commençons peu à peu à reconnaître que l’Esprit s’exprime dans tout ce qui existe sur cette terre et dans le cosmos et que nous ne sommes pas séparés de cette Source intégrée à tous les autres aspects de la Vie elle-même parce que nous en sommes simplement une expression. Nous sommes maintenant conscients que l'Esprit communique avec nous de plusieurs façons qui ne nécessitent pas d’intermédiaires humains puisque nous recevons directement.
 
La révélation directe c’est l'expérience de l'Esprit (non pas un savoir intellectuel et philosophique) nous permettant de savoir au cœur de notre cœur la vérité de cette réalité. Il y a plusieurs manières de faciliter ce savoir – ou peut-être plus précisément ce souvenir – et il est important de trouver des moyens qui fonctionnent pour nous. Voici quelques idées qui peuvent vous aider à surmonter le Déficit d’Attention Spirituelle pour rester à l'écoute de la voix de l'Esprit.
 
1) Si vous êtes coincé dans une distraction et que vous vous en rendez compte, portez attention à votre respiration; prenez quatre respirations profondes tout en observant la dilatation et la contraction de votre poitrine et de votre abdomen.

2) Sortez et asseyiez-vous près d’un arbre, et respirez avec lui.

3) Marchez pieds nus sur le sol. Restez debout, prenez quelques respirations profondes et imaginez des racines éthériques qui se prolongent de la plante de vos pieds jusque dans la terre-mère.

4) Sortez pour admirer les étoiles par une nuit sans lune.

5) Jouez de la musique. Chantez avec votre cœur.

6) Dansez sans vous soucier du jugement des autres.

7) Passez du temps avec un enfant et restez pleinement présent.

8) Bénissez chacun de vos repas.

9) Riez autant que possible. Ne prenez rien au sérieux sauf s’il s’agit de choses vraiment sérieuses.

10) Gratitude. Quand vous vous réveillez le matin, énumérez à voix haute les choses dont vous êtes reconnaissant. Remerciez souvent pendant la journée. Avant d'aller dormir, révisez votre journée et notez les choses dont vous êtes reconnaissant.
 
Bien sûr, ce n'est pas une liste exhaustive, mais je vous invite à les essayer (toutes ou quelques-unes) pour voir comment vous vous sentirez. Il est beaucoup plus facile de relever des défis et de recevoir les bienfaits de la vie si vous restez consciemment connecté de cette façon.
 
Source: Care2
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Pensée du jour :
 
Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous. En toutes choses, il faut faire ce qui dépend du SOI, et pour le reste être ferme, tranquille et ne point se tourmenter.
~ Épictète


19 janvier 2013

Souhaits pour un monde...

Crédit photo : baleineau, Jean Lemire; SEDNA IV, Costa Rica août 2012
 
Souhaits
Par Marguerite Yourcenar
 
Je souhaiterais vivre dans un monde sans bruits artificiels et inutiles, sans vitesse, et où la notion même de vitesse serait méprisée ou détestée, les transports rapides étant réservés aux membres de professions indispensables ou à certains cas graves.
 
Un monde sans effusion de sang humain ou animal, et où tout meurtre serait considéré comme un crime répugnant entraînant des sanctions pratiques et des purifications morales. L'homme tâché de sang automatiquement écarté comme sale, égaré, insensé.
 
Un monde où la sexualité sous toutes ses formes serait tenue pour sacrée, quoique pas nécessairement située au plus haut degré du sacré.
 
Un monde où il serait honteux et illégal d'avoir plus de trois enfants.
 
Un monde où la population du globe, par des pratiques sexuelles raisonnables, serait ramenée et se maintiendrait au-dessous du milliard d'habitants.
 
Un monde où les deux notions de volupté et de chasteté seraient situées infiniment plus haut qu'elles ne le sont aujourd'hui.
 
Un monde qui aurait à peu près éliminé la jalousie.
 
Un monde où la prostitution ne serait plus que rituelle.
 
Un monde sans plaisanteries égrillardes, sans réticences hypocrites, sans scatologie, sans sotte exaltation autour de l'amour ou de ce qui passe communément pour tel.
 
Un monde sans mode, ou dont la mode ne consisterait qu'en imperceptibles nuances lentement changées.
 
Un monde où une femme trop visiblement bien vêtue ferait sourire.
 
Un monde où les plus pauvres auraient accès à la vraie laine, à la vraie soie, aux vêtements les plus commodes et aux couleurs les plus harmonieuses. Pas d'étoffes artificielles, pas de colorants chimiques instables et laids.
 
Un monde où jeter un vêtement usé, un plat ébréché, serait un geste rituel accompli seulement avec hésitation et regret.
 
Un monde qui placerait très haut l'idée de renouveau et qui mépriserait la notion de nouveauté.
 
Un monde sans musiques diffusées, mais qui rendrait à tous la danse et le chant.
 
Un monde où l'instruction avancée serait réservée aux meilleurs, c'est-à-dire à ceux qui la demanderaient, et se montreraient capables d'en profiter, mais où tout être humain recevrait un minimum d'éducation et d'instruction élémentaires, infiniment plus solides et plus complètes pourtant que ce qu'ils reçoivent aujourd'hui.
 
Un monde où tout objet vivant, arbre, animal, serait sacré et jamais détruit, sauf avec regret, et du fait d'une absolue nécessité.
 
Un monde où la viande serait considérée comme une nourriture inférieure, indésirable, utile seulement peut-être à quelques-uns comme un répugnant médicament.
 
Un monde où l'idée même de concurrence serait stigmatisée comme basse.
 
Un monde sans idolâtrie, mais riche en respect.
 
Un monde où la mort serait une grande aventure.
 
Un monde où le suicide serait de règle sitôt commencement d'affaiblissement irréparable des facultés. Ceux qui s'y refuseraient pourraient vivre, mais sans honneur.
 
Un monde où chaque individu, chaque famille, chaque groupe serait encouragé à produire soi-même le plus possible de son nécessaire.
 
Un monde où il existerait des corps francs dans lequel on se consacrerait pour un temps donné à des travaux d'utilité ou d'embellissement public ou privé, réparations des maisons et des édifices, instruction, fêtes publiques, sans autre salaire que le vivre et le couvert généreusement donnés, et un peu d'argent de poche.
 
Un monde où la notion de serviteur serait noble, et le serviteur un ami intime.
 
Un monde où les membres des professions dites intellectuelles passeraient au moins une sur deux de leurs vacances à s'occuper avec plaisir de métiers manuels ou du travail de la terre.
 
Extrait : Sources II, Gallimard

18 janvier 2013

Dieu n’est pas logique

Collage de Jacques Prévert
Picasso a dit à Prévert en découvrant ses collages :
«Tu ne sais pas peindre, mais pourtant tu es peintre.»   
 
Je n'ai malheureusement pas trouvé le titre de ce collage. 
Il aurait pu s'intituler «L'homme logique»...
 
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Extrait du chapitre XII - Dieu ne peut pas être logique
 
CELA QUI ÉCHAPPE À TOUTE INTERPRÉTATION
 
Tous les dieux, sans exceptions, fabriqués de main d’homme, c’est-à-dire de logique humaine, sont des dieux partiels, c’est-à-dire des dieux personnels.
       Aucun, même le plus haut, n’est le Tout, l’Être, l’Essence, la Vie, l’Amour. Mais Celui ou, plus exactement, CELA qui est échappe à toute formule personnalisatrice et ne peut être que l’Impersonnel.
       Pour essayer de le comprendre, si pauvrement que ce soit, il faut se mettre dans une posture d’humilité spirituelle exclusive de tout appel à la logique et à la raison. Cette constatation a été faite de tout temps et l’on se réfère volontiers à la grande parole de Denys l’Aréopagite : «Nous désirons ardemment demeurer dans ces ténèbres transparentes, et à force de ne pas voir et de ne pas connaître, voir Celui qui est au-delà de la vue et de la connaissance. Car c’est là véritablement voir et connaître et, au moyen de l’abandon de toutes choses, louer Celui qui est au-delà et au-dessus de toutes choses.»
       Bien peu, sans doute, sont capables de ces attitudes, mais n’en fût-il qu’un sur un million, ce serait assez pour nous éclairer. Car il n’est pas indispensable que tous aient les yeux ouverts pourvu qu’en tête du troupeau quelqu’un marche.
       Il y a déjà des conducteurs parmi nous.
 
LA SUPERLOGIQUE ET LE MONDE DES CAUSES
 
Logique et raison ne sont pas un mal en soi mais le fruit de l’intelligence humaine grâce auquel la créature la plus dénuée du monde s’est mise à la tête des règnes animal, végétal et minéral.
       Par malheur l’orgueil a faussé l’appareil initial, et les acquisitions de l’homme, au lieu de le porter à la reconnaissance, l’ont conduit à se croire égal et même supérieur au Divin dont il est issu.
       Chaque âge (mais surtout l’âge moderne) a creusé le fossé qui séparait le Créateur de la créature, si bien que la logique de l’un est de plus en plus différente de la logique de l’autre, au point que Dieu apparaît illogique à l’homme et l’homme illogique à Dieu.
       La divergence s’est muée en opposition et l’opposition en antagonisme, et c’est ouvertement que l’homme moderne est en lutte avec Dieu. Comme Dieu ne se démontre pas logiquement (sans quoi il ne serait pas Dieu)  l’Homme en conclut que Dieu n’existe pas. Et c’est vrai dans un univers logique. Mais, par contre, Dieu est, dans son univers illogique et ce qu’il y pense retentit dans le domaine même logicien.
       De ce que Dieu échappe à la raison, la raison déduit qu’elle échappe à Dieu, ce qui est bien un raisonnement de la partie, incapable de comprendre qu’elle est intégrée dans le Tout.
       Mon dessein, en écrivant ce livre, n’est pas de priver l’homme de sa faculté de logique ni de l’amputer de sa faculté de raisonnement.
       Mon but est de le mettre en garde contre l’insuffisance, l’inégalité, l’exigüité de sa logique dont le déroulement ne peut se faire qu’en vase clos. Même dans l’univers limité que sa raison lui assigne, l’homme n’est pas sûr des lois par lesquelles il l’interprète et doit sans cesse réviser ses calculs.
       Les plus intelligents le savent bien et le grand Ouspensky, mort en 1947, n’a fait que traduire la pensée intérieure de tous les savants véritables dans son Tertium Organum.
       Pour lui, matière et mouvement ne sont, comme bien et mal, que des concepts logiques. Le monde que la Science a érigé pour elle-même est un monde artificiel. Ouspensky a souligné l’irréalité logique de l’existence simultanée de l’esprit et de la matière, l’impossibilité de la raison dans un univers mécanique, l’inconciliabilité du mécanisme et de l’existence de la raison.
       Il a suggéré l’élimination des éléments personnels comme moyen d’approcher de la connaissance véritable.
       Il a démontré la nécessité d’une transition de l’ancienne logique à une logique nouvelle, parce que notre logique est fondée sur les lois du monde phénoménal et s’avère impuissante dans l’étude du monde nouménal.
       Il a enfin prouvé qu’il était temps pour l’homme de se munir d’une logique supérieure, c’est-à-dire d’un instrument de pensée qui lui permette de sonder les mystères de la nature, ce qu’il appelle le côté caché de la Vie, alors qu’il y baigne tout entier.
       Qu’ajouter à cela? Sans doute, comme on l’a vu, que l’art, la musique, la poésie, l’humour permettent d’accéder au domaine secret ou invisible, mais empiriquement, sporadiquement et, peut-on dire, par éclairs.
       L’homme de demain peut prétendre à mieux. L’accès à la connaissance supérieure ne peut rester le privilège d’une avant-garde dispersée. La super-logique, qui doit devenir la nôtre, a besoin d’une plus large expression. Il faut qu’elle trouve ses propres lois et, en quelque sorte, ses assises, de manière que l’élite humaine, sinon la plus grand nombre, y puise un élément de stabilité.
       C’est seulement quand l’humanité se servira normalement de cette super-logique que notre temps actuel apparaîtra comme un âge d’obscurantisme uniquement préoccupé des phénomènes extérieurs.
       L’humain va se dégager du domaine des effets pour entrer dans le monde des causes. Lorsqu’il aura accompli cette évolution ultime il pourra se croire en état de majorité.
       Mais il ne peut le faire seul. Pour ne pas tomber d’une logique incomplète dans une fausse logique, il faut qu’il s’appuie étroitement sur le Divin, donc l’Irrationnel.
       Un anthropologue éminent, R. Broom, s’est avisé que l’évolution physique de l’homme était à peu près achevée et que les forces de Vie semblaient s’efforcer maintenant de hâter sa croissance spirituelle pour parer au déséquilibre menaçant.
       Je pense que cette vue grandiose correspond à une nécessité urgente. C’est à l’homme de s’y prêter, le plus vite possible, s’il désire combler l’abîme qui se creuse entre la matière et l’Esprit.
 
CONCLUSION
 
Heureusement le mal, dans son excès même, comporte le remède approprié aux temps futurs.
       À mesure que certains se haussent jusqu’au Divin, le Divin s’abaisse jusqu’à eux pour leur faciliter l’évolution indispensable.
       Dans son désir de nous adapter à cette Évolution, laquelle va se précipitant ainsi que le démontre sa violence présente, la Puissance Créatrice est amenée à solliciter la collaboration active de l’Homme pour le faire progresser plus rapidement. Et il s’est avéré que tels d’entre nous sont spécialement pesés et triés pour se mettre aux ordres des instances supérieures, ne serait-ce que pour la dignité de leur vie, la clarté de leur intelligence et la noblesse de leur cœur.
       Mais l’Esprit exige plus encore, afin d’être aidé et suivi dans son effort de résurrection de la conscience contemporaine. Il lui importe de sélectionner des cerveaux aptes à diffuser ses nouveaux  et hardis enseignements. Nous en sommes arrivés au point où l’Homme Spirituel va se substituer à l’Homme Mental, tant par modification progressive de la matière grise de ce dernier que par agrandissement de sa faculté de compréhension intérieure.
[]
Les vieux textes, les vieux dogmes, les vieux rites sont dépassés et le Grand Livre de demain est à naître. Déjà de toutes les religions, de toutes les confessions, de toutes les philosophies se dégagent de vastes courants en direction d’un avenir plus qu’humain.
[]  
La destruction de l’univers purement mental édifié par le scientifisme n’est plus qu’une question d’années au sein d’une incessante et dévorante Création.
[]  
[Le Super-Homme] ne sera plus un vaste corps ni un vaste cerveau, un vaste appétit ni une vaste jouissance mais uniquement une dimension supérieure de la conscience humaine merveilleusement adaptée aux problèmes de l’Universel.
       Tel est le postulat auquel on vous invite à adhérer de toutes les forces de votre âme si vous voulez être parmi les survivants d’un âge près de s’abolir.
       Pour cela tous moyens vous seront donnés en force, en compréhension, en harmonie, si seulement vous en êtes avide, si seulement vous les demandez.
 
~ Georges Barbarin
 
Voyage au bout de la raison
La déroute des logiciens
Éditions de l’Âge d’Or; 1962 (Épuisé)
 
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Vous aimerez peut-être :
 
L'âge de fer est fini! :


15 janvier 2013

Quizz palettes

Devinez à quels peintres célèbres du XIXe siècle appartenaient ces palettes.  
(Réponses en fin d’article)  
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Certains artistes obéissaient à la lettre aux théories de la couleur des écoles de leur époque. Par exemple on pouvait bannir le noir parce que les physiciens le considéraient «non-lumineux».
 
Plus on avance vers la fin du 19e siècle, plus on voit les peintres se libérer de ces carcans rigides. Gauguin disait à son élève Paul Sérusier :
«La couleur pure! tout doit lui être sacrifié. Comment voyez-vous cet arbre? Est-il vert? Alors peignez-le en vert, du plus beau vert de votre palette. Comment voyez-vous ces arbres? Ils sont jaunes. Alors, peignez-les en jaune. Et cette ombre est plutôt bleue. Donc, peignez-la avec de l’ultramarine pur. Et ces feuilles rouges? Utilisez du vermillon.»
 
Van Gogh, qui se réjouissait de n’avoir jamais suivi de cours de peinture, écrivait à son frère Théo, en 1882 :
«Il n’y a que trois couleurs fondamentales – rouge, jaune et bleu; les "secondaires" étant orange, vert et violet. En ajoutant du noir et un peu de blanc, on obtient une variété infinie de gris – gris-rouge, gris jaune, gris-bleu, gris-vert, gris-orange, gris violet. Il est impossible de dire, par exemple, combien il peut y avoir de nuances de gris-vert; il y en a une variété infinie. Et toute la chimie des couleurs n’est pas plus compliquée que ces quelques simples règles. Et posséder clairement cette simple notion vaut plus que 70 couleurs différentes de peinture – parce qu’avec ces trois couleurs de base et du noir et du blanc, on peut faire plus de 70 couleurs et nuances. Le coloriste est la personne qui sait tout de suite comment analyser une couleur quand il la voit dans la nature, et il peut dire par exemple : ce gris-vert est un mélange de jaune de noir et de bleu, etc. En d’autres mots, c’est quelqu’un qui sait comment trouver les gris de la nature sur sa palette.»
 
Source : Article de Lucie Davies (en anglais) - vaut la peine d'être lu :  
 
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Pensées du jour :
 
«Il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens
 
«Il est bon d'aimer autant que l'on peut, car c'est là que gît la vraie force, et celui qui aime beaucoup accomplit de grandes choses et en est capable, et ce qui se fait par amour est bien fait...»
 
~ Vincent Van Gogh 
 
En passant, l’entière correspondance de Van Gogh est disponible sur ce site : http://www.vggallery.com/international/french/letters/main.htm
Extrêmement intéressant!

Des photos d'oeuvres et de l'info biographique sur une multitude d'artistes :
https://www.artsy.net/artist/vincent-van-gogh
 
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Réponses 
1. Edgar Degas  1834-1917  
2. Eugène Delacroix  1798-1863
3. Paul Gauguin  1848-1903 
4. Gustave Moreau  1826-1898  
5. Auguste Renoir  1841-1919  
6. Georges Seurat  1859-1891  
7. Vincent Van Gogh  1853-1890  

13 janvier 2013

Plénitude intérieure


«Lorsqu’on se désintéresse des mélodrames et des histoires romanesques qui occupent tant de gens, l’on s’ouvre à l’amour vrai, inconditionnel, dénué d’attentes et d’exigences. Il s’agit d’une qualité supérieure d’amour née de la plénitude intérieure.
       Quand vous trouvez la sérénité en vous, beaucoup d’amour survient spontanément. Être seul est alors merveilleux, et être en compagnie de quelqu’un tout autant. Et tout est simple. Vous ne dépendez plus d’autrui et ne rendez personne dépendant de vous. Vous êtes libéré des attachements et savez enfin ce qu’est une vraie relation où chacun apprécie la présence de l’autre, le partage de joie, de plaisirs et de moments précieux.»
~ Chandra Mohan Jain 

11 janvier 2013

L’or des arbres


On dit que l’or ne pousse pas dans les arbres…
 
J’ai connu un artiste qui peignait des arbres, que des arbres. Une obsession. Il traduisait à sa manière leur majesté, leur force tranquille, avec toute la lumière filtrant au travers du feuillage coloré ou des branches dégarnies, selon les saisons. Il souhaitait éveiller chez les gens l’amour qu’il éprouvait envers ces créatures vivantes.
 
Un jour, alors qu’il se promenait en forêt, il vit des lingots d’or au pied d’un arbre. Stupéfait, il les observa en se demandant ce que signifiait cette hallucination. Soudain, une brise secoua joyeusement le feuillage au-dessus de sa tête, et il entendit une voix lui dire : «Tes semences ont germé et tu cueilleras bientôt l’or de ton rêve.»
 
Peu de temps après, un ami de l’artiste lui présenta un agent qui, fasciné par tant de beauté, s’organisa pour faire exposer ses œuvres dans plusieurs galeries d’art. Tous les tableaux se vendirent dans le temps de le dire.
 
Un vrai conte de fées…! 
 
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Tableau : Jonathan Kingdon, zoologiste
 
«Si nous pouvons comprendre que le pain vient des graines, qui viennent des plantes, qui viennent du sol, de l’eau, de l’air et de la lumière, et de l’énergie des gens qui travaillent dans les champs, alors, ce qui doit être fait pour sauver le monde et toutes les créatures vivantes se fera naturellement.
 
Les plantes nous nourrissent, nous soignent, nous habillent, fournissent les industries et procurent abris et santé à toutes les créatures vivantes. La couverture verte de la planète maintient l’air que nous respirons, les sols et l’eau que nous utilisons, et la stabilité des climats.
 
Aujourd’hui, la destruction accélérée force la flore à se retirer du décor, et son déclin aura des conséquences incroyables sur nous tous.»
 
~ Lee Durrell
State of The Ark, An atlas of conservation in action
A Gaia Book, 1986

Je pense que nous n’avons rien compris…

Il en est de l’Amour divin comme des richesses terrestres. Celles-ci sont en quantité supérieure aux besoins de l’humanité. Mais les hommes sont impuissants à se les répartir par calcul et par ignorance, et l’humanité meurt de faim sur des biens inutilisés.
~ Georges Barbarin

 

8 janvier 2013

Un mot sur Jim Unger

Jaquette arrière de mon vieil exemplaire...
 
Étant donné que Jim Unger est décédé en mai dernier, j’ai envie de partager quelques passages autobiographiques extraits de The Second Herman Treasury (1980).
 
Il restera un bon exemple de quelqu’un qui a décidé de suivre sa propre voie, son inspiration. Tous les gens qui le font n’obtiennent pas le même succès, bien sûr, mais je suis persuadée qu’ils sont heureux; et voilà ce qui importe.
 
Je vois une parenté entre Mark Twain et lui, de par leur vivacité d’esprit, leur intelligence et leur style d’humour sagace.
 
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Dès ma tendre enfance, j’étais absolument certain que le monde était fou. J’étais un enfant sans défense, et ils avaient déjà tout planifié avant que j’arrive. Ils avaient tout organisé, et c’était franchement le chaos. Pour envenimer les choses, quelqu’un larguait des bombes sur Londres, où je vivais, et je n’avais rien fait!
 
Durant les premières années, ils me laissèrent tranquillement regarder les canards. Les choses se sont gâtées quand j’ai dû apprendre la langue locale. Aussitôt que j’ai pu la comprendre, ils m’ont dit qu’ils m’avaient assigné une nationalité, une race, et une religion. Inutile de dire qu’ils m’avaient déjà trouvé un nom.
 
Quand vous êtes enfant, les deux premiers mots qu’ils vous apprennent sont : «bon» et «mauvais». Ils ne vous les expliquent pas vraiment à ce moment-là, mais cela devient bientôt évident : si vous faites quelque chose qui reçoit l’approbation de l’entourage, c’est «bon». «Mauvais» signifie quelque chose que l’entourage trouve désagréable.
 
À dix-huit ans, j’ai dû passer deux ans dans l’armée. Il n’y avait pas de guerre à ce moment-là, mais j’étais pas mal certain que quelqu’un allait en partir une d'ici vingt-quatre mois. J'avais hâte de porter mon uniforme macho et d’aller m’allonger sous les palmiers d'une ile tropicale quelconque. Je n’étais pas stupide, j’avais vu les posters. Mais, je n’avais sans doute pas vu les bons, puisque j’ai passé presque la totalité des deux ans en plein champ, dans des cabanes en bois.
 
L’idée d’aller travailler à chaque jour dans un endroit étrange avec des gens sérieux me faisait horreur. Aussitôt que j’ai réalisé que je ne serais jamais un humain, je me suis senti beaucoup plus heureux. J’ai commencé à travailler pour moi-même. En plus de l’ennui d’aller quelque part à tous les matins et de revenir chez moi à tous les soirs, quand je travaillais pour quelqu’un d’autre, je ne pouvais pas penser; et je me sentais toujours coupable si je n’étais pas en train de «faire quelque chose». Il m’arrivait parfois d’essayer de penser en fixant un mur, mais la seule chose à laquelle je pouvais penser était que quelqu’un allait entrer et me surprendre en train de penser. Alors, je ne pensais jamais à rien.
 
Maintenant j’aime vraiment dessiner Herman. J’apprécie particulièrement tous les gens formidables que j’ai rencontrés partout en Amérique du Nord, et toutes les lettres que je reçois. J’essaie encore de comprendre d’où vient Herman. Tout dans ma vie, jusqu’à maintenant, est incroyablement normal.
 
~ Jim Unger
 
Je devrais vous congédier, mais je crois
qu'il ne faut pas mêler business et plaisir."

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Pensée du jour :
 
«Si une activité quelconque, aussi étrange qu’elle paraisse, vous apporte un sentiment de profonde satisfaction, pratiquez-la. Ces activités peuvent vous mener à des expériences de joie, de guérison naturelle, voire d’illumination.»
~ Seth