8 janvier 2013

Un mot sur Jim Unger

Jaquette arrière de mon vieil exemplaire...
 
Étant donné que Jim Unger est décédé en mai dernier, j’ai envie de partager quelques passages autobiographiques extraits de The Second Herman Treasury (1980).
 
Il restera un bon exemple de quelqu’un qui a décidé de suivre sa propre voie, son inspiration. Tous les gens qui le font n’obtiennent pas le même succès, bien sûr, mais je suis persuadée qu’ils sont heureux; et voilà ce qui importe.
 
Je vois une parenté entre Mark Twain et lui, de par leur vivacité d’esprit, leur intelligence et leur style d’humour sagace.
 
***
Dès ma tendre enfance, j’étais absolument certain que le monde était fou. J’étais un enfant sans défense, et ils avaient déjà tout planifié avant que j’arrive. Ils avaient tout organisé, et c’était franchement le chaos. Pour envenimer les choses, quelqu’un larguait des bombes sur Londres, où je vivais, et je n’avais rien fait!
 
Durant les premières années, ils me laissèrent tranquillement regarder les canards. Les choses se sont gâtées quand j’ai dû apprendre la langue locale. Aussitôt que j’ai pu la comprendre, ils m’ont dit qu’ils m’avaient assigné une nationalité, une race, et une religion. Inutile de dire qu’ils m’avaient déjà trouvé un nom.
 
Quand vous êtes enfant, les deux premiers mots qu’ils vous apprennent sont : «bon» et «mauvais». Ils ne vous les expliquent pas vraiment à ce moment-là, mais cela devient bientôt évident : si vous faites quelque chose qui reçoit l’approbation de l’entourage, c’est «bon». «Mauvais» signifie quelque chose que l’entourage trouve désagréable.
 
À dix-huit ans, j’ai dû passer deux ans dans l’armée. Il n’y avait pas de guerre à ce moment-là, mais j’étais pas mal certain que quelqu’un allait en partir une d'ici vingt-quatre mois. J'avais hâte de porter mon uniforme macho et d’aller m’allonger sous les palmiers d'une ile tropicale quelconque. Je n’étais pas stupide, j’avais vu les posters. Mais, je n’avais sans doute pas vu les bons, puisque j’ai passé presque la totalité des deux ans en plein champ, dans des cabanes en bois.
 
L’idée d’aller travailler à chaque jour dans un endroit étrange avec des gens sérieux me faisait horreur. Aussitôt que j’ai réalisé que je ne serais jamais un humain, je me suis senti beaucoup plus heureux. J’ai commencé à travailler pour moi-même. En plus de l’ennui d’aller quelque part à tous les matins et de revenir chez moi à tous les soirs, quand je travaillais pour quelqu’un d’autre, je ne pouvais pas penser; et je me sentais toujours coupable si je n’étais pas en train de «faire quelque chose». Il m’arrivait parfois d’essayer de penser en fixant un mur, mais la seule chose à laquelle je pouvais penser était que quelqu’un allait entrer et me surprendre en train de penser. Alors, je ne pensais jamais à rien.
 
Maintenant j’aime vraiment dessiner Herman. J’apprécie particulièrement tous les gens formidables que j’ai rencontrés partout en Amérique du Nord, et toutes les lettres que je reçois. J’essaie encore de comprendre d’où vient Herman. Tout dans ma vie, jusqu’à maintenant, est incroyablement normal.
 
~ Jim Unger
 
Je devrais vous congédier, mais je crois
qu'il ne faut pas mêler business et plaisir."

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Pensée du jour :
 
«Si une activité quelconque, aussi étrange qu’elle paraisse, vous apporte un sentiment de profonde satisfaction, pratiquez-la. Ces activités peuvent vous mener à des expériences de joie, de guérison naturelle, voire d’illumination.»
~ Seth

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