8 janvier 2018

«L'arbre est une prière verticale»

Dur hiver frigorifiant (moins 25 C – 40 C avec le facteur éolien!), et pour les jours qui viennent Miss Météo prévoit de la pluie. Le spectre de la crise du verglas de 1998 (le 9 janvier fut surnommé «jour noir») hante toujours les Québécois 20 ans plus tard. Il y a plein de vidéos sur internet pour avoir une idée du désastre.
   Que faisons-nous tous sur cette planète maudite où nous passons notre temps à nous battre et à nous protéger contre tout? Il n’y a pas de doute : nous sommes des psychopathes sado-maso car en plus notre constitution n’est même pas adaptée pour survivre dans des conditions de vie aussi hostiles. Et là, nous sommes dans les arpents de neige; Voltaire avait raison, ce n'est pas une vie...

Bref, je m’ennuie des arbres verts, des fleurs  et des oiseaux.

Photo : Mosaïcultures internationales de Montréal, L’homme qui plantait des arbres

«Il avait jugé que ce pays mourrait par manque d’arbres… Il avait résolu de remédier à cet état de choses.» ~ Jean Giono

Il possible que des millions d’arbres aient été semés/plantés après la diffusion du film d’animation de Back L’homme qui plantait des arbres (1987).

Frédéric Back (1924-2013) était un artiste et un écologiste engagé qui s’est porté à la défense de la nature à travers toute son œuvre. Au-delà du génie artistique de ses films et de ses dessins, il s’est toujours exprimé comme un ardent défenseur de la beauté de la vie sur la planète et contre l’exploitation démesurée de celle-ci par l’être humain. Il a reçu de nombreux prix, dont deux Oscars. En décembre 2010, l’Académie du Cinéma de Beijing lui a décerné son Grand Prix d’honneur et dédié un espace d’exposition permanent.


L’homme qui plantait des arbres :

Ah si le jeune homme était un arbre
Mahmoud Darwich

L'arbre est le frère de l'arbre ou son bon voisin.
Le grand se penche sur le petit et lui fournit l'ombre qui lui manque.
Le grand se penche sur le petit et lui envoie un oiseau pour lui tenir compagnie la nuit.
Aucun arbre ne met la main sur le fruit d'un autre ou ne se moque de lui s'il est stérile.
Aucun arbre, imitant le bûcheron, ne tue un autre arbre.
Devenu barque, l'arbre apprend à nager.
Devenu porte, il protège en permanence les secrets.
Devenu chaise, il n'oublie pas son ciel précédent.
Devenu table, il enseigne au poète à ne pas devenir bûcheron.
L'arbre est absolution et veille.
Il ne dort ni ne rêve. Mais il garde les secrets des rêveurs.
Nuit et jour debout par respect pour le ciel et les passants,
  l'arbre est une prière verticale.
Il implore le ciel et, s’il plie dans la tempête, il s'incline avec la vénération d'une nonne,
  le regard vers le haut... le haut.
Dans le passé, le poète a dit: «Ah si le jeune homme était une pierre».
Que n’a-t-il dit : «Ah si le jeune homme était un arbre!»

Revue Mouvement, oct.-déc. 2008, p 109

* Mahmoud Darwich, né le 13 mars 1941 à Al-Birwah (Palestine sous mandat britannique) et mort le 9 août 2008 à Houston (Texas, États-Unis), est une des figures de proue de la poésie palestinienne.

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