28 octobre 2017

SexLeak : «Le silence est le meilleur ami de l’agresseur»

Remarque : Depuis une dizaine de jours la plateforme Blogger plante quand vient le temps de sauvegarder et publier. Très désagréable. J’ai essayé les recettes proposées pour me défaire de l’erreur.bX... sans succès. Si le problème persiste, je cesse de publier sur cette plateforme (tout en laissant les blogues ouverts à la consultation) et je démarre ailleurs. Je réfléchis. À suivre.

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«Le silence est le meilleur ami de l’agresseur. Aucun d’entre nous n’avait levé la main afin de mettre fin [aux| sinistres fantasmes [de l’entraîneur]... J’invite donc par cette chronique tous les entrepreneurs à adopter dans leur entreprise un code de déontologie strict qui ne laisse aucune place à l’inconduite, l’abus ou le harcèlement de toute sorte et envers toute personne. Une entreprise saine ne doit pas se définir seulement par le succès monétaire, mais nous devrions aussi la juger par le respect qu’elle montre envers ses employés.» ~ Nicolas Duvernois (Chronique d’un entrepreneur; Les Affaires) http://www.lesaffaires.com/blogues/nicolas-duvernois/moiaussi/598215

Les réseaux sociaux ont beaucoup de défauts, mais d’un autre côté, ils nous permettent de divulguer et de dénoncer de graves problèmes. Alors, on leur pardonne leurs travers...


Caricature : Jim Unger

J’ai encore le livre de Leo Buscaglia «S’aimer ou le défi des relations humaines», publié en 1985 (Le Jour Éditeur). Pas jeune, mais on y trouve des suggestions intéressantes pour qui souhaiterait changer une perspective minimaliste de la sexualité.

L’intimité sexuelle

Les adolescents admettent que c’est le manque de tendresse qui les pousse souvent à vivre la promiscuité. On peut dire qu’ils «compensent». Ils sont capables de faire des choses qui sont totalement étrangères à leur caractère et à leur système de valeurs pour recevoir un peu de chaleur et être acceptés.
    La sexualité, qui est peut-être la démonstration la plus probante de l’intimité, s’est départie de l’affection. On ne parle plus guère de «faire l’amour», mais «d’acte sexuel», et d’expressions plus vulgaires. Ainsi, sexualité et intimité amoureuse ne sont pas nécessairement synonymes, même si elles ne s’excluent  pas forcément. La sexualité peut être tout à fait séparée de l’amour, Il peut s’agir d’un acte de satisfaction purement génitale. Elle peut être dépourvue d’affection ou de désir de perpétuer l’espèce. Le corps d’un être humain est utilisé pour satisfaire les besoins d’un autre corps, pas plus. Cela peut n’avoir aucun rapport avec l’amour, la tendresse, l’affection, le partage, le désir. La sexualité peut être seulement un acte de copulation visant à satisfaire un besoin. Sans cet ingrédient essentiel qu’est l’expression de l’amour et de l’affection, l’acte sexuel ne procure aucun des bénéfices premiers tels que sécurité et satisfaction prolongées; ceci n’arrive que dans une union complète du physique et de l’affectif. Comme n’importe quelle drogue, l’acte sexuel sans amour n’est plus que l’expression d’un besoin physique et d’un désir individuel, qui s’éteignent dès que l’orgasme est atteint; rien n’a été accompli en vue d’aimer l’autre ou d’avoir une relation.

On a dit et répété que la cause majeure de l’échec des relations amoureuses était le manque de connaissance et de techniques sexuelles. Il s’en est suivi une gigantesque production de best-sellers sur le sujet. Dans son livre If Love is the Answer, What is the Question, Uta West cite James Baldwin : «dans les ghettos où j’ai grandi les hommes et les femmes avaient des orgasmes tout le temps, mais continuaient à s’attaquer au rasoir le samedi soir».
    «Mettre l’accent sur la technique et la mauvaise information est préjudiciable à la santé sexuelle de toute relation, et mène à l’insatisfaction. Le fait d’insister sur l’expérience  sexuelle au plan mécanique, l’angoisse de la performance, les stéréotypes des amants «idéaux», ainsi que ceux de la réaction «idéale», a dilué le rapport qui existe entre l’acte sexuel et l’affection», déclare Theodore Rubin, auteur de One to One. C’est ce qui a fait croire à bien des gens que la sexualité au lieu d’être une expression d’amour relevait plus du talent et de l’exercice. ... «Le stress occasionné est destructif. Il mise sur le superficiel et sur un sentiment de fierté plutôt que sur un intérêt à connaître des relations plus riches. La gymnastique sexuelle n’offre pas de satisfactions durables ou profondes; le croire, c’est exposer à de grandes déceptions – déceptions qui sont très néfastes pour une relation», ajoute le Dr Rubin.  
    «Le second paradoxe est que l’accent que l’on a mis sur la technique sexuelle a des retours de flammes. J’ai souvent l’impression qu’il existe un rapport inversement proportionnel entre le nombre de manuels de sexologie utilisés par une personne, ou le nombre de livres publiés, et le degré de passion ou même de plaisir éprouvé par l’intéressé. Il n’y a absolument rien de mal dans la notion de technique, que l’on joue au golf, que l’on joue la comédie ou que l’on fasse l’amour. Mais insister exagérément sur la technique sexuelle fait naître une attitude « mécaniste » en ce qui concerne l’acte sexuel, et va de pair avec l’aliénation, et des sentiments de solitude et de dépersonnalisation.» (Rollo May, Love and Will)
    Je suis pour ainsi dire convaincu que, quand on aime suffisamment quelqu’un, on découvre le point G, Q ou Z sans avoir besoin de manuel. Je ne prône pas l’ignorance. Je dis simplement que se préoccuper ainsi du côté mécanique de la sexualité peut se faire au détriment de l’essence de la vraie affection, qui devrait être une célébration physique de l’union la plus profonde.

Pour de meilleures relations humaines

On se plaît à croire que l’amour résoudra tous les problèmes interpersonnels, que l’amour gommera toutes les différences, toutes les craintes, qu’il abolira la colère et supprimera les conflits. Cette conception utopique de l’amour est un réel problème. Après une peine de cœur, bien des gens se méfient de l’amour. Ce que l’on croyait être de l’amour s’avère n’être qu’une force tyrannique qui inflige mille souffrances. Même si l’amour était parfait entre deux êtres, cela ne suffirait pas pour que la relation soit réussie.
    Notre éducation et la société dans laquelle nous vivons viennent encore compliquer la situation. On nous a inculqués que pour être fort il faut être indépendant. Ceci mène à la conclusion que, pour atteindre la maturité, il ne faut dépendre de personne. Besoin devient synonyme d’immaturité, et dépendance de faiblesse. En s’engageant, on craint de perdre son individualité et sa chère liberté. Ce faisant, on s’empêche de faire de vraies rencontres ou de former une union heureuse. Curieux paradoxe! Nous sommes profondément attachés d’une part à la liberté et à l’indépendance, et à l’amour. Il en résulte toutes sortes de problèmes qui nous laissent généralement frustrés et vides.
    Il est vrai que nous sommes tous seuls. Cette certitude s’avère dévastatrice pour beaucoup de gens. Nous naissons seuls et mourons seuls, quel que soit le nombre de personnes qui nous aiment. Nous devons grandir seuls, prendre des décisions, faire nos choix seuls. La majorité des gens ressentent cette montée de solitude tout au long de leur vie.
    Dans leur livre intitulé Pairing, Bach et Deutsch décrivent ce phénomène de façon poignante :
    «Des millions d’hommes et de femmes aspirent à l’amour sans toutefois le trouver.... Jour après jour, nuit après nuit, ils se mettent en chasse, chasseurs et proies à la fois. Ils hantent les bars, les clubs et les hôtels, les croisières et les randonnées de fin de semaine, en quête de proies... Habillés, coiffés, parfumés pour le rituel, les plus dégourdis trouvent leur partenaire, alors que les autres continuent à regarder, et à attendre en rêvant. Ensuite, chacun rentre chez lui, sinon les mains vides, du moins le cœur vide... Les autres ont des vies pleines, trop pleine de gens, ou se consacrent à une personne importante, la voient régulièrement, dorment avec. Même ceux-là ressentent cet isolement... Ils se demandent pourquoi ils se sentent seuls. Pourquoi la vieille inquiétude persiste.»  
    L’amour et la compagnie rendent ce sentiment plus supportable. La mère qui prend le nouveau-né dans ses bras atténue ainsi le traumatisme provoqué par la naissance. De la même façon, la main amie nous donne le courage nécessaire pour affronter la douleur. Ainsi, la présence de l’autre et notre ouverture réciproque rendent la solitude moins pénible.
    Nous devons donc une fois pour toutes accepter que nous sommes pleinement responsables du succès ou de l’échec des relations amoureuses que nous avons choisies pour sortir de notre isolement. Nous ne pouvons nous fier à nos instincts, ni même à la profondeur de notre amour. Le seul espoir que nous ayons réside dans une étude sérieuse de nos relations. Nous devons tenter de mieux comprendre qui nous sommes, qui est notre partenaire et quelle dynamique est nécessaire au maintien de notre union.
    Nos vies sont un extraordinaire enchevêtrement de relations où se lient nos motivations, nos désirs, nos croyances, nos besoins et nos rêves. Nous pouvons dans une large mesure nous connaître et nous définir en tant que personnes en examinant la structure de nos relations. ... Nous devons nous adapter, au cours des années, à plusieurs types de relations si nous voulons assouvir les divers besoins que nous avons sur le plan physique, social et affectif et qui nous poussent à rechercher nourriture, compagnie, sexualité, sécurité, statut et épanouissement.

En décidant de partager notre vie avec la personne aimée, nous devons prendre la décision de renoncer à certains comportements destructeurs. Parmi ceux-ci, citons :
- Le besoin d’avoir toujours le dernier mot;
- Le besoin d’être le premier en tout;
- Le besoin d’avoir constamment le contrôle de la situation;
- Le besoin d’être parfait;
- Le besoin d’être aimé de tous;
- Le besoin de posséder;
- Le besoin d’être libre de tout conflit et de toute frustration;
- Le besoin de changer les autres pour qu’ils satisfassent nos désirs;
- Le besoin de manipuler;
- Le besoin de condamner;
- Le besoin de dominer.

Il n’est pas du tout surprenant que les gens les plus équilibrés aient des problèmes de relations : à partir du moment où deux personnes se rapprochent l’une de l’autre, de leur plein gré et avec amour, elles s’engagent dans un processus terriblement complexe. Leur équilibre et leur sécurité seront inévitablement ébranlés, elles devront développer de nouveaux comportements pour s’adapter l’une à l’autre et maintenir leur relation. C’est de notre degré d’expérience, de notre capacité d’adaptation et de nos besoins que dépendra le succès de notre relation.

Nous avons le choix de diverses stratégies lorsque les problèmes surviennent :
- Nier qu’ils existent;
- Les reconnaître, mais éviter de faire quoi que ce soit;
- Nous endurcir et vivre avec;
- Le considérer comme irréversibles et mettre fin à la relation.
  Ou bien :
  Les prendre comme des défis qui nous enrichiront, car nous aurons compris, avec les années, que plus nous aurons appris à résoudre les difficultés inhérentes à nos relations, plus nous serons capables de nous aimer l’un l’autre.

À mon avis, la dernière suggestion devraient s’étendre autant que possible à toutes les relations.  

Complément :

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