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«Le silence est le meilleur ami de l’agresseur. Aucun
d’entre nous n’avait levé la main afin de mettre fin [aux| sinistres
fantasmes [de l’entraîneur]... J’invite donc par cette
chronique tous les entrepreneurs à adopter dans leur entreprise un code de
déontologie strict qui ne laisse aucune place à l’inconduite, l’abus ou le
harcèlement de toute sorte et envers toute personne. Une entreprise saine ne
doit pas se définir seulement par le succès monétaire, mais nous devrions aussi
la juger par le respect qu’elle montre envers ses employés.» ~ Nicolas Duvernois (Chronique d’un
entrepreneur; Les Affaires) http://www.lesaffaires.com/blogues/nicolas-duvernois/moiaussi/598215
Les réseaux sociaux ont beaucoup de défauts, mais d’un
autre côté, ils nous permettent de divulguer et de dénoncer de graves problèmes.
Alors, on leur pardonne leurs travers...
Caricature : Jim Unger
J’ai encore le livre de Leo Buscaglia «S’aimer ou
le défi des relations humaines», publié en 1985 (Le Jour Éditeur). Pas jeune,
mais on y trouve des suggestions intéressantes pour qui souhaiterait changer une
perspective minimaliste de la sexualité.
L’intimité
sexuelle
Les adolescents admettent que c’est le manque de
tendresse qui les pousse souvent à vivre la promiscuité. On peut dire qu’ils «compensent».
Ils sont capables de faire des choses qui sont totalement étrangères à leur
caractère et à leur système de valeurs pour recevoir un peu de chaleur et être
acceptés.
La
sexualité, qui est peut-être la démonstration la plus probante de l’intimité,
s’est départie de l’affection. On ne parle plus guère de «faire l’amour», mais «d’acte
sexuel», et d’expressions plus vulgaires. Ainsi, sexualité et intimité
amoureuse ne sont pas nécessairement synonymes, même si elles ne
s’excluent pas forcément. La sexualité
peut être tout à fait séparée de l’amour, Il peut s’agir d’un acte de
satisfaction purement génitale. Elle peut être dépourvue d’affection ou de
désir de perpétuer l’espèce. Le corps d’un être humain est utilisé pour
satisfaire les besoins d’un autre corps, pas plus. Cela peut n’avoir aucun
rapport avec l’amour, la tendresse, l’affection, le partage, le désir. La
sexualité peut être seulement un acte de copulation visant à satisfaire un
besoin. Sans cet ingrédient essentiel qu’est l’expression de l’amour et de
l’affection, l’acte sexuel ne procure aucun des bénéfices premiers tels que
sécurité et satisfaction prolongées; ceci n’arrive que dans une union complète
du physique et de l’affectif. Comme n’importe quelle drogue, l’acte sexuel sans
amour n’est plus que l’expression d’un besoin physique et d’un désir
individuel, qui s’éteignent dès que l’orgasme est atteint; rien n’a été accompli
en vue d’aimer l’autre ou d’avoir une relation.
On a dit et répété que la cause majeure de l’échec
des relations amoureuses était le manque de connaissance et de techniques
sexuelles. Il s’en est suivi une gigantesque production de best-sellers sur le
sujet. Dans son livre If Love is the Answer, What is the Question, Uta West
cite James Baldwin : «dans les ghettos où j’ai grandi les hommes et les
femmes avaient des orgasmes tout le temps, mais continuaient à s’attaquer au
rasoir le samedi soir».
«Mettre
l’accent sur la technique et la mauvaise information est préjudiciable à la
santé sexuelle de toute relation, et mène à l’insatisfaction. Le fait
d’insister sur l’expérience sexuelle au
plan mécanique, l’angoisse de la performance, les stéréotypes des
amants «idéaux», ainsi que ceux de la réaction «idéale», a dilué le
rapport qui existe entre l’acte sexuel et l’affection», déclare Theodore Rubin,
auteur de One to One. C’est ce qui a fait
croire à bien des gens que la sexualité au lieu d’être une expression d’amour
relevait plus du talent et de l’exercice. ... «Le stress occasionné est
destructif. Il mise sur le superficiel et sur un sentiment de fierté plutôt que
sur un intérêt à connaître des relations plus riches. La gymnastique sexuelle
n’offre pas de satisfactions durables ou profondes; le croire, c’est exposer à
de grandes déceptions – déceptions qui sont très néfastes pour une relation»,
ajoute le Dr Rubin.
«Le
second paradoxe est que l’accent que l’on a mis sur la technique sexuelle a des
retours de flammes. J’ai souvent l’impression qu’il existe un rapport
inversement proportionnel entre le nombre de manuels de sexologie utilisés par
une personne, ou le nombre de livres publiés, et le degré de passion ou même de
plaisir éprouvé par l’intéressé. Il n’y a absolument rien de mal dans la notion
de technique, que l’on joue au golf, que l’on joue la comédie ou que l’on fasse
l’amour. Mais insister exagérément sur la technique sexuelle fait naître une
attitude « mécaniste » en ce qui concerne l’acte sexuel, et va de
pair avec l’aliénation, et des sentiments de solitude et de
dépersonnalisation.» (Rollo May, Love and
Will)
Je suis
pour ainsi dire convaincu que, quand on aime suffisamment quelqu’un, on
découvre le point G, Q ou Z sans avoir besoin de manuel. Je ne prône pas
l’ignorance. Je dis simplement que se préoccuper ainsi du côté mécanique de la
sexualité peut se faire au détriment de l’essence de la vraie affection, qui
devrait être une célébration physique de l’union la plus profonde.
Pour de
meilleures relations humaines
On se plaît à croire que l’amour résoudra tous les
problèmes interpersonnels, que l’amour gommera toutes les différences, toutes
les craintes, qu’il abolira la colère et supprimera les conflits. Cette
conception utopique de l’amour est un réel problème. Après une peine de cœur,
bien des gens se méfient de l’amour. Ce que l’on croyait être de l’amour
s’avère n’être qu’une force tyrannique qui inflige mille souffrances. Même si
l’amour était parfait entre deux êtres, cela ne suffirait pas pour que la
relation soit réussie.
Notre
éducation et la société dans laquelle nous vivons viennent encore compliquer la
situation. On nous a inculqués que pour être fort il faut être indépendant.
Ceci mène à la conclusion que, pour atteindre la maturité, il ne faut dépendre
de personne. Besoin devient synonyme
d’immaturité, et dépendance de
faiblesse. En s’engageant, on craint de perdre son individualité et sa chère
liberté. Ce faisant, on s’empêche de faire de vraies rencontres ou de former
une union heureuse. Curieux paradoxe! Nous sommes profondément attachés d’une
part à la liberté et à l’indépendance, et à l’amour. Il en résulte toutes
sortes de problèmes qui nous laissent généralement frustrés et vides.
Il est
vrai que nous sommes tous seuls. Cette certitude s’avère dévastatrice pour
beaucoup de gens. Nous naissons seuls et mourons seuls, quel que soit le nombre
de personnes qui nous aiment. Nous devons grandir seuls, prendre des décisions,
faire nos choix seuls. La majorité des gens ressentent cette montée de solitude
tout au long de leur vie.
Dans
leur livre intitulé Pairing, Bach et
Deutsch décrivent ce phénomène de façon poignante :
«Des millions d’hommes et de femmes aspirent à
l’amour sans toutefois le trouver.... Jour après jour, nuit après nuit, ils se
mettent en chasse, chasseurs et proies à la fois. Ils hantent les bars, les
clubs et les hôtels, les croisières et les randonnées de fin de semaine, en
quête de proies... Habillés, coiffés, parfumés pour le rituel, les plus dégourdis
trouvent leur partenaire, alors que les autres continuent à regarder, et à
attendre en rêvant. Ensuite, chacun rentre chez lui, sinon les mains vides, du
moins le cœur vide... Les autres ont des vies pleines, trop pleine de gens, ou
se consacrent à une personne importante, la voient régulièrement, dorment avec.
Même ceux-là ressentent cet isolement... Ils se demandent pourquoi ils se
sentent seuls. Pourquoi la vieille inquiétude persiste.»
L’amour
et la compagnie rendent ce sentiment plus supportable. La mère qui prend le
nouveau-né dans ses bras atténue ainsi le traumatisme provoqué par la
naissance. De la même façon, la main amie nous donne le courage nécessaire pour
affronter la douleur. Ainsi, la présence de l’autre et notre ouverture réciproque
rendent la solitude moins pénible.
Nous
devons donc une fois pour toutes accepter que nous sommes pleinement
responsables du succès ou de l’échec des relations amoureuses que nous avons
choisies pour sortir de notre isolement. Nous ne pouvons nous fier à nos
instincts, ni même à la profondeur de notre amour. Le seul espoir que nous
ayons réside dans une étude sérieuse de nos relations. Nous devons tenter de
mieux comprendre qui nous sommes, qui est notre partenaire et quelle dynamique
est nécessaire au maintien de notre union.
Nos vies
sont un extraordinaire enchevêtrement de relations où se lient nos motivations,
nos désirs, nos croyances, nos besoins et nos rêves. Nous pouvons dans une
large mesure nous connaître et nous définir en tant que personnes en examinant
la structure de nos relations. ... Nous devons nous adapter, au cours des
années, à plusieurs types de relations si nous voulons assouvir les divers
besoins que nous avons sur le plan physique, social et affectif et qui nous
poussent à rechercher nourriture, compagnie, sexualité, sécurité, statut et
épanouissement.
En décidant de partager notre vie avec la personne
aimée, nous devons prendre la décision de renoncer à certains comportements
destructeurs. Parmi ceux-ci, citons :
- Le besoin d’avoir toujours le dernier mot;
- Le besoin d’être le premier en tout;
- Le besoin d’avoir constamment le contrôle de la
situation;
- Le besoin d’être parfait;
- Le besoin d’être aimé de tous;
- Le besoin de posséder;
- Le besoin d’être libre de tout conflit et de
toute frustration;
- Le besoin de changer les autres pour qu’ils
satisfassent nos désirs;
- Le besoin de manipuler;
- Le besoin de condamner;
- Le besoin de dominer.
Il n’est pas du tout surprenant que les gens les
plus équilibrés aient des problèmes de relations : à partir du moment où deux
personnes se rapprochent l’une de l’autre, de leur plein gré et avec amour,
elles s’engagent dans un processus terriblement complexe. Leur équilibre et
leur sécurité seront inévitablement ébranlés, elles devront développer de
nouveaux comportements pour s’adapter l’une à l’autre et maintenir leur
relation. C’est de notre degré d’expérience, de notre capacité d’adaptation et
de nos besoins que dépendra le succès de notre relation.
Nous avons le choix de diverses stratégies lorsque
les problèmes surviennent :
- Nier qu’ils existent;
- Les reconnaître, mais éviter de faire quoi que
ce soit;
- Nous endurcir et vivre avec;
- Le considérer comme irréversibles et mettre fin
à la relation.
Ou
bien :
Les
prendre comme des défis qui nous enrichiront, car nous aurons compris, avec les
années, que plus nous aurons appris à résoudre les difficultés inhérentes à nos
relations, plus nous serons capables de nous aimer l’un l’autre.
À mon avis, la dernière suggestion devraient s’étendre
autant que possible à toutes les relations.
Complément :
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