3 mai 2016

Bouteille à la mer Web 2.0


Peu de chance d'être lu ce message – car le document inséré dans la bouteille doit rester lisible au fil du temps.

Sur Internet (faisons abstraction des vidéos virales), envoyer des messages au hasard, sans s'adresser à quelqu'un en particulier c'est comme lancer des «bouteilles à la mer».

La chanson Tous les cris les SOS, de Daniel Balavoine, évoque la solitude et la typique bouteille à la mer que les vagues ramènent à l’expéditeur. N’est-ce pas le lot de beaucoup d’internautes?

On peut aussi penser aux réfugiés qui échouent sur des rivages. On aimerait qu'ils n'existent pas ou pouvoir les retourner à la mer... Le problème est quasiment insoluble. «Que nous pratiquions l’engagement social et la solidarité tous azimuts, la politique de l’autruche et la bonne conscience des nantis, ou le racisme souriant d’une certaine bourgeoisie, nous sommes tous dans le même bateau, tous des «boat people» en quête d’une Terre de justice et de paix.» (Daniel Laguitton)

Tous les cris les SOS
Daniel Balavoine (1985)

Comme un fou va jeter à la mer
Des bouteilles vides et puis espère
Qu'on pourra lire à travers  
S.O.S. écrit avec de l'air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l'encre vide
Un désert

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Difficile d'appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Étouffent un peu plus les cris d'amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir
Disparaissent

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoile sur les rochers

Et j'ai ramassé les bouts de verre
J'ai recollé tous les morceaux
Tout était clair comme de l'eau
Contre le passé y a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau
Reste à faire

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses 
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoiles sur les rochers

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