Comment fait-on pour vivre dans une société où chaque
individu est un tueur potentiel? Les Américains devraient sérieusement
réfléchir à la question.
«La réflexion est la conséquence d’une succession d’idées
qui découlent les unes des autres. Chaque pensée alimente la suivante et
ainsi de suite afin d’atteindre le résultat approprié. Techniquement parlant, il
s’agit d’une chaîne de pensées.
Par contre, nous ne
savons pas trop comment nous ramassons nos pensées. À travers des sources
obscures et des canaux imperceptibles elles s’imposent inconsciemment et font partie
de notre mobilier mental. La tradition, l'éducation et l'imitation – qui toutes
dépendent d’une forme d'autorité, ou semblent nous avantager, ou correspondent
à une forte passion – sont à l’origine de ces pensées. Ce sont des préjugés,
c'est-à-dire, des pré-jugements, et non pas des jugements sensés résultant d’une
recherche sérieuse.
Penser,
dans le meilleur sens du terme, c’est considérer la base et les conséquences des
croyances... L’examen actif, persistant et attentif de toute croyance ou d’une
prétendue forme de connaissance à la lumière des motifs qui l'appuient, et les conclusions
auxquelles elle tend, voilà ce que signifie réfléchir...
Il s'agit d'un effort conscient et volontaire pour asseoir la croyance sur une
base de raisonnements solides. Si une suggestion est acceptée d’emblée, il n’y
a pas de pensée critique, soit un minimum de réflexion. Réfléchir c’est chercher
des preuves supplémentaires, des nouvelles données qui confirmeront la validité
ou au contraire l'absurdité et l'inutilité d'une idée...
On peut choisir
d’accepter n’importe quelle suggestion qui semble plausible et ainsi mettre un
terme au malaise mental qu’occasionne la réflexion. Réfléchir est toujours plus
ou moins gênant parce qu'il faut surmonter l'inertie qui nous pousse à accepter
des choses fondamentalement dépourvues de valeur; il faut avoir la volonté de
subir l’agitation et les perturbations mentales. La réflexion, en bref,
signifie suspendre le jugement pendant qu’on enquête en profondeur; et le
suspense risque d'être un peu pénible... Maintenir le doute et procéder à une enquête
sérieuse et systématique sont les éléments essentiels de la pensée.
L'intelligence
naturelle n'est pas un obstacle à la propagation de l'erreur, ni la grande expérience
résultant de l'accumulation de fausses croyances. Les erreurs peuvent se
soutenir mutuellement et être la source de graves malentendus. Le processus peut
être influencé par un nombre indéterminé de causes invisibles et inconsidérées –
l’expérience passée, les dogmes inculqués, l'intérêt personnel, la passion, la pure
paresse mentale, un environnement social imprégné de traditions biaisées ou
animées par de fausses attentes, et ainsi de suite.
La réflexion
n'est pas comme une machine, comme un appareil qu’on peut fermer ou ouvrir à
volonté sur tous les sujets, comme la lanterne peut indifféremment jeter sa
lumière sur des chevaux, des rues, des jardins, des arbres ou une rivière. La
pensée est spécifique, du fait que différentes choses suggèrent leurs propres
significations, racontent leurs propres histoires, et que dans ce sens, elles varient
d’une personne à l’autre.
La
croissance du corps se fait par l'assimilation de nourriture, la croissance de
l'esprit se fait par l'organisation logique de matériau subjectif. La pensée
n'est pas une machine à saucisses qui réduit tous les matériaux à un produit commercialisable.»
~ John Dewey (How We Think; 1910)
À la lumière de ce qui précède «La NRA fera-t-elle une déclaration disant
que si les homosexuels avaient porté des armes ils n’auraient pas été attaqués?»
(Chronique de
Manal Drissi à Plus on est de fous, plus
on lit)
Peu probable... sa logique argumentaire ne s’applique
pas aux catégories de citoyens que certains adhérents ont dans leur mire.
1. «La seule
chose qui arrête un mauvais gars avec un fusil, c’est un bon gars avec un fusil.»
Mais pas si le «mauvais gars» a une arme d’assaut
et que le «bon gars» a juste un iGun – oui, un iGun : un mini pistolet déguisé en smartphone! Une invention ahurissante.
Imaginez comme ce sera plaisant de se faire «photographier» par des
psychopathes (1) au coin des rues.
«Les
smartphones sont partout, alors votre nouveau pistolet se fondra facilement
dans votre environnement quotidien. Un pistolet parfait pour qui veut porter
une arme secrètement. Les mères au terrain de soccer et les professionnels de
toutes catégories auront le choix de ne pas devenir des victimes.» ~ Kirk Kjellberg,
PDG d’Ideal Conceal
Brunch du dimanche après la messe... le smartphone gun sera plus discret, en
effet.
La mort par
smartphone : un mobile de calibre .38 qui envoie vraiment un message
Par Peter
Bradshaw
Jusqu'à tout récemment, la perche à selfie remportait
les faveurs des amateurs de gadgets. Cependant, aux États-Unis, autre chose
retient désormais l’attention du public : le pistolet Ideal Conceal de calibre .38. Lorsque la poignée est rabattue il a le
format et l’apparence d’un iPhone. Il suffit d’un click pour dégager la poignée
et tirer deux coups avant d’avoir à le recharger; offert à 395$.
Les commandes
anticipées affluent. Son inventeur, Kirk Kjellberg, du Minnesota, affirme que
l'idée lui est venue tandis qu'il marchait dans un restaurant. Détenant un
permis de port d’arme, son pistolet était visible. Un jeune enfant aurait dit à
sa mère : «Maman, maman, l'homme a un pistolet!» Alors, Kjellberg s’est dit : «Il
doit y avoir un autre moyen de transporter un pistolet sans déranger les gens.»
Quelle touchante
anecdote. Toutefois il se peut que Kjellberg, dont l’ingéniosité entraînera la
libre circulation de plus de pistolets encore, ait oublié un truc. Pourquoi pas
un vrai téléphone qui se transforme en fusil? Un téléphone qui vous fera
réfléchir à deux fois avant de vous plaindre des personnes qui textent dans un
cinéma ou un auditorium. C’est appelé à se réaliser.
http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/apr/01/death-by-smartphone-38-calibre-mobile-firearm-gun
2. «In Guns We Trust!»
Oui, l’arme à feu est le «dieu» du nouveau culte
américain en vigueur – ça se comprend, Dieu est de leur bord. Mais curieusement,
il est aussi du bord des autres extrémistes.
Diable, que faire?
La National Rifle Association (NRA) est le plus puissant
lobby américain. Avec ses 5 millions d’adhérents et 250 millions de dollars de
budget, il lutte contre toute restriction du port d’armes à feu, en se fondant
sur le deuxième amendement de la Constitution américaine, qui garantit le droit
des Américains de porter des armes.
L’AR-15
(ArmaLite Rifle, utilisée par le tueur d’Orlando) est l’arme de prédilection
des tueurs de masse américains. «Les trois millions d’Américains qui ont acheté
des AR-15 ne l’ont pas fait parce qu’ils veulent l’utiliser pour tuer leurs
concitoyens», affirmait David Keene (président de la NRA), qui justifiait l’usage
de cette arme pour la ‘chasse’, le ‘tir de loisir’ ou la ‘défense du foyer’. «Ce
fusil a été conçu pour les militaires américains pour tuer un grand nombre d’ennemis
avec le maximum d’efficacité et de facilité, exactement comme ce qui s’est
passé à Orlando», de répondre Josh Koshoff, l’avocat des familles des victimes
de Newtown.
Dons versés par la NRA aux membres actuels du
Congrès depuis 1998 :
https://www.washingtonpost.com/graphics/national/nra-donations/
----
(1) Profil des manipulateurs pervers et des
psychopathes :
http://artdanstout.blogspot.ca/2015/02/le-psychopathe-da-cote.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/11/detecter-les-psychopathes-snakes-in.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/la-communication-perverse.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/de-gentils-manipulateurs-1.html
~~~
Bonne
nouvelle de notre côté
Le gouvernement fédéral rejette l'idée de
permettre aux chasseurs d'utiliser le même modèle de fusil d'assaut dont s'est
servi l'auteur de la tuerie de masse à Orlando, en Floride, a indiqué le
ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, mardi.
La
pétition lancée par un homme, qui affirme que les chasseurs canadiens veulent
pouvoir se servir de cette arme populaire, a été signée par plus de 25 000
personnes, la majorité provenant de l'Ontario, de l'Alberta et de la
Colombie-Britannique. Dans sa
pétition, M. Bennett affirme que la carabine avait été désignée arme à
autorisation restreinte pour des raisons «cosmétiques» au milieu des années
1990. Il soutient que l'arme n'est pas plus dangereuse que les milliers
d'autres carabines similaires utilisées légalement chaque jour.
~ John
Cotter (La Presse Canadienne)
http://www.lapresse.ca/actualites/national/201606/14/01-4991753-orlando-larme-utilisee-par-le-tireur-restera-a-autorisation-restreinte-au-canada.php
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