Selon le philosophe Aristote, la vertu consiste à agir avec raison, en choisissant toujours le juste équilibre entre deux extrêmes – ni trop, ni trop peu. Les principales vertus qu’il recommandait pour guider notre conduite étaient la justice, la force de l’âme, le courage, la tempérance et la prudence. Ces vertus sont en voie d’extinction dans notre civilisation...
Comment rester authentique, quoiqu’il arrive
Trucs pour mieux gérer vos nombreuses personnalités
Par Daniel Goleman
Assis à mon bureau, j’écoutais une patiente très frustrée m’expliquer qu’elle détestait les rendez-vous galants : «J’en ai tellement marre de la fausseté, du jeu, de la foutaise (bullshit) – je veux juste être moi-même», disait-elle. J'acquiesçais, ayant entendu cela de nombreuses fois.
«Qui êtes-vous?» lui ai-je demandé.
Elle m'a regardé fixement.
Photo : Toby Dixon. Portraits uniques de personnalités multiples
Pour la plupart des gens être soi-même signifie pouvoir être détendu, à l’aise, authentique et libre de s'exprimer sans crainte d'être jugé. Mais être soi-même n'est pas aussi simple qu’il n’y paraît puisque nous n’avons pas qu’une seule personnalité. Il existe plusieurs versions de nous : une pour le travail, une pour notre meilleur ami, une pour notre famille et une pour les parfaits inconnus. Nous pouvons alternativement être irritables, calmes, sociables, bienveillants, égoïstes et ainsi de suite. Parfois nous nous aimons, parfois nous ne nous aimons pas. Nous changeons constamment.
Savoir s’adapter à diverses situations est une qualité nettement souhaitable. Celle-ci indique un certain degré de quotient émotionnel (QE) ou d’intelligence sociale. Posséder une bonne intelligence sociale signifie que nous sommes conscients de notre pouvoir de décider laquelle de nos personnalités convient le mieux dans un contexte donné.
Si un ami essaye de vous faire rire avec une blague de mauvais goût, votre personnalité authentique pourrait lui dire que ce n’est pas drôle, ce qui pourrait le heurter; ou votre personnalité plus tolérante pourrait sourire pour qu’il ne sente pas embarrassé.
L’important est de savoir si vous aimez la personnalité qui s’exprime et/ou si elle vous aide à obtenir ce que vous voulez dans la vie, à n’importe quel moment. Votre personnalité sarcastique peut faire rigoler vos amis mais elle pourrait vous nuire lors d’une interview d’embauche. Crier après un collègue parce qu’il a fait une erreur peut être une façon de libérer momentanément une colère authentique, mais vous aurez peut-être de la difficulté à compter sur sa coopération ou sa motivation dans l'avenir.
Comment concilier le désir d’être soi-même dans des situations où l’on ne peut pas être authentique?
Prenez d’abord conscience que vous disposez de plusieurs personnalités. Vous avez le choix d’être qui vous voulez. Et, être flexible dénote une sensibilité et une compréhension de l'impact que vous avez sur autrui, et de votre pouvoir d'influencer favorablement des situations. Éviter d’exprimer certaines remarques ou certaines façons de vous comporter ne signifie pas que vous n'êtes pas vous-même; cela signifie simplement que vous savez s’il convient ou non de vous exprimer.
Vous pouvez quand même satisfaire votre besoin d'exprimer divers aspects de votre personnalité en trouvant des exutoires. Par exemple, si vous avez tendance à être agressif, prenez un cours de boxe ou jouer au paintball; de grâce ne foncez pas sur les gens quand vous roulez sur l’autoroute.
Apprendre à exprimer les différents aspects de ce que nous sommes peut être une source de joie et un élément essentiel du bien-être émotionnel. S'exprimer d’une manière socialement intelligente est indispensable au succès – et votre entourage l’appréciera au plus haut point.
Inspiré de Social Intelligence: The New Science of Human Relationships. Macmillan, New York (2006) http://www.danielgoleman.info/topics/emotional-intelligence/
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Ce chimpanzé a l’air drôlement futé!
La manière de gouverner de Margaret Thatcher reflétait
une personnalité encline à la «domination par la violence». On aurait pu aussi
la surnommer la «dame de plomb», vu le grand nombre de ses victimes, littéralement
tuées par balles, lors du conflit colonialiste aux Malouines par exemple. Son
comportement envers les grévistes de l’Irlande du Nord fut inhumain. Elle était
une bagarreuse inflexible,
intransigeante et arrogante qui rabrouait, vexait et humiliait. Elle s'est elle-même
comparée à l'ourse de Kipling, «plus
dangereuse que le mâle de son espèce». Son grand ennemi : le
socialisme sous toutes ses formes. Vive le libéralisme économique. Non à
l'égalitarisme, qui, au nom de la démocratie et du brassage social, pénalise
les méritants. Donald Trump semble s’en inspirer ainsi que du grand ami de Maggie, Ronald Reagan.
La faute à la testostérone du Parlement?
Par Boucar Diouf
[...] Combien de temps faudra-t-il encore à certains homo-sapiens pour réaliser que ce n'est pas parce qu'on partage près de 98 % de notre génétique avec les bonobos et les chimpanzés qu'on a le droit de se comporter comme des grands singes?
Nous ne sommes pas des bonobos. Pour cause, la nature nous a pourvus d'un énorme cerveau qui représente 2 % de la masse de notre corps et consomme jusqu'à 20 % de notre énergie. Une puissante machine qui a réussi à s'affranchir partiellement du dictat des hormones, y compris de celui de la testostérone.
Nous ne sommes pas non plus simplement des automates qui obéissent à nos gènes, comme l'ont déjà laissé croire certains évolutionnistes. Dans notre gros cerveau, la nature a pris le temps de nous installer des neurones dits miroirs qui travaillent à brouiller la frontière émotionnelle entre nous et la personne en face. Ce câblage neuronal particulier nous permet de mieux comprendre la douleur de l'autre et de développer des comportements empathiques, bref, de ne pas entre autres se comporter comme une brute devant sa collègue juste parce qu'elle n'a pas de testicules.
Si j'évoque la testostérone dans ce texte, c'est parce qu'on entend souvent dire que la politique est un jeu réservé aux mâles dominants qui transpirent cette hormone. Pour les tenants de ce discours, je recommande l'édifiant bouquin intitulé Cerveau, sexe et pouvoir. Il s'agit d'un pertinent condensé dans lequel Catherine Vidal, spécialiste française des neurosciences, explique comment, dans sa construction, le cerveau humain incorpore toutes les influences de l'environnement, de la famille, de la société et de la culture. Une plasticité qui crédite à chacun de nous sa propre façon d'activer son cerveau et d'organiser sa pensée et ses comportements et par conséquent d'être imputable en tout temps. [...]
La faute à la testostérone du Parlement?
Par Boucar Diouf
[...] Combien de temps faudra-t-il encore à certains homo-sapiens pour réaliser que ce n'est pas parce qu'on partage près de 98 % de notre génétique avec les bonobos et les chimpanzés qu'on a le droit de se comporter comme des grands singes?
Nous ne sommes pas des bonobos. Pour cause, la nature nous a pourvus d'un énorme cerveau qui représente 2 % de la masse de notre corps et consomme jusqu'à 20 % de notre énergie. Une puissante machine qui a réussi à s'affranchir partiellement du dictat des hormones, y compris de celui de la testostérone.
Nous ne sommes pas non plus simplement des automates qui obéissent à nos gènes, comme l'ont déjà laissé croire certains évolutionnistes. Dans notre gros cerveau, la nature a pris le temps de nous installer des neurones dits miroirs qui travaillent à brouiller la frontière émotionnelle entre nous et la personne en face. Ce câblage neuronal particulier nous permet de mieux comprendre la douleur de l'autre et de développer des comportements empathiques, bref, de ne pas entre autres se comporter comme une brute devant sa collègue juste parce qu'elle n'a pas de testicules.
Si j'évoque la testostérone dans ce texte, c'est parce qu'on entend souvent dire que la politique est un jeu réservé aux mâles dominants qui transpirent cette hormone. Pour les tenants de ce discours, je recommande l'édifiant bouquin intitulé Cerveau, sexe et pouvoir. Il s'agit d'un pertinent condensé dans lequel Catherine Vidal, spécialiste française des neurosciences, explique comment, dans sa construction, le cerveau humain incorpore toutes les influences de l'environnement, de la famille, de la société et de la culture. Une plasticité qui crédite à chacun de nous sa propre façon d'activer son cerveau et d'organiser sa pensée et ses comportements et par conséquent d'être imputable en tout temps. [...]
http://www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/boucar-diouf/201604/25/01-4974852-la-faute-a-la-testosterone-du-parlement-.php
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«Vint le jour ou le risque de rester à l’étroit dans un bourgeon fut plus douloureux que le risque à prendre pour fleurir.» ~ Anaïs Nin
Beaucoup de gens naissent naturellement avec un quotient émotionnel élevé. Quand on n’est pas très doué, on peut s’améliorer. Pour comprendre le vécu des autres, il faut être curieux et s’en approcher. Généralement l’exercice fait tomber bien des préjugés et éveille l’empathie. Mais, il faut initialement dépasser ses propres peurs et sortir de sa tour d'ivoire.
Un article intéressant à ce sujet (en anglais) :
http://greatergood.berkeley.edu/article/item/six_habits_of_highly_empathic_people1
L’auteur de l’article, Roman Krznaric, relate dans une vidéo des expériences d’immersion au milieu de groupes socialement rejetés. Par exemple, George Orwell a passé des jours, voire des semaines, vêtu de haillons pour discuter avec des sans-abri; un membre du KKK ayant dû fréquenter une activiste noire qu’il détestait, a finalement déchiré sa carte de membre et est devenu antiségrégationniste; une designer newyorkaise connue a décidé de se promener dans les rues de différentes villes américaines déguisée en personne âgée pour découvrir comment on traite les vieillards.
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