(Anonyme)
Le monde est
fait d'histoires. Un web secret d'accords sur ce qui est «bien» et «mal», ce
qui est «normal» et «bizarre», et ce qui est «possible» et «impossible». Ces
histoires dictent notre comportement en tant qu'individus et en tant que
sociétés. Et elles peuvent être piratées.
Derrière
chaque injustice et acte de violence se cache un ensemble (souvent non exprimé)
de suppositions et de croyances sur la façon dont le monde fonctionne. Et
derrière chaque «miracle» se cache une personne qui a osé croire qu'un autre
monde était possible. Nos vies s'étendent – ou se contractent – en fonction des
histoires que nous nous racontons, et nous pouvons choisir le monde que nous
souhaitons habiter en prenant conscience des histoires que nous voulons
partager, amplifier et incarner chaque jour.
Aujourd'hui,
beaucoup des vieilles histoires qui permettaient aux gens de comprendre le
monde s'effondrent. La peur, la confusion et la tristesse sont largement
répandues face à la pandémie mondiale.
Nous ne
pouvons pas choisir les moments où nous naissons, mais nous pouvons choisir
comment réagir. Et en tant que créateurs d'histoires et pirates culturels, nos
paroles et nos actions ont un pouvoir incroyable. Ce sont les muscles de
l'espoir. Nous avons été faits pour cette époque.
Source :
https://www.awakin.org/
Commentaire (partiel) d’un internaute : Je me souviens de L'homme qui plantait des arbres. Dans une
apparence de chaos et de totale dévastation, un simple berger qui a perdu sa
femme et son seul enfant à la guerre commence à ramasser des glands pour
planter des chênes. Dix ans plus tard, il plante d'autres arbres. Dix ans plus
tard, une forêt s'est développée, les ruisseaux et les rivières reviennent, le
village vide commence à revivre. L’I-Ching appelle cela le «point tournant» (‘Turning
Point’). Après un temps de délabrement vient le tournant. La puissante lumière
qui avait été bannie revient.
~~~
Tableau :
Shoshanah Dubiner, Endosynbiosis, hommage
à Lynn Margulis, 2012
© Aline Wiame (Site thaêtre)
© Aline Wiame (Site thaêtre)
«Aussi loin
que l’on remonte dans le temps, aussi profond que l’on s’enfonce dans la jungle
ou le désert, on ne trouve aucune trace d’un groupement humain ayant vécu ou
vivant dans la seule réalité, la constatant et la commentant, sans (se)
raconter à son sujet.
Si les fictions avec personnages sont
omniprésentes dans notre espèce, c’est que nous sommes nous-mêmes les
personnages de notre vie – et avons besoin d’apprendre notre rôle.
Personnage
et personne viennent tous deux de persona : mot bien ancien (les Romains
l’ayant emprunté aux Étrusques) signifiant «masque».
Un être humain, c’est quelqu’un qui porte un
masque.
Chaque personne est un personnage.
La spécificité de notre espèce, c’est
qu’elle passe sa vie à jouer sa vie.
Les rôles qu’on nous propose seront plus ou
moins divers, plus ou moins figés, selon la société dans laquelle nous
naissons. On nous montrera comment nous y prendre pour les jouer, on nous
apprendra à imiter des modèles et à intégrer les récits les concernant.
L’identité est construite grâce à
l’identification. Le soi est tissé d’autres.
Oui : nous avons tous besoin (comme le
disait Beckett) de compagnie.
Notre cerveau, même celui du philosophe
rationaliste le plus misanthrope et monacal, grouille littéralement de la
présence des autres.»
~ Nancy
Huston (L’espèce fabulatrice, p. 157;
Actes sud / Leméac, 2008)
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