10 novembre 2013

Ah, l’apparence…

100 ans, et pas de botox. Le photographe allemand Karsten Thormaehlen a photographié des femmes et des hommes centenaires. En 2009, on estimait qu’il y avait quelque 455 000 centenaires à travers le monde. 

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L’autre jour, je relisais Christine Eddie (Parapluies). J’aime sa sensibilité et son sens de l’humour. Le premier paragraphe de l’extrait m’a fait penser à l’un de nos anciens premiers ministres, passé maître dans l’art de «couvrir» sa calvitie (grandes mèches de cheveux ramenées sur le crâne). Beaucoup d’hommes le faisaient à l’époque; maintenant ils se rasent.

«Mon père passait de longs moments dans la salle de bain, le matin, à gominer des mèches de cheveux qu’il gardait suffisamment longues pour camoufler la calvitie qui assiégea son crâne au tournant de la trentaine. Je l’entendais siffloter des chansons de Dalida derrière la porte. Quand il l’ouvrait pour me céder enfin la place, sa barbe ne piquait plus et il sentait bon l’eau de Cologne, mais on avait l’impression qu’une kippa de poils luisants s’était posée de travers sur sa tête. Il avait l’air d’un clown et je tremblais que d’autres ne lui en fassent la remarque durant la journée. Pourtant, quand nous nous croisions sur le seuil de la salle de bain, qu’il poussait fièrement la porte en m’offrant un clin d’œil, mon cœur balançait entre la vénération et la honte.
       Chez nous, pas le plus petit morceau de famille dysfonctionnelle qui m’aurait fait disjoncter, même pas pendant un quart d’heure. Pas de cris, pas de crises. J’ai moi-même participé à cette harmonie intergénérationnelle en n’ayant aucun bouton d’acné sur la figure pendant mon adolescence. Je rapportais des bulletins impeccables et des trophées de volley-ball qui dorment aujourd’hui dans un dépotoir où ils mettront deux siècles à se désagréger. Je faisais mon lit, je rentrais avant dix heures. Je croisais les jambes en m’assoyant. Je ne jetais pas mes vêtements par terre et je ne fumais pas de cigarettes en cachette. Consciente d’être bénie, je m’efforçais d’offrir à mes parents le parcours sans faute qui leur ferait oublier que j’étais leur seule descendante. En échange de ma lente ascension vers la canonisation, ils se vantaient partout d’avoir une fille parfaite. Ça, aussi, créait en moi un malaise, d’autant que ma mère, déjà naturellement bavarde, enfilait alors les superlatifs avec une verve gênante. »

PARAPLUIES
Alto; 2011

Autre extrait :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/07/autour-de-leau.html

Anouk Aimée (81 ans) à qui on rend hommage au Festival Cinemania (7 au 17 novembre à Montréal). Elle disait à l’émission Médium large qu’elle comprenait les femmes qui se soumettent à la chirurgie esthétique, puisque le vieillissement est une chose plutôt horrible, mais qu’elle préférait s’en passer.

Calvitie et makeover m’ont rappelé la vidéo produite par Global Democracy (2011) :
«Nous savons tous désormais que le fait de voir des milliers de corps «parfaits» dans les médias a des effets néfastes sur les jeunes filles (et même plus âgées). La retouche par ordinateur ne devrait pas changer les caractéristiques physiques permanentes d’un mannequin. Sinon, il faudrait «obligatoirement» mentionner que le corps du modèle a été modifié par ordinateur. Ce serait une étape concrète en vue de réparer les dommages que nous avons causés.» http://www.globaldemocracy.com/

Bien avant l’ère du Photoshop, le maquillage pouvait déjà convertir une femme ordinaire en un top modèle. Comme le montre cette vidéo, aujourd’hui la reconstruction complète (de belle femme à poupée Barbie – style gonflable) inclut bien sûr maquillage et coiffure, mais aussi la retouche par ordinateur pour modifier les proportions : taille des yeux, des membres, du cou, des seins, de la cage thoracique, des fesses, et ainsi de suite.


En ce qui me concerne, je préfère le modèle avant retouche…!

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