21 novembre 2013

Amour et bonté améliorent la santé mentale



Que la vie est donc étrange par bout. En cherchant quelque chose sur Random Acts of Kindness pour souligner la semaine de sensibilisation à l’intimidation je suis tombée sur cet article. Tout à coup je me suis souvenu qu’il y a plus de vingt ans, une amie et moi avions fait quelque chose de similaire pour le plaisir de la chose (le nouvel-âge battait son plein…), ne soupçonnant pas du tout que notre santé mentale pourrait en bénéficier.

Nous imprimions quantité de messages motivants que nous glissions sous les essuie-glaces des voitures dans les centres commerciaux. Puis, assises sur un banc, nous observions les gens. C’était fantastique de voir leur tête. D’abord méfiants, ils regardaient autour au cas où ce serait une mauvaise blague. Puis, ils relisaient et souriaient. Peut-être que c’était ce dont ils avaient besoin ce jour-là, comme le dit Hannah Brencher. Ça me donne envie de recommencer… Si vous avez envie d’essayer, allez-y, c’est tripatif. En tout cas, c’est plus satisfaisant que d’envoyer des messages haineux via les réseaux sociaux ou autres.

Les lettres d'amour et la bonté peuvent améliorer notre santé mentale
By Lorna Stewart

«Vous comptez pour moi. D'une certaine façon, je ne peux pas l’expliquer, mais vous comptez pour moi. Et vous êtes une merveilleuse personne... tout ce que vous êtes est pure merveille.»

Ce n'est pas le genre de chose que l’on écrit normalement à un parfait inconnu.

Après avoir gradué et être déménagée à New-York, Hannah Brencher se sentait anxieuse et déprimée. Elle ne voulait voir personne et se sentait vraiment démoralisée.

Alors, elle a commencé à écrire des lettres d'amour à des étrangers qu’elle laissait partout dans la ville. La première lettre qu'elle a laissée dans un train commençait simplement ainsi : «Si vous trouvez cette lettre, c'est qu’elle est pour vous».

Ensuite, elle a laissé des lettres dans des bibliothèques, des cafés, dont plusieurs cachées autour de l’édifice des Nations Unies.

Bonté inattendue

La campagne de Hannah, More Love Letters, est utilisée par un nombre croissant d'organismes qui proclament haut et fort que les actes de bienveillance faits au hasard sont bénéfiques tant pour les donneurs que pour les récipiendaires.

Certaines personnes peuvent trouver que ça ressemble à une absurdité nouvel-âge, mais de nouvelles recherches suggèrent qu’être bienveillant peut améliorer notre santé mentale.

Une étude publiée dans le journal Emotion rapporte que les actes de gentillesse peuvent aider les personnes qui souffrent de phobie sociale à se sentir plus positives.

Les docteurs Lynn Alden et Jennifer Trew (University of British Columbia), ont demandé à des volontaires ayant de graves problèmes de phobie sociale de faire plusieurs actes de bienveillance – deux jours par semaine pendant un mois.

«Par exemple, les gens offraient un petit cadeau, allaient chercher quelqu'un au travail, visitaient des malades, remerciaient un conducteur de bus, etc. En fait, c’était de tous petits gestes», expliquait le Dr Alden.

C’était peut-être des petits gestes, mais ceux-ci ont eu un impact plus grand.

Croyances par rapport à soi mises au défi

Le traitement le plus standard pour la phobie sociale est la thérapie comportementale cognitive, adaptée pour les personnes qui craignent de dire ou de faire quelque chose d’embarrassant en société.

Dans le cadre de cette thérapie, les patients sont encouragés à faire face à leurs craintes à propos des contacts sociaux en se plaçant dans des situations que normalement ils éviteraient, ou en engageant la conversation avec des inconnus.

À des fins de comparaison, le Dr Alden a expérimenté simultanément avec deux groupes de volontaires. Le premier devait répondre à des défis inhabituels tels que décrits précédemment. Les volontaires ont augmenté le nombre de contacts sociaux, de comportements inhabituels, et leur attention aux réactions des autres; des choses indispensables pour surmonter leur phobie sociale.

À la fin des quatre semaines, les participants du groupe qui avaient posé des gestes de bienveillance avaient réussi tout autant, mais avec en plus une augmentation de leur degré de satisfaction. Globalement, les actes de bonté semblaient donner de meilleurs résultats que la thérapie comportementale cognitive.

Le Dr Nick Gray, psychologue et directeur du Centre for Anxiety Disorders and Trauma à Londres, était initialement méfiant à l'idée que les actes de bienveillance pouvaient avoir une valeur thérapeutique pour les patients souffrant de problèmes d'anxiété. «Je n'avais pas vu le document et, pour être honnête, le titre me rendait sceptique. Mais c'est un bon document qui provient d'une équipe respectée. Je ne pense pas que ça puisse être une thérapie en soi, mais ce genre d'activités pourrait bien être intégré à un traitement plus complet.» 

Le Dr Alden suggère que les actes de bienveillance pourraient être la première étape d'un long cheminement thérapeutique. «L’engagement à poser des gestes de bonté peut aider la personne à aller vers les autres, et en parallèle avec d'autres techniques, cela pourrait aussi l’aider à changer ses croyances vis-à-vis d'elle-même.»

Mais elle exhorte à la prudence. Les actes de bonté ne devraient être choisis par quelqu'un d'autre, ou exécutés juste pour impressionner les autres. «Je pense qu'ils doivent être faits de telle manière que l'individu se sente pleinement autonome. Ils font le geste parce qu'ils le veulent et non parce que le groupe l’a exigé.» 

(Health Check, BBC World Service)

Source:
http://www.randomactsofkindness.org/
Kindness research:
http://www.randomactsofkindness.org/kindness-research

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