22 mars 2014

Technologie et empathie



La technologie tue-t-elle la bonté chez les engants?
Par Drew Hendricks

C'est une tendance que les enseignants et les psychologues peuvent facilement corroborer : les enfants d'aujourd'hui sont simplement moins empathiques que ceux des générations précédentes. Beaucoup de gens blâment la technologie pour la perte de compassion, et les résultats de recherche indiquent qu'ils ont peut-être raison. Des chercheurs qui ont examiné 72 études menées entre 1979 et 2009 ont découvert que, comparativement aux générations précédentes, des milliers de jeunes affichent maintenant un score de 40 % inférieur dans les tests d'empathie. La plus grande baisse s’est produite après l'an 2000.

Le professeur Sara Konrath (University of Michigan’s Institute for Social Research) blâme les medias pour cette diminution de la compassion. Elle blâme les jeux vidéo et d'autres médias, disant que les enfants américains consomment jusqu'à trois fois plus de médias que les enfants des autres générations. Konrath fait valoir que ses recherches montrent que l'exposition à la violence médiatique empêche les enfants de se sentir concernés par la souffrance des autres.

Un étudiant diplômé affilié au projet, Edward O'Brien, avance aussi que les médias sociaux pourraient être les coupables. Il fait remarquer que le fait d'avoir des amis en ligne plutôt qu’en face de nous, fait en sorte qu’il est plus facile d’éliminer les personnes qui éprouvent et expriment des émotions difficiles. La technologie a également créé un monde qui évolue rapidement, dit O'Brien, un monde dans lequel les enfants n’ont pas le temps de ralentir pour prêter attention aux autres.

Le législateur John K. Mullen suggère dans un article du Journal of Applied Social Psychology  que les gens, y compris les enfants, ont probablement eu le cerveau «reprogrammé» (rewired) par Internet. En plus de ne pas avoir accès aux expressions faciales, au ton de la voix et au langage corporel, aujourd'hui, les toxicomanes du digital passent à côté des indices de tromperie et d'insincérité normalement détectables en face-à-face. Mullen affirme aussi que le recours excessif à la technologie peut diminuer l’apprentissage de précieuses compétences sociales telles que le contact direct par les yeux.

Le bon côté de la technologie est que le QI augmente et que les enfants sont de plus en plus habiles dans les multitâches. Le prix? Les enfants sont en train de perdre la capacité de manifester de l'empathie envers les autres. Étant donné qu’ils passent plus de temps devant l'écran qu’en interactions personnelles directes, Mullen dit que les jeunes ne stimulent pas suffisamment les circuits neuronaux qui développent les compétences sociales, de sorte qu’elles sont totalement sous-développées.

Les diplômés de collèges dont l’empathie est sous-développée en subissent les conséquences lorsqu’ils entrent sur le marché du travail. Mullen raconte que le directeur d’une firme américaine de management financier a congédié de brillants jeunes employés parce qu'ils étaient incapables de faire preuve d’empathie avec les clients qui avaient tout perdu lors de la crise financière de 2008. La société a donc engagé d’anciens conseillers qui prenaient le temps de s’asseoir avec les clients et de discuter de leur situation, en face-à-face et avec compassion. Le manque d'empathie de ces jeunes conseillers financiers leur a coûté plus que leurs relations sociales; dans ce cas-ci, il leur a coûté leur emploi.


Limiter le temps que passent les enfants devant l'écran est un des éléments clés pour leur enseigner l'empathie, en particulier si leur temps d'écran est consacré à du contenu violent. Les inciter à avoir des interactions en face-à-face en est un autre. Éventuellement, l’influence parentale pourra compenser les effets négatifs de la technologie, à la condition que les parents veulent bien continuer de communiquer avec leurs enfants.  

Source :
http://z6mag.com/technology/is-technology-killing-kindness-in-kids-1610293.html

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