17 octobre 2013

Personae non gratae



Vraiment horrible tous ces immigrants clandestins qui tentent d’échapper aux conflits armés ou aux effets des changements climatiques, pris entre deux eaux, avec nulle part où vivre, tout comme les nomades ostracisés, rejetés. Des gens comme vous et moi, qui ont famille, parents, enfants, amis, et qui perdent tout. Faut-il rappeler que ça pourrait nous arriver  n'importe quand? Il suffit d'une tornade, d'une inondation, d'un tsunami, d'une sécheresse, d'une fuite de pétrole, etc.

Et quand ça arrive, un problème de taille se pose : comment gérer les arrivées soudaines par milliers, où acheminer les réfugiés? Très épineux, et difficile à résoudre.

Extrait de «L’homme est un loup pour le Rom» par Yves Paccalet : 
«Je sais, évidemment (…) que les Roms ne campent que dans quelques villes ou villages, où leur concentration est délicate à gérer. Mais j’en appelle au sens arithmétique de mes chers concitoyens (…) : 18 000 Roms pour 36 000 communes en France, cela donne en moyenne, oui, un demi Rom par mairie.
       Et c’est cela qui devient insupportable? Et c’est une telle densité humaine (…) qu’un grand pays comme le nôtre est incapable de supporter? Après leur manuel d’arithmétique, je convie mes «chers compatriotes» (comme disent le Front national et la droite de la droite) à relire (en l’occurrence, plus probablement à lire) une œuvre bien française, l’une des plus belle qui aient été rédigées dans notre langue, que signa un certain François-Marie Arouet, alias Voltaire, et qui s’intitule le Traité sur la tolérance.»
Article complet :
http://www.yves-paccalet.fr/2013/10/02/lhomme-est-un-loup-pour-le-rom


Les gens sans importance

Quand j’écoute Duteil, je me dis que pareille voix, «cette voix du cœur qui seule au cœur  arrive» (Musset), devrait pouvoir ramollir la plus brute des brutes – si elle est prête à s’émouvoir, bien entendu.


La démagogie
Par Yves Duteil

La Démagogie est un oiseau diurne
Qui pousse son cri sous les projecteurs
Et qui fait son nid dans le creux des urnes
Pour trouver sa voix chez les électeurs

Entre deux sondages elle replie ses robes
Son costume en or ses promesses en l´air
Elle couve ses œufs, mais quand on les gobe
Leur saveur bizarre vous reste en travers

La Démagogie, c´est la clé des songes
Elle ouvre plus grand les portes du ciel
Avec des miracles et de pieux mensonges
Elle met la pilule au milieu du miel

Tant pis si plus tard après le spectacle
Le décor s´effondre sur les acteurs
Et si le festin tourne à la débâcle
Il y aura demain d´autres spectateurs

La Démagogie c´est plus médiatique
Ça traverse mieux le petit écran
Que les vérités beaucoup trop techniques
Et les statistiques où l´on perd son temps

C´est vrai que la vie serait bien plus terne
Sans quelques couleuvres et quelques vessies
Qu´il nous reste à prendre pour des lanternes
Dans les accessoires de la panoplie
Sans Démagogie...

La Démagogie c´est le grand remède
C´est de la pommade sur tous les mots
Qui soigne l´image et qui vient en aide
Au bonimenteur en mal de micros

J´ai tordu le cou à cet oiseau-lyre
Qui chantait beaucoup devant la maison
Je l´ai mis au clou, c´était un vampire
Dressé sang pour cent pour les élections

La Démagogie court après la gloire
Elle vole au secours de sa propre vie
Cherche à rattraper le cours de l´Histoire
Et se prend les pieds dans tous les tapis

Mais elle se relève et revient plus fort
Elle survit toujours à nos utopies
On s´est fait avoir une fois encore
Mais c´est la dernière après c´est fini
La Démagogie.

 
Je déteste les chansons
Par Woody Guthrie

Je déteste les chansons qui vous font croire que vous êtes des bons à rien. Je déteste les chansons qui vous font croire que vous êtes nés perdants. Prédestinés à perdre. Bons pour personne. Bons à rien en tout. Parce que vous êtes trop vieux ou trop jeunes ou trop gros ou trop minces. Trop laids ou trop ceci ou trop cela. Les chansons qui vous démolissent ou vous ridiculisent parce que vous êtes malchanceux ou que votre parcours est difficile. Je lutterai contre ces chansons jusqu’à mon dernier souffle et jusqu’à ma dernière goutte de sang. Je suis ici pour chanter des chansons qui vous prouveront que c’est votre monde, et que s’il vous a frappés très durement et mis par terre des douzaine de fois, quelle que soit votre couleur, votre taille, votre apparence, je suis ici pour écrire des chansons qui vous rendront fiers de vous et de votre travail. Et ces chansons s’adressent pour l'essentiel à toutes sortes de gens semblables à vous.

Je pourrais travailler pour l'autre côté, du côté de l’argent, et gagner beaucoup de dollars par semaine, cesser de chanter mes propres chansons pour chanter ce genre de chansons qui vous aplatissent encore plus, celles qui se moquent de vous, et celles qui vous font croire que vous n'avez aucune valeur. Mais j'ai décidé il y a longtemps que je mourrais de faim plutôt que de chanter des chansons comme ça. De toute façon, les ondes radio, les films, les juke-boxes et les recueils de chansons sont déjà suffisamment inondés de mauvaises chansons du genre. 

Words by Woody Guthrie
Copyright © 2001 by Woody Guthrie Publications, Inc.

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