9 septembre 2013

Royalement...


Je me demandais bien pourquoi les ponts étaient si encombrés samedi dernier. Toutes les grandes artères vers le centre-ville étaient bloquées, et il y avait des auto-patrouilles partout. En ouvrant la radio j’ai appris qu’on célébrait un mariage princier. L’avoir su je ne serais jamais allée en ville. C’était du sport, car même les rues secondaires étaient achalandées. Donc, 80 minutes pour me rendre du point A au point B – normalement ça m’en prend 20. Tous les amateurs de mariages royaux s’étaient précipités aux alentours dans l’espoir de ramasser des clichés-souvenirs sur leurs téléphones intelligents ou peut-être quelques pétales de roses blanches tombés sur le parvis de la cathédrale. Ah, well… il en faut pour tous les goûts.  

Florilège Haruki Murakami

Ce n'était pas mon bras qu'elle cherchait mais un bras. Ce n'était pas ma chaleur qu'elle cherchait mais une chaleur. J'étais gêné de n'être que moi.
La Ballade de l'impossible

Ce qui n’est pas indispensable n’a pas besoin d’exister.
Ce qui a un rôle à jouer doit exister.
Kafka sur le rivage

La plupart des gens dans le monde ne veulent pas vraiment être libres. Ils croient seulement le vouloir. Pure illusion. Si on leur donnait vraiment la liberté qu'ils réclament, ils seraient bien embêtés. En fait, les gens aiment leurs entraves.
       Moi aussi j'aime mes entraves. Jusqu'à un certain point, naturellement. Jean-Jacques Rousseau disait que la civilisation naît quand les gens commencent à construire des barrières.
       Finalement, dans ce monde, ce sont ceux qui dressent les plus hautes barrières qui survivent le plus sûrement, et si tu nies ce principe, tu seras refoulé vers la brousse.
Kafka sur le rivage

Il y a trop de gens qui se croient supérieurs.
Mais il y a aussi un bon côté, chez les passagers. Ainsi, un type d'une cinquantaine d'années prend toujours la première rame du jour, et il me salue à chaque fois. Il a dû croire que j'étais mort, avant que je reprenne le travail. Hier matin, quand on s'est revus, il m'a lancé : «Vivant et en bonne santé! Ça signifie qu'il vous reste des choses à faire. Ne baissez pas les bras!» C'est un tel encouragement, d'être simplement salué avec gentillesse! Il ne sort rien de bon de la haine.
Underground

- C'est comme les génocides de l'histoire.
- Les génocides?
- Les auteurs de ces faits peuvent rationnaliser leurs actes avec des arguments appropriés et même finir par oublier. Ils peuvent aussi détourner le regard de ce qu'ils n'ont pas envie de voir. Mais ceux qui ont été victimes ne peuvent oublier. Ni détourner les yeux. Le souvenir se transmet des parents aux enfants. Le monde, vois-tu, c'est une lutte sans fin entre un souvenir et un autre souvenir qui lui est opposé.
1Q84, Livre 1 : Avril-Juin

Certains souvenirs se refusent à sombrer dans l'oubli, quel que soit le temps écoulé ou le sort que la vie nous ait réservé. Des souvenirs qui gardent toute leur intensité et restent en nous comme la clé de voûte de notre temple intérieur.
Kafka sur le rivage

Les êtres humains sont incapables d'échapper à des tendances personnelles déterminées, et c'est valable pour les mouvements physiques comme pour l'activité mentale. Les gens vivent enfermés dans la prison de leurs tendances. Et le sommeil, agit en régulateur de ces tendances; il a pour but de les harmoniser pour éviter un déséquilibre, comme un talon de chaussure qui ne s'userait que d'un côté.
Sommeil

Ainsi donc, l'âge ne change rien à l'affaire, et je ferai sur moi-même des découvertes aussi longtemps que je vivrai. On a beau se poster nu devant un miroir aussi longtemps qu'on le souhaite, ce qui est à l'intérieur ne s'y reflète pas.
1Q84, Livre 3 : Octobre-Décembre

Le monde est une métaphore. (H.M.)  

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