7 septembre 2013

Les profs de l’empathie


Aimer les animaux nous permet d’accéder au plus tendre, au plus vulnérable de nous-mêmes. Leurs besoins sont relativement simples : de la nourriture, de l’eau propre, un endroit douillet pour dormir, de l’exercice pour lâcher leur fou, des activités pour tenir leur esprit en éveil, et de l’amour. Et, ensuite ils nous aiment en retour, d’un amour pur, sincère, dévoué et attentif.
~ Rachel Toor

Les chiens m’ont enseigné l’empathie
Dogsters

Il y a beaucoup d'animaux dans ma vie. Ma famille inclut quatre chiens rescapés, un Berger allemand pure race, deux chevaux quarter-horse, une foule d'animaux sauvages familiers et six ânes. Les ânes sont les plus importants pour moi, car ce sont des machines à thérapie, grasses et poilues. La plupart des ânes sont très curieux de nous connaître; ils aiment s’allonger dans un pâturage avec un ami humain qui héberge de nombreux animaux de compagnie... Ils nous aiment, même si nous les avons traités pendant des siècles uniquement comme des bêtes de somme. Toutefois, le fardeau pour lequel ils sont le mieux adaptés c’est notre fardeau émotionnel, qu’ils contribuent à soulager.

Ayant grandi dans une famille très dysfonctionnelle, où la froideur était le sentiment prévalant, je me suis tournée vers les animaux pour leur amour inconditionnel. Je me suis même liée d’amitié avec des fourmis rouges texanes – un plein monticule. Je leur apportais des bâtons de Popsicle pour leurs ponts, mais aussi pour le sucre collé aux bâtons. Elles ne m'ont jamais attaquée; mais elles pullulaient sur les jambes de mon frère aîné quand il a essayé de toutes les noyer pour me contrarier. J’ai près de 50 ans maintenant, et les animaux ne m’ont jamais laissé tomber, même si j'en ai laissé tomber quelques-uns à cause de mes propres insuffisances.

J'ai appris à prendre soin d’autres êtres vivants m’occupant des animaux. Dans ma famille d'origine, personne n’en était capable, surtout pas ma mère biologique. Nous étions une famille de preneurs, et ce qu’on m’a enlevé c’est le sentiment de sécurité et la possibilité de librement exprimer mes propres besoins. Ma mère n’était pas du tout maternelle. Une enfant peut facilement se perdre si sa mère ne peut pas lui procurer un sentiment de sécurité et d'amour, et la guider; et comme c'est souvent le cas, l’enfant deviendra elle-même une mère inadéquate. Beaucoup de femmes courageuses arrivent à surmonter leur propre enfance tragique et à inverser cet héritage indésirable avec leurs propres enfants. Malheureusement, ma mère biologique en fut incapable. Nous avions un trou générationnel, et ce manque d'amour maternel a fait des ravages à travers les décennies.

Lorsque je suis devenue adulte, j'ai commencé à secourir des chiens victimes de négligence et parfois même d’actes criminels. Comme beaucoup d'enfants qui ont eu une mère dysfonctionnelle, j’essayais de me dépasser dans de nombreux domaines pour attirer l’attention, mais sans succès. Après un certain temps, le sort malheureux de tous ces chiens nécessiteux a pris de plus en plus de mon temps, et ainsi, je pensais moins souvent à ma mère. J'ai compris qu’à chaque fois que je sauvais un chien, je sauvais la petite fille négligée en moi. Je devais avoir un énorme besoin de sauver, parce que j’ai aidé plus de 400 chiens à s’acheminer vers une vie meilleure.

Ce qui me dérangeait le plus à propos des conditions de vie des chiens, c’était son aspect aléatoire. Ils auraient très bien pu aboutir chez moi où tous leurs besoins auraient été satisfaits, avec la garantie d’une bonne vie; ou ils auraient pu échapper à l’usine à chiots, à l’élevage forcé, à une vie passée dans de petites cages où ils deviennent fous. Mais ils ne pouvaient pas choisir entre ceux qui aiment ou ceux qui maltraitent. Ils n’avaient pas de voix pour dire que c’est insensé. Je ne pouvais pas le dire non plus quand j'étais enfant.

J'ai une voix forte maintenant, et je l’utilise pour aider les animaux. Vous êtes mieux de ne pas maltraiter un animal devant moi, parce que toute la rage ressentie dans mon enfance sort rapidement et je n'essaie même pas de la contrôler.

Récemment, j'ai soigné mon beau Border Collie, appelé Echo, après une difficile chirurgie. Je me suis demandé encore une fois pourquoi ma mère était si incapable de prendre soin de nous. Elle ne le faisait pas pour elle, alors, elle ne pouvait pas le faire pour ses enfants. Echo n’avait pas bien réagi à la morphine administrée pendant l’opération. Il cessait de gémir seulement quand je ne mettais ma main sur lui. Ma main le réconfortait; je l'ai donc laissée là pendant des heures, jusqu'à ce qu'il cesse de pleurer et s’endorme.

Ce petit acte de bonté pour mon chien est monté spontanément, en dépit de mon enfance. Je ne sais pas comment j’aurais pu ignorer sa souffrance et m'éloigner. Ma mère biologique faisait de son mieux pour dissimuler ses propres traumatismes, et conséquemment elle négligeait la souffrance de ses enfants. Elle était si fermée à ses émotions qu'elle ne pouvait pas démontrer la moindre empathie.

J'imagine qu’il faut avoir été blessé jusqu'aux tréfonds de l’âme pour devenir aussi froid et négliger sa progéniture, et n’être préoccupé que par ses propres blessures. Le seul moyen de venir à bout de la souffrance causée par des humains est d'aimer une catégorie d’humains dont l'amour vous guérit au lieu de vous en dépouiller. J'ai trouvé de telles personnes (après 30 ans de recherche), et ma vie d’adulte est remplie d’amour – personnes et animaux, mais les animaux ont été les premiers à m'offrir de l'amour. Je suis heureuse de l’avoir accepté.

Aujourd'hui, je m'assure que mes compagnons animaux ont tout ce dont ils ont besoin pour une vie de qualité – selon leurs normes et non pas les miennes, parce qu'il est important de reconnaître qu’ils ont des besoins. C'est le moins que je puisse faire pour ces ambassadeurs vivants de l'amour, qui m'ont fait découvrir ma propre douceur. Ils m’ont démontré que c'était correct d'aimer librement et de donner de soi à ceux qui nous aiment en retour.

Si un animal vous a déjà aidé à guérir d'une blessure émotionnelle, je serais ravie d'entendre parler de vos expériences. Si vous n'avez jamais été guéri par un animal, n'ayez crainte : il est toujours temps.

Source : http://www.dogster.com/

Ce témoignage m'a fait penser à la chanson de Louise Forestier "J’aime un chien".
La vidéo d'accompagnement me semblait vraiment appropriée :  



Publié par Martinelolo : «Une balade dans les sentiers d'une petite forêt avec mon chien. Tous les jours un chien a besoin d'exercices, beau temps ou mauvais temps. Entre deux averses je vais marcher avec Beauté, une femelle Husky croisée avec (?). C'était un chien abandonné dans un rang en campagne, elle a été recueillie en attendant de lui trouver un foyer stable. On me l'a montrée et je suis tombée en amour avec Beauté, c'est le nom qu'on lui a donné... Sans mon chien, je n'irais pas dans le boisé. Merci d'avoir sauvé ce chien merveilleux, c'est grâce à ce bon chien si je suis en forme.»

On croit qu’on amène son chien pisser matin et soir. Grave erreur : ce sont les chiens qui nous invitent deux fois par jour à la méditation.
~ Daniel Pennac

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