29 juillet 2013

Quand le tatouage prend de l’âge

Certains tatouages sont des œuvres d’art graphiques.
Mais au fur et à mesure que la peau vieillit, le chef-d’œuvre peut se transformer en horreur. Pour voir les effets du vieillissement (source de l'article) :
http://www.psychologytoday.com/blog/iage/201305/aging-tattoos

Ça me fait penser au Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde.
Tout est beau en surface, mais allons voir ce qui se passe au sous-sol…

Que se passe-t-il quand les tatouages vieillissent?
Mario D. Garrett, Ph.D. in iAge

Autrefois, les tatouages étaient réservés aux marins, aux condamnés, aux cyclistes et aux groupes autochtones. La mode s’est répandue à toutes les couches de la société, et malgré le récent boom de tatouage, il y a eu un déclin dramatique des infections associées aux tatouages. Cependant, il existe d'autres préoccupations associées au tatouage, dont le moindre est le vieillissement.

Le vieillissement change la forme, la composition et l’élasticité de la peau et conséquemment les tatouages reflètent ces changements puisqu’ils sont incrustés dans la peau. Ian Eames (University College London) a étudié ce changement à l’aide d’un modèle mathématique illustrant «l’évolution» cutanée des tatouages avec l'âge.

Physique, chimie et biologie

Les encres des tatouages sont fixées dans une solution d'alcool éthylique, d’eau purifiée, d’hamamélis, de listerine, de glycol propylène ou de glycérine (généralement obtenu à partir de graisses animales). Les encres peuvent être composées de particules diverses. Bien qu'il y ait des couleurs non métalliques (par ex. le noir obtenu par la carbonisation d’os d'animaux), la plupart des couleurs sont obtenues à partir de métaux – des métaux lourds tels que mercure, plomb, cadmium, nickel, zinc, antimoine, béryllium, chrome, cobalt, nickel, arsenic et fer.

En Californie, après 1986 – quand la Proposition 65 fut adoptée – la plupart des salons de tatouage ont dû aviser leurs clients que les encres contenaient des métaux lourds pouvant causer le cancer, des malformations congénitales et autres problèmes reproductifs. Or certaines couleurs ne peuvent être obtenues qu’en utilisant de l'encre métallique. En perforant la couche supérieure de la peau (parfois à raison de 3000 piqûres par minute), les métaux se répandent sous la peau avec l’agent fixatif.

Pour se protéger, le système immunitaire réagit à ce traumatisme en envoyant des globules blancs dans la région, causant ainsi des rougeurs visibles. Les globules blancs attaquent la zone et absorbent certains métaux lourds en vu de les expulser hors du corps. Le reste des métaux lourds est enfermé dans des cellules protectrices, et scellé dans la peau.

Avec le temps, les cellules protectrices se divisent ou meurent et sont expulsées du corps, emportant avec elles les métaux lourds qui y étaient enfermés. L’élimination des tatouages au laser accélère ce processus en tuant les cellules et en augmentant l'exposition à la toxicité des métaux lourds nouvellement libérés. Comme un vieux chiffon qui se décolore, le tatouage perd ses détails – couleurs et définition (certaines couleurs sont plus sujettes à la décoloration que d'autres). Les détails complexes du tatouage sont donc les premiers à disparaître. Par ailleurs, les particules d'encre des vieux tatouages s’incrustent plus profondément dans la peau au fil du temps, rendant le tatouage plus flou, et par ailleurs plus difficile à éliminer au laser. Les tatouages métalliques faussent également la résonance magnétique.

Une étude menée en 2008 indiquait que  20 % des individus tatoués regrettaient leur choix, et beaucoup d'entre eux avait cherché une façon de les éliminer. Mais le vieillissement des tatouages n'est pas tant un problème de physique, de chimie ou de biologie, qu’un problème de tournure d'esprit. Ce que vous trouvez cool à 18-25 ans ne sera peut-être pas tellement cool une fois que vous aurez des petits-enfants. Se faire tatouer c’est vouloir laisser un témoignage permanent d'une époque révolue.

COMMENTAIRE

Les gens se font tatouer pour des motifs religieux, pour se distinguer ou témoigner d’un engagement amoureux, etc. Je me demande si après une rupture amoureuse, on peut supporter la vue de ce symbole permanent

J’ai lu quelque part que le tatouage serait une forme atténuée d’automutilation ou d’auto-flagellation, des pratiques répandues à diverses époques, notamment dans plusieurs religions, sectes et tribus. Ces expériences seraient incrustées dans la «mémoire» génétique collective et certains individus y succomberaient plus facilement que d’autres.

En tout cas, j'ignore comment on fait pour supporter volontairement le supplice qu’exige le tatouage complet du corps...

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