18 juillet 2013

Les monarques en voie d’extinction?

Je parle des papillons, bien sûr, car les monarques humains ne semblent pas en voie de disparition pour l’instant… 

Je n’ai vu aucun papillon monarque cette année! Brrr.  

(Photographe inconnu)

La migration des monarques, un phénomène en voie de disparition?
Par Maxim Larrivée (Insectarium)
17 juillet 2013

Le monarque (Danaus plexippus) est l’espèce de papillon la plus reconnue à travers le monde. Sa migration annuelle est unique : à la fin de l’été, les individus partent du Canada et du nord-est des États-Unis vers des sites d’hivernages dans les hautes montagnes du Mexique.

Un phénomène migratoire menacé de disparaître

Quelles sont les raisons de cette tendance qui a été observée? On souligne le déclin et la perte d’habitat naturel, l’éradication de l’asclépiade par les pesticides dans les zones agricoles industrielles, mais également les changements climatiques sur l’ensemble de la route migratoire et principalement des sites d’hivernage au Mexique.
       Tout dernièrement, les changements climatiques, en particulier les extrêmes climatiques, tels que les sécheresses, les précipitations records et les gels au sol tardifs ce printemps ont eux des impacts dramatiques autant sur les monarques que sur les asclépiades.

Où sont passés les monarques? 

Les premiers papillons monarques qui arrivent au Québec, sont généralement observés vers la mi-juin. Or, en date du 10 juillet, seulement 3 observations de monarques avaient été rapportées dans la province du Québec et moins de 50 pour l’est du Canada. Très peu de gens ont eu la chance d’en observer un jusqu’à présent cette année.
        Au moment d’écrire ce billet de blogue, le nombre d’observations de monarques est en baisse de 90 % environ par rapport à l’an dernier sur le site de science participative citoyenne http://www.ipapillon.ca/#&panel1-2 . Quatre-vingt-dix pour cent! Les scientifiques et les amateurs de papillons de tout le continent s’inquiètent. La population des monarques de l’est de l’Amérique du Nord est menacée de disparition.
(…)

Que puis-je faire pour donner un coup de pouce aux papillons?

Créez une oasis attirante pour ces merveilleux migrateurs en cultivant de l’asclépiade* et des plantes nectarifères. Votre jardin deviendra un endroit pour observer à loisir ces flamboyants lépidoptères. Vous contribuerez du même coup à protéger un phénomène de migration unique au monde, qui connaît malheureusement un déclin.

Ouvrez l’œil!

Vous avez observé un monarque, ou alors un autre papillon? Rapportez votre observation sur le site ipapillons.ca et aidez les scientifiques à suivre la progression des populations de papillons du Québec et d’ailleurs. Toutes les observations sont importantes. Mais gardez l’œil ouvert pour les monarques : les données d’observation recueillies guideront les experts dans leurs actions pour la sauvegarde du roi des lépidoptères! www.ipapillon.ca

Article complet :
http://blogue.espacepourlavie.ca/2013/insectarium/la-migration-des-monarques-un-phenomene-en-voie-de-disparition/

Buffet à volonté pour monarques... (photographe inconnu)  

* Asclépiade
 
Voici une plante où tout est bon, d'où également un de ses surnoms : petit cochon ! Diverses parties de cette belle plante sont comestibles, dont son fruit, sorte de petit cornichon, que l'on récolte en août dans les Laurentides.
       L'Asclépiade offre trois légumes différents dans l'année : les jeunes pousses en juin ressemblent à des asperges; en juillet les épis floraux non encore ouverts rappellent le brocoli, et vers la fin d'août, ce sont nos petites gousses fuselées qui apparaissent. Trois légumes verts dont le goût se ressemble, mais d'apparences et de textures variées, s'apprêtant de différentes façons.
       Les Amérindiens ne sont pas les seuls à apprécier l'Asclépiade commune (Asclepias syriaca). Le superbe Monarque (Danaus plexippus) convoite lui aussi la plante. Les Asclépiades sont des plantes écologiquement très importantes pour la biodiversité. Au Québec, les agriculteurs l'haïssent, les animaux de la ferme n'en mangent pas et les enfants se font la guerre avec les gousses. Dans le passé, la teneur élevée en dextrose du nectar de ces plantes était une source d'édulcorants pour les indigènes d'Amérique et les voyageurs.

(Source : Kanata)

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J'adore le parfum des fleurs d'Asclépiade. Dommage que ce blog ne soit pas en odomara.
       Bien que cette "mauvaise herbe" ait perdu ses jolies ombelles roses, je voulais vous en parler car le plant est maintenant à l'étape de disperser ses graines, ses très nombreuses graines.
Article :
http://chezlafeedesbois.blogspot.ca/2010/10/duvet-dasclepiade.html

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Moi aussi j’aime le parfum de cette mauvaise herbe!
En phytothérapie on utilisait l’asclépiade pour soigner des affections aussi diverses que la pleurésie, la typhoïde, la pneumonie, les catarrhes, la dysenterie, la colique, l’eczéma et l’hystérie. Les Omalas avaient coutume de consommer la racine crue pour traiter les bronchites et autres affections respiratoires. Les Amérindiens utilisaient Asclepias incarnata et A. Syrica pour soigner l’asthme.

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Complément d’information botanique et historique
Extrait de Flore Laurentienne par Frère Marie-Victorin

Asclépiadacées
Plantes vivaces munies de latex. (…) Environ 200 genres et 2000 espèces, plus abondantes dans les régions tropicales et subtropicales. Quelques espèces ont un latex sucré alimentaire; d’autres ont un latex vénéneux; d’autres fournissent du caoutchouc. Les aigrettes de certaines espèces sont textiles.

1. Asclépias L. – Asclépiade
Plantes herbacées à feuilles entières. Fleurs relativement petites, en ombelles axillaires ou terminales. Corolle à divisions valvaires, réfléchies. Couronne formée de 5 capuchons concaves, dressés ou étalés, portant chacun une petite corne incurvée. Étamines à filets connés. Stigmate 5–angulaire. Follicules acuminés.
       Environ 500 espèces, presque toutes originaires du nouveau monde. – Le nom générique est la forme grecque du nom d’Esculape.

Asclepias incarnata L. – Asclépiade incarnate. – (Swamp Milkweed). – Plante glabre; tige (long. 60-120 cm.) grêle, ramifiée, feuillée jusqu’au sommet; feuilles (long 8-15 cm.) lancéolées ou oblongues-lancéolées, acuminées au sommet; corolle (long. 5 mm.) rouge ou d’un rose pourpré; follicules (long. 5-8 cm.) dressés. Floraison estivale. Lieux marécageux et rivages d’alluvion de l’ouest du Québec. Toujours clairsemé, même son habitat. Cette espèce a été employée par les Indiens du sud comme plante textile.

Asclepias syriaca L. – Asclépiade commune. – Petits cochons, Cochons de lait. – (Common Milkweed). – Plante pubescente; tige (long. 100-150 cm.) robuste, généralement simple; feuilles oblongues, ovales ou ovées (long. 10-20 cm.); corolle (long. 6-8- mm.) d’un pourpre verdâtre, follicules (long. 8-12 cm.) dressés sur des pédoncules recourbés, tomenteux et couverts de protubérances. Floraison estivale. Commun dans tout le Québec.
        Forme de grandes colonies dans les champs et lieux vagues. Il est certainement indigène dans le Québec, bien qu’il soit devenu agressif à la façon d’une mauvaise herbe, à cause des nouvelles conditions créées par l’homme. – Le nom spécifique est déroutant, car la plante est exclusivement américaine. Elle fut l’une des première espèces de ce continent à être décrites scientifiquement. On trouve cette description dans l’ouvrage de CORNUT, Canadensum Plantarum Historia (1635), sous le nom de : Apocynum majus Syriacum rectum. CORNUT crut devoir assimiler cette plante à une espèce de l’Asie Mineure, décrite par CLUSIUS. Plus tard Linné endossa cette erreur en créant le binôme Asclepias syriaca. – Cette espèce indigène a toujours attiré l’attention par d’apparentes possibilités économiques. Peu exigeante pour le sol, elle fournit deux produits intéressants : du caoutchouc, et une matière textile (aigrettes). De timides essais pour l’extraction du caoutchouc ont été tentés en ce pays en 1899, et en Russie, plus récemment, on a remis la question à l’étude. Les tentatives pour utiliser les aigrettes en les mêlant à la soie, à la laine ou au coton, n’ont pas donné de résultats satisfaisants. Par contre, on a utilisé en Russie les fibres libériennes pour la préparation d’une ouate semblable à celle du coton. – Les très jeunes pousses, à peine sorties de terre, se mangeaient autrefois en guise d’asperges; on les vendait deux sous le paquet sur le marché de Montréal. – SARRAZIN, dans une communication à l’Académie des Sciences (1730) écrit que «cette plante fournit un suc dont on fait du sucre en Canada, et que l’on ramasse pour cela la rosée qui se trouve au fond des fleurs». Il ne semble pas y avoir de traces de cette pratique dans le folklore canadien actuel. – La fleur est construite de telle sorte qu’elle constitue un véritable piège où les insectes vont se prendre les pattes. La faune entomologique particulière de l’Asclépiade est des plus remarquables. Elle comprend le Danaus archippus (notre plus grand Lépidoptère diurne : ailes rouges avec bordure et nervures noires), le Tetraopes tetraophthalmus (Coléoptère entièrement rouge, avec quelque points noirs sur les élytres et le thorax), le Labidomera clivicollis (Coléoptère qui ressemble à la Bête à patate [coccinelle], rouge, tacheté de noir), le Lygaeus Kalmii (Hémiptère noir, à thorax et élytres largement bordés de rouge), etc. Il est à remarquer que la couleur dominante de tous ces insectes est le rouge. Outre ces insectes pour ainsi dire spécifiques, dont la larve, la nymphe, ou l’adulte, se nourrissent des racines et des feuilles, les fleurs de l’Asclépiade sont visitées par un nombre immense de papillons, diurnes, crépusculaires et nocturnes.

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