Comme il n’y a pas de panacée pour s’immuniser contre les irritants (on ne l’a pas encore découverte) il faut recourir aux traitements palliatifs – autres que les frites et le chocolat… En voici deux.
Rappelez-vous : dans cent ans, un grand coup de balais!
Mon amie Patti m’a transmis récemment ce conseil plein de sagesse qu’elle a puisé chez un de ses auteurs fétiches. Il m’aide à mettre les choses en perspective.
À l’échelle de la planète, un siècle n’est qu’un court laps de temps. Mais dans un siècle, nous aurons tous disparu. Nous aurons quitté cette terre. Cette idée peut nous donner le recul nécessaire pour gérer ce que nous percevons aujourd’hui comme des crises ou des moments de stress.
Vous avez un pneu à plat ou vous perdez vos clés : quelle importance cela aura-t-il dans cent ans? Quelqu’un vous a joué un sale tour ou vous avez passé une nuit blanche à travailler : quel souvenir en restera-t-il? Quelle importance si votre maison n’est pas rangée ou votre lave-linge en panne? Supposons que vous ne puissiez pas vous offrir des vacances méritées, un appartement plus spacieux ou la voiture de vos rêves? Tous ces espoirs déçus prennent un drôle de coup de vieux quand on les examine à l’aune du siècle…
Ce matin, je me suis trouvé à une sorte de «carrefour mental» : j’étais sur le point de me mettre en colère pour un incident mineur au bureau. Suite à une erreur dans mon planning, deux patients sont arrivés en même temps pour leur rendez-vous. Pour ne pas stresser ni m’énerver, je me suis aussitôt rappelé que dans cent ans, il ne me resterait strictement rien de ce malentendu! J’en ai donc calmement assumé la responsabilité et l’un des patients a volontiers accepté de décaler son rendez-vous. La «taupinière» n’a pas eu le temps de se faire aussi grosse que la «montagne»…
~ Richard Carlson (Ne vous noyez pas dans un verre d’eau)
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«Ça aussi, ça passera», me disait ma grand-mère. «Que les choses aillent très mal, que la vie tourne au cauchemar ou que tout soit magnifique, merveilleux, extraordinaire et heureux, rappelle-toi ces quelques mots. Cela te donnera une vue d’ensemble, t’aidera à profiter au maximum des bons moments et à rester stoïque face aux mauvaises passes.» ~ Claire Rayner
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Arrêtez votre cinéma
Nous sommes nombreux à croire que la vie est un mélodrame, avec son action brutale et turbulente, ses rebondissements extravagants. De façon théâtrale, nous réagissons de manière excessive à la moindre péripétie. Nous oublions que la vie n’est pas si grave ni si compliquée. Le pire, c’est qu’en gonflant ainsi les choses hors de proportion, nous finissons par oublier aussi que nous sommes seuls responsables de cette erreur de perspective.
Quand je sens la moutarde me monter au nez ou si je commence à me prendre trop au sérieux (ce qui m’arrive plus souvent que je ne voudrais l’admettre), le seul fait de me rappeler que la vie n’est pas un feuilleton télévisé suffit à me calmer. Je me dis quelque chose du genre : «Voilà que je remets ça; je me fais tout un cinéma». Presque toujours, cela coupe l’herbe sous le pied à toute tentation de pontifier et m’aide à rire de moi-même. Je «change de chaîne», je mets une sourdine à mon mélodrame personnel.
Vous avez certainement eu l’occasion de suivre certains de ces soap operas à la télévision. Vous avez remarqué que les personnages semblent prendre un malin plaisir à se gâcher l’existence pour de simples anicroches. Quelqu’un leur annonce une nouvelle insignifiante, leur jette un regard de travers ou flirte avec leur conjoint? Aussitôt ils lèvent les yeux au ciel, la caméra fait un gros plan sur leur visage pendant dix secondes et ils se martèlent la poitrine : «Ô mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?»
Puis ils rajoutent de l’huile sur le feu en allant crier sur tous les toits que «c’est vraiment trop affreux». Bref, ils transforment délibérément leur vie en mélodrame.
La prochaine fois que vous vous sentirez stressé, essayez cette stratégie. Rappelez-vous que la vie n’est pas un psychodrame. Pourquoi vous obstinez-vous à jouer dans le registre de la grande tragédie?
~ Richard Carlson (Ne vous noyez pas dans un verre d’eau)
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«Accuser les autres de ses malheurs, cela est d'un ignorant; n'en accuser que soi-même, cela est d'un homme qui commence à s'instruire; et n'en accuser ni soi-même ni les autres, cela est d'un homme déjà instruit.» ~ Épictète (Le manuel)
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