28 février 2014

Du froid, encore du froid

Et puis, en mars nous aurons bien sûr ces fichues grosses bordées de neige qui minent le moral et font croire qu’il n’y aura plus jamais de printemps. Je me répète parce que je n’arrive pas à m’y faire.

Quand j’ai vu cette petite femelle cardinal, toute gonflée pour se protéger du froid, je me suis posé l’éternelle question : comment ces créatures si merveilleuses et fragiles font-elles pour survivre? (Photo : Louise, QC, Météo Média - en passant, très belles photos locales sur ce site)

La mort des oiseaux

Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois,
À la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l’hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne,

Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l’hiver!
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.

Dans le gazon d’avril où nous irons courir.
Est-ce que «les oiseaux se cachent pour mourir?»

~ François Coppée

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L’hiver du rossignol

Sur les toits la grêle crépite.
Il neige, il pleut, en même temps :
Premières larmes du printemps,
Derniers pleurs de l’hiver en fuite.

Parmi les longs cris qu’en son vol
La première corneille jette,
J’entends une note inquiète;
Est-ce la voix du rossignol?

D’où vient cette roulade ailée
Dont la bise coupe le fil
Ce doux chanteur, pourquoi vient-il
Affronter cette giboulée?

Est-ce le trémulant sifflet,
Le fifre aigu de la linotte?
Est-ce la double ou triple note
Du bouvreuil ou du roitelet?

Il neige, il pleut, il grêle, il vente.
Mais, soudain, voici le soleil,
Le soleil d’un temps sans pareil.
Chante, oh! chante, rossignol, chante!

Il neige, il vente, il grêle, il pleut.
Chante! C’est l’air que rossignole
Ton cœur, ton joli cœur qui vole,
Qui d’un ciel gris, fait un ciel bleu.

Que ta musique, en fines perles,
Change ce brouillard éclatant.
Ah! pourrait-il en faire autant
Le trille aigu de tous les merles?

Il pleut, il neige, c’est en vain
Que le merle siffle à tue-tête.
Pour que tout l’azur soit en fête,
Chante, chante, chanteur divin!

Chante sur la plus haute branche,
Comme l’oiseau de la chanson.
Chante sous le dernier frisson
De la dernière neige blanche.

À pleine gorge, fais vibrer,
Rossignoler ta fine lyre,
Ô toi dont le cœur est à rire,
Pour les cœurs qui sont à pleurer.

~ Nérée Beauchemin, Patrie Intime

Bonne idée!

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