1 janvier 2014

Le mot le plus répété aujourd’hui : paix

Et Google pourrait nous dire combien de fois il a été écrit… oh là là!

«Un jour, moi, Zhuangzi, j’ai rêvé que j’étais un papillon, volant ici et là. J’étais tout à ma joie d’être papillon, ignorant que j’étais Zhuangzi. Soudain je m’éveillai, et j’étais à nouveau moi-même. Or maintenant, je ne sais pas si j’étais un homme rêvant qu’il était un papillon ou si je suis maintenant un papillon rêvant qu’il est un homme. Il y a bien sûr une différence entre un homme et un papillon. La transition, c’est la transformation des choses matérielles.»

La Paix est assise en moi…

La Paix est assise en moi et les séraphins l’entourent,
       mais ils n’ont ni visage austère ni épée de feu.
La Paix est assise en moi avec sa cour de sourires
       et ses feuillages d’oliviers.
Avant que la Paix n’entrât en moi, mon âme était une âme de guerre,
       mon cœur un cœur de talion.
Je retentissais de combats, j’étais le champ de bataille du monde,
Et les coups portés par le monde se répercutaient en moi.
Puis la Paix est venue d’abord et la lutte a quitté mon âme.
Je me suis vidé de désordre et de bruit.
Puis la Paix a tendu les bras et l’Amour est venu
       de tous les coins du monde.
Puis l’Amour m’a assiégé et investi.
Puis l’Amour est monté à l’assaut et la Paix lui a livré les portes.
Et quand l’Amour est entré, la Paix s’est assise dans mon cœur.

~  Georges Barbarin (Vivre avec le divin)

Dimensions nouvelles

Dès que l’Être se manifeste dans la conscience intérieure de l’homme, sa façon de ressentir la vie se modifie fondamentalement. Tout ce qu’il vit brille d’un éclat particulier. Il dispose d’une force nouvelle pour faire face à l’existence. Il perçoit un sens profond et un contact particulier avec sa propre personne et le monde. Il peut aimer d’une façon différente. La vie dans son ensemble se déroule sous le signe d’une nouvelle obligation et d’une nouvelle profondeur.
       Vie intérieure et monde extérieur sont empreints d’une qualité qui leur donne une couleur et une profondeur différentes sur lesquelles on ne peut se méprendre et, par là même, une autre signification. Tout baigne dans une autre lumière, a une résonance et un autre goût. Il semble que se soit déchiré le voile invisible qui empêchait l’homme de percevoir une dimension plus profonde. Toute chose ressentie ou faite prend une valeur qui transcende la signification qu’elle avait auparavant. Et, soudain, l’être intérieur se trouve «chargé de transcendance».
       Ce n’est pas un hasard si les qualités liées aux sens sont celles qui, les premières, révèlent ce rapport nouveau entre l’homme et la vie; en effet, comme elles sont imperméables aux concepts, l’homme a, par leur intermédiaire, accès à l’incompréhensible. Certes, les couleurs perdent leur caractère immédiat et, par suite, leur éclat et leur transparence originels du fait qu’elles sont liées à des objets fixés conceptuellement. (…)
       Le Soi dont l’homme prend alors conscience n’est manifestement plus le Moi qu’il était auparavant, mais un Soi élargi qui se développe à mesure que se fait l’intégration du Moi existentiel dans l’Être essentiel. L’homme perçoit alors une nouvelle dimension intérieure, il a le sentiment d’augmenter de volume, comme s’il avait fait éclater les limites étroites de son corps. Il a la sensation que cet illimité lui appartient en propre. Il fait l’expérience d’un élargissement de sa personne de sa personne et en ressent l’effet libérateur. Il s’agit d’un élargissement dans lequel on ne se perd pas, qui permet, au contraire, de trouver son véritable centre. On se trouve dans un espace nouveau sans limites précises. On dispose alors d’un nouvel espace respiratoire, d’un nouveau champ visuel, d’une nouvelle marge de liberté et d’un nouveau champ d’action. On découvre soudain avec étonnement et le cœur plein de reconnaissance combien on vivait dans un espace réduit, enserré qu’on était dans une enveloppe isolante barrant la voie tant à la force intérieure qu’à la lumière montant du fond de l’être. (…)
       Pour celui qui est enfermé dans l’espace correspondant au Moi égocentrique, le monde et la vie n’ont pas d’ampleur. La personne n’a conscience que de ce qui se trouve sous forme concrète devant ses yeux ou du sentiment personnel qui l’occupe dans l’instant. Mais dès qu’elle a trouvé le centre qui donne accès à la transcendance, tout devient transparent. Le regard intérieur ne se laisse pas limiter, même dans les cas où le particulier qui sollicite sur le moment l’attention du Moi constitue une sorte de barrière pour le regard ouvert seulement sur le monde. (…) À mesure que les sentiments suscités par le contact avec le monde sont englobés et pénétrés par la conscience intérieure de la vie supranaturelle, non seulement ils ne font plus sortir l’homme de son centre, mais ils se transforment en un désir d’une ouverture encore plus grande à l’Être qui se manifeste à travers ce centre.

~ Karlfried Graf Dürckheim
HARA Centre vital de l’homme
Le courrier du livre; 1974

Citaquote du jour :

«Le ressassement stupéfait de nos problèmes, cette espèce d’onanisme mental nous interdit de distinguer entre le transformable qui relève de notre seule volonté et l’immuable qui ne dépend pas de nous.» (Pascal Bruckner)

«Les optimistes et les pessimistes ont un grand défaut qui leur est commun : ils ont peur de la vérité.» (Tristan Bernard)

«L’humanité est à un croisement : un chemin mène au désespoir, l’autre à l’extinction totale. Espérons que nous aurons la sagesse de savoir choisir.» (Woody Allen)

«Tous les espoirs sont permis à l’homme, même celui de disparaître.» (Jean Rostand)

«Si vous prenez la vie avec un excès de sévérité quel attrait a-t-elle ? Si le matin ne vous convie pas à de nouvelles joies, et si le soir il ne nous reste aucun plaisir à espérer, est-ce bien la peine de se vêtir et de se dévêtir?» (Goethe)

«On ne peut se donner à l’autre que si l’on est soi-même quelqu’un.» (K. G. Dürckheim)

«À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel.» (Edgar Morin)

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