13 janvier 2014

Change ton attitude, mais...



«Change ton attitude, mais ne perds pas le naturel!»
Pema Chödrön 

Le changement d’attitude fondamental consiste à inspirer ce qui est indésirable et à expirer ce qui est désirable (1). Par contraste, l’attitude qui est devenue épidémique sur cette terre, c’est celle de repousser ce qui fait mal et de s’accrocher allégrement à ce qui est agréable.

Le terrain de base de l’action compatissante est l’importance de travailler sur quelque chose au lieu de lutter contre quelque chose. Ce que je veux dire, c’est qu’on doit travailler sur ce qui chez soi semble indésirable, inacceptable. C’est alors que lorsque l’indésirable, ou l’inacceptable, se manifeste autour de soi, on entre en rapport avec cela en se fondant sur le travail de bienveillance qu’on a fait pour soi-même. Cette approche non dualiste en est une de fidélité au cœur parce qu’elle repose sur sa parenté avec les uns et les autres. On sait quoi dire à quelqu’un qui souffre, sans condescendance, parce qu’on sait ce que signifie se replier, se refermer, la colère, se sentir blessé ou rebelle, et qu’on est entré en relation avec tout cela en soi-même.

Ce changement d’attitude ne se produit pas du jour au lendemain; le travail se fait peu à peu, à son propre rythme.

Si on aspire à cesser de résister à ces parties de soi-même qu’on trouve inacceptables et qu’on commence, au contraire, à les inspirer, on se donne alors beaucoup plus d’espace. On en arrive à connaître chaque partie de soi-même, sans monstres cachés dans le placard, ni démons dans la cave. On a le sentiment d’allumer et de se regarder honnêtement avec une grande compassion. C’est le changement d’attitude essentiel… travailler sur la douleur et le plaisir d’une façon révolutionnaire et courageuse.

Source : Bien-être et incertitude, Cent huit enseignements

Les huit dharmas* mondains : Quatre paires d’opposés. Quatre choses qu’on aime et auxquelles on s’attache, et quatre choses qu’on déteste et qu’on cherche à éviter. Ce sont le plaisir et la douleur, les louanges et les critiques, le renom et la mauvaise réputation, le profit et la perte. Ce qu’il faut retenir essentiellement, c’est que nous souffrons dès que nous sommes pris au piège des huit dharmas.

Les quatre qualités illimitées : L’amour, la compassion, la joie et l’équanimité. Elles sont sans limites car notre capacité d’en faire l’expérience et de les souhaiter aux autres est incommensurables.

* Dharma : « Loi cosmique ».

(1) Inspirer/expirer au sens de respiration en méditation; inspiration et expiration de l’énergie en question.

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Compassion et irritation  
Leo Babauta

«Donc, si nous aimons quelqu'un, nous devrions nous entraîner à l'écouter. En écoutant avec calme et compréhension, nous pouvons alléger les souffrances d'une autre personne.»  ~ Thich Nhat Hanh

L’idée d’être plus compatissant séduit beaucoup de monde, mais le problème c’est que les gens nous irritent, quand nous ne les détestons pas carrément. Comment pouvez-vous être compatissant envers des gens qui vous irritent, vous agressent et vous mettent en colère?
       C'est difficile. J'ai de la difficulté avec ça, assez fréquemment. Alors j'ai décidé de faire de l’introspection. Le plus étonnant est que c’est nous qui faisons obstacle.
       J’ai découvert que c’était mon «petit moi» qui se mettait en travers de la vraie compassion. Et, mon «petit moi» se place presque toujours au centre de l'univers, il est exigeant, et il s’emporte quand il n’obtient pas ce qu'il croit mériter.
       Je suis vraiment épaté de constater à quel point je ne pense qu’à moi, et à quel point je crois (sans me l'avouer) que je mérite d'être traité d’une certaine manière, et que les autres devraient faire ce que je veux.

Surveiller les pensées égocentrées

Essayez d’intercepter ce genre d’attitudes :

- Si quelqu'un vous irrite, votre «petit moi» est en colère parce que l’autre ne fait pas ce que vous voulez. Vous pensez que vous méritez d’avoir la paix, que vous avez le droit d'être traité équitablement et avec respect, le droit d’exiger que le monde entier agisse à votre guise.
- Si quelqu'un se néglige, vous vous irritez parce que vous pensez que vous avez le droit d’exiger que tout le monde soit comme vous – propre et méticuleux.
- Si un automobiliste vous coupe, vous vous irritez parce que vous pensez qu'il ne devrait pas être dans votre chemin. Peut-être que tout le monde devrait surveiller où vous allez et dégager la voie d’avance?
- Si quelqu'un a besoin d'aide, vous pensez d'abord aux conséquences sur vous, non pas à la façon dont l'autre peut être affecté.  
- Si un imprévu se présente au travail ou dans votre vie personnelle, vous pensez d'abord aux conséquences que cela peut avoir sur vous.
- Lorsque les gens parlent, vous vous demandez si ce qu’ils disent vous concerne, vous pensez à une expérience similaire que vous avez déjà eue et à ce qu'ils pensent de vous.

Il existe de nombreuses variantes, mais vous avez une idée. Ces sont des pensées centrées sur soi. Elles sont tout le temps là – bien plus que je ne l'aurais cru avant de commencer à les intercepter.
       C’est normal d'avoir des pensées centrées sur soi. Lorsque nous sommes enfants, nous croyons être le centre de l'univers. En vieillissant, nous continuons d’y croire, et c'est probablement un mécanisme de défense légitime pour créer un environnement dont nous sommes le centre, et dont le rôle est de nous donner ce que nous voulons.
       Mais c'est une entrave à la compassion. Voyons ce qui se passe si nous ne faisons pas obstruction.

Compassion altruiste

La compassion commence avec l’empathie – on se met à la place de l’autre et on imagine ce qu'il peut vivre. Nous nous trompons probablement sur ce qu'il vit parce que nous ne pouvons pas le savoir, mais ce processus nous permet d’éprouver de la compassion.
       Une fois que nous avons sympathisé et ressenti sa souffrance, le deuxième aspect de la compassion consiste à désirer soulager sa souffrance par des moyens concrets.
       L'empathie est extrêmement importante; mais si l’on pense à soi en premier, et uniquement à soi, on ne peut pas compatir.
       Pendant que nous songeons à la façon dont nous devrions être traités, à ce que nous voulons, et à la façon dont la situation pourrait nous affecter, nous ne pouvons pas penser à l'autre et imaginer comment il peut être touché, ni comment il aimerait être traité, ni à ce qu'il voudrait.
       Pour faire preuve d'empathie, nous devons donc nous ôter du chemin; être moins égocentrés.
       Comment y arriver? Honnêtement, je suis toujours en apprentissage.
       La première étape pour moi consiste à devenir conscient de mon attitude égoïste (et cette attitude est toujours présente).
       L'étape suivante, une fois la pensée égoïste interceptée, consiste à faire une pause et à essayer de me mettre à la place de l'autre, à faire preuve d'empathie, tenter de comprendre ce qu'il vit, ressentir ses souffrances, et puis, à souhaiter les soulager. Ensuite, je me demande comment je pourrais l’y aider.

Ôtons-nous du chemin, de sorte que la compassion soit possible.

Source : http://zenhabits.net/selfless/

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Pensée du jour :

Ne triche pas avec toi-même, ainsi tu ne tricheras avec les autres.

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