16 janvier 2014

Maître du présent


Photographies : Elena Shumilova, originaire de Russie.
J’ai reçu ce lien tantôt – oh là là! Je suis renversée. Les photos de ces enfants sont si belles et apaisantes qu’on pourrait méditer devant un bon moment. Parlez-moi de beauté! Interview :
http://exopermaculture.com/2014/01/15/a-russian-mothers-photographs/
Portfolio de la photographe : http://www.flickr.com/photos/75571860@N06/with/10949174803/

Ne craignez point les événements
Georges Barbarin

L’homme a toujours eu peur des événements parce que son libre arbitre lui paraît nul ou peu de chose, balloté qu’il semble sur les flots du hasard.
       C’est le résultat d’une incompréhension des lois de la vie, car ce qu’on nomme improprement le hasard est capable d’une intelligente direction. Le hasard est, en réalité, l’ensemble des choses que notre raison n’a pas comprises et,  comme notre raison est des plus limitées, on voit quelle part considérable tient le hasard.

Placez-vous sur le terrain supérieur

Vous êtes un peu comme la fourmi dans sa fourmilière, à la merci, semble-t-il, des hautes puissances élémentaires qui surgissent on ne sait d’où. Mais comme vous êtes une fourmi consciente et réfléchissante, votre compréhension ne s’arrête pas au domaine superficiel et vous avez la faculté d’envisager un autre domaine dont le premier n’est que la conséquence et l’écho.
       Il est vrai que si vous demeurez sur le plan mental et matériel, vous êtes sans grande action sur la vie. C’est la vie, au contraire, qui a barre sur vous. Mais si vous vous haussez jusqu’au plan supérieur d’où toute vie découle, vous êtes supérieur aux événements.
       Lorsque vous vous avisez de ce pouvoir, plus rien n’existe pour vous comme précédemment et vous êtes doté d’une puissance remarquable qui vous permet de diriger votre vie au lieu d’être traîné par celle-ci. À maintes reprises nous avons indiqué les moyens pratiques d’être son propre chef, de conduire personnellement sa barque, sans difficulté et sans péril.

C’est maintenant qu’il faut assainir votre esprit

Nous sommes précisément à l’heure où les événements se font menaçants, car nous touchons à la fin d’une ère où tout doit se reclasser. L’agitation politique, sociale, religieuse, philosophique est un terrain propice à l’éclosion de nouvelles peurs.
       On ne compte plus aujourd’hui les gens qui ont peur de la bombe atomique, du communisme, du fascisme, de la guerre, de la révolution. Tout sert de prétexte à cet incendie généralisé des consciences. Le trouble s’étend de l’une à l’autre, affolant les poltrons et les indécis. Presque tous les hommes et presque toutes les femmes de notre siècle ont la conscience obnubilée par les perspectives nationales et internationales. Ils empoisonnent ainsi toutes leurs joies et multiplient leurs ennuis.
       Cette hygiène morale défectueuse comporte au moins deux sortes de redressement : 1° dissoudre sa peur; 2° agir sur les événements eux-mêmes.

On peut maîtriser sa peur, puis la faire disparaître par une asepsie de tous les instants. Pour cela, cessez la lecture des journaux qui ne vivent que de vos alarmes, évitez l’écoute de la radio et de la télévision, fermez votre oreille aux dires pessimistes de vos amis et relations. Il y a une certaine quantité de choses qui existaient avant les événements actuels et qui existeront encore après les événements de demain, notamment : une belle aurore, un beau couchant, de beaux jeux d’enfants, un beau sourire de femme, un beau tableau, une belle musique, un beau travail, une belle excursion. Je n’énumère là qu’une faible partie des belles choses qui vous sont offertes et qui, loin d’empoisonner votre existence, sont tout le charme de celle-ci. 
       Par conséquent, n’admettez rien de ce qui est laid, mauvais, cruel, malodorant, épineux, morbide. Recherchez et mettez en valeur tout ce qui est plaisant, constructif, utile, bienfaisant, heureux.

Développez vos pouvoirs spirituels

Cela est le premier point de pure hygiène morale. Reste le second point qui est le développement de vos pouvoirs. Ne croyez pas qu’il s’agisse d’occultisme ou de magie car ce seraient là de pauvres et inutiles procédés. Ce que nous vous conseillons est bien plus pur en même temps que plus efficace.
       Orientez votre pensée constructive dans le sens que vous désirez voir prendre aux événements, mais pas tels événements en particulier, car cette précision n’est point souhaitable, mais les événements de toute sorte pris dans leur ensemble et en raison de leur universelle orientation.
       Délibérez en vous, ayez en vous la certitude formelle que tout ira pour le mieux et dans l’axe du propos divin. Acceptez d’avance ces événements, quelles qu’en soient la portée et la nature. Soyez comme le pilote du navire qui l’emporte mais dont il règle la marche selon l’état des flots.
        Devenez directeur d’événements et n’admettez pas le rôle d’épave, traînée au gré des courants.

Comment agir sur les événements

Dans l’état de peur où vous êtes et conscient de votre impuissance individuelle, il vous semble excessif et même ridicule que vous puissiez « agir » sur l’événement. Et vous n’avez pas tort, car tant que vous croupirez dans ce sentiment d’impuissance aucune force ne naîtra de vous.
       Mais si vous secouez vos peurs, vos doutes, vos indécisions, si vous relevez enfin la tête et vous présentez à la vie, non comme un vaincu mais comme un vainqueur, il en sera autrement et vous allez le comprendre. Sur un million d’hommes, combien sont réellement sans peur? Bien plus : sur le même million, combien d’hommes ont conscience de leurs pouvoirs invisibles? Ce serait déjà une remarquable chose qu’il y en eût un ou deux. Tout le reste n’est que peur, atermoiement, contradiction, étroitesse, jouissance, mollesse, incompréhension.

Nous vous demandons : d’un tel troupeau, que peut-il sortir de valable et d’efficace, quelle influence peut avoir sur l’humanité, la terre et le monde cette multitude de carences et de médiocrités? Quand même vous les multiplieriez par cent, vous n’obtiendriez pas une valeur et une efficacité plus grandes. Au contraire, cette multiplication des incompréhensions et des faibles accroîtrait la dispersion générale et l’unanime contradiction. L’immense majorité des hommes n’a donc pas la moindre action sur les événements et ne peut, par suite, rien faire pour les aider, les détourner, les neutraliser, les combattre ou les utiliser. Dans ces conditions, vous êtes effectivement fondé à craindre les événements qui, sous divers aspects, peuvent vous choir sur la tête et anéantir vos réalisations comme vos projets.

Seuls, les rares hommes qui ont identifié en eux l’Homme Total et qui connaissent le pouvoir d’une pensée consciente sont en mesure de se soustraire à l’universel déterminisme et, en collaboration avec les organisateurs du monde, capables de faire prévaloir leur volonté. Leur action n’est limitée que par celle de leurs égaux en intelligence et en sagesse, ce qui revient à dire que, spirituellement, une aristocratie réduite de conscience administre le monde et l’humanité.

       À vous de sortir du flot immense et anonyme des non-pensants pour vous agréger à la petite troupe des pensants et participer ainsi à la conduite des affaires universelles. Dès que vous aurez pris conscience de vous-même, vous ne serez plus à la merci des événements. Ce sont les événements qui s’assoupliront, se prêteront, s’accommoderont, se modèleront, à votre ordre, sur le gabarit idéal que vous et les penseurs constructifs leur assignerez.
       Cela est malheureusement possible pour le mal comme pour le bien et explique l’empire fatal que certains hommes exercent sur la société.

Ne laissez pas aux mauvais l’initiative d’une pensée forte. C’est lorsque le monde est le plus malade qu’il a le plus besoin de bons penseurs.

Restez maître du présent

Vous ne parviendrez à l’état de constructeurs qu’en vous libérant de vos attitudes destructives.
       Chaque fois que vous critiquez ou maudissez les institutions humaines et les hommes eux-mêmes, vous renforcez l’inertie et le mal. Chaque fois que vous bénissez ou louez les institutions humaines et les hommes, vous fortifiez dans les uns et les autres ce qu’ils peuvent contenir de bon. Car rien n’est absolument mauvais comme rien n’est absolument bon. Une pensée néfaste peut tirer le mauvais du bon, de même qu’une pensée faste peut tirer le bon du mauvais. Tout réside dans l’intention de celui qui pense, et cela donne la mesure de sa responsabilité.

Bénissez donc, au nom de la Force Bienveillante, et les peuples et les nations et les chefs qui les mènent, et les hommes qui sont menés. Aidez les conducteurs de foule à se dégager des événements en se dégageant d’eux-mêmes.
       Faites de votre âme une terre qui chante et non un saule pleureur. Pointez vos espoirs vers le ciel. Riez obstinément à la vie. Soyez les maîtres du présent.

Aussi bornez-vous à l’immédiat. Ne prenez des prophéties que ce qu’elles contiennent de force et de possibilités résurrectrices. Soyez d’abord des hommes de l’heure. Et l’heure sonnera exprès pour vous.


Amour et paix sont éternellement associés

Ne craignez donc pas de vous servir de l’amour comme d’une mystérieuse panacée qui panse tous les maux, guérit toutes les blessures, cicatrise la jalousie, cautérise l’hostilité.
       Vous ne serez pas dupé comme certains voudraient vous le faire croire. Il n’y a que la haine et la malice qui ne paient point.

Regardez les hommes de haine; ils soulèvent la haine partout. De toutes part, ils sont investis, escortés, traqués par les haines individuelles et générales. Leurs jours sont des cauchemars de haine; leurs nuits sont des cauchemars de peur. Ils ont peur instinctivement, logiquement, continûment, perpétuellement. La peur souille l’eau qu’ils boivent, le pain qu’ils mangent, la route qu’ils suivent, les amitiés qu’ils rencontrent, les succès qu’ils ont.
       Mais vous, qui souffrez de la peur et ne voulez pas qu’elle paralyse votre vie, guérissez-vous en par l’antidote divin de la peur : l’amour.

Si vous décidiez seulement, à partir d’aujourd’hui, d’avoir des pensées, des paroles, des gestes d’amour, si vous adoptiez un visage d’amour, une intelligence et un cœur d’amour, vous verriez fondre les obstacles qui vous entourent. Vos amis, vos proches, vos relations seraient, peu à peu, métamorphosés. Toute votre existence s’orienterait vers des conclusions heureuses. Et il viendrait un moment où vous ne pourriez croire que la peur a trouvé asile en vous.

Source :
Comment vaincre peurs et angoisses
Guide pratique pour retrouver confiance, sérénité et joie de vivre
Les Éditions Dangles

La première édition de 1949 s’intitulait « La peur, maladie no 1 ». L’ouvrage a été réédité/adapté par la suite. L’auteur est décédé en 1965, mais Les Éditions Dangles l’ont réimprimée en 1983. L’éditeur dit ceci : « Nous avons tenu à rééditer ce texte merveilleux; nous n’y avons rien changé, à l’exception de quelques termes que nous avons réactualisés. »

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Vous trouverez plusieurs textes de Georges Barbarin dans Situation planétaire, il suffit de taper son nom dans le bidule de recherche du blogue…


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