23 janvier 2014

Journal d’une vie

Nostalgie de la vieille dactylo, du verre de scotch et du mégot au coin des lèvres... à la Hemingway ou George Orwell? J’ai vendu ma vieille Underwood à un collectionneur, mais je me demandais que faire de la Hermes 3000 (1958) – j’en ai vue une à 275$ sur eBay.  

Eh bien, sur ce site http://www.usbtypewriter.com/index.html on propose des kits Mixed bred – vintage typewriter combiné au mode USB. Je vais essayer de trouver un ordiman qui pourrait rendre le tout compatible. Trop hot!
 
Ma Hermes 3000

Mais là n’est pas mon propos. Je veux juste parler du fait que beaucoup de gens renoncent à de nouveaux projets en raison de leur âge, comme s’ils étaient finis, et je vous propose un modèle très différent de Hemingway...

Car ce matin, je feuilletais un livre que j’avais donné à ma mère en espérant lui donner le goût de raconter sa vie par écrit (elle écrivait bien, beaucoup de sagesse toute simple). Mais la biographie de la dame la rendait si nostalgique qu’elle ne l’a pas lue au complet. Hé, effet contraire! Peut-être que ma mère ne voulait pas retourner dans sa mémoire parce qu’elle regrettait de ne pas avoir fait ce qu’elle aurait voulu… Bref, elle a vécu son livre, mais ne l’a pas écrit… Dommage.

En passant, je continue à lire le journal de bord de George Orwell : fascinant, je suis rendue à mars 1942, en pleine guerre. 
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/12/orwell-blogueur-et-feministe-avant.html  


Donc, voici le topo : Marguerite Lescop est une femme très vivante et enthousiaste que les défis de la vie n’ont jamais rebutée. Capable de se «r’virer sur un 10 cents» comme on dit en chinois. À la toute fin de son livre Le tour de ma vie en 80 ans, elle partage quelques-unes de ses maximes préférées :

Le verbe aimer conjugué aux trois étapes de la vie :
1 : Je m’aime  2 : Je t’aime  3 : J’aime.

Ne dis jamais tes défauts aux autres; ils s’en apercevront bien assez vite.

On a le jugement formé au moment où l’on n’a plus de jugement à porter.

Dans la vie, on a deux certitudes : le présent et la mort.

L’humour est une façon pudique de se mettre à nu.

Le bonheur n’a pas son pareil pour nous rendre heureux.

La passion est comme une fournaise sans thermostat.

Avouer son erreur, c’est se pardonner à soi-même.

Paradoxe : un acte gratuit est toujours payant.

Recette de bonheur :
les pieds bien sur la terre,
le cœur sur la main
et la tête dans le ciel.

Le silence est préférable à la parole, surtout quand on n’a rien à dire.

La vieillesse et l’adolescence se ressemblent : la susceptibilité les unit.

L’ennui, c’est attendre sans fin
quelque chose ou quelqu’un
qui ne vient jamais.

Aimer la vie, c’est se faire un cadeau tous les jours.

On peut tout donner à ses enfants, sauf des conseils.

Il faut s’aimer sans illusions, afin de les garder pour les autres.

La joie de vivre est un feu d’artifice que l’on porte en soi. Il suffit de l’allumer.

Le tour de ma vie en 80 ans
Marguerite Lescop
Guy Saint-Jean Éditeur

Alors, si vous hésitez à vous lancer dans un projet quelconque (à cause de votre âge par exemple), eh bien inspirez-vous de cette femme exceptionnelle : à 97 ans, elle ne lâche toujours pas, en effet!

Marguerite Lescop : «J’ai refusé de laisser tomber»
Par Roxane Léouzon (Journal Métro septembre 2013)

Marguerite Lescop a été une grande source d’inspiration pour de nombreux auteurs, les poussant à «passer à l’action sans attendre qu’un grand éditeur» les publie, selon l’Association québécoise des éditeurs indépendants (AQÉI). L’AQÉI rendra hommage à Mme Lescop le 8 septembre dans le cadre du premier Salon du livre indépendant. À 97 ans, l’auteure du best-seller Le tour de ma vie en 80 ans jette un regard sur son passé, son présent et son avenir avec une joie de vivre rafraîchissante.

Comment réagissez-vous à l’hommage que vous rendent les éditeurs indépendants?
Quand on me l’a appris, je me suis dit : «Ils sont devenus fous!» Je ne crois pas mériter un tel honneur. Mais bon, il paraît que je suis un modèle.

Comment en êtes-vous venue à écrire votre premier livre à 80 ans?
Je n’ai jamais été très bonne en composition à l’école. Mais à presque 80 ans, j’ai décidé de suivre des ateliers d’écriture à l’université et j’ai bien aimé ça. Ils m’ont appris qu’il fallait écrire de façon naturelle, comme on pense et comme on parle. De fil en aiguille, j’ai écrit mon autobiographie. Mes enfants m’ont dit qu’ils trouvaient ça très bon et que je devrais essayer de la publier.

Comment en êtes-vous venue à fonder les Éditions Lescop?
J’avais été porter mon manuscrit à plusieurs maisons d’édition. Je pense que les éditeurs ne l’avaient pas lu, puisqu’ils l’ont tous refusé. Mon fils François a alors suggéré qu’on le publie nous-mêmes. Il a tout pris en main. J’étais d’accord parce que j’ai un sacré caractère. Rien ne me résiste, je saute par-dessus les clôtures.

Vous avez vendu plus de 100 000 copies de votre autobiographie. Aviez-vous imaginé que ça pourrait arriver?
Jamais. Je ne pensais pas que la vie me mènerait là, mais j’en suis contente. Je dois beaucoup à mon fils François, sans qui tout ça n’aurait pas pu arriver.

Prévoyez-vous écrire de nouveau?
J’avais l’intention de le faire, mais à cause d’une mauvaise chute, j’ai dû passer quatre mois à l’hôpital. Ma main est maintenant moins fonctionnelle, et j’ai de la difficulté à bien écrire. Mais on ne sait jamais. J’aimerais écrire sur la vieillesse, sur ce qu’on y perd et ce qu’on y gagne.

Un premier Salon du livre indépendant vient de naître à Montréal. Qu’en pensez-vous?
Je trouve ça très beau que les écrivains s’unissent et donnent leur chance à ceux qui ne peuvent pas se faire publier par un grand éditeur.

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