25 août 2013

Pour qui aime Mark Twain


Aujourd’hui, les célébrations autour du discours de Martin Luther King me faisaient penser à Mark Twain – ce virulent anti-impérialisme-colonialisme-esclavagisme, etc. 
J’entendais un jeune noir américain dire en interview ce matin :
«Les Caucasiens ne voient toujours que la couverture du livre.»

Suggestion


Le premier volume de l’autobiographie «officielle» de Mark Twain est paru en français à l’automne dernier. J’ai bien aimé les commentaires du traducteur Bernard Hoepffner concernant sa méthode de traduction «adaptée». Tout à fait d’accord avec sa façon de voir… S’il y a un auteur difficile à traduire, c’est bien Mark Twain…!

«Une langue qui se défend est une langue qui meurt» – Le nouveau traducteur de «Tom Sawyer» et «Huck Finn» explique son approche des textes de Twain, et le sens qu'il donne à son métier, artisanal plutôt qu'intellectuel.

Comment est né le projet de retraduire ces deux livres? [Les aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn]
Bernard Hoepffner : Je les lis et relis depuis de nombreuses années, particulièrement Huck Finn. Ce n'est qu'il y a dix ans quand, traduisant l'autobiographie de Mark Twain, j'ai été amené à comparer les deux textes pour insérer des citations, que je me suis rendu compte à quel point la traduction française non seulement trahissait la langue de Twain, mais dénaturait totalement le livre. Alors que Huck, qui écrit le livre à la première personne, est un garçon illettré, gouailleur et s'exprime dans un langage foisonnant, on lui faisait employer un français châtié, avec imparfaits du subjonctif et passés simples… L'envie de retraduire les deux livres s'est concrétisée grâce aux Éditions Tristram, qui nourrissaient le même projet. Ils m'ont donné une totale liberté, celle d'écrire «mal bien».

Cette question de l'inventivité du langage n'est-elle pas proche de nombreux débats idéologiques actuels sur le nivellement du français?
C'est la paresse qui nourrit une langue, elle s'enrichit toujours par le bas. Le latin a donné l'italien, le français et le roumain parce que chaque culture a eu une paresse différente de la langue. Une langue qui se défend est une langue qui meurt. Si un langage est pauvre c'est parce que la culture qui le sous-tend est pauvre, c'est l'univers qui crée la langue. Le parler des banlieues est formidable, ce n'est pas lui qui est problématique mais la violence qu'il peut parfois véhiculer. On a malheureusement tendance à confondre les deux. Le traducteur doit faire feu de tout ce bois, il est partie prenante.

Article complet :
http://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Mark-Twain-tel-qu-on-ne-l-avait-jamais-lu-_NG_-2008-10-01-678338

Commentaire du traducteur Bernard Hoepffner (vidéo) :
https://www.youtube.com/watch?v=dx4TBTxmtog

Résumé de l'éditeur (Tristram) :
       Au cours des quinze dernières années de sa vie, Mark Twain, écrivain le plus célèbre de son temps, s'est consacré à l'écriture d'une immense autobiographie. En 2010, les responsables du Mark Twain Project, au sein de l'Université de Californie, ont rendu public le premier volume de cette somme étourdissante.
       Twain y est à son meilleur, généreux, déchaîné et plus drôle que jamais, en particulier à travers les très nombreux portraits de ses contemporains. Il embrasse histoire personnelle, passion de l'écrit (un domaine où il a fait tous les métiers, ayant commencé comme ouvrier typographe) et Histoire de l'Amérique — dans ce qui apparaît comme étant peut-être ce fameux "Grand Roman Américain", qui est depuis toujours le mythe ultime de la littérature des Etats-Unis.
       Du moins est-ce ainsi que l'ouvrage a été accueilli à sa sortie en novembre 2010 et suscitant l'engouement jusqu'à la Maison Blanche...

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Je n’ai pas lu cette traduction car je préfère lire dans la langue originale (quand c’est possible). Si c'est votre cas, vous trouverez le premier volume (deux autres suivront) en anglais (publié en 2010, selon les vœux de MT) sur le site Mark Twain Project :
http://www.marktwainproject.org/xtf/view?docId=works/MTDP10362.xml;chunk.id=fr0001;toc.depth=1;toc.id=fr0001;citations=;style=work;brand=mtp#X

J’ai lu celle-ci (publiée en 2004 et qui couvre sensiblement le premier volume de MT Project) :
http://gutenberg.net.au/ebooks02/0200551h.html
http://gutenberg.net.au/ebooks02/0200561h.html

En passant, de nombreux trésors sur ce site…  
http://gutenberg.net.au/

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