Publié par Dr Neala Peake
http://www.allthingshealing.com/
Growing Down: Becoming by Belonging
T. Byram Karasu*, MD
[Extrait; traduction maison]
Les psychologues et les philosophes affirment qu’il faut «être» avant de pouvoir «appartenir» (belong). Mais, être et appartenir se nourrissent l’un et l’autre. Être n'est pas un état statique; c’est toujours en évolution. En fait, il serait plus juste de dire «devenir» plutôt que «être». L’appartenance est étroitement imbriquée au processus du devenir.
[…]
Certains disent qu'ils ont beaucoup d'amis, mais si vous leur demandez de définir ces relations, vous remarquerez qu'ils ne partagent pas leurs pensées intimes, ni leurs préoccupations, ni leurs émotions avec ces amis; ils n’ont même pas envie d’être avec eux. Ils ne se réjouissent pas de leur bonne fortune et ne sont pas touchés par leur souffrance. On dit que le roi David, après avoir entendu parler de la mort de son ami Jonathan, a chanté : «J’ai le cœur brisé, mon frère Jonathan!». Si vous n'avez pas au moins le cœur meurtri par la perte d'un ami, alors vous n'étiez pas des amis : vous n’étiez que des «connaissances».
L’amitié est un chez soi psychologique alternatif. L’amitié n'est pas un besoin optionnel, elle est nécessaire au développement personnel. L’intimité psychologique n'est pas un acquis; elle grandit avec le temps, l'engagement et la présence à travers les événements de la vie. Une relation fortuite peut devenir aussi intense en intimité que ce qu’on voit entre amoureux passionnés.
On peut être ami avec plusieurs personnes, mais il n’y a pas deux amitiés pareilles; et elles ne sont pas interchangeables. L'introduction d'une tierce personne (même un autre ami) dans la relation en change la dynamique, et pas seulement en la diluant. Même parler d'un ami à un autre ami interfère avec cette intimité.
Contrairement à la croyance populaire, les amis n'ont pas besoin de se voir régulièrement, ou de se parler fréquemment au téléphone, ou de s’écrire de longues lettres (ou courriels) pour maintenir leur relation. Une fois établie, l'amitié devient une partie de soi, une pièce jointe intériorisée. Elle peut être active ou dormante. Après des mois, voire des années sans contacts, deux vrais amis reprennent leur relation exactement là où ils l’avaient laissée, et se retrouvent comme s’ils n’avaient jamais été éloignés.
L'amitié couvre un large spectre – ce n'est pas un phénomène du genre «tout ou rien». On peut fréquenter une connaissance et approfondir la relation jusqu’à en faire une «sainte alliance». Une telle une amitié a ses propres règles tacites, inviolables : c'est réciproque, d’une durée illimitée; aucun contrat n’y met fin; aucun gain secondaire n’est prévu. Le but des cadeaux est d'exprimer amour et affection; c'est le gain principal. Ces cadeaux peuvent être des lettres, des appels téléphoniques ou des témoignages de reconnaissance à la suite de moments importants. Si l’on donne des cadeaux pour promouvoir quelque chose d’autre que la relation, les dettes deviennent écrasantes.
De toutes les relations avec des étrangers, l'amitié est potentiellement celle qui durera le plus longtemps. Les relations passionnées sont souvent limitées dans le temps. Les relations entre enseignants et élèves, par définition, sont fructueuses, même si elles finissent plus rapidement que prévu; la plupart du temps, les enseignants deviennent casse-pieds, surtout s’ils sont incapables de reconnaître que l’accessibilité à la connaissance est un grand égalisateur. Les amitiés liées aux affaires se terminent généralement à la fermeture de l’entreprise. Il y a un vieux dicton à propos de deux associés qui possédaient une vache en commun : la vache meurt et la relation se termine.
Dans A Return to Love, Marianne Williamson décrit ainsi la différence entre une «sainte alliance» et une «alliance impie» :
Dans une relation impie... chacun pense que l'autre possède ce qu'il n'a pas. Ils se retrouvent ensemble pour se voler mutuellement, et lorsqu'ils pensent qu'il n'y a plus rien à voler, ils se quittent. La «sainte alliance» commence avec un postulat différent. Chacun s’est regardé intérieurement et n'a vu aucun manque. Il évolue donc avec des personnes elles-mêmes conscientes d’être complètes.
Article complet (en anglais) :
http://www.allthingshealing.com/Psychotherapy/Growing-Down-Becoming-by-Belonging/9755
* T. Byram Karasu, MD, is Silverman
Professor of Psychiatry at Albert Einstein College of Medicine. He is author
and co-author of more than 18 books, including a novel, Of God and Madness, a book of poetry, Rags of My Soul, and two best sellers, The Art of Serenity and The
Spirit of Happiness.
COMMENTAIRE
L’amitié désintéressée est plus facile à trouver que l’amour désintéressé étant donné qu’il n’y a ni attraction sexuelle ni dépendance matérielle/financière. Le plus intéressant c’est qu’on peut la vivre avec des personnes de même sexe ou non, et avec des animaux de compagnie. La vraie amitié est gratuite et sans attentes.
Caractéristiques de la véritable amitié
- tendance à désirer ce qu’il y a de mieux pour l’autre COMMENTAIRE
L’amitié désintéressée est plus facile à trouver que l’amour désintéressé étant donné qu’il n’y a ni attraction sexuelle ni dépendance matérielle/financière. Le plus intéressant c’est qu’on peut la vivre avec des personnes de même sexe ou non, et avec des animaux de compagnie. La vraie amitié est gratuite et sans attentes.
Caractéristiques de la véritable amitié
- sympathie et empathie
- honnêteté – capacité de donner l'heure juste, de dire la vérité
- compréhension mutuelle et compassion
- joie en présence l’un de l’autre
- confiance réciproque
- réciprocité positive – relation égalitaire en donner/recevoir
- capacité d’être soi-même, d’exprimer ses sentiments, et de faire des erreurs sans crainte d’être jugé
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