4 août 2013

De la richesse et du partage


«Un riche n’est pas forcément un salaud. Il y a des gens qui deviennent riches sans exploiter les autres – je sais que Balzac pense qu’il y a toujours un crime derrière chaque fortune. Il y a une échelle chez les riches et c’est bien d’en tenir compte. Le mot riche est trop vague pour désigner des fortunes si diverses. Un pauvre n’est pas forcément un chic type non plus. Il y a des pauvres qui sont de vrais salauds. Un écrivain travaille en premier chef sur la nature humaine. Il n’y a pas que des rapports de classes dans la vie. Il faudrait arriver à décrire un riche qui ne soit ni un imbécile ni un salaud. Si on parvient à le faire, c’est qu’on a franchi une sacrée barrière. L’habitude de décrire un révolutionnaire qui nage comme poisson au milieu du peuple est aussi à revoir, car tous ceux qui, dans la réalité, ont cru à cela s’en sont mordu les doigts.» (…)

«Le moteur de l’histoire, c’est le malheur des petites gens. L’historien Pierre Miquel, auteur de La Grande Révolution, le dit nettement : ‘L’histoire n’est pas l’histoire des grands, ceux qui font l’histoire, mais celle des petits, des oubliés, qui la subissent. Parce qu’elle est faite de leurs malheurs’.»

~ Dany Laferrière
Journal d’un écrivain en pyjama
Éd. : Mémoire d’encrier  

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«La richesse est très mal redistribuée dans la société. Les milliardaires déstructurent l'économie, ils s'enrichissent quand l'économie va mal. L'oligarchie nuit à l'économie.»
~ Alain Deneault (chargé de cours, Université de Montréal)

«Aux États-Unis, on juge la réussite en fonction de l'argent que vous avez acquis. Mais selon moi, l'argent n'est pas un gage de réussite. Il faut revoir cette façon de penser.»
~ Jean-Jacques Stréliski (publicitaire, agence Cossette)

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«L’objectif premier de cet ouvrage est de rendre compte de l’importance de la coopération sociale pour toute production de richesse. Il nous permettra de rejeter l’idée selon laquelle certains peuvent légitimement s’opposer à la redistribution en invoquant des arguments moraux fondés sur le droit de propriété ou le mérite économique. La reproduction de richesses étant une affaire collective et non individuelle, il revient à la société de choisir la redistribution qui est la plus susceptible de lui permettre d’atteindre ses objectifs. Nous suggérons qu’une distribution plus égalitaire des richesses est collectivement avantageuse : elle permet d’améliorer le niveau de bonheur et de satisfaction de tous les membres de la société, qu’ils soient affreusement pauvres ou effrontément riches.»

«Pour l’avenir, qu’allons-nous choisir collectivement de favoriser? Une société-loterie où une poignée d’individus empoche le gros lot et dont l’horizon politique est la ploutocratie? Ou une société véritablement démocratique, dans laquelle nous nous reconnaissons comme égaux et décidons collectivement des objectifs que nous désirons poursuivre?»

La juste part
Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains
David Robichaud (professeur de philosophie, Université d’Ottawa)  
Patrick Turmel (professeur de philosophie, Université Laval)
Éd. : Documents, 2012

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Autre ouvrage :
Les milliardaires : comment les ultra-riches nuisent à l'économie
Neil Brooks (spécialiste en fiscalité)
Linda McQuaig (journaliste)
Éd. : Lux, 2013
(L'ouvrage dénonce la concentration financière et l'influence trop grande des plus nantis.)

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Pensée du jour :

Chaque geste de bienveillance ouvre le cœur, atténue la peur, tourne la page, augmente la joie, fait des vagues, change le monde, fait grimper les enchères et ajoute à la cagnotte globale de l’amour.

Aucun rapport? Peut-être plus qu’on ne le pense…

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