Le demi-sourire : similaire au «p’tit sourire niaiseux» qu’on affiche quand on pense à l’être aimé, sauf que dans la «pratique du demi-sourire» il n’a pas d’objet. Crédit photo : http://www.visoterra.com/
Comment la méditation guérit-elle?
Par Stephan Bodian
Les pratiques méditatives contribuent au rétablissement de diverses façons :
Amour et relation avec soi-même : d’après les recherches du Dr Dean Ornish, l’amour est le facteur le plus important dans le rétablissement, dépassant même l’alimentation et l’exercice. Pour guérir votre cœur, vous devez l’ouvrir – ses découvertes ont été corroborées par des études sur le cancer, le sida et autres maladies très graves. En vous mettant en contact avec l’amour dans votre cœur (qui, comme je l’ai déjà dit, n’est pas uniquement une émotion mais une expression directe de l’être lui-même), la méditation nourrit vos organes internes et l’ensemble de votre organisme psychophysiologique.
Apaisement de la tension et du stress : en vous apprenant à détendre le corps et apaiser l’esprit, la méditation prévient dans un premier temps la maladie puisqu’elle en réduit l’une des principales causes, le stress, à l’origine de maladies cardiaques, de troubles gastro-intestinaux et de céphalées par tension nerveuse. Jon Kabat-Zinn en particulier, auteur du best-seller Où tu vas, tu es, a mis au point un programme de réduction du stress fondé sur la pratique bouddhiste de la pleine conscience qui enseigne aux participants le moyen de réduire leur stress au cours de la méditation et d’étendre les bénéfices de leur pratique à tous les domaines de leur vie.
Retrouver son alignement et son équilibre : (…) La méditation permet de ralentir l’esprit pour le mettre au rythme de la respiration, ce qui rétablit l’équilibre et l’harmonie avec le corps, facilitant ainsi la guérison. S’asseoir le dos droit permet en outre de placer la colonne vertébrale en ligne et favorise la circulation libre de l’énergie vitale à travers l’ensemble du corps, stimulant le bien-être physique et psychologique.
L’ouverture et l’assouplissement : comme la plupart des malades, vous avez peut-être tendance à perdre patience ou vous énerver contre vous lorsque vous êtes blessé ou que vous n’êtes pas bien. Certains émettent même des jugements sévères, comme si être malade était quelque chose de mal ou de répréhensible. Malheureusement, ces émotions négatives amplifient souvent la souffrance – et peuvent même aggraver la maladie – en contribuant à vous contracter et vous crisper. La pratique régulière de la méditation permet de développer l’ouverture à votre expérience, si déplaisante soit-elle, et l’assouplissement tout autour, et non pas de la juger ou de la repousser.
Créer un espace pour l’ensemble de vos émotions : en acceptant votre expérience dans la méditation, vous créez un environnement accueillant dans lequel vos sentiments peuvent bouillonner et se libérer au lieu d’être supprimés ou extériorisés. Plusieurs études montrent que les sentiments non exprimés et enfermés dans le corps forment des foyers de tension et de stress pouvant plus tard jouer un rôle dans le développement de maladies graves comme le cancer ou les maladies cardiaques. De plus, être capable d’éprouver pleinement ses sentiments rend naturellement plus enjoué – et donc en meilleure santé.
L’harmonie, la joie et le bien-être : les qualités positives comme le bonheur, la joie ou la paix ne proviennent pas de l’extérieur, ou d’une tierce personne. Elles montent spontanément et naturellement de votre for intérieur, comme l’eau jaillissant d’une source. La seule chose à faire est de créer l’environnement intérieur adéquat, comme vous le faites en méditant. (Il est bien entendu toujours possible de cultiver des émotions positives comme l’amour et la compassion). Des chercheurs occidentaux ont démontré que ces qualités positives étaient en corrélation avec une foule de réponses corporelles positives depuis la baisse de la tension artérielle et une meilleure réponse immunitaire à la libération d’analgésiques naturels appelés bêta endorphines.
Se libérer de l’auto-attachement et des schémas habituels : au bout du compte, c’est l’illusion (que nous partageons tous) d’être un individu séparé, isolé et coupé des autres et du reste de la vie, qui se trouve au cœur de la souffrance et du stress. Selon le maître tibétain Tulku Thondup, auteur de L’Infini Pouvoir de guérison de l’esprit selon le bouddhisme tibétain, «vivre en paix, libéré des afflictions émotionnelles et détaché de l’attachement au ‘soi’ est la médecine suprême pour la santé mentale et physique». À mesure que vous pénétrez vos schémas habituels (dont les racines profondes se trouvent à la fois au niveau du corps et au niveau de l’esprit) puis lâchez prise, vous devenez moins réactif émotionnellement (ce qui diminue le stress) et plus réceptif positivement (voire joyeusement) au déroulement des événements de la vie.
S’éveiller à la dimension spirituelle : Herbert Benson, professeur à l’université de médecine de Harvard, a mis au point une technique appelée la «réponse relaxante» fondée sur l’écoute de personnes répétant un mot ou une expression simple (mantra). Au fil des années, il s’est rendu compte que plus le mantra avait de sens, plus la technique parvenait efficacement à détendre le corps et favoriser la guérison. «Si vous êtes intimement persuadé de votre philosophie personnelle ou de votre foi religieuse», déclare-t-il dans Beyond the Relaxation Response, «vous êtes très capable d’accomplir des exploits mentaux et physiques extraordinaires sur lesquels nous ne pouvons spéculer». En d’autres termes, vous augmentez les pouvoirs curatifs de la méditation lorsque vous élargissez votre conscience pour y englober une dimension spirituelle de l’être.
Pratiquer le demi-sourire
Si vous observez attentivement les statues classiques du Bouddha ou les visages des madones de la Renaissance, vous remarquerez le demi-sourire, symbole de joie et de tranquillité. Selon le professeur vietnamien Thich Nhât Hanh, il est possible de retrouver sa bonne heure et son bonheur naturel simplement en souriant consciemment, même lorsque le moral n’est pas au rendez-vous. «Un minuscule bourgeon de sourire sur les lèvres nourrit la conscience et nous apaise comme par miracle» peut-on lire dans Peace is Every Step. «Cela nous ramène à la paix que nous pensions avoir perdu.»
La recherche scientifique actuelle reconnaît que le sourire relaxe les muscles de l’ensemble du corps et procure au système nerveux les mêmes effets que le véritable plaisir.
Voici quelques brèves indications pour pratiquer le demi-sourire conseillé par Thich Nhât Hanh :
1. Prenez quelques instants pour former un demi-sourire avec vos lèvres.
Observez la réaction des autres parties de votre corps. Votre ventre se détend-il? Votre dos se redresse-t-il naturellement un petit peu? Voyez-vous une subtile évolution de votre humeur? Notez également toute résistance lorsque «vous n’avez pas franchement le cœur à ça».
2. Gardez ce demi-sourire pendant au moins 10 minutes.
Remarquez-vous un changement dans vos agissements ou vos réactions par rapport aux autres? Répond-on à votre sourire par un sourire?
3. La prochaine fois que vous n’avez pas le moral, essayez le demi-sourire pendant une demi-heure et notez ensuite comment vous vous sentez.
Source :
Zen! La méditation pour les nuls
First Editions; version française 2002
http://www.stephanbodian.org/blog/
Vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2010/08/la-serenite-dans-le-trouble.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013_05_01_archive.html
Aucun commentaire:
Publier un commentaire