20 juin 2013

Sûtras 36, 37 : vérité et non-vol

"Oh mon Dieu! Regarde ce qu'a fait le chat!"

Sûtra 36 – La vérité
Après s’être établi dans la vérité, chaque pensée et action aura l’effet désiré.

En d’autres termes, les effets suivront les actions d’un yogui établi dans la vérité.

La vérité a trois aspects : la vérité effective ou des faits, la vérité réfléchie et la vérité absolue.

Celui qui pratique yama (maîtrise de soi) doit commencer par dire la vérité des faits. La vérité effective est sujette à la vérification des faits. Les paroles, les jugements et les actions doivent être basées sur les faits. Il doit y avoir quelque chose qui existe à propos de ce que l’on dit. Par exemple, si l’on dit qu’untel est homme mauvais ou qu’il est un criminel ou un politicien, ce doit être basé sur des faits Un fait est ce qui est perçu par le mental à travers les sens de perception (connaissance). Si vous entendez quelque chose de quelqu’un sans le vérifier depuis sa source et l’acceptez comme un fait, c’est peut-être néanmoins contraire à la vérité. Les gens prennent plaisir à projeter les choses parce qu’ils sont en général influencés par la jalousie, la colère, l’attachement, le dégoût, etc. Il ne faut pas croire ce qu’ils disent, il faut découvrir la source. Si la source est pure et non polluée, dépourvue de jalousie, etc., alors les déclarations sont probablement basées sur les faits. Sinon, quand bien même ce serait un fait, il pourrait être pollué par de nombreuses fausses adjonctions.
       Le vrai pratiquant de yama ne doit pas accepter les soi-disant faits sans vérification. Les faits de toute rumeur ou déclarations sans vérification appropriée et sans examiner la pureté du motif et la nature de la source. Donc, ce qui paraît être un fait n’en est pas forcément un. Quand, on parle, il faut être très attentif à ce que l’on dit, à qui on parle et pourquoi on parle. En général les gens aiment bien se délecter de rumeurs et de nouvelles à sensation. Ces individus prennent plaisir à divulguer des fausses allégations (…).  

La vérité réfléchie. Le deuxième stade de la pratique de la véracité doit être basé sur la vérité réfléchie. Quoi qui soit fait, dit ou pensé doit être en rapport direct avec la vérité absolue. Il ne faut pas parler sur la base des seules supposition et spéculation car elles sont des projections du mental. Quand le mental est libéré de l’attachement et de l’aversion, des identifications et de la peur, alors, et alors seulement, la vérité absolue peut s’y refléter. Par conséquent, le mental doit être purifié par la pratique de la non-offense (ahimsâ).

La vérité absolue : comprendre que le Dieu absolu est présent en chaque être et chaque chose et que seul le Soi est vérité absolue et qu’il est inconditionné. Quand cela est appliqué dans la vie de jour en jour, alors ça ne doit être conditionné par aucun objet dense, cela doit être universel. Quoi que l’on fasse, dise ou pense, cela doit être applicable partout sans aucune limitation nationale, continentale, géographique ou autre.

En résumé, le pratiquant de la véracité doit très peu parler (avec le minimum de mots) et cela également si c’est nécessaire. L’abstinence du mensonge n’est pas la véracité, c’est négatif, tandis que la vérité (satya) est positive. 

Sûtra 37 – Le non-vol
Après s’être fermement établi en l’état de non-vol, le yogui atteint le tout diamant.

Quand le désir d’accumulation de la richesse, le désir de la propriété d’autrui et la tendance au vol, etc., ont complètement disparu du mental du yogui, celui-ci devient le maître de la richesse. Il est en mesure de la donner à ceux qui en ont besoin. Ici les diamants sont mentionnés symboliquement et représentent la richesse.

Le non-vol n’est pas simplement l’abstinence du vol. Comme il a déjà été dit, le désir même d’avoir plus de richesses que ce qui est nécessaire équivaut à un vol. La richesse est un libre don de la nature. Chaque homme et chaque animal a un droit égal sur la richesse. L’existence même de tous les êtres dépend de la richesse. Si quelqu’un désire accumuler la richesse qui est une propriété commune à tous les êtres, cette personne doit être considérée comme un voleur et punie par tout gouvernement loyal.

Ce dont une personne a besoin pour son existence, cela seul lui appartient; celui qui désire avoir plus que ses besoins pour l’existence est un voleur et mérite une punition.

«Étant enchaînés par des centaines de désirs et demeurant dans les désirs et aversions, ils accumulent la richesse par des moyens injustes pour gaver leurs propres sens.» Bhagavad Gita (XVI; 6, 7)

Source: Les Yogasûtras de Patanjali
Commentés par Sadânanda Sarasvati

COMMENTAIRE

De bonnes vacances aux membres de la Commission Charbonneau; bien méritées pour avoir entendu autant de menteries dans leur quête de faits...  :-)

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