Pourquoi les non-croyants devraient-ils se laisser imposer les rituels religieux des croyants – toutes confessions confondues?
Neutralité de l’État... c’est pourtant simple à comprendre : séparation de la Religion et de l’État (incluant les institutions gouvernementales). Ce qui n’empêche aucun croyant de pratiquer sa religion (quelle que soit sa confession) chez lui, à l’église, à la synagogue, à la mosquée ou tout autre lieu de culte. En outre, la foi sans religion, ça existe!
À lire :
http://blogues.radio-canada.ca/auger/2015/04/16/laicite-deux-distinctions-importantes/
La Croisade de neuf ans de notre Pierre l’Ermite est terminée, du moins concernant la prière imposée aux membres du conseil : «Je respecte la décision [de la cour suprême], dit le maire, mais je vais lutter contre le retrait des symboles religieux; il faut aussi savoir se tenir debout». En effet, un croisé ne lâche jamais, quitte à avancer sur les rotules si nécessaire. Leitmotiv : Prie! même si t'es athée.
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«Les croyances religieuses sont comme les vieilles dents : cela branle, mais cela tient. Il y a eu un temps où il fallait une certaine force d'esprit pour ne pas croire à Jupiter. Il en viendra un où l'on ne comprendra pas qu'on ait pu croire en Dieu.
Je crois que l'Humanité gagnerait beaucoup à se débarrasser de l'idée de Dieu. Il serait bon qu'elle n'eût plus à compter que sur elle-même. La morale non plus n'y perdrait rien. En effet, même dans les siècles de vraie foi, il ne s'est jamais agi que de servir Dieu à outrance ou de le tromper. Fanatisme ou hypocrisie, l'homme ne peut pas sortir de là.»
~ Louise Ackermann (Pensées d'une solitaire)
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«Araignée du matin, chagrin.» Et je l'écrase!
«Araignée du soir, espoir.» Et je l'épargne!
Tant de décisions sont prises aussi superstitieusement, aussi sottement.
~ Pierre Aguétant
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«J’ai renoncé à demander : jusqu’où la stupidité peut-elle aller?
Trop de gens prennent ça pour un défi...»
(Auteur inconnu)
(«J’espère que t’as pas de caricatures dans ton bagage, elles semblent vraiment embêter l’ennemi.»)
L’autocratie confessionnelle en bulldozers...
Certains n’hésitent pas à user de violence pour obtenir reconnaissance et contrôle absolu : «Si je réussis à éliminer tous les gens qui ne sont pas d’accord avec la vérité telle que je la comprends, ce sera la paix sur terre et tout sera parfait. Je serai un héros.» Leitmotiv : Crois ou meurs.
Le hic : aucun système de croyances ne détient «la» vérité.
Les systèmes de croyances basés sur des règles de comportement rigides, implantés par des leaders guidés par leur ego, ont depuis toujours entraîné souffrances et cruautés, voire, la mort de ceux qui étaient en désaccord. Des persécutions sanglantes et même des génocides! Ce que nous voyons au Moyen-Orient n’a rien de nouveau. Cela dure depuis très longtemps, et il n’y a pas qu’une seule religion en cause.
[Les compétitions économiques féroces ne valent pas mieux que les croisades religieuses; elles sont également responsables de crimes odieux et de sacrifices humains offerts sur l’autel du dieu argent.]
La violence ne résout rien. La guerre ne mène jamais à la paix.
C’est une leçon que les gouvernements devraient essayer d’apprendre...
«Huile : ce que les sages versent sur les roues et les fous sur le feu.»
~ Victor Hugo
Si une majorité d’humains arrivait à intégrer ce qui suit :
- ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse
- ce que tu fais aux autres, c’est à toi que tu le fais
peut-être pourrions-nous envisager une vie plus paisible en ce bas-monde.
Et puis, s’il est vrai qu’on récolte ce qu’on sème, eh bien, nous éviterions pas mal de boomerangs, individuels et collectifs.
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Quand je doute, j’affirme.
Quand je sais, je questionne.
Plus notre incertitude est grande, plus nous mettons d’énergie à justifier nos positions.
~ Denis Gagné, psychologue
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«Les autres font ce qu'ils veulent de tes mots, tandis que tes silences les affolent. Tiens ta langue et ils se mettront en huit pour essayer de piger ce que tu ne dis pas.»
(Les pensées de San-Antonio, 1996)
Minorités agissantes
Raymond Devos
Vous savez que, jadis, je faisais de la politique comme tout le monde.
Je m’occupais de minorités agissantes.
J’organisais des réunions publiques clandestines.
Et au cours d’une de ces réunions, tandis que j’exposais mon programme, alors que la majorité de la minorité était d’accord avec mes idées, je remarquais, à côté de moi, un homme qui ne disait rien.
Inquiétant, non, un homme qui ne dit rien?
Je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n’entend que lui!
Redoutable!
Je n’en continuai pas moins mon exposé... mais je commençais à faire attention à ce que je disais.
De temps en temps, je me tournais vers celui qui ne disait rien, pour savoir ce qu’il pensait...
Mais comment voulez-vous savoir ce que pense quelqu’un qui ne dit rien... et qui en plus écoute...
Car, de
plus, il écoutait!
Je me
dis : «Il est en train de saper ma réunion. Abrégeons!» J’ai dit :
-- Mes amis, puisque vous êtes tous d’accord avec mes idées...
Quelqu’un s’est levé.
Il m’a dit :
-- Monsieur, toute réflexion faite, nous serions plutôt de l’avis de ce monsieur qui n’a rien dit.
Et ils ont quitté la salle!
Sauf celui qui n’avait rien dit.
... Restés seuls, je lui ai dit :
-- Monsieur, bravo!
Je viens de parler à ces gens pendant une heure et ils ne m’ont pas écouté.
Vous, vous n’avez rien dit et ils vous ont entendu!
Chapeau!
Il m’a regardé, il a sorti sa carte, y a griffonné quelque chose dessus et me l’a tendue.
Et j’y ai lu :
«Bien que sourd et muet, je suis entièrement d’accord avec vos idées.»
Alors, depuis... je ne m’occupe plus que de la majorité silencieuse.
(Troisième période 1956-1968; p. 281)
Raymond Devos
MATIÈRE À RIRE
L’intégrale de : Ça n’a pas de sens, Sens dessus dessous et À plus d’un titre
Plon, (1991) 2006
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