9 mai 2014

Renversons la vapeur

Photo : Shutterstock

Si nous sommes doués pour propager la malveillance, le contraire est également vrai. Comme l’indiquent les résultats de cette recherche, les humains sont des imitateurs, c’est-à-dire qu’ils copient les comportements qu’ils voient. Le malheur est que dans la majorité des médias, la propagande pousse à la malveillance plus qu’à la bienveillance, à l’égoïsme plus qu’à la générosité. À nous de renverser la vapeur…

Selon les recherches, la bonté engendre plus de bonté  
Par Brandon Keim

Un seul acte de bonté peut en générer des dizaines d'autres.

Conclusion d’une étude propre à réjouir le coeur de ceux qui se sont déjà demandé si de minuscules actes de bonté pouvaient avoir des conséquences notables : les chercheurs ont démontré que la générosité était contagieuse.

Dans un jeu où l'égoïsme est plus sensé que la coopération, les dons étaient «triplés au cours de l'expérience par d'autres sujets qui, directement ou indirectement, étaient influencés pour donner davantage» (politologue James Fowler de l'Université de Californie, à San Diego, et Nicholas Christakis, sociologue médical de l'Université Harvard).

Leurs conclusions, publiées le 8 mars dernier dans Proceedings of National Academy of Sciences, étaient les dernières d'une série d'études qu’ils ont menées sur la propagation des comportements à travers les réseaux sociaux.

Dans d'autres documents, ils ont parlé de la propagation de l'obésité, de l’isolement, du bonheur et du tabagisme. Mais il n'y avait pas moyen de savoir si ces comportements étaient réellement contagieux ou s’il s’agissait simplement de corrélations. Les gens qui faisaient de l'embonpoint, par exemple, avaient peut-être simplement tendance à socialiser avec d’autres obèses, ou peut-être vivaient-ils dans une région où la malbouffe est la norme.

Leur dernière recherche a été conçue de manière à identifier les liens de cause et d’effet. Fowler et Christakis y analysent les résultats d’un jeu de marchandisation. On a divisé les gens par groupes de quatre, remis 20 crédits à chacun, et on leur a demandé de déterminer secrètement le montant qu’ils garderaient pour eux et celui qu’ils donneraient à un fonds commun. Ce fonds serait multiplié par deux cinquièmes, puis réparti également entre les membres du groupe. Ils obtiendraient le meilleur gain si chacun donnait tout son argent – mais, ignorant ce que les autres faisaient, il était logique qu’ils gardent leur argent pour eux et récoltent une part de la générosité des autres.

C’est seulement à la fin de chaque jeu que chacun découvrait ce que les autres joueurs du groupe avaient fait. Le jeu a été répété une multitude de fois en mixant différents membres dont l’identité restait anonyme, de sorte que les décisions n'étaient jamais personnelles.

Lorsqu'un joueur donnait, les autres avaient tendance à être généreux au cours des deux rondes suivantes. Les bénéficiaires de leur largesse devenaient plus généreux à leur tour, et ainsi de suite jusqu'au bas de la chaîne. Lorsqu'une ronde de pénalité était ajoutée – les joueurs pouvaient dépenser leur propre argent pour diminuer la récompense des joueurs égoïstes – la générosité prenait quand même le dessus.

«On a souvent supposé que dans les expériences de ce genre, les individus cherchaient égoïstement à maximiser leurs propres gains», disent Fowler et Christakis. «On se serait attendu à ce que les participants ne contribuent pas pour ne rien payer aux joueurs égoïstes, mais, les sujets n'ont pas suivi ce pattern.»

Selon les chercheurs, cela ne s’explique pas par le calcul des probabilités ni les récompenses, il s’agit d’un simple mimétisme comportemental : «le singe voit, le singe fait» – style humain. Quand les gens sont irrationnellement généreux, les autres emboîtent le pas.

Le réseau décrit par Fowler et Christakis ne traduit pas nécessairement la dynamique de groupe habituelle, mais il donne une idée générale de la façon dont les comportements se propagent. Ils proposent que les chercheurs qui se penchent sur l'altruisme et l’évolution culturelle étudient comment les différentes configurations d’un groupe promeuvent ou limitent la propagation des comportements.

Source : http://www.wired.com/2010/03/kindness-spreads/

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Encore une fois, Edward Bernays, l’auteur de Propaganda; Comment manipuler l'opinion en démocratie, avait raison. D’où l’importance cruciale d’apprendre à penser par soi-même, ou en tout cas d’essayer – ce qui me paraît une tâche colossale de nos jours, vu l’envahissement médiatique constant dont on ne pourrait se soustraire qu’en déménageant dans une caverne.

Pour ajouter au désagrément, on donnera accès au wifi dans les parcs nationaux (nos derniers refuges – zut!) J'avoue que j'ai de la difficulté à composer avec les cyberaddicts incapables de réfréner leur besoin de se connecter et qui ne nous laissent pas un seul centimètre carré de quiétude à l’abri de leurs engins. Quand je vais dans les parcs, c’est pour entendre le gazouillis des oiseaux non pas ceux de l’accro qui demande à sa blonde ce qu’elle va lui préparer pour son petit-déjeuner…

Canada : les parcs naturels bientôt couverts par le wifi
Pour capter une clientèle incapable de rester coupée du monde, 20 parcs canadiens vont proposer cet été un accès internet à leurs visiteurs.

Article :
http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20140429.OBS5520/canada-les-parcs-naturels-bientot-couverts-par-le-wifi.html?xtor=RSS-24

 

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