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Shun demanda à Yao :
-- Comment te sers-tu de ton cœur?
-- À ne pas mépriser les miséreux, à ne pas négliger les pauvres, à pleurer les morts, à rendre espoir à leurs enfants et à consoler leurs veuves.
-- C’est admirable, mais ce n’est pas de la vraie bonté.
Le soleil et la lune brillent spontanément, les saisons se suivent, le jour et la nuit respectent leur alternance. Les nuages arrivent et la pluie survient.
-- Je me complique la vie sans raison. Ce que tu enseignes, c’est d’être en harmonie avec la Nature, alors que je ne cherche que l’harmonie avec les humains.
-- Ne cherchez pas à être en harmonie avec les lois de la Nature. Soyez naturels sans faire d’efforts, c’est tout.
(Diriger sans Effort, p. 47)
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Le Tao agit sans cesse partout et ne se concentre nulle part. Ainsi il conduit toutes choses à la perfection.
Si les empereurs agissaient de la même façon, tous leur prêteraient allégeance.
Si les sages se conduisaient ainsi, ils seraient estimés par tous.
Le Tao ne s’arrête jamais, et c’est pourquoi toutes les choses ont leur essence.
Uni au Tao, le sage observe ce qui est dans le silence de son esprit.
(La Voie naturelle, p. 46)
Tchouang Tseu 2, La musique de la vie
Tsai Chih Chung
Traduction : Claude Maréchal
Philo Bédé – Carthame Éditions, 1992