Beaucoup de personnalités connues décédées ces derniers jours.
Dont l’acteur, Robin Williams que j’aimais beaucoup… comme tout l’monde! Hier j’ai regardé ‘Awakenings’ (L’Éveil); encore plus troublant à voir sous l’angle de ses propres troubles psychologiques. Et puis, je vais sûrement revoir ‘What Dreams May Come’ (Au-delà de nos rêves); ce film tourne autour de la mort, du suicide et de la vie après la mort.
Le producteur de Just For Laugh, Andy Nulman, qui connaissait Robin Williams disait en entrevue : «Beaucoup d’humoristes ont des problèmes psychologiques. Mais, ils ne sont pas les seuls : 1% de la population, ici au Québec, souffre de dépression ou d’une maladie mentale. Et, il n’y a pas de différence entre Robin Williams et le clochard au coin de la rue. C’est le même problème.»
Alors, pourquoi souffrons-nous tant de dépression?
Les faits de la vie : l’impermanence
Selon le Bouddha, trois caractéristiques marquent les vies de tous les êtres : l’impermanence, le non-moi et la souffrance ou insatisfaction. Reconnaître que ces caractéristiques sont aussi réelles que vraies dans sa propre expérience aide à se détendre avec les choses telles qu’elles sont. La première marque s’appelle l’impermanence : rien n’est statique ni fixe, tout change et tout est fugace. Pas besoin d’être mystique ni un physicien pour comprendre ça. Pourtant, au niveau de l’expérience personnelle, on résiste à ce fait de base. Ça signifie que la vie ne pourra pas toujours se dérouler comme on l’entend, qu’il y aura des pertes et des gains. Et ça ne fait pas notre affaire.
On sait que rien ne dure, que tout s’use. Même si on accepte intellectuellement cette vérité, sur le plan émotionnel on éprouve une profonde aversion pour l’impermanence. On veut de la permanence : on s’attend à la permanence. On est naturellement porté à rechercher la sécurité, on croit pouvoir la trouver. Au quotidien, l’impermanence est vécue comme une frustration. On utilise son activité quotidienne comme un bouclier pour se prémunir contre l’ambiguïté fondamentale de sa situation, on dépense une énergie inouïe pour s’efforcer d’échapper à l’impermanence et à la mort. On n’aime pas que son corps change de forme. On n’aime pas vieillir. On a peur des rides et de la chair qui s’affaisse. On emploie des produits de santé comme si on croyait vraiment que sa peau, ses cheveux et ses dents pourraient par miracle échapper à la vérité de l’impermanence.
Les enseignements bouddhistes aspirent à libérer le pratiquant de cette manière limitée d’entrer en relation avec l’impermanence. Ils l’encouragent à se détendre petit à petit et de tout son cœur dans l’évidence et ordinaire vérité du changement. Reconnaître cette vérité ne veut pas dire qu’on regarde du côté sombre de la vie. C’est qu’on commence à comprendre qu’on n’est pas seul à ne pas pouvoir tout maintenir en équilibre. On n’arrive plus à croire qu’il existe des êtres capables d’éviter l’incertitude.
~ Pema Chödrön
Bien-être et incertitude
Cent huit enseignements
Pocket Spiritualité
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Voilà peut-être ce qu’avait compris l’abbé Raymond Gravel, décédé le 11 août lui aussi…
Extraits transcrits d’une entrevue à l’émission Second Regard (ICI Radio Canada)
«Si ma mission est terminée, elle est terminée, et c’est correct comme ça. J’ai pas peur de mourir, j’ai peur de souffrir.
J’ai pas une foi magique… J’ai aucune certitude, sauf que je fais le pari qu’il y a quelque chose après la mort. C’est pas une question de certitude, on n’en a aucune certitude. On vit dans l’espérance. Les gens ne savent pas c’est quoi l’espérance. L’espérance c’est encore bien plus fort que la certitude parce que la certitude, tu t’assoies dessus, pis tu l’imposes aux autres. Tandis que l’espérance, ça te fait travailler fort sur toi-même, sur tes relations avec les autres. Qu’est-ce que je dois faire pour être meilleur ? Tu te poses plein de questions. C’est l’espérance qui te fait faire ça. (…) L’espérance de vivre autrement.
Quand tu es dans la souffrance tu peux dire ça «chienne de vie». Sauf que quand la souffrance s’est apaisée tu te ressaisis et puis tu te dis «non, non, c’est pas une chienne de vie. C’est une belle vie, sauf qu’elle est faite de hauts et de bas». Elle est cruelle parfois.
J’ai redécouvert la rivière chez nous depuis que je suis malade. J’avais vu la rivière, je reste à côté! Mais le fait d’être malade et de revenir un peu en santé, j’apprécie vraiment la rivière, j’apprécie la nature, j’apprécie tout ce que j’ai.
C’est la force spirituelle qui m’habite qui m’aide. Mais j’ai des doutes encore. Puis, je vais en avoir toute le temps, jusqu’à la fin.»
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