Parfois quand perd on gagne.
L’évolution ou la triste fin du «bonheur pour toujours»
Notre désir inconscient de «victoire permanente» (perma-win) mis à nu
Jeremy E Sherman, Ph.D. (Ambigamy, Psychology Today)
Les créationnistes s’objectent à la théorie de l’évolution parce qu’elle fait abstraction du rôle de Dieu dans la création et suggère que nous descendons des primates.
Je doute que ce soit ce qui les dérange le plus.
La théorie évolutionniste renvoie un wedgie cosmique bien plus inquiétant. Elle sape un rêve auquel nous tenons tous férocement même si nous ne le réalisons pas : le fantasme d’être «heureux à jamais» – de gagner une fois pour toutes.
La théorie évolutionniste démontre que perdre fait tout autant partie de la vie que gagner, que la victoire est temporaire et dépend du contexte. La stratégie gagnante ‘ici et maintenant’ n'est jamais une stratégie gagnante universelle. Il n'y a aucune formule gagnante éternelle, aucun chemin ne mène à une «victoire permanente».
Ce rêve de victoire permanente vit en chacun de nous. La fin la plus agréable de toutes les histoires est «heureux à jamais». «Gagner pour toujours» est le but et la prétention de la plupart des religions et idéologies politiques.
Même si nous jugeons la panacée irréaliste, les incitatifs pullulent autour de nous, dans les loteries, les pubs, les enseignements des méga courants religieux, les articles offrant la clé du succès, et l'attrait pour des dirigeants qui traitent les gagnants et les perdants comme deux espèces distinctes – les gagnants sont assurés de gagner pour toujours, les perdants sont voués à l'échec pour toujours.
De telles promesses n’existeraient pas s’il n'y avait pas de demandes.
Selon Pew Research Center, les trois quarts des Américains croient au paradis, l'ultime victoire permanente atteignable par certains en vertu d’une formule spirituelle infaillible. La vie perçue sous cet angle ressemble à une grille de mots croisés. La solution existe déjà, il vous suffit de la découvrir. Une fois que c’est fait, elle est à vous pour toujours et vous assure ses récompenses.
Notre quête de victoire permanente rôde dans notre inconscient. Pour en avoir une idée, pensez à certaines périodes très difficiles de votre vie. Ou imaginez un cas extrême : vous auriez pu tenter de sortir de l'une des tours jumelles en toute sécurité lors du 9/11.
Vous ne connaissez pas les chemins (s’il y en a) qui mènent à la sécurité. Vous voyez tout autour de vous des gens se gourer, perdre, échouer et mourir. Vous voulez désespérément éviter leur sort. Mais comment?
Ne rêvez-vous pas d’échapper à des enjeux d’extrême incertitude? Si vous en sortez vivant, ne voulez-vous pas avoir une garantie que vous ne vivrez plus jamais pareil désastre? Ne cherchez-vous pas un haut plateau dont vous ne pourrez jamais tomber?
La théorie non-fictive de Darwin révèle qu'il n'y a pas de haut plateau sécuritaire. Le sol tremble toujours. La terreur a duré pendant des heures lors du 9/11, la théorie évolutionniste l’emporte sur temps géologique. Dans le processus d’évolution mercurien d'essais et d'erreurs, personne n'est jamais en sécurité. Dans l'histoire évolutive, il n’y a aucune formule universelle pour la réussite. Ce qui s’en rapprocherait le plus c’est «n’importe quoi qui marche... pour l'instant, et c’est sujet à changement».
La théorie évolutionniste met fin au déterminisme dont nous avons tant envie. Et, oui, nous souhaitons ardemment une sorte de déterminisme, pas total, mais du genre qui garantit un plancher élevé et stable en dessous de nous. Nous ne voulons pas la liberté d'échouer, seulement la liberté de réussir. Dans un contexte liberté vs déterminisme nous voulons une assurance tous-risques, prédéterminée, verrouillée, et la liberté de grimper à l’étage supérieur.
Les promoteurs de la victoire permanente se sont servis de l'argument évolutionniste qui affirme qu’il y aura toujours des gagnants et des perdants. Trois idéologies ont utilisé la théorie de Darwin pour prouver qu'ils possédaient des stratégies gagnantes permanentes. Les Darwinistes socialistes ont déclaré que la théorie prouvait que les riches étaient les perma-gagnants, les marxistes que les ouvriers étaient les perma-gagnants, et les nazis que les Ariens étaient les perma-gagnants.
J'imagine que l’attrait pour Trump – et l'attrait pour la richesse, la gloire et le succès en général – symbolise «le rêve de bonheur pour toujours». Trump parle des gagnants et des perdants comme si le contexte n'importait pas du tout. Il affirme être lui-même un perma-gagnant. Il a tout ce qu'il faut – non pas ce qu'il faut aujourd'hui, mais ce qu'il faut pour toujours et à jamais.
J'imagine également que plus nous vivons dans une insécurité désespérante, plus le rêve de victoire permanente brûle en nous. Qui achète des billets de loterie? Surtout les pauvres et les désespérés.
Qui achète Trump? Ils se prétendent braves et audacieux, mais je soupçonne que leur envie désespérée de victoire permanente est le principal motif de leur soutien pour Trump.
Source
https://www.psychologytoday.com/blog/ambigamy/201602/evolution-the-sad-end-happily-ever-after
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Trump président? Ouch!
À titre de voisins immédiats, ça fait peur...
Personne ne veut y croire. Mais c’est comme le patient qui tombe dans le déni après un diagnostic de maladie incurable... il devra passer au travers coûte que coûte. On ne le souhaite à personne.
J’entendais des citoyens américains déclarer sur un vox pop : «Si Trump devient président, je quitte les États-Unis!» Certains avaient même déjà enclenché leur procédure d’émigration vers le Canada, notamment à l’Île du Cap-Breton. Compréhensible.
So you're thinking of moving to Canada... We’re not alone in considering a move to the north. The number of people Googling “move to Canada” spiked 350 percent after Trump’s Super Tuesday victories. One American man who moved to Canada after George W. Bush's re-election in 2004 said, “We have no intention of going back.”
As one successful Canadian immigrant explains, “Canadians say ‘sorry’ a lot more than people in the U.S. do. They thank the bus driver as they get off the bus... There’s little things like that, and if you get those things right you blend in on a day-to-day level.”
Only you can decide if a small-fingered lunatic (or one of his nemeses) in the White House is enough to drive you over the border.” ~ Melody Warnick, Psychology Today
C’est une campagne intense, avec des accents d’immaturité incroyables.
Sanders a un discours totalement opposé à celui de Trump.
The Best Reason for supporting Bernie Sanders
David Seaton's News Links
http://seaton-newslinks.blogspot.ca/2016/02/the-best-reason-for-supporting-bernie.html
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