Le Québécois «pur laine» est un mythe : nous avons des gènes verts ...et du whiskey, de la Guinness et de l’Irish coffee dans le sang!
Entre 1916 et 2016 l’Irlande en a vu de toutes les couleurs...
À lire – Pâques 1916 – 2016, rencontre avec Pierre Joannon, plus grand spécialiste français de l’Irlande :
[Extraits]
Je les ai rencontrés à la tombée du jour,
Venant, le visage éclatant,
De leur comptoir, de leur bureau, parmi les grises
Maisons du dix-huitième siècle.
Je suis passé avec un salut de la tête
Ou des mots polis dépourvus de sens,
Ou bien je me suis attardé un instant et j’ai dit
Des mots polis dépourvus de sens,
Et pensé avant de le faire
À une blague ou une raillerie,
Pour faire plaisir à un compagnon
Au coin du feu, dans un club
Étant certain qu’eux et moi
Nous vivions dans l’hétéroclite :
Tout a changé, changé du tout au tout :
Une beauté terrible est née.
[...]
Un sacrifice trop long
Peut changer le coeur en pierre.
Quand cela sera-t-il assez?
C’est le rôle du Ciel, notre rôle
Est de murmurer les noms l’un après l’autre
Comme une mère le nom de son enfant
Lorsqu’enfin le sommeil alourdit
Ses membres fatigués par la course.
Qu’est-ce d’autre que la nuit qui tombe?
Non, non, pas la nuit, mais la mort;
N’était-ce pas, après tout, une mort inutile?
Car l’Angleterre peut avoir confiance
En tout ce qui a été dit et fait.
Nous connaissons leur rêve; suffisamment
Pour savoir qu’ils ont rêvé et sont morts;
Et si l’excès d’amour
Les avait égarés jusqu’à en mourir?
[...]
Parallèlement à son engagement politique, Yeats exaltait l’amour, la nature, la simplicité et la pleine conscience.
Si j’avais les voiles brodés du ciel,
Ouvrés de lumière d’or et d’argent,
Les voiles bleus et pâles et sombres
De la nuit, de la lumière, de la pénombre,
Je les déroulerais sous tes pas.
Mais moi qui suis pauvre et n’ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.
In Le vent dans les roseaux (1899), in La Rose et autres poèmes, trad. Jean Briat, © coll. Points Poésie, 2008
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and half light,
I would sprad the cloths under your feet:
But I, being poor, have only my dreams;
I have spread my dreams under your feets;
Tread softly because you tread on my dreams.]
Y construire une petite cahute d’argile et de claies
J’y aurai neuf rangs de fèves, une ruche pour mes abeilles
et je vivrai seul dans la clairière bourdonnant d’abeilles
(1890)
Peinture
et livre demeurent
Un arpent d’herbe verte
Pour
prendre l’air et faire de l’exercice Un arpent d’herbe verte
À présent que s’en va la force du corps
Minuit, une vieille maison
Où rien ne bouge qu’une souris
(1936)
«On ne peut donner corps à quelque chose qui vous transporte, si les
mots ne sont pas aussi subtils, aussi complexes, aussi remplis de vie
mystérieuse que le corps d’une fleur ou d’une femme». (W. B. Yeats)
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